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    24/3/11 | Michel de Poncins | 
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	  Mieux que la médecine : le diagnostic immobilier ! Les diagnostics immobiliers font reparler d'eux et voici encore une tragi-comédie relevant bien de l'exception française. Dans leur liste en perfectionnement constant, se trouve le DPE ou diagnostic de performance énergétique. Selon la loi, les logements sont rangés pour leur prétendue performance énergétique en sept classes allant de A à G. A la réglementation propre aux diagnostics s'ajoute une interférence avec le PTZ ou prêt à taux zéro : dans l'usine à gaz universelle l'écheveau des lois est difficile à démêler ! Que signifie ce diagnostic de performance énergétique ? Dans la ligne habituelle des pouvoirs socialisants, la puissance publique veut nous conduire au comportement qu'arbitrairement elle juge bon pour nous et qui lui convient momentanément. Dans le cas particulier, ce comportement est relié par une suite de raisonnements mensongers à la lutte contre le prétendu réchauffement climatique, nouvelle idole des pouvoirs dirigistes en France et aussi dans le monde entier. C’est ainsi que le DPE permettrait de mesurer l'impact de chaque logement sur l'effet de serre ! Économiser de l'énergie est certes fort utile si l'énergie est chère, mais, en droite raison, c'est aux acheteurs et aux locataires d'apprécier en toute liberté le risque énergétique compte tenu de ce qu'ils veulent faire de leur logement. L'association UFC-Que choisir, dûment subventionnée, a constaté des 
	différences étranges entre les diagnostics qui ne font pas preuve, selon 
	elle, de la même rigueur. Elle ne va pas jusqu'à demander la création d'un 
	sous-secrétariat d'État aux diagnostics immobiliers, générateur de nouvelles 
	catastrophes : est-ce partie remise ? En attendant elle demande une mue du 
	DPE. Il faudrait à cette fin qu'une analyse technique soit ajoutée à chaque 
	DPE.  Dans l'état actuel de la loi, les vendeurs et aussi les propriétaires bailleurs doivent produire des attestations multiples représentant ces diagnostics. Depuis le 1er novembre 2007, ils sont devenus une véritable jungle. Voici leur liste, sous réserve d'erreurs ou d'omissions : amiante, plomb, surface Carrez, DPE, termites, risques naturels et technologiques, gaz, électricité, écologique avec le cas échéant « Haute Qualité Environnementale ». Ce salmigondis est parfaitement arbitraire. Prenons par exemple la loi Carrez. Le socialisant Carrez a estimé que nous n'étions pas capables de juger les logements que nous voulions acheter et que nous ignorions qu'il y avait des géomètres à notre disposition pour mesurer les mètres carrés du logement en cas de doute. Le même socialisant Carrez n'a pu imaginer que dans une société de liberté, si certaines personnes s’intéressent aux mètres carrés, d'autres s'intéressent au volume, ou à la vue sur un parc, ou à l'ensoleillement, ou à je ne sais quelles autres caractéristiques des logements. D'où l'obligation de confier pour les seuls mètres carrés la mesure des logements à des experts dans une totale confusion : par exemple, une terrasse est valorisée d'une façon tout à fait théorique et traduite en mètres carrés avec des coefficients, même si elle est sans intérêt ! La même incertitude règne dans tous les autres domaines couverts par les diagnostics. Que veut dire le diagnostic amiante ? De l'amiante tombant du plafond peut être dangereux dans certains cas ; de l'amiante emprisonné à jamais dans le plafond ne comporte aucun danger. On a vu ce qu'il en est du DPE. La direction de la concurrence vient de constater qu'il y a énormément d'anomalies et de fantaisies dans tous les diagnostics. Comme dans toute mesure socialisante, l’obligation des diagnostics crée 
	des marchés forcés, contraires à la liberté du commerce et ne correspondant 
	pas à des besoins réels : c'est ainsi, par nature, un facteur de 
	paupérisation. Elle permet aussi à une foule de personnes incompétentes de 
	s'engouffrer dans ce marché qui s'ouvre avec bien sûr des conditions 
	parfaitement incertaines. Il y a 8 500 professionnels embusqués dans ce faux 
	métier en croissance de 15 % par an, alors que le marché immobilier à des 
	difficultés.  Les petites annonces étaient un espace relatif de liberté, la seule 
	obligation étant de ne pas mentir. Si la loi sort de son coma, nous serons 
	contraints de mentir !  Michel de Poncins 
	 
 
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