www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

20/10/12 Claude Reichman
             La France est en train de se suicider !

Comme un individu, une société peut se suicider. C’est ce qui se passe en France en ce moment.

L’histoire économique nous enseigne que lorsqu’un Etat est endetté à la hauteur de sa production, il ne connaît plus aucune croissance. L’endettement de la France est à ce niveau, et il est même largement supérieur si l’on prend en compte les engagements de retraite des fonctionnaires.

La réduction de l’endettement est donc vitale à ce stade. Elle peut se faire par une diminution des dépenses publiques, une augmentation des impôts ou un mélange des deux. L’objectif doit être de parvenir à un excédent budgétaire. Le simple équilibre ne suffit pas puisque s’il n’augmente pas l’endettement, il le maintient au même niveau.

La croissance de l’économie permet seule de créer des emplois. Dans un contexte d’augmentation de la population du fait des naissances et de l’immigration, la création d’emplois est vitale. La France cumule ces deux facteurs. Sa natalité est vigoureuse, et les étrangers continuent d’affluer au rythme d’au moins 200 000 personnes par an.

Dans le même temps, le déficit budgétaire s’accroît, au rythme actuel de 90 milliards d’euros par an, et le président de la République élu en 2012 ne prévoit l’équilibre qu’en 2017.

Le calcul de M. Hollande est fondé sur le retour d’une croissance significative. Pour le moment, elle est atone. Au mieux, elle le restera en 2013. Plus vraisemblablement, notre pays est sur le point d’entrer dans une récession sévère.

La caractéristique du premier budget du nouveau quinquennat, actuellement débattu au parlement, est qu’il comporte (avec les mesures prises au printemps dernier) 27 milliards d’impôts supplémentaires et une simple stabilisation des dépenses.

Il est admis par tous les économistes que si la réduction des dépenses publiques a des effets récessifs, ceux-ci sont temporaires et laissent ensuite place à un retour de la croissance. Au contraire, les augmentations d’impôts et de charges détruisent tout espoir de rebond économique.

Dans ces conditions, il est clair que la France, loin de se redresser, va voir s’amplifier la spirale destructrice qui ravage déjà ses entreprises. Les recettes fiscales vont diminuer de plus en plus, ce qui aggravera les déficits et exigera de nouvelles hausses d’impôts, en attendant que la faillite de nombreux organismes publics et régimes sociaux ne réduise de fait les dépenses, mais de la pire manière, c’est-à-dire au prix du chaos social.

Le processus que nous venons de décrire n’est pas un scénario parmi d’autres possibles. C’est celui qui se déroule actuellement en France et qui ne peut que poursuivre sa maléfique trajectoire compte tenu de la politique engagée par l’actuelle majorité et dont rien ne permet de penser qu’elle sera rectifiée dans le bon sens.

La société française est donc en train de se suicider. M. Hollande et ses amis sont-ils conscients du désastre auquel ils président ? J’ai la conviction que non. Ils croient, comme tous les gouvernants et fut-ce contre toute logique, que leur action va avoir de bons résultats. Ils ne se rendront à l’évidence que lorsque les palais nationaux et les bâtiments publics seront la proie des émeutiers.

Si M. Hollande et ses amis pensent ainsi, c’est parce qu’ils n’ont jamais gagné d’argent en produisant et en vendant quelque chose. Leur revenu a toujours été assuré par de l’argent soutiré aux acteurs économiques par l’impôt. Ils croient qu’il n’y a pas de limites aux sacrifices … des autres.

Ils ne sont pas les premiers dans l’histoire à nourrir d’aussi folles idées. La noblesse pensait cela au XVIIIe siècle. Et bien d’autres classes parasites de par le monde. Jusqu’au drame final.

Le drame, précisément, survient quand aucune correction politique n’est possible. Il n’y aurait pas eu de révolution en France si la monarchie avait suivi les conseils éclairés qui ne lui ont pas manqué. Il eût fallu pour cela un roi assez ferme pour assumer durablement les réformes. De même, aujourd’hui, en France, on pourrait encore éviter le drame si quelques hommes politiques à l’âme bien trempée entreprenaient de secouer le pays, de lui faire prendre conscience du suicide collectif qu’il est en train de vivre, et lui proposaient les voies du salut.

Mais ces hommes n’existent pas dans le personnel politique. Des mouvements spontanés vont les amener au premier plan. Espérons seulement qu’il ne sera pas trop tard !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme