Denis Olivennes nous doit de l’argent !

Les téléspectateurs de « C dans l’air », l’émission quotidienne de France 5, avaient remarqué qu’au cours de l’année 2010 Denis Olivennes, à l’époque directeur du Nouvel Observateur, était soudain devenu présent à pratiquement tous les débats sur la situation politique, par la grâce de Jérôme Bellay, producteur de l’émission. Or la société Maximal Productions, que préside Bellay, appartient au groupe Lagardère.

Cette magnifique opération de promotion vient de trouver un épilogue heureux : début janvier 2011, Denis Olivennes a été nommé président d’Europe 1 et du pôle information de Lagardère Active, qui regroupe aussi Paris Match et Le Journal du dimanche.

Le Figaro du 25 janvier 2011 publie une interview de Denis Olivennes. Question :  «Jérôme Bellay va-t-il devenir votre conseiller ? » Réponse : « Je ne détiens pas la vérité à moi seul. Je veux confronter mon expérience de la télé et de la presse écrite avec des professionnels de la radio. En interne avec les équipes d’Europe 1. En externe, avec de grands professionnels unanimement respectés. Jérôme est au premier rang de ceux-là. Mais il est de ma responsabilité de décider seul. » Chez les professionnels des appareils élévateurs, cela s’appelle un renvoi d’ascenseur.

Résumons-nous. Denis Olivennes a obtenu un magnifique poste chez Lagardère, grâce évidemment à ses mérites, mais non sans y avoir été aidé par sa présence insistante (pas moins de 17 participations en 2010, selon le décompte effectué par le site Enquête & Débat) à l’émission « C dans l’air », diffusée sur France 5, chaîne du groupe France Télévision, et appartenant au service public.

C’est donc en partie grâce à la redevance que verse chaque téléspectateur, que Denis Olivennes va désormais bénéficier d’un salaire dont nous voulons croire qu’il est à la hauteur de ses talents. En tant que modeste participant à son ascension vers la présidence d’Europe 1 et du pôle information de Lagardère Active, je jugerais convenable que Denis Olivennes me verse, ainsi qu’à tous les contributeurs à la redevance audiovisuelle, un pourcentage de son salaire mensuel. Je le laisse évidemment juge du montant de cette récompense de mes efforts financiers, tout en lui suggérant, pour que la somme ne fasse pas polémique, d’en confier le calcul à la Cour des comptes.

Je ne me fais évidemment aucune illusion : ce que je vais toucher n’aura rien d’un pactole, car je vais devoir partager avec les millions de contributeurs à la redevance (y compris avec Olivennes lui-même, ce qui atténuera un peu sa charge). Mais j’y verrai le signe fort que nous vivons vraiment dans cette « République exemplaire » que Nicolas Sarkozy appelait naguère de ses vœux. Voilà qui chassera au loin ce « sentiment d’injustice » et cette « révolte morale » nourrie par « une insupportable corruption », dont notre président a reconnu n’avoir « pas pris la juste mesure ». Certes, il parlait de la Tunisie, mais on sait bien qu’en authentique patriote, il n’a que la France en tête.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.