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19/5/10 François Lenglet
          Vous prendrez bien impôt ?

L'impôt de solidarité sur la fortune est une stupidité, tout le monde en convient. Mais Nicolas Sarkozy n'a pas voulu le supprimer, pour des raisons politiques. Afin de limiter ses effets pervers, il a créé le bouclier fiscal, qui plafonne les prélèvements à 50% du revenu. Le bouclier fiscal est une stupidité, tout le monde en convient. Mais Nicolas Sarkozy ne veut pas le supprimer, pour des raisons politiques. Afin de limiter ses effets pervers, il a créé l'impôt sur les riches, destiné à financer les retraites, hors bouclier.

Cet impôt est une stupidité, tout le monde en conviendra bientôt, puisqu'il ne rapportera que trois fois rien, les riches étant malheureusement moins nombreux que les pauvres. Gageons que cet impôt, à la fois stupide, peu productif et jugé nécessaire pour des raisons politiques, a une longue carrière devant lui. Ainsi va la fiscalité selon Sarkozy, asservie aux contraintes de l'instant. Contraintes éphémères, qui laissent pourtant de douloureux stigmates dans le code des impôts.

Le nombre de pauvres augmente ? Créons donc une taxe sur le capital, pour financer le revenu de solidarité active. Les pêcheurs ont le moral à marée basse ? Un impôt sur les ventes de poissons. Alain Minc se plaint de la publicité à la télévision publique ? Un prélèvement sur les abonnements à Internet, pour compenser la suppression de la réclame. La météo est incertaine ? Un impôt. Il vous prend un petit sommeil après le repas ? Un impôt, vous dis-je.

Et quand bien même l'impôt n'est pas praticable, reste le déficit, qui n'est jamais que de l'impôt à venir, par exemple pour arroser les cafetiers en baissant leur TVA de 3 milliards d'euros. Trois ans après l'arrivée de Sarkozy et Fillon, le "retour du politique" s'est traduit par un arsenal de mesures fiscales brouillonnes et coûteuses pour la croissance. La crise de la dette publique sonne aujourd'hui l'heure du "retour de la réalité". Ce sera la revanche du contribuable. Revanche amère, car c'est encore lui qui paiera.

François Lenglet
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