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1/10/12 | Ivan Rioufol |
A Florange, le
réalisme pousse le socialisme vers la sortie ! La France ne pèse rien face à Lakshmi Mittal. Telle est la désagréable constatation que quiconque peut faire en observant le "bras de fer" engagé entre le gouvernement et le patron d’ArcelorMittal. Les quelques concessions octroyées par le numéro un mondial de l’acier n’empêcheront pas la fermeture définitive des deux hauts fourneaux de Florange, confirmée ce lundi devant les syndicats. L’impuissance publique est telle que la gauche au pouvoir n’ose même pas envisager la nationalisation du site lorrain, en reconnaissant l'incompétence de l'Etat en matière sidérurgique. Son décrochage est à la mesure de l’agitation médiatique d’Arnaud Montebourg quand il prend les syndicats et l’opinion à témoin de sa bonne volonté. Celle-ci n’est pas en cause. Ce qui se laisse voir est, plus cruellement, l'impuissance de l’Etat "volontariste" et la faiblesse qu’a, le plus souvent, un ministre face à un chef d’entreprise. Pour les socialistes, envahis de certitudes et habitués à tout régenter, l’humiliation est cruelle. Florange vient leur rappeler que la maîtrise de la politique leur échappe. Ils vivent la fin de leur monde rêvé. En dépit de sa victoire électorale, ou plutôt à cause d’elle, le socialisme ne passera pas l’année. Il est déjà contraint de se renier pour gouverner, car il ne répond plus aux exigences d’un monde ouvert et compétitif. L’extrême gauche, qui manifestait dimanche à Paris, a raison de marquer sa désillusion. Mais les Français sont plus réalistes que les idéologues qui prônent le retour en arrière et le refus de la rigueur budgétaire. Un sondage du Parisien, publié aujourd’hui, fait ressortir que 72% des Français seraient favorables à l’instauration d’une règle d’or pour la zone euro, c’est-à-dire à une gestion serrée des dépenses publiques revues à la baisse. En cas de référendum sur le traité européen, 64% seraient prêts à l’approuver. Les largesses du socialisme redistributeur sont de l’histoire ancienne. D’ailleurs, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu, jeudi soir sur France 2, que le traité européen rédigé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’avait pas été réécrit par François Hollande, qui appelle aujourd’hui à le ratifier après avoir promis sa renégociation. L’heure du réalisme est venue. Elle pousse le socialisme vers la sortie. Ivan Rioufol
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