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11/10/12 | Thierry Desjardins |
Hollande a peur d’avoir zéro ! Le président de la République est contre les notes à l’école. On le comprend. Il a peur d’avoir un zéro pointé. Il doit d’ailleurs maintenant être aussi hostile aux sondages puisqu’il y dégringole. Et il est vraisemblable qu’avant longtemps il récusera le principe même des élections car on peut, éventuellement, les perdre. Le débat sur les notes à l’école dure depuis des années. La gauche qui a toujours eu une certaine sympathie pour les cancres les trouve « traumatisantes » pour nos chères petites têtes blondes (ou brunes). La droite, par définition cruelle et sans pitié, estime au contraire qu’il est bon d’encourager ceux qui travaillent, quitte à sanctionner les autres, et surtout d’apprendre aux enfants, dès leur plus jeune âge, que la vie est une compétition où les meilleurs l’emportent toujours sur les moins bons. Cette question dépasse, évidement, le cadre scolaire. Ne plus vouloir donner de mauvaises notes aux mauvais élèves c’est ignorer les lois de la nature et rêver d’un monde idéal où « tout le monde, il est beau, il est gentil, il est pareil ». C’est un Etat qui, contre toute logique, sauverait tous les canards boiteux de l’économie, ferait la promotion de tous les jeans-foutres, embaucherait tous les éclopés de tout poil, supprimerait les grandes écoles, tous les concours et tous les diplômes pour mettre un terme à l’odieuse dictature des… « élites », cette race détestable de privilégiés qui se croient tout permis sous prétexte qu’ils auraient eu les meilleures notes à l’école. Ce serait le nivellement par le bas, la grande revanche des crétins, des paresseux et des parasites. Plus de classements selon les connaissances et les compétences, finie la méritocratie trop injuste puisqu’elle favorise scandaleusement les meilleurs. On tirerait au sort le nom de ceux qui auraient à avoir des responsabilités. Les règles élémentaires de notre société seraient remplacées par celles du loto, plus égalitaires. Comme il y a aujourd’hui, malheureusement, beaucoup plus de mauvais élèves que de brillants sujets dans notre pays, un tel programme aurait toutes les chances d’être plébiscité. Ce n’est pas tout à fait nouveau. Nicolas Sarkozy, avec sa funeste « discrimination positive », voulait déjà donner une prime aux traînards. L’ennui c’est que si on peut éventuellement supprimer l’esprit de compétition au sein de notre tout petit « hexagone », il y a aussi ce qu’on appelle la compétition internationale avec des notes qui ne sont pas tirées au sort et des classements, sans pitié ni discrimination positive, des performances économiques, sociales, culturelles de chaque pays. Les lois de la jungle qui sont celles de la nature et où les plus forts mangent toujours les plus faibles ont la vie dure et les bons sentiments dévoyés de nos socialistes n’y pourront rien. Thierry Desjardins
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