Il faut une révolution pour
sortir de la crise !
La France ne sortira de la crise actuelle que lorsqu’il sera évident pour
les marchés, c’est-à-dire pour tous ceux qui lui prêtent de l’argent,
qu’elle sera capable d’arrêter de creuser sa dette et de commencer à la
rembourser. Cela implique une véritable révolution politique, économique et
sociale dans notre pays.
Si cette révolution n’a pas lieu, la France est condamnée à une
stagnation économique qui provoquera des troubles graves et détruira la
société. Le Japon a pu survivre à vingt ans de marasme parce que son
endettement est entre les mains de ses citoyens et que ceux-ci sont
disciplinés et dociles. Ce n’est pas le cas en France, où la dette est
détenue aux deux tiers par des étrangers et où la population est en rupture
avec la classe dirigeante.
La révolution qu’il faut faire est avant tout celle de la confiance. Le
premier pas vers son rétablissement consiste à arrêter de mentir et de
truquer. Prenons deux exemples actuels. Le président de la République, la
majorité et les médias nous bassinent avec « la convergence avec l’Allemagne
» et publient des comparaisons portant sur la production et la fiscalité qui
ont pour but de démontrer que nous ne sommes pas si éloignés que cela des
vertus de nos voisins. Malheureusement on omet de nous indiquer que nous
avons dix points de PIB de dépenses publiques de plus que l’Allemagne et que
revenir à son niveau exige que nous dépensions chaque année 200 milliards
d’euros de moins, autrement dit que nous fassions baisser notre train de vie
public de 20 % !
Autre exemple, de moindre conséquence mais lourd de signification. En
voyage officiel à Moscou, le Premier ministre François Fillon accuse Météo
France d’être responsable de la pagaille provoquée par la neige pour n’avoir
pas prévu l’ampleur de l’épisode, alors que l’organisme public avait publié
des prévisions exactes avec assez d’avance pour que les services de l’Etat
prennent les précautions nécessaires. Que peuvent bien penser les citoyens
sinon que le gouvernement est aussi lâche qu’incompétent ?
Dire la vérité est le premier pas dans le rétablissement de la confiance.
Le second consiste à proposer des mesures crédibles. Il ne sert à rien,
sinon à perturber les esprits, de tenter de faire croire qu’avec des
réductions homéopathiques du nombre des fonctionnaires ou en ne remboursant
plus certains suppositoires on sortira le pays de la crise.
Le problème de la France, c’est qu’elle vit au dessus de ses moyens
depuis plus de trente ans et qu’elle est arrivée au moment où elle doit
s’imposer une cure énergique de désintoxication aux déficits et à la dette.
En même temps, il faut remettre au travail ceux qui ont été jetés au chômage
et le gros lot de paresseux et d’entretenus qui vivent aux dépens de l’Etat
et des régimes sociaux. Là encore, la vérité une fois dite, il faudra
prendre des mesures énergiques et non pas seulement en parler.
Enfin l’indispensable révolution devra redonner aux entrepreneurs la
considération et la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Un chef
d’entreprise, aux yeux de l’administration et des énarques qui dirigent la
politique, est au mieux un gêneur, au pire un délinquant qui vole l’argent
que les travailleurs gagnent à la sueur de leur front. Eh bien c’est
exactement le contraire. Un chef d’entreprise est un bienfaiteur de la
société. Sans lui, pas de salaires, pas d’impôts, pas de services publics,
pas de prestations sociales. Qu’on lui rende hommage et qu’on lui foute la
paix. Il n’a envie que d’une chose : travailler et créer de la richesse.
Ronald Reagan a gagné la confiance des Américains en le disant, et en le
faisant il a redressé son pays. L’Amérique était de retour !
La France aussi peut se redresser. Qu’on écoute enfin ceux qui lui
indiquent la voie à suivre et les mesures à prendre, au lieu de n’ouvrir les
antennes qu’aux imposteurs et aux escrocs. Là aussi, c’est une révolution
qu’il faut faire. Les grands médias seraient bien inspirés de faire preuve
de civisme plutôt que de se complaire dans la médiocrité des idées fausses
et de la démagogie à la petite semaine. Leur responsabilité est la même que
celle des politiciens. Et quand la colère du peuple éclatera, ils se
retrouveront tous dans la même charrette !
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.
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