Les bonnes affaires de 
	l’antiracisme militant ! 
	 
	Une grande association antiraciste a développé une technique de testing
	sur le marché des locations d’appartement, destinée à débusquer les 
	auteurs de discrimination (le fait de refuser à une personne originaire de 
	l’immigration un logement après l’avoir reconnu disponible auprès d’une « 
	personne blanche » (sic). Le mode d’emploi de ces testings est 
	accessible à tout un chacun sur son site internet. « La personne blanche 
	appelle une agence immobilière. Avant de téléphoner, elle met en marche le 
	dictaphone…L’appel de la personne blanche est capital. Le but de cet appel 
	est de savoir quels appartements sont disponibles…Ensuite, c’est au tour de 
	la personne de couleur qui appelle l’agence immobilière. Il ne faut surtout 
	pas qu’elle oublie de se présenter, il y va de la réussite du testing (elle 
	peut prendre un accent prononcé par exemple…) » 
	L’objectif de cette pratique est de pousser des personnes – souvent des 
	employés d’agence immobilière – à commettre un grave délit passible de 
	peines de prison, celui de racisme, puis à les dénoncer aux autorités et les 
	envoyer devant le juge. 
	 
	Quel ordre moral est-il assez puissant pour couvrir, banaliser, justifier de 
	telles pratiques qui eussent été jugées indignes en toute autre 
	circonstances ? 
	 
	Les associations antiracistes ont obtenu la condamnation d’un préfet, pour 
	avoir exprimé un lien entre délinquance et gens du voyage ; de la société 
	l’Oréal, au grand dam de ses dirigeants, à une forte amende le 6 juillet 
	2007 ; elles poursuivent en ce moment la société Banania. Mais elles ne 
	dédaignent pas mettre en cause de personnes représentatives des milieux les 
	plus modestes : une dame de quatre-vingt dix ans condamnée pour n’avoir pas 
	loué son appartement, deux maires de petits villages de Savoie, pour s’être 
	opposés à la vente de maisons à des ressortissants étrangers, une habitante 
	des Vosges pour avoir refusé d’ouvrir son gîte rural à des femmes voilées… 
	 
	Or, la grande cause de l’antiracisme militant n’est pas toujours 
	complètement désintéressée. Elle donne lieu à l’essor d’un business 
	rémunérateur. Le climat de pression morale qui pèse sur le monde des 
	affaires, engendre un foisonnement de « sociétés de conseil en diversité 
	». Ces