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25/12/10 | Claude Reichman |
Encore un scandale : à quand la révolution des entreprenants ? La France est le seul pays développé à connaître des scandales de santé publique à répétition. La raison en est fort simple : dans notre pays, la santé est entre les mains de l’administration. Du sang contaminé à l’hormone de croissance, de la canicule mortelle à la vaccination contre la grippe A et aujourd’hui au Médiator, ce sont toujours les mêmes procédés et les mêmes hommes (quel que soit leur nom) que l’on voit à l’œuvre. Que l’on voit à l’œuvre … ou que l’on ne voit pas. Car l’administration est par nature aussi puissante qu’invisible. Les politiciens ne sont que ses jouets. Un de mes amis, député de son état, aimait à dire qu’il n’était en réalité qu’un nénuphar : le plus bel ornement de la mare ! Bien vu ! De tous les scandales que nous venons d’évoquer, et de bien d’autres qui leur ressemblent, la leçon qui se dégage est qu’aucune sanction n’a jamais frappé l’un des fonctionnaires responsables. Au contraire, il suffit de le chercher pour découvrir qu’il a fait l’objet d’une promotion, ou, au pire, qu’il coule des jours paisibles dans un placard doré. Et c’est de cette impunité que résulte l’irresponsabilité. Le sens de la responsabilité repose d’abord sur des impératifs moraux. Mais ceux-ci sont rarement suffisants pour induire une conduite qui leur soit conforme. Le risque de sanction, en cas de défaillance, est indissociable de la bonne marche d’une société. Supprimez-le, et plus rien ne fonctionnera correctement, surtout si le pouvoir appartient à ceux qui sont ainsi mis à l’abri. Tel est le cas de la société française. La fonction publique est censée y incarner l’intérêt général. Elle n’est en réalité qu’un immense lac aux effluves méphitiques qui intoxique tout ce qui vit alentour et qui finit par rendre impossible toute vie. Les fonctionnaires ne sont jamais punis parce qu’ils sont en réalité les maîtres du pays. Une caste dirigeante ne se sanctionne jamais elle-même. Il faut une révolution pour changer le cours des choses, une révolution faisant basculer le pouvoir vers les catégories qui font réellement vivre le pays et non qui le parasitent. Tranchons le mot, comme le disait le général de Gaulle : la révolution à faire, en France, est celle des entreprenants. La nouvelle classe dirigeante existe : il s’agit des 3 millions de chefs d’entreprises, travailleurs indépendants et professions libérales, qu’ils aient quelques centaines de salariés ou aucun. C’est à eux de prendre le pouvoir, dans l’intérêt de tous. Pour l’heure, ils ont la tête rentrée dans les épaules, accablés par les difficultés économiques, les impôts, les charges, les humiliations administratives, les insultes politiciennes et l’opprobre médiatique. Or il leur suffit de dire non pour que cesse la ronde infernale des tourmenteurs. Imaginez un grand congrès des entreprenants où, hors de la présence des syndicats officiels censés les représenter et qui ne font que les accompagner au tombeau avec force génuflexions devant le pouvoir en place, il se dirait qu’une nouvelle ère s’ouvre, où les contributions et les règlements seraient désormais librement consentis et non plus imposés, dans la stricte application de l’article XIV de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, partie intégrante de notre Constitution : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. » Oui, imaginez cet évènement qui verrait les entreprenants clamer qu’ils ne se sentent plus représentés par les politiciens et qu’ils exigent désormais d’être entendus et écoutés dans les grands choix du pays, dont ils sont les seuls véritables garants parce que c’est eux qui les rendent matériellement possibles. Du jour au lendemain, le cours de la politique changerait, car chacun de ses acteurs aurait alors compris que, tout soudain, les mouches venaient de changer d’âne, comme on le dit dans le Sud-Ouest, ou, comme on le dit aussi, que la cabane était tombée sur le chien, autrement dit que le système oppressif et antidémocratique qui nous régit venait de passer de vie à trépas. Cessons de geindre et organisons cet évènement. Il en va de la survie de notre pays. Cela vaut la peine que chacun secoue sa torpeur et assume ses responsabilités. En homme libre ! Claude Reichman Chefs d'entreprise, travailleurs indépendants, professionnels libéraux,
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