Sarkozy, roi du monde
dans son nouvel avion,
comptera pour du beurre au G20 !
Décidément, Nicolas Sarkozy n’a pas de chance. Il accumule maintenant les
bides et les flops.
Il avait cru qu’avec son discours « énergique » de Grenoble il récupérerait
les durs de la droite, voire même les électeurs du Front National qui lui
avaient été bien utiles en 2007. Il n’a pas récupéré une seule voix à
droite, en a perdu un bon nombre au centre et a provoqué un tollé à travers
la planète.
Il s’était imaginé qu’en faisant preuve de fermeté avec sa réforme des
retraites, il apparaîtrait – enfin - comme un chef d’Etat digne de ce nom,
sachant résister à la rue dès qu’il s’agissait de l’intérêt supérieur de la
Nation. Il a fait descendre des millions de mécontents dans la rue à huit
reprises (un record absolu !) et redonné un vrai pouvoir (au moins de
nuisance) aux syndicats.
Il était persuadé qu’en faisant miroiter devant les Français, pendant des
mois, un « prochain » remaniement ministériel, il susciterait l’intérêt de
l’opinion. Il a tétanisé le gouvernement (en sursis depuis juin), brisé sa
majorité (entre «« Fillonistes » et « Borlooistes ») et surtout dégoûté les
Français qui ont trouvé ces interminables palinodies parfaitement ridicules.
Il était convaincu que la présidence du G20 allait lui donner, aux yeux des
Français, le vernis d’un homme d’Etat au prestige planétaire.
Ce soir, à bord de son Airbus A330 tout neuf, tout beau, très cher, le «
Airsarko One », il va atterrir à Séoul. Il y a quelques jours, il était
encore assez naïf pour raconter à certains de ses proches qu’il allait
changer la face du monde, imposer une gouvernance économique planétaire,
obliger la Chine à réévaluer le yuan, contraindre les Etats-Unis à renoncer
à la suprématie du dollar.
On espère qu’il ne va pas plonger dans le ridicule et qu’il a laissé à Paris
le discours flamboyant et grotesque que lui a préparé Guaino. Le G20 a
oublié depuis longtemps toutes les belles promesses faites dans l’affolement
de la crise d’il y a deux ans. Les grandes puissances d’hier, d’aujourd’hui
et de demain, qui représentent à elles seules 90% des richesses de la
planète ont retrouvé leurs esprits. Ce n’est plus le « sauve qui peut » de
2008, c’est de nouveau, bien sûr, le « chacun pour soi ».
Ce G20 va d’abord et avant tout être un… G2. C’est-à-dire un face-à-face
Etats-Unis-Chine. Le super-grand d’hier face au super-grand de demain. Le
dollar face au yuan. Et ni Obama ni Hu Jintao ne feront de sentiments ni de
cadeaux. Et puis il y aura les nouveaux, le Brésil, l’Inde, le Mexique et
tous ceux qui ont émergé depuis belle lurette sans toujours crier gare mais
qui entendent maintenant qu’on leur reconnaisse la place qu’ils occupent.
Devant ce monde du XXIème siècle, la vieille Europe ressemble de plus en
plus à une actrice pomponnée du cinéma muet. Elle n’a pas son mot à dire et
doit se cantonner à un rôle de figurant. Et si jamais les deux super-grands
ou les nouveaux s’adressaient à elle, ce serait évidemment Angela Merkel qui
leur répondrait.
Sur la photo officielle, Sarkozy sera sans doute au milieu, protocole
oblige, mais personne n’aura fait attention à lui ni à ses idées farfelues
de gouvernance mondiale. Ce 11 novembre, jour de l’Armistice, va même sans
doute marquer le début officiel d’une nouvelle guerre mondiale, celle des
monnaies.
L’hyper-président français ne sera qu’un… hypo-président du G20.Et ce n’est
pas le G20 qui va le requinquer.
Thierry Desjardins
|