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6/9/10 Ivan Rioufol
          Cet Allemand qui récuse l’islamisation !

Thilo Sarrazin, conspué par le monde politique allemand pour avoir écrit un livre mettant en garde contre l'immigration qui saperait les fondements de la société, est en train de recueillir le soutien de l'opinion. L'hebdomadaire Der Spiegel a mis son visage en une, dimanche, avec ce titre : "Sarrazin, héros populaire". Le président du parti social-démocrate (SPD), qui veut l'exclure de ses rangs, a reconnu avoir reçu des milliers de lettres et courriels appuyant les thèses de ce membre du directoire de la Bundesbank, qui a décidé également de le sanctionner. "Environ 95% des gens qui m'ont écrit disent que je ne suis pas allé assez loin", explique Sarrazin. Dans son livre (L'Allemagne court à sa perte), il écrit: "Je ne veux pas que mes petits-enfants et arrière-petits-enfants vivent dans un pays à majorité musulmane où le turc et l'arabe seraient largement répandus, où les femmes porteraient des foulards sur la tête, où les journées seraient rythmées par l'appel du muezzin".

Le soutien que rencontre Sarrazin est tel qu'un sondage Emnid publié dimanche lui donne d'emblée 18% des voix pour soutenir un parti qu'il n'envisage pourtant pas de créer. Hier, la chancelière Angela Merkel a dû prendre des distances avec les indignations en déclarant vouloir "parler ouvertement" du problème de la radicalisation de certains jeunes musulmans, "sans être pour autant soupçonné de xénophobie". "Nous devrions cesser de nous expliquer avec M. Sarrazin et nous préoccuper plutôt de la grande question qu'est l'intégration". La chancelière a ajouté que lier la violence de certains jeunes dans les quartiers dits difficiles à l'islam est "une erreur". Quoi qu'il en soit, se vérifie une fois de plus, en Allemagne cette fois, la difficulté qu'ont les élites pré-formatées à écouter les plaintes des peuples d'Europe quand ils disent craindre, à terme, leur propre dilution.

Evidemment, ce soutien populaire à Thilo Sarrazin ne m'étonne pas davantage que les réactions pavloviennes des médias qui le qualifient de raciste. Je ne peux me prononcer sur son livre (y aura-t-il un éditeur pour le traduire ?) mais la réaction d'Angela Merkel fait comprendre qu'il a, au minimum, eu le mérite de poser un problème qu'il est effectivement ridicule d'éluder.

Ce week-end, l'ai lu avec intérêt l'entretien que le sociologue Alain Touraine à accordé au Monde : "Les grands mouvements qui peuvent changer notre vie collective viennent d'en bas (...) Aujourd'hui, plus vous descendez plus c'est vivant", explique-t-il. Il y a longtemps que cette analyse a été faite ici même. Or, elle conduit à accorder de l'attention à ce que ressentent les masses dites silencieuses. Je ne les ai pas vues, samedi, dans le défilé parisien (12.000 personnes) des militants "antiracistes" où l'on scandait : "Etrangers, nous somme citoyens français !", ou "On s'en fout, on est chez nous !".

Ivan Rioufol


 

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