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21/6/10 Alain Dumait
 Croissance, crise, dette, financement des retraites: 
                 la réponse s’appelle l’épargne !

Les temps économiques difficiles que nous vivons nous obligent à redécouvrir les règles de l’économie du bon sens : les dettes appauvrissent, seule l’épargne permet de s’enrichir.

Car s’il existe un effet multiplicateur de l’investissement, s’agissant de la consommation, quand elle est subventionnée ou financée par de la dette, il vaudrait mieux parler d’effet de soustraction : quand l’Etat emprunte un euro pour financer de la dépense publique, le produit intérieur brut n’augmente que de la moitié d’un euro…

Ce qui veut dire – comme nous l’avons écrit en son temps – que la relance de l’économie par les déficits n’était qu’une foutaise. Que la seule réponse valable à la crise, c’était la libération de l’épargne.

C’est aussi la seule solution durable au financement des retraites.

Qui peut nier que, pour ses vieux jours, chacun forme un projet personnel ? L’un souhaitera continuer à travailler jusqu’à 80 ans, l’autre souhaitera s’arrêter à 50. Tel voudra mener une autre carrière, et tel autre voyager ou exercer son art. Le vrai progrès consisterait à passer d’une gestion collective collectiviste à une responsabilité personnelle individuelle.

Car, au-delà de la faillite du système par répartition – inventé en 1941 par un ministre du Maréchal, issu de la CGT, et recarrossé aux couleurs du Conseil National de la Résistance par un haut fonctionnaire nommé Pierre Laroque (l’oncle de Michèle…) - il y a l’échec de tous les systèmes obligatoires, et administrés en général par les super-gestionnaires que sont les syndicats… (y compris les systèmes par capitalisation, comme celui mis en place en 1930 par le gouvernement de centre droit de M. Tardieu.)

Une personne qui épargnerait 10% de ses revenus, dès le premier euro gagné, sur la base très conservatrice d’un rendement moyen à long terme de ses placements de 7% par an, aurait l’assurance d’un revenu de son épargne au moins égal à celui de son activité au bout de 35 ans.

Les bases du calcul sont les suivantes (en euros constants) :

• soit un salaire net de 2 500€/mois, 30 000€/an (sur l’ensemble de la vie professionnelle)
• épargne en année 1 : 3 000€ (soit 250€/mois, placés à 7%, avec capitalisation quotidienne des intérêts)
• épargne en année 35 : 429 021,61€ (pour 105 000 euros versés)
 

A noter : 7% est le rendement séculaire constaté d’un placement boursier, plus souvent estimé à 7,2 voire 7,5%, depuis 1820, toutes périodes de crises comprises.
Avec un tel capital, toujours placé à 7%, notre «retraité» peut se constituer une rente de 2 500€/mois, égale à son revenu d’activité.

Pour ma retraite, laissez-moi faire !

Et maintenant, comparons :

- 10% de cotisation au lieu de 25% en moyenne pour les salariés du secteur privé (toutes cotisations confondues, tous régimes compris) ;
- 35 années de cotisation au lieu de 42 comme actuellement ;
- 100% de revenu de remplacement au lieu de 60% en moyenne ;
- Capital acquis et librement transmissible au lieu d’un capital évaporé et disparu ;
- Indifférence à l’évolution démographique. Si la durée de la vie active augmente, l’épargne accumulée augmente, la rente et le capital aussi. C’est logique.

L’augmentation de la durée de la vie est 100% positive. Là encore, c’est du bon sens…

On dira : «Tout repose sur ce rendement de 7% qui est parfaitement aléatoire». Mais, depuis 50 ou 100 ans, ce rendement boursier moyen est plutôt de l’ordre de 9%. Un fonds garanti comme celui de l’AFER a offert depuis 33 ans un rendement net moyen de 8,5%. N’importe quelle compagnie d’assurance digne de ce nom serait prête à garantir du 7% à long terme, même aujourd’hui (quand les obligations privées à 5 ans se placent à 8%)

La conclusion : laissez-moi épargner librement et sortir de la retraite obligatoire !

Je parle évidemment pour mes enfants et mes petits enfants…

Je veux bien qu’en contrepartie de cette «libération», à titre de «rançon», on me demande (on m‘oblige) de contribuer au financement d’un filet de protection pour les plus pauvres, les impécunieux et les imprévoyants. Que le prix de cette «assurance sociale» soit prélevé sur mes revenus ou sur mon patrimoine. Au titre de la solidarité à laquelle plus personne ne peut se soustraire. Mais pour le reste, laissez-moi faire !

Reste un seul et unique problème : comment passer de la répartition inefficace et confiscatoire, de type communiste, à l’épargne retraite, libre et enrichissante ?

Deux solutions sont possibles.

Soit sous l’effet d’un passage progressif, s’étalant sur 25 ou 50 ans (selon la croissance économique constatée), en commençant évidemment par libérer du système ancien les nouveaux entrants sur le marché du travail.

L’autre solution consiste à vouloir sauver à tout prix le système obligatoire par répartition. Avec pour conséquence une diminution du montant des pensions, un allongement perpétuel des taux et de la durée des cotisations. Donc une charge de plus en plus lourde pour l’économie. Donc un affaissement de la croissance, de la compétitivité. Et, un jour, inévitablement, l’écroulement de cette chaîne de Ponzi, version Madoff…

Alain Dumait




 
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