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24/10/10 Bernard Martoïa

Le Tea Party à la rescousse du Parti républicain !

"Sans la volonté de se réformer, une nation n'a pas la capacité de survivre"
Edmund Burke

Après la déroute du Parti républicain aux élections de 2008, les éditorialistes de part et d’autre l’Atlantique écrivaient, sur un ton condescendant, que ce parti n’avait aucun avenir politique. Ils versaient dans l’idolâtrie du messie noir qui venait d’accéder à la Maison Blanche. Cette illusion collective, qu’ils auto-entretenaient allègrement par des exagérations sur les capacités réelles de ce militant des droits sociaux en faveur des minorités, portait le nom d’Obamania. Il ne faisait aucun doute pour les progressistes que leur créature allait révolutionner l’Amérique et qu’il serait réélu triomphalement en 2012 pour parachever son œuvre destructrice.

Deux ans plus tard, force est de constater que le Parti républicain est en passe de reconquérir la majorité à la Chambre des Représentants et de réduire l’écart au Sénat sinon de l’emporter tant les sondages sont serrés. Pour un parti que vous aviez hâtivement enterré, avouez, mesdames et messieurs les journalistes du Monde, du Figaro, du New York Times et de bien d’autres journaux progressistes, que cette renaissance du Parti républicain vous laisse pantois.

Le Parti républicain doit sa renaissance au Tea Party

Quand le Tea Party entra brutalement, au printemps 2009, sur la scène politique américaine sans que personne l’invite, je craignis que ce mouvement populaire spontané ne se lance dans l’impasse d’une troisième voie. Dans un système bipolaire aussi stable que celui des États-Unis, c’est l’échec assuré. Le troisième tome de mon livre consacré à Théodore Roosevelt relatait l’échec du Progressive Party dont il avait pris la présidence lors des élections de 1912. (1) Il n’y a qu’en France où des politiciens comme Villepin, Villiers, Dupont-Aignan, Mélenchon, Chevènement, Besancenot et consorts s’accrochent aux vieilles lunes de la troisième voie.

Mais le pragmatisme des Américains, et l’absence de petits chefs à l’égotisme démesuré comme c’est le cas en France, a fait que la faute n’a pas été commise. Par leur discipline et leur sens du devoir, les militants du Tea Party nous éviteront probablement la peine d’un deuxième mandat du socialiste Barrack Hussein Obama. Je doute qu'une peine de genre nous soit épargnée en France en 2012…

Il a été rapidement conclu par les militants du Tea Party, qui sont tous issus de la société civile, que le seul avenir de ce mouvement populaire résidait dans la conquête des sièges au sein du Parti républicain.

John McCain l’a appris, à ses dépends, lorsque son siège de sénateur de l’Arizona a été vivement contesté par le candidat du Tea Party lors des élections primaires. Il a arraché sa victoire en mangeant son chapeau de républicain appartenant à l’élite du pays, en s’alignant sur les positions dures de son rival à l’égard des clandestins qui envahissent cet État à la frontière mexicaine, et en faisant appel, à deux reprises, à son ancienne colistière Sarah Palin qui est devenue la reine des militants du Tea Party. Sans son aide providentielle, il aurait été probablement battu comme tant d’autres candidats républicains jugés trop mous ou trop conformistes. Les Américains n’ont pas oublié que les représentants de la nation ont leur part de responsabilité dans la grande débâcle financière du 15 septembre 2008.

Si les journalistes progressistes raillent toujours le Tea Party pour sa composition ethnique uniformément blanche, les conservateurs viennent tout juste de reconnaître ses mérites dans la renaissance du parti républicain. Dans un éditorial du 22 octobre 2010 (2) de Peggy Noonan, qui fera certainement date, la rédaction du Wall Street Journal a choisi pour titre sans équivoque «Tea Party to the rescue : how the GOP was saved from Bush and the establishment.» (GOP est l’acronyme du Grand Old Party fondé en 1854 par des militants anti-esclavagistes).

D’entrée, le ton est donné aux lecteurs : « Le Tea Party n’est pas une menace pour le Parti républicain, le Tea Party l’a sauvé. Dans un sens général, le Tea Party s’est porté à son secours en évacuant son acrimonie, sa douleur et sa graisse, en lui rappelant opportunément la raison de son existence et ses racines. Le Tea Party, avec son énergie et son honnêteté, a restauré le GOP. […] Le Tea Party a fait une chose remarquable que l’establishment républicain était incapable de faire : il s’est débarrassé de l’héritage de Bush fils. Il rejette les dépenses de son administration qui a fait doubler la dette du pays. […] Le Tea Party n’a ni chef, ni convention, mais il a un thème porteur : non aux déficits et aux régulations, non aux politiciens incapables ! En France, un tel mouvement vit le jour en décembre 2005 après les émeutes des banlieues. Il s’appelait la Révolution bleue mais il ne pouvait prospérer sur un terreau qui reste largement empreint de l’idéologie marxiste.

Les Français savent que la vraie gauche socialiste et la fausse droite républicaine n’apportent aucune solution aux graves périls que la nation doit affronter. Mais ils ne sont pas capables comme les Américains d’imposer de véritables candidats réformateurs dans les rangs de la fausse droite.

A propos de notre pays, Winston Churchill disait ceci : « Les Français sont brillants, galants mais enclins à un effondrement brutal à travers un excès d’imagination et d’aveuglement. »

Bernard Martoïa

(1) "La présidence impériale", de Bernard Martoïa, aux éditions Le Manuscrit, connaît un certain succès avec la copie à 7.90 € téléchargeable sur Kindle d’Amazon ou Ipad d’Apple. Le prix de la version papier était un obstacle à sa diffusion.

(2) “Tea Party to the rescue : how the GOP was saved from Bush and the establishment”, par Peggy Noonan, édition du 22 octobre 2010 du Wall Street Journal.


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