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23/2/11 | Claude Reichman |
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Tous ensemble, avec Eric
Zemmour, chantons La condamnation d’Eric Zemmour pour « provocation à la discrimination raciale » par la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris suscite un certain malaise chez ses employeurs. Le Figaro, qui, au moment où Zemmour avait tenu les propos incriminés, avait dû renoncer à le virer devant la mobilisation de ses lecteurs, ne s’est, jusqu’à présent, pas manifesté. A France 2, où le syndicat SNJ-CGT réclame, en toute confraternité, au président de France Télévisions de « faire cesser l’impunité audiovisuelle d’Eric Zemmour », la directrice des programmes se propose de « clarifier les choses » avec le chroniqueur. Pour i<télé, « sa condamnation ne change rien », tandis qu’à RTL, « le son de cloche est un peu différent », comme le rapporte Le Parisien : « Nous regrettons les propos d’Eric Zemmour, rappelle une porte-parole de la station. Ses interventions matinales sont encadrées et supervisées chaque matin par la rédaction. Nous lui avons demandé de veiller au respect des valeurs humanistes de la station. » Un journaliste « encadré et supervisé », l’aveu est de taille. Et nous qui pensions que les journalistes qui, bien que salariés, sont considérés comme exerçant une profession libérale, s’acquittaient de leur mission d’information en toute indépendance ! Allons, encore un effort et la vérité éclatera : les journalistes ne sont nullement indépendants ni libres, et la petite liberté dont ils semblent parfois disposer n’est qu’une liberté surveillée. Il n’est que d’écouter RTL le matin à 7h15. Le meneur de jeu, Vincent Parizot, « désannonce », comme on dit dans le métier, Eric Zemmour en précisant à chaque fois que celui-ci « reviendra demain » sur un ton qui indique bien le caractère incertain de sa présence. Nous voilà revenus aux belles heures du Petit rapporteur, l’émission satirique que Jacques Martin a animée chaque dimanche à 13 h 20 sur TF1, de janvier 1975 à juin 1976. « A dimanche prochain, peut être … » disait Martin en prenant congé des téléspectateurs. En 35 ans, rien de changé. Les politiciens ont toujours aussi peur de la critique et la direction des grands médias aussi peur des politiciens. Ils savent tous pourtant qu’Internet existe et que les médias traditionnels subissent une concurrence qui est en train de s’avérer mortelle pour beaucoup d’entre eux. Il n’en reste pas moins que Christopher Baldelli, le patron de RTL, a bel en bien offert une tribune à Eric Zemmour et que, jusqu’à preuve du contraire, il ne la lui a pas retirée. L’audace est toutefois très relative. Zemmour ne dit rien de fracassant et ses chroniques, confuses et prononcées sur un ton scolaire, ne sont pas des chefs d’œuvre radiophoniques. Au fond, Zemmour nous chanterait tous les matins, accompagné des journalistes de sa tranche horaire, « A la pêche aux moules », comme Jacques Martin et sa joyeuse bande, que cela nous rendrait encore plus heureux. Surtout qu’on n’a jamais entendu chanter ni Jean-Michel Aphatie, ni Alain Duhamel (hormis, concernant ce dernier, les louanges du pouvoir), ni les invités du matin qui, comme ceux de midi et du soir, doivent rêver d’en finir avec leur insupportable langue de bois au profit d’une chanson « bien de chez nous », comme disait Jean Nohain. Heureux d’avoir apporté notre écot à l’amélioration radiophonique du moral des Français, nous vous invitons, chers lecteurs, à entonner avec nous, et en toute liberté, cette sublime chanson, signée Jacques Martin : {Refrain} A la pêche aux moules {Refrain} A la pêche aux moules {Refrain} A la pêche aux moules A la pêche aux moules, moules, moules Bravo à tous ! Cela nous a fait du bien ! Claude Reichman
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