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21/5/10 Bernard Martoïa

Trois réformes capitales pour sauver la France !

« Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes. » Abraham Lincoln

La France ne sait se réformer que dans l’urgence. L’heure est venue. Le plan d’austérité annoncé par le gouvernement, avec le gel des dépenses publiques pendant trois ans (hormis les charges d’intérêt de la dette et des pensions), ne suffira pas à contenir la dette en deçà du seuil fatidique de 100% du PNB. Seules des réformes radicales pourraient desserrer la contrainte financière.

La France souffre d’un excès de dépenses publiques, de gaspillages énormes de la part de monopoles publics (santé, logement, énergie, transport, culture et enseignement) et de rigidité de son marché du travail qui ont réduit à zéro la croissance du secteur privé. Le 1% de croissance annuelle enregistré au cours de la dernière décennie est dû essentiellement aux dépenses d’investissement de l’État qui sont financés par l’emprunt. Ce modèle de décroissance ne pouvait durer longtemps. La sanction est tombée brutalement en Europe. Les mauvais élèves de la classe sont sévèrement sanctionnés par les marchés avec l’envolée des taux d’intérêt de leurs emprunts.

Le retour à la rigueur des finances publiques (un mot qui fait très peur au président de la République qui pense déjà à sa réélection) est indispensable à toute époque, mais elle ne sera pas suffisante pour renouer avec une croissance forte pour rembourser la dette accumulée depuis trente-six ans. Alors que faire pour sortir de l’impasse keynésienne et du modèle bismarckien ?

1 Instauration d’un système de retraite par capitalisation

Sauver le système de répartition est une mission impossible. L’allongement de la durée d’activité ne fera que retarder l’issue fatale. Le débat rouvert en France est de l’acharnement thérapeutique.

Si on instaurait demain la retraite par capitalisation, cela permettrait de reconstituer rapidement une épargne qui est le moteur de la croissance. Un bon exemple est fourni par la Chine et le Chili. Ces deux pays enregistrent une forte croissance et, par ricochet, des excédents budgétaires. Comme ils n’ont pas de dette, ils n’ont rien à craindre des marchés.

Autre avantage non négligeable de la retraite par capitalisation, elle mettrait un terme à une immigration, non désirée des Européens de souche, pour combler la pyramide des âges.

2 Réduction de l’État à son carré régalien

L’État-providence ou totalitaire, car il ne faut pas peur d’employer les mots qui conviennent, veut s’occuper de nous de la naissance (maternité) jusqu’à la mort (hôpital) en passant par une éducation progressiste qui n’a d’autre but que de formater des crétins prêts à tout gober. Mais ce faisant, l’État providence n’assume plus ses missions régaliennes. Les délinquants et les criminels prolifèrent. La sécurité des citoyens est bafouée. L’exemple du couple de Perpignan, sauvagement agressé par une bande de jeunes à son domicile, atteste du degré de barbarie atteint dans notre société. Un jeune de quinze ans, interpellé par la police qui est arrivée in extremis pour sauver le couple en question, avait plus d’une centaine de chefs d’inculpation à son passif. Que fait la justice à l’égard des récidivistes mineurs ? Rien ! Elle les laisse en liberté alors qu’ils devraient être derrière les barreaux. Il est grand temps de durcir le code pénal avec l’incarcération des mineurs, à partir de l’âge de douze ans, pour restaurer l’ordre dans nos cités.

Que dire des manifestants du secteur public de la santé qui ont bloqué les voies ferrées de la gare Montparnasse ? Ils n’ont fait que copier la méthode forte employée par les syndicalistes de la C.G.T ou de Sud Rail. La violence est le propre du socialisme. L’attribution d’un salaire ou d’une pension de retraite n’y dépend pas de la qualité du travail effectué par un individu, de la longueur ou de la pénibilité de son activité, mais du rapport de forces au sein de la «société», un mot qui devrait faire frémir les gens ayant un peu de jugeotte. Des groupes organisés et violents arrachent des droits qui se transforment rapidement en « droits acquis » pour leurs heureux bénéficiaires. Le système de retraite par répartition est la caricature de la violence institutionnelle exercée avec succès par une minorité (retraite à cinquante ans des cheminots) au détriment du reste de la société.

