Jean Marie Bockel, était secrétaire d'État au Commerce en 1984 sous Fabius. Il n'avait pas 30 ans. Presque 25 ans plus tard, il a siégé dans le gouvernement Fillon, en symbole de l'ouverture, avant de devoir le quitter en novembre 2010.

Un matin, au début janvier 2010, sous les lambris dorés du magnifique ministère de la Justice, place Vendôme, l’ex-député-maire protestant de Mulhouse m'offrait un café sous les yeux presque attendris de son vieux complice Michel Suchod, ex-député chevènementiste de Bergerac.

Je lui parle des 35 heures dans les PME (l'erreur de Jospin), presque pour le tester. Manuel Valls ne m'avait-il pas dit, quelques mois après la défaite de 2002, comme pour se justifier : « Personne au MEDEF n’avait expliqué au gouvernement que les PME allaient autant souffrir » (sic) ?

Bockel, malgré l'heure matinale, une heure et demie avant le Conseil des ministres, sort de ses gonds : « Les 35 heures, personne n’en voulait. Martine Aubry la première, qui n'avait pas de mots assez durs... et puis c’est Dominique [Strauss-Kahn] qui en a fait la pierre angulaire du programme du PS. Il fallait bien proposer quelque chose... mais personne ne croyait qu’on allait gagner [en 1997], on s'en moquait. Ensuite, c’est devenu un symbole. Et Jospin n 'a pas pu reculer... ».

Oui, car Jospin, il est moral, il est réglo...

« Vous savez d'ailleurs, il m’avait chargé de relancer la création d'entreprise. Mais au fond, cela ne l'intéressait pas, il n’a rien fait ... »

Robert Lafont