www.claudereichman.com |
A la une |
9/10/12 | Ivan Rioufol |
Les vrais responsables de la gangrène
islamiste ! La gangrène de la corruption, qui s’est installée au cœur de la police marseillaise, doit évidemment être traitée avec intransigeance par les pouvoirs publics et la police elle-même. Mais la gangrène de l’islamisme, qui s’infiltre au cœur de la communauté musulmane française, exige une même riposte de la part de l’Etat et des autorités religieuses. Est-ce le cas ? Le démantèlement, ce week-end à Paris, Torcy, Strasbourg et Cannes, d’une cellule djihadiste qui projetait des attentats anti-juifs oblige à une prise de conscience de la montée de l’islam radical et à la mobilisation des musulmans. Or ce n’est pas ce qui s’observe. Le refus d’analyser les dérives antisémites dans les cités est une commodité qui habite de nombreux observateurs. Le journaliste du Nouvel Observateur, Renaud Dély, sort un livre sur "La droite brune" (Flammarion) sans rien voir du nouveau fascisme qui, dans les ghettos, instille la haine des Juifs et des Français. Dimanche soir, parlant de la situation au Maghreb, Alain Juppé saluait "le sens de l’histoire qui va vers la démocratie" : un invraisemblable angélisme que viennent contredire, ce lundi dans Libération, les écrivains David Grossmann et Boualem Sansal qui mettent en garde contre l’émergence de partis islamistes qui "sont le signe d’une marche vers le fascisme". Nombreux sont les Dely et Juppé qui, par lâcheté intellectuelle plus que par ignorance, ne veulent rien voir des avancées d’une pensée totalitaire confortée, en France, par des rejets de l’intégration. L’imam Hassen Chalghoumi reste bien seul à défendre un "islam de France" qui peine à se manifester, tandis que l’islamisme de France prospère en embrigadant des convertis. Ce refus de voir fait perdre un temps précieux. Ainsi, les politiques et les médias semblent découvrir, outre la haine qui habite les nouveaux nazillons des cités, le lien existant entre la délinquance et le terrorisme islamique. Le Parisien parle d’une "dérive qui sidère le pays tout entier". Je n’ai pas pour habitude de me citer mais, dans un éditorial du Figaro du 30 mars 1996, j’avais déjà proposé le mot de"gangsterrorisme", repris par la suite, pour nommer cette jonction apparue à Roubaix, à l’occasion de la prise d’assaut par le Raid d’un repère d’islamistes mêlant les gangs et les bandes. Voici des extraits de cet éditorial de Une paru il y a 17 ans : "Ce "gangsterrorisme"-là n’est, peut-être, qu’un feu de paille (…) Mais il est malheureusement nourri par des poisons tenaces. Ils sont entretenus par la rébellion permanente de certaines cités, guidées par un intégrisme offensif (…) Au bout du compte, c’est l’Etat français et son autorité que l’on veut ainsi défier. Il ne faudrait pas classer trop rapidement en "grand banditisme" ce qui s’est passé hier à Lille, même si Jean-Louis Debré (ndla : à l’époque ministre de l’Intérieur) estime qu’il ne s’agit ici "ni de terrorisme, ni d’islamisme, ni de problème de banlieue" (…) La France vit, avec ses ghettos, à côté d’autant de poudrières (…) Les nouveaux hors-la-loi, cette fois, sont prêts à tout". Depuis, rien n‘a changé. Par laisser-faire et abandon, tout s’est aggravé. Les vrais responsables sont moins les fanatiques que tous ceux qui les ont laissés tranquilles. Ivan Rioufol NB : Exemple de manipulation médiatique avec, ce lundi dans Libération, une enquête sur deux pages titrée : "Radios garanties avec conservateurs". Le papier soutient qu’avec le retour de la gauche "les chroniqueurs et polémistes de droite ont envahi les ondes en cette rentrée", au prétexte que Natacha Polony fait une revue de presse sur Europe 1, qu’Alexis Brézet tient une chronique hebdomadaire sur RTL et Nicolas Beytout une autre sur France Inter. En réalité, Robert Ménard a été débarqué de tous ses supports médiatiques, Eric Zemmour n’a plus que deux chroniques au lieu de cinq sur RTL, Elisabeth Levy est encore moins gâtée et moi-même n’interviens plus ni sur iTélé ni sur France 5. Seul Eric Brunet a conservé son émission sur RMC. Mais tout ceci est encore trop pour les dresseurs de listes.
|