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23/1/11 | Claude Reichman |
Le scandale de C dans l’air ! Le site Enquête & Débat a répertorié les personnalités les plus invitées en 2010 à C dans l’air, l’émission de France 5. Les voici : 39 fois : Christophe Barbier, directeur de l’Express C dans l’air est une émission produite par la société Maximal Productions, qui appartient au groupe Lagardère. Fondée en septembre 2000, elle est présidée par Jérôme Bellay, ancien directeur d’Europe 1. Maximal Productions produit aussi, sur France 5, les émissions C à dire et C politique. L’audience de ces trois émissions est supérieure à celle du total des trois chaînes télévisées d’information continue, LCI, i>TELE et BFMTV. On constate donc qu’une société privée possède un quasi monopole d’information sur une chaîne du service public et qu’en outre cette information est accaparée par un nombre très restreint d’invités. La caractéristique commune de la plupart de ces personnalités est d’appartenir au courant - monopolistique dans les médias, plus que minoritaire dans l’opinion des Français - dit « politiquement correct ». Le résultat est que les sujets brûlants de l’actualité ne sont traités que sous cet angle et qu’aucune opinion tranchée n’est jamais exprimée dans C dans l’air. C’est d’ailleurs la condition évidente qui préside aux invitations lancées, non par Yves Calvi, qui n’est que le présentateur, mais par le producteur, Jérôme Bellay, et par le directeur des rédactions, Manuel Saint-Paul, sous l’œil vigilant d’Arnaud Lagardère. Ajoutons que le choix du présentateur et son style sont destinés à donner au téléspectateur l’illusion que règnent, dans l’émission, la liberté de parole et la volonté d’aller au bout des sujets. En effet Calvi joue le rôle, bien connu dans tous les faux débats, du grognon à qui on le la fait pas et qui ne lâche pas ses invités avant qu’ils n’aient avoué… qu’ils sont d’accord avec tout ce qui vient d’être dit. Le plus étonnant est qu’il existe un organisme dénommé Conseil supérieur
de l’audiovisuel (CSA), et qu’il n’ait jamais rien trouvé à redire à cette
double appropriation du service public : par une société privée et par une
petite brochette d’individus ne représentant qu’eux-mêmes. Ainsi va la démocratie française ! Claude Reichman
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