La France vit sa deuxième débâcle !
La France vit, en ce mois de juin 2010, sa deuxième grande débâcle,
soixante-dix ans après celle de juin 1940. Incapable de prendre les mesures
de redressement économique que tous ses partenaires adoptent, notre pays,
déjà fort mal en point, s’enfonce dans une crise qui va ravager toutes ses
institutions et bouleverser son organisation.
La crise n’a été mondiale que peu de temps. Les pays émergents ne sont
jamais entrés en récession. Les Etats-Unis, très fortement touchés, ont
retrouvé le chemin de la croissance grâce au relativement faible niveau de
leurs prélèvements obligatoires. Seule l’Europe, pliant sous le poids de ses
Etats providence, reste engluée dans une dépression économique dont elle ne
pourra sortir que par un traitement à la hache de ses dépenses publiques.
C’est la tâche à laquelle se sont attelés tous nos partenaires de l’Union
européenne et de la zone euro. Seule la France ne fait rien. Qui peut penser
qu’une telle situation soit durable ?
On se demande si nos gouvernants - et leurs opposants, qui rivalisent
d’âneries avec eux - sont inconscients. Evidemment pas. Ils sont simplement
impuissants et le savent parfaitement. Sortir de la crise signifierait, pour
la France, changer de système, et cela ni les uns ni les autres ne le
veulent. Ils préfèrent voir leur monde s’effondrer – et le pays avec lui –
plutôt que d’avoir à en assumer la réforme. A ce stade, on peut parler de
vertige psychologique. Celui qui affecte les classes dirigeantes qui ont
cessé d’être utiles et qui, à force de vivre sur la bête, ont oublié que
celle-ci est un être vivant que guettent l’épuisement et la mort, et qui
peut finir par se révolter.
La bataille de France oppose les forces de la vie aux tortionnaires du
peuple. Ces derniers ne peuvent de toute façon pas gagner. Ils seront
chassés quoi qu’il arrive. L’épuisement du peuple et de ses ressources
signifie la chute du système de prélèvements et de redistribution. On peut
déjà la constater. Le déficit public est passé de 50 milliards d’euros à 150
milliards par diminution des recettes (et bien entendu par maintien du
niveau des dépenses). La hausse de l’endettement qui en résulte a pour
conséquence d’empêcher toute croissance. Autrement dit, l’augmentation des
recettes, qui est la bible des gouvernants français depuis un tiers de
siècle et le fondement de leur système, est désormais impossible. La seule
question qui se pose désormais est de savoir si le pouvoir, quel qu’il soit,
sera capable de réduire les dépenses du pays ou s’il le laissera faire
faillite.
La deuxième hypothèse est la plus probable. C’est d’ailleurs celle que le
pays espère. Non que la perspective l’enchante, mais parce qu’il sent bien
qu’il lui faut tomber pour pouvoir se relever. Car dans cette chute
attendue, toutes les sangsues agrippées à son corps en seront arrachées. Et
c’est, pour le malade, la condition du rétablissement.
Partout en Europe les élections récentes donnent lieu à de grands
chambardements. De nouvelles formations politiques apparaissent soudainement
et font de gros scores électoraux, les partis au pouvoir sont sévèrement
battus, tandis que des coalitions formées d’une part de libéraux, adeptes du
sabrage des dépenses publiques, et de ces mouvements « populistes », qu’on
devrait plutôt appeler populaires et qui ont pour credo l’arrêt de
l’immigration et la révocation des politiciens du système, accèdent au
pouvoir et entreprennent le grand nettoyage dont leur pays a un besoin
vital.
La France ne passera probablement pas à ce stade par la voie normale,
celle des élections. Il lui faudra d’abord un de ces terribles spasmes dont
elle a le secret et l’habitude. Autrement dit une période révolutionnaire,
qui verra s’instaurer la chienlit tandis que les politiciens du système
prendront la fuite. C’est alors – et alors seulement – que la partie
raisonnable du cerveau national reprendra le contrôle de la situation et
confiera le pouvoir à de nouveaux dirigeants issus du peuple.
C’est à ces deux phases de notre vie publique qu’il faut se préparer. Le
regroupement des forces qui aspirent au renouveau de notre pays doit se
faire sans perdre un instant. Ce n’est pas d’aujourd’hui que nous lançons
cet appel, tant l’issue de notre crise nationale nous paraît certaine depuis
longtemps Mais il serait à présent suicidaire d’attendre davantage. Alors au
lieu de ne plus avoir à hurler que « Debout les morts », nous lançons à tous
cet appel : « Debout les vivants ! »
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.
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