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21/1/11 Thierry Desjardins
     Euthanasie et mariage homosexuel : quand le
                     "progrès" marche sur la tête !

Alors qu’on ne parle que de Marine Le Pen et des « gaffes » (pour ne pas dire de la stupéfiante bêtise) du gouvernement français à propos de la situation en Tunisie, on apprend incidemment que le Conseil constitutionnel discute du mariage gay et que le Sénat débat (en commission) de l’euthanasie. Il est bien dommage que l’opinion publique ne soit pas davantage informée de ce qu’on nous prépare sur ces deux sujets qui relèvent évidemment de la conception qu’on peut se faire de la vie en général et de la famille en particulier.

Les partisans du mariage homosexuel et de l’euthanasie qui sont, comme par hasard, souvent les mêmes nous affirment qu’il s’agit là, dans un cas comme dans l’autre, du « progrès en marche » et nous assènent, comme argument majeur, qu’un certain nombre d’autres pays ont déjà légalisé aussi bien l’euthanasie que le mariage gay.

Par moments, on se demande si ce fameux « progrès » ne marcherait pas sur la tête et on ne voit pas, en tous les cas, au nom de quel principe de Panurge, la France serait obligée de s’aligner sur d’autres pays à tous les propos.

Jusqu’à présent, en France les médecins avaient pour mission de lutter contre la mort et le mariage officialisait l’union entre un homme et une femme pour qu’ils fondent une famille. Voilà qu’on nous dit que les médecins devront aider les malades à mourir et que deux personnes du même sexe pourront fonder une famille. Et personne ne sursaute. C’est même, déjà, pratiquement entré dans les esprits si ce n’est encore tout à fait dans les mœurs.

En tous les cas, tous ceux qui osent un peu « tiquer » devant ces « progrès » annoncés sont déjà considérés comme des « réacs », des tortionnaires ou, pire encore, des homophobes.

Certes, l’agonie d’un incurable est une chose atroce, mais jusqu’à présent on pensait que le progrès consistait à faire reculer la mort et à amoindrir les souffrances des malades. Pas à accélérer la mort.

Tout le monde sait parfaitement que, devant les souffrances indicibles de malades sans espoir, dans le secret des chambres d’hôpital et avec l’assentiment tacite de la famille, les médecins interrompaient ce qu’on appelle l’acharnement thérapeutique. Ils faisaient là leur devoir.

Légaliser la chose serait à la fois absurde et scandaleux. Absurde, car cela supposerait que le médecin obtienne l’accord écrit de la famille, celui du malade n’étant, bien sûr, plus valable. Quelle famille accepterait de dire au médecin : « Oui, allez-y ! Tuez-le » ? Scandaleux, car ce serait non seulement ouvrir la porte à toutes les dérives imaginables mais surtout imposer au médecin le devoir de tuer.

La vie, même celle d’un agonisant, est sacrée. Il est stupéfiant qu’on ait aujourd’hui à le rappeler. Nombreux sont ceux qui ont eu la douleur de voir un de leurs êtres chers pendant ses derniers jours. Ils savaient qu’il n’y avait plus d’espoir, que le coma était irréversible, mais ils regardaient avec angoisse la petite bulle d’air qui passait dans le goutte-à-goutte, ultime signe de vie, et ils savaient que quand cette bulle d’air s’arrêterait ce serait fini. Ils étaient prêts à tout donner pour que la bulle continue encore quelques instants, encore quelques heures.

Ceux qui n’ont pas vécu cette expérience atroce peuvent toujours dire qu’il faut achever les agonisants et pourquoi pas les incurables, les malades, les vieux. « En tous les cas, nous disent-ils, ils vont tous mourir et leur vie ne vaut plus guère la peine d’être vécue. On achève bien les chevaux »

C’est drôle, pour être à la mode aujourd’hui, il faut militer en faveur de la protection des tigres, de la sauvegarde des grenouilles et des abeilles, au nom du respect de la biodiversité et de la vie, mais on devrait tuer les grands malades, au nom de leur dignité !

Drôle aussi la démarche des homosexuels qui se plaignent d’être victimes de discrimination sous prétexte qu’ils ne peuvent pas se marier.

L’homosexualité est un droit reconnu à tous et pratiqué, semble-t-il, par de plus en plus de monde. Elle n’est plus considérée comme un crime contre la nature et n’est plus punissable par la loi, ce qui est très bien. La sexualité fait, évidemment, partie de la vie privée de chacun et, dès l’instant où les partenaires sont consentants et majeurs, l’Etat et les lois n’ont pas à s’en mêler.

Reste qu’il y a, en effet, une discrimination (le grand mot à la mode). Un homme et une femme ne sont pas tout à fait… pareils. De grands progrès ont été faits pour lutter contre cette discrimination « sexiste ». Notamment dans le domaine de l’emploi. Mais il n’empêche que, malgré toutes les lois, les hommes et les femmes ne sont toujours pas… pareils. On peut, naturellement, espérer qu’un jour les progrès de la science permettront d’abolir ces ultimes différences. Cependant, pour l’instant, on est bien obligé de constater qu’il faut encore « un mâle » et « une femelle » pour « procréer ». Ce ne sont pas les hommes et leur machisme qui ont imposé cette discrimination, mais la nature, et elle est plus difficile à abolir que le Code Napoléon.

On se demande d’ailleurs pourquoi, alors que les quelques hétérosexuels qui survivent dans notre pays hésitent de plus en plus à passer devant Monsieur le Maire, les homosexuels ne rêvent que de grandes orgues, de robes blanches et de marches nuptiales.

Il est bien dommage qu’on ne puisse pas écouter les conversations de couloir du Conseil constitutionnel. On aimerait entendre Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Jean-Louis Debré débattre du sujet. On imagine un Giscard, pensif, affirmant qu’« il s’agit là, peut-être, d’un véritable problème de société », un Chirac rigolard et jurant que « ces loustics commencent à nous emmerder » et un Debré donnant raison à Chirac.

Ces deux débats sont diablement révélateurs. D’abord, de la puissance de petits lobbies qui arrivent, sans même qu’on s’en aperçoive toujours, à imposer leurs lois. Ensuite et surtout, du malaise de notre société. Rien ne va plus, nous sommes perdus, alors nous sommes prêts à tout remettre en cause, en question, même les évidences les plus criardes, même ce qu’on appelait autrefois « le bon sens » et qui consistait à tenir compte des lois de la nature, qui valent ce qu’elles valent mais qui sont plus fortes que toutes les lois humaines.

Au milieu du chaos qui nous entoure nous n’avons qu’une peur : ne pas être « dans le coup ». Alors, plus personne n’ose dire que les médecins ne sont pas faits pour achever les malades, même agonisants, et que si les homosexuels peuvent, naturellement, vivre comme ils l’entendent leurs histoires d’amour, ils ne pourront jamais créer une famille.

Aujourd’hui, celui qui ose laisser entendre qu’un couple homosexuel n’est pas exactement pareil qu’un couple hétérosexuel risque déjà de se faire traîner devant les tribunaux.

Thierry Desjardins



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