www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

13/3/11 Claude Reichman
            La France est devenue ingouvernable !

Le drame français peut s’expliquer par trois chiffres : 3 millions d’entreprises privées et leurs 15 millions d’actifs font vivre 50 millions de personnes. Autrement dit, un actif du secteur privé fait vivre 3 personnes plus lui-même, soit 4 personnes.

Toutes les ressources de tous les Français proviennent, directement ou indirectement, de ces 3 millions d’entreprises. Or l’Etat, quels que soient les partis qui le gouvernent, fait tout ce qu’il peut pour les empêcher de produire et de se développer.

Ainsi résumée, cette situation a tout de l’histoire de fous. Quelle peut bien être la logique des gouvernants ? Il y a deux réponses à cette question. La première a été magistralement formulée il y a un siècle et demi par Frédéric Bastiat : « L’Etat, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » Tout avantage obtenu de l’Etat se paie par une perte éprouvée par quelqu’un d’autre et le plus souvent par soi-même. Finalement tout prélèvement opéré par l’Etat se traduit, quel qu’en soit le bénéficiaire, par une perte pour la collectivité. Conclusion : moins l’Etat prélève, plus la société est riche.

Il y a une seconde réponse à la question, et elle ne fait pas appel à l’ignorance des mécanismes économiques mais à la stratégie du pouvoir politique. Les gouvernants qui assoient leur pouvoir sur la gestion de « la grande fiction » et non sur l’intérêt général bien compris sont en guerre contre les producteurs de richesses, c’est-à-dire les entreprises privées et ceux qui y travaillent. D’une part parce qu’ils leur prélèvent sans cesse plus de ressources pour assouvir la soif de redistribution publique, et d’autre part parce qu’ils veulent les empêcher de développer leur puissance économique qui en ferait des rivaux pour l’exercice du pouvoir. Ces deux raisons combinées font qu’un pays ainsi gouverné est voué à la ruine. C’est le cas de la France.

Dans notre pays, la répartition des forces socio-politiques est devenue la suivante. Le président de la République et l’UMP ne sont plus soutenus que par les retraités. Le parti socialiste ne représente plus que les actifs protégés par un statut et les assistés. Les actifs du secteur privé et les jeunes désireux de s’y insérer sont en quête de représentation et beaucoup d’entre eux semblent aujourd’hui choisir Marine Le Pen et le Front national. Malheureusement pour eux, cette formation politique et sa nouvelle dirigeante ont fait le choix du socialisme d’Etat, et cette solution ne pourra qu’aggraver la situation du pays.

La conséquence la plus grave de l’état actuel des forces politiques en France est que le pays n’est plus gouvernable. A moins qu’apparaisse et se développe une nouvelle force capable d’imposer des sacrifices intelligemment conçus et équitablement répartis, aucun consensus national ne pourra s’établir. Nicolas Sarkozy aurait pu jouer ce rôle. Son élection largement acquise et le thème de la rupture, qui signifiait dans l’esprit des Français qu’on allait en finir avec les dérives de l’irresponsabilité et de l’assistance, lui permettaient de réformer le pays. Il y a échoué par incapacité personnelle et surtout parce que le pouvoir de la caste politique dominante repose sur la redistribution généralisée des ressources du pays au profit des emplois protégés et des inactifs. Briser ce cercle vicieux impliquait de prendre un grand risque politique, mais celui-ci aurait été à coup sûr gagnant car le soutien des citoyens les plus jeunes et les plus entreprenants est le meilleur garant d’un succès politique durable.

Face à une situation qui semble n’avoir plus d’autre issue que des troubles politiques et sociaux sans fin et une misère générale, que peuvent faire les Français lucides ? Se désoler intelligemment dans le sein de ses amis ? Certes, cela peut procurer un soulagement de quelques instants. Se dire que de toute façon l’on n’y peut rien ? On a alors toute chance, pour peu que cette opinion soit largement partagée, d’avoir tragiquement raison.

Il reste la seule option porteuse d’espoir : se mobiliser avec tous ceux qui ne veulent pas renoncer. C’est la raison pour laquelle nous avons créé le Congrès des Entreprenants. Nous savons qu’au-delà des sensibilités individuelles, il existe un très large et solide consensus chez tous ceux qui se reconnaissent dans ce terme pour privilégier et promouvoir les solutions qui font appel à la responsabilité individuelle, au sens de l’effort et à un patriotisme ouvert et généreux. Alors vive la France !

Claude Reichman
Fondateur du Congrès des Entreprenants.




Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme