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27/6/10 Claude Reichman
   Les politiciens français sont des morts en sursis !

Dans un article récent, Claude Imbert, l’éditorialiste et fondateur du Point, cite cette confidence que lui avait faite Georges Pompidou : « Vous verrez qu’il faudra un jour décoloniser la France de son idéologie égalitariste, marxisante, et ce ne sera pas plus facile que de quitter l’Algérie … » Nous y sommes ! Non que les politiciens, quelle que soit leur tendance, qui gouvernent la France depuis des décennies aient choisi de le faire, mais parce que la crise mondiale ne leur laisse plus le choix.

Le monde entier est en train de sortir progressivement de cette crise, sauf l’Europe. Celle-ci est alourdie d’Etats-providence nés à la fin de 2ème guerre mondiale et sans cesse étendus depuis. Ce processus s’est enclenché et développé sous la pression du bloc de l’Est et de ses appendices en Europe de l’Ouest : en France, le parti communiste pesait 28 % des suffrages à la Libération. La chute du Mur de Berlin et celle de l’Union soviétique, pas plus que l’effondrement des partis communistes à l’Ouest n’ont en rien entamé l’empire des Etats-providence. Bien au contraire, ils ont continué à s’étendre, mus par leur logique propre qui est celle d’un développement cancéreux.

On s’acheminait toutefois vers leur disparition en raison des contraintes qu’ils font peser sur la compétitivité des entreprises, mais tous, dans les cercles du pouvoir, pensaient avoir encore quelques bonnes années devant eux avant de jeter le baluchon aux orties. L’explosion de la planète financière, suivie de la récession mondiale, puis de la crise de la dette des Etats est venue bouleverser leurs plans. Aujourd’hui, ils agissent dans l’extrême urgence, sachant que ceux qui leur prêtent l’argent dont leurs folies dépensières ne peuvent se passer ne veulent plus le faire sans avoir la certitude d’être remboursés, ce qui implique une politique de grande rigueur.

Tous les Etats européens s’y sont résolus, sauf la France qui se contente de faire semblant. C’est que dans notre pays le pouvoir ne tient qu’à la redistribution, qui constitue la moitié du revenu des Français ! Si celle-ci s’interrompt, ou même se réduit substantiellement, les troubles sociaux auront vite raison du pouvoir politique. Tous les politiciens français le savent et continuent de défendre l’Etat-providence, croyant préserver qui leur carrière actuelle, qui leurs espoirs de victoire électorale future, se refusant à admettre que, pour eux, la fête est finie.

Dans un accès de lucidité qui ne lui est pas coutumier, Jean-Luc Mélenchon, a réagi à la réforme des retraites présentée par le gouvernement en s’écriant : « C’est la fin d’un monde, c’est la fin d’une manière de vivre et c’est la fin des jours heureux ! ». Pour modeste et inopérante qu’elle soit, cette réforme est en effet la première manifestation de l’écroulement du système, le premier bloc de rocher qui se détache de la montagne. Celle-ci va maintenant s’abattre sur la société française et ne laissera debout que ceux qui ont la ferme volonté de travailler.

La classe politique ne s’est pas encore résolue à annoncer l’évènement aux citoyens, pensant qu’ils le découvriront toujours assez tôt, et qu’une minute de gagnée sur l’œuvre du bourreau est toujours bonne à prendre. Interrogé par Le Monde, qui lui demande si, en prônant une politique de rigueur coupant dans les dépenses, il cherche à en finir avec l’Etat-providence, Jean-François Copé répond : « Bien au contraire. Le modèle européen est unique au monde. C’est en Europe qu’on est le mieux soigné, le mieux éduqué, le mieux logé, qu’on a la meilleure qualité de vie. Pour préserver ce modèle, il faut changer de logique. »

Quelle est donc la nouvelle logique que prône M. Copé ? Transférer une part des cotisations sociales « sur la CSG, qui fusionnée à l’impôt sur le revenu, aboutirait à un système de prélèvement à assiette large et à taux progressif. » Autrement dit un tour de passe-passe fiscal qui ne diminue en rien la charge globale pesant sur l’économie. Stan Laurel racontait déjà à Oliver Hardy : « Je l’ai donné à lui, qui l’a donné à l’autre, qui l’a rendu à lui, qui l’a donné à moi ! » Du moins Laurel et Hardy étaient-ils drôles !

Drôles ou pas, les politiciens français sont des morts en sursis. Georges Pompidou avait raison : la démarxisation de la France sera aussi douloureuse que la décolonisation. Et elle aura la même conséquence : un changement de régime politique. L’issue est inéluctable et désormais proche. Préparer la relève est vital. Plus que jamais, nous appelons à l’union des patriotes pour sauver notre pays !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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