www.claudereichman.com |
A la une |
15/3/11 | Ivan Rioufol |
Les amis de DSK
veulent balayer l’héritage culturel français ! Ce que dévoile le Japon, dans la tragédie que subit son peuple après le violent tremblement de terre, puis le terrifiant tsunami ayant, à son tour, gravement endommagé des centrales nucléaires, est la puissance de cette nation, fédérée par un fort sentiment d'appartenance à une même culture et à une même civilisation : un héritage qui, visiblement, habite chacun dans ses comportements les plus habituels. Ce qui frappe, en effet, est la dignité des victimes et la solidarité naturelle qui se dégage de cette population, qui a su préserver un socle homogène. Les écologistes français réclament, face aux accidents qui s'additionnent dans des centrales, un référendum sur l'avenir du nucléaire en France. Pourquoi pas ? Mais quitte à demander l'avis des Français, il faudrait aussi les interroger sur le type de société qu'ils désirent pour eux-mêmes. Veulent-ils poursuivre dans la voie actuelle d'une nation multiculturelle et éclatée, ou préfèrent-ils revenir à la notion historique de l'Etat-nation, construit sur un impératif d'intégration à la République souveraine ? C'est ce débat, en fait déjà posé par une opinion qui dit parfois ne plus reconnaître son propre pays, qui sera au centre de la campagne de 2012. Or sur ce thème, Dominique Strauss-Kahn ne me paraît pas convainquant. L'image que le candidat virtuel de la gauche a donnée de lui-même, dimanche à midi sur Canal+ à travers un portrait surmédiatisé, m'a semblé très éloignée des attentes des électeurs. La mise en scène d'un "DSK américain", mondialiste parlant anglais, passant la moitié de sa vie en avion et sautant de sommet en sommet, a fait ressortir une personnalité insincère, déconnectée, ne répondant pas aux demandes de protections qui sont celles des peuples. Cette impression est confortée par ce que son entourage peut produire comme réflexions autour de la question identitaire. Ainsi, la note publiée le 9 mars par le centre de réflexion socialiste Terra Nova, think tank dirigé par Olivier Ferrand, proche de DSK, est stupéfiante d'aveuglement face aux appréhensions des Français. Le texte, qui fait l'apologie du communautarisme musulman en France sans jamais se soucier de l'avis des gens, est titré : "Débat sur l'islam : pour une citoyenneté musulmane", et il est signé de Marc Cheb Sun et Ousmane Ndiaye. Il faut reconnaître une vertu aux deux auteurs. Alors que de nombreux
observateurs et journalistes persistent à soutenir que l'immigration de
peuplement ne pose pas de problèmes d'intégration et que tout va bien, le
document prend date, au contraire, de la "mutation profonde et rapide de
l'identité de la France". Les auteurs écrivent : "La communauté
nationale, hier blanche et d'origine judéo-chrétienne, s'enrichit
aujourd'hui des apports des Français issus de l'immigration d'après-guerre,
aux couleurs de la diversité et d'origine musulmane pour l'essentiel".
Mais la conclusion qu'en tirent les auteurs est que "l'intérêt général de
notre pays" est désormais d'accompagner ces "mutations identitaires"
afin d'en "définir les nouveaux équilibres culturels". Et
Terra Nova d'en appeler à "l'émergence d'une puissante citoyenneté
musulmane", dispensée d'intégration. Bref, les "progressistes" invitent
la France à se communautariser davantage et à s'islamiser, sans jamais se
poser la question du respect d'un héritage culturel plus que millénaire, qui
devrait être soudainement balayé par de nouvelles minorités refusant le
processus de l'intégration puis de l'assimilation. Ce scénario d'une dilution de la culture française, qui reste effectivement possible, est très exactement ce que redoute une majorité de citoyens, accablés par les renoncements successifs de leurs dirigeants. Est-ce bien cela que DSK est prêt à cautionner ? Ivan Rioufol |