A vouloir tout faire, l’État fait tout mal !

Le meilleur exemple est le naufrage de l’Education nationale qui est pourtant le premier poste des dépenses de l’État. Sans évoquer la violence endémique des établissements publics, combien de bacheliers de nos jours obtiendraient le certificat de fin d’études du cycle primaire délivré avant 1968 ? Très peu assurément. Il suffit de lire les copies des élèves qui sont truffées de fautes d’orthographe à chaque ligne pour se rendre compte du désastre. Avant d’apprendre une ou deux langues étrangères, il faudrait d’abord que ces élèves, flattés dans leur médiocrité par les syndicats d’enseignants, maîtrisent le français.

Il est temps que l’État et ses épigones reviennent à plus de modestie en se contentant d’assurer la sécurité des citoyens et de rendre une justice de qualité, de rapidité (délai de six mois maximum pour chaque affaire instruite) et de proximité avec l’élection d’un juge pour chaque canton. La révision de la carte judiciaire va à l’encontre du bon sens. Pour le reste, le secteur privé s’en chargera mieux que l’État, et à moindre frais pour le contribuable français.

Les seuls individus, qui méritent vraiment une aide de la société, sont les handicapés physiques et mentaux. Mais ils sont doublement punis par une maigre allocation qui leur permet à peine de survivre. Les plus fragiles sont donc les plus démunis. C’est honteux mais logique dans une société basée sur les rapports de force. L’argent distribué aux profiteurs ne va pas aux nécessiteux.

3 Suppression de l’impôt progressif, des niches fiscales et des aides sociales pour restaurer l’ardeur au travail

La philosophie du socialisme, à travers des seuils graduels d’imposition de l’impôt sur le revenu, décourage l’ardeur au travail. Pourquoi travailler tant d’heures au détriment de sa vie de famille ou de ses loisirs pour que l’État confisque, in fine, cet argent par une forte progressivité de l’impôt et le redistribue à des éternels assistés ? C’est contraire à toute logique économique mais valable dans un système tyrannique où les assistés sont nettement plus nombreux que les producteurs de richesse.

Les riches sont partis de France à cause de l’impôt sur la fortune et du climat délétère entretenu par le pouvoir (agents du fisc), les médias et les syndicats marxistes. Il ne reste donc plus que la classe moyenne à tondre. L’inconvénient du mérinos est que sa toison ne repousse pas assez vite au goût du Léviathan. L’État, ou plutôt ses trop nombreux représentants élus ou non élus (énarques), n’est qu’une entité juridique abstraite adorée des Français et qui n’a pas voulu tenir compte du départ des grandes fortunes de France. Il a tout simplement prélevé la différence sur les marchés financiers à travers les appels répétés de l’Agence France Trésor (AFT). Toutefois, cette démagogie électorale touche à sa fin car les marchés se méfient de plus en plus de sa signature. La perte prochaine du triple AAA par une agence de notation sonnera la fin de ce régime prédateur.

Un régime honnête s’attacherait, en priorité, à traiter équitablement chaque ménage en instaurant un impôt uniforme sur tous les revenus (y compris pour les bas salaires) et en abolissant toutes les niches fiscales. Pourquoi vouloir favoriser Paul au détriment de Pierre ? Le clientélisme n’est-il pas à l’origine de la faillite de la Grèce ?

Telle est la philosophie neutre d’un régime libéral mais honni des partageux qui se réclament de la «justice sociale ». Personne ne relève l’incongruité consistant à affubler la justice d’un qualificatif. Aucun libéral digne de ce nom ne se réclamerait d’une justice libérale. C’est la preuve que la justice dont se réclament nos adversaires n’a rien à voir avec la justice proprement dite. La perversion du sens profond des mots est consubstantielle à la logorrhée socialiste.

Bernard Martoïa



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