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19/7/10 | Michel de Poncins |
France, royaume de la désinformation ! Après quelques jours de vacances hors de la planète Internet, rien n'a vraiment changé dans une France immobile sur fond d'écroulement perpétuel. La désinformation officielle, en particulier, continue à se propager à la poursuite de chimères sans cesse renouvelées. Le samedi 17 juillet 2010, on avait à regretter la disparition de Bernard Giraudeau. Quels que soient les mérites de ce comédien et ses multiples talents, on ne peut s'empêcher de penser qu’il était exagéré de voir la troisième chaîne consacrer un quart d'heure de ses informations vespérales à cette disparition. Le reste des informations, soit un autre quart d'heure, s'est trouvé rétréci comme une peau de chagrin. Il n'avait pas été possible cependant à la direction de la chaîne de passer sous silence la guerre ouverte à Grenoble, mais bien évidemment ce fut dans un raccourci. Nous eûmes certes droit aux mâles paroles du ministre de l'Intérieur qui promit, comme il le fait toujours en pareil cas, de châtier les coupables et de rétablir l'ordre. Les médias se répandirent en louanges sur ces paroles et cela n'empêcha pas les mêmes actes de guerre de se reproduire peu après à Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher. La promesse d'un « Grenelle de la sécurité urbaine » nous fut annoncée. Nous avons déjà dit tout le mal qu'il faut penser de telles parlottes qui masquent l'intention des pouvoirs publics de perpétuer leur inaction devant des calamités publiques qu'ils ont tous les moyens de conjurer. Nous devons rappeler qu'il existe en France 500 quartiers ou villes qui ont accédé à leur indépendance, se considérant comme des « seigneuries » à part entière. La dictature de bandes de diverses obédiences y règne sous la terreur, et 4 millions de personnes souffrent de cette situation. L'usage des armes de guerre y est courant et la police en est la victime. Nous avons déjà dit que ce n'est pas par des paroles ou des parlottes que l'on pourra reconquérir le territoire. Cette véritable « reconquista » est possible mais, tout simplement, le pouvoir ne veut pas s'y employer. La chaîne ne put nous cacher non plus les péripéties récentes de la pourriture politique ambiante. Un gros mensonge court à ce sujet dans les médias. Ces péripéties voisinent d'une étrange façon avec le problème des retraites et il faudrait absolument faire passer la réforme projetée en sauvant la tête de son principal artisan. C'est de la désinformation pure, car en fait ce n'est pas une réforme des retraites qui se prépare. Il s'agit simplement de la combinaison habituelle entre la durée du travail, le montant des cotisations, le montant des pensions et des impôts. Il n'est pas question du tout du seul projet qui vaudrait la peine, c'est-à-dire d'une large ouverture à la retraite par capitalisation, ce qui a pu être fait dans plusieurs pays. Les fonctionnaires, déjà très privilégiés par ailleurs, profitent par le système Préfon d'un système de retraite par capitalisation. Pourquoi ce pouvoir composé pour beaucoup de fonctionnaires refuse-t-il cruellement aux autres la possibilité qu'ils ont eux-mêmes ? Quels sont les faits de première importance dont nous n'avons pas appris l'existence lors du dernier quart d'heure d'information de la chaîne ? Nous ne le saurons jamais puisque justement ce sont des non-événements : c'est la désinformation par omission. Nous allons combler pour nos lecteurs une lacune. L'association « Contribuables associés » calcule chaque année le jour de la libération fiscale, c'est-à-dire le jour où les Français commencent à travailler pour eux-mêmes et non pas pour l'ogre étatique. C'est une information de première grandeur et il n'est pas question d'en parler officiellement sauf en catimini. Ce jour ne cesse de reculer chaque année, et en 2010 c'est seulement le 28 juillet qu'il arrivera. Il est inutile de chercher plus loin les causes des délocalisations d'usines et de la disparition des PME. Les mêmes impôts qui écrasent, avec les charges diverses, entreprises et particuliers poussent dehors chaque année plus de 200 000 personnes qui vont chercher fortune ailleurs. La désinformation habituelle consiste à accuser uniquement les riches de déserter le territoire. C'est une erreur, car il y a aussi des jeunes talentueux qui s'en vont en grand nombre. Dans beaucoup d'écoles, on prévoit à juste titre la possibilité de faire des stages à l'étranger. Il n'est pas rare de voir des parents se désoler en constatant que leurs enfants trouvent plus d'avantages à être stagiaires en Amérique qu'à être smicards en France. Tout naturellement ensuite, à la fin du stage, ils sont tentés de rester aux États-Unis à cause des facilités de tous ordres qu'offre ce pays. Ces possibilités viennent du degré de liberté bien plus grand qu'en France, même si le président Obama semble vouloir casser cette belle mécanique au grand regret de l'opinion publique. De plus en plus il nous est annoncé dans les médias que tout dépend des élections de 2012. Ce n'est qu'une farce ridicule. Les candidats « officiels » sont tous animés de la même cupidité dépensière et personne ne propose les véritables remèdes pour sortir la France de son bourbier. Le paysage politique est si comique que, dès qu'un des candidats potentiels énonce une idée, les autres se torturent les méninges pour proposer quelque chose de différent : c'est tout à fait visible dans le domaine des retraites évoqué plus haut. Pourrions-nous bénéficier d'une véritable information ? Ce serait parfaitement possible. Il faudrait toutefois que les journalistes ne soient pas encartés comme on l'est plus ou moins dans le plus vieux métier du monde et qu'ils ne reçoivent plus aucune subvention publique. Il se trouve qu'une large partie de leurs salaires vient des fonds publics, soit sous forme d'avantages divers, soit par d'immenses flots publicitaires. C'est ainsi que le problème de la désinformation tourne en rond. Les médias la propagent et ils s'abreuvent eux-mêmes au pouvoir énarcho-socialo qui se perpétue de la sorte. Il reste heureusement la fenêtre sur Internet. La vérité est si dangereuse à diffuser que les pouvoirs, en France comme en Chine, essaient de « discipliner » les internautes, ce qui veut dire les faire taire. Notre chance est qu'ils n'y arriveront pas. Michel de Poncins
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