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28/12/10 | Michel de Poncins |
Le Smic, une machine à fabriquer des
pauvres ! Tous smicards : ce n'est pas éventuellement l'objectif (encore que ?), mais c'est le résultat certain de l'extraordinaire machine à fabriquer des pauvres qu'est le Smic. Cette année encore la machine se remet en route. Au premier janvier, le Smic horaire va passer de 8,86 euros à 9 euros soit une augmentation de 1,58%. Cet accroissement est permanent depuis longtemps, que ce soit sous les gouvernements de la fausse droite ou ceux de la vraie gauche. Depuis quelques années, il n'y a pas de « coups des pouce », lesquels représentaient une augmentation au-delà du minimum prévu par la loi et dont Villepin avait largement usé. La renonciation au coup de pouce est une sorte d'aveu du pouvoir qui finit par comprendre que le Smic est néfaste, sans aller toutefois jusqu'à le supprimer. L'intensité de l'augmentation dépend ainsi de l'humeur vagabonde et provisoire des politiques et syndicalistes « fraternellement » unis. Au même moment, ces jours-ci, est publiée la statistique du chômage qui reprend son ascension. Suivant l’OCDE, dans les pays qu’il analyse, 5 points de plus de SMIC donnent 1 point de plus de chômage. L'Insee sort régulièrement des évaluations semblables. Aucun média, et pour cause, n'a mis en relief la coïncidence des deux faits, qui sont pourtant étroitement liés, et nous sommes probablement les seuls à le faire. Voici en quoi ce lien existe. Un prix arbitraire Le Smic est un prix imposé avec la brutalité habituelle des politiques, et son évolution répond seulement au bon plaisir momentané des pouvoirs en place. Il fait donc violence aux marchés et, comme à l'habitude, les effets réels se retournent contre les conséquences prétendument recherchées. Le chômage, en particulier, est un de ces effets. Le premier effet mathématique est de détruire des emplois en général peu qualifiés. Les pauvres deviennent plus pauvres. Mettant le prix d’un travail au-dessus de la valeur de ce travail pour l’entreprise, il décourage de recruter et pousse, le cas échéant, au licenciement. L’employeur éventuel cherche d’autres solutions, soit investissement, soit renonciation au projet, soit délocalisation. Certaines industries, comme le textile, ont été détruites par le Smic. Si le grand commerce ne peut être délocalisé, il investit énormément pour réduire le nombre de caissières. Le Smic est aussi une voiture balai qui ramasse progressivement ceux qui se trouvent dans son voisinage. Cela explique l'augmentation régulière du nombre de smicards. En 1981, il y avait 840 000 smicards. En 1988, il s'en comptait 1 500 000, soit 8% des salariés, à présent il touche 2 300 000 personnes soit un cinquième des salariés. Si l'on ajoute les titulaires de minima sociaux, l'on doit arriver à des chiffres effrayants, ce qui mesure la cruauté du socialisme qui inspire tous ces systèmes. L'existence de ces minima sociaux complique et aggrave l'analyse. Dans la pyramide des allocations diverses, celles-ci s'accompagnent d'avantages divers non comptés dans les statistiques. Il en résulte que les titulaires n'ont aucune envie de se bouger pour aller travailler au Smic. Une autre conséquence est que le pouvoir, conscient de la calamité dont il est le seul auteur, imagine sans cesse de nouvelles usines à gaz administratives pour persuader les gens d'aller travailler et cela dans le nuage habituel de complications. Voici un exemple de 2002, tout aussi valable aujourd’hui. Un couple marié au chômage avec deux enfants pouvait avec le RMI, l'allocation logement et les allocations familiales, toucher 7 200 francs par mois ou 1097 euros. Si un des conjoints retrouvait un emploi à mi-temps au Smic, le revenu familial était inchangé. S'il travaillait à temps complet, le revenu familial s'accroissait seulement de 600 F, soit 4 F par heure travaillée. Qui peut accepter de travailler pour 4 F ou 0,61 euros l’heure ? Autre effet négatif : l'écrasement de la hiérarchie des salaires. De proche en proche l'on arrive aux cadres qui, malgré leurs mérites et leurs efforts pour améliorer leurs prestations, n'en sont pas récompensés suffisamment. Au sommet de la hiérarchie, les personnes les mieux payées ont tendance, si elles en ont l'occasion, à émigrer pour échapper à l'enfer économique et fiscal français. L'économie tirée vers le bas est alourdie en permanence. Les justifications
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