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6/10/12 | Claude Reichman |
Et maintenant, la révolte des bosseurs ! La révolte - purement électronique - des « pigeons » a démontré la fragilité du pouvoir en France. Depuis de longues années, celui-ci se sait coupé de la population, car constitué d’individus montés dans l’appareil des partis politiques et non pas issus du terreau économique et social. Que le peuple gronde – ou simplement en fasse mine – et c’est la panique en haut lieu. On l’a bien vu pendant la crise des banlieues en 2005, on le revoit en ce moment, et on va le voir encore plus dans les mois qui viennent, parce que nous sommes entrés dans la phase ultime d’une crise de régime et que comme toute crise, celle-ci, lente au début, s’accélère de plus en plus jusqu’à l’explosion finale. Les vrais « pigeons » ne sont pas les jeunes patrons de start-up qui ont lancé ce mouvement. Ils protestent à juste titre contre la spoliation programmée et immorale qui les verrait reverser à l’Etat l’essentiel du produit de la vente de leur entreprise. En réalité, il s’agit de jeunes gens entreprenants et doués qui n’ont pas d’autre ambition que de faire fortune (ce qui n’est en rien critiquable) et qui se voient soudain volés de leurs espoirs. Mais ils n’ont pas un mot pour leurs frères en entreprise que sont les trois millions de petits patrons et de professionnels libéraux qui ne feront jamais fortune et qui sont les seuls à faire tourner la boutique France. Et ce sont eux les vrais « pigeons ». On attend encore leur révolte. Du moins les vrais « pigeons » savent-ils maintenant qu’il leur suffit de dire non à la spoliation permanente dont ils sont victimes de la part de l’Etat pour renverser la table. Ils viennent de se prendre plus d’un milliard d’euros de cotisations sociales supplémentaires en pleine poire. C’est donc le moment d’agir. Qu’ils envoient promener le « Régime social des indépendants » qui les ruine jour après jour et s’assurent à bien meilleur compte dans le privé, comme ils en ont le droit. Le pouvoir d’ailleurs ne se remettra pas de cette véritable révolution légale et passera tout naturellement aux mains des entreprenants, qui font vivre tout le monde et ont par conséquent vocation à diriger le pays. Ce que n’ont pas encore compris les Français, c’est qu’ils sont en pleine guerre civile. La France des fonctionnaires impose au pays une dictature chaque jour plus féroce, que la France des bosseurs subit sans même émettre un grognement, accablée qu’elle est par les impôts, les charges et les règlements. Les bosseurs sont comme le peuple inca, obligé de se présenter devant le souverain avec une charge sur le dos, emblème de sa servitude. Et c’est ce qu’ils font tous les jours, au point que la démarche courbée leur paraît inscrite dans leurs gènes. La révolte des bosseurs ne sera pas une affaire de pigeons, mais de lions soudain ressuscités. Le peuple des bosseurs porte en lui le passé et l’avenir de la France. Notre pays s’est effondré chaque fois que le pouvoir est passé aux mains d’usurpateurs, comme ceux qui sévissent chez nous, fausse droite et vraie gauche confondues, depuis plus d’un tiers de siècle. Par malheur, ils nous ont ruinés, par bonheur ils vont enfin le payer de leur éviction définitive. Mais qu’on y prenne garde. Les sinistres démagogues de l’extrême gauche se verraient bien imposer une dictature encore pire que celle d’aujourd’hui. Il appartient à ceux des médias qui ont encore une once de lucidité de mettre en exergue les vrais penseurs de la société civile, ceux qu’on ne voit jamais à la télévision, pour que le peuple sache que la France n’est pas condamnée aux rigolos qui encombrent les écrans et qui, s’ils prennent le pouvoir, ne feront vraiment plus rire personne. Les bosseurs au pouvoir ! Tel est le cri de guerre - oui, de guerre, car c’est bien une guerre qu’on nous fait - qu’il faut aujourd’hui pousser. Quand les bosseurs s’éveilleront, les parasites trembleront. Et ce sera justice ! Claude Reichman
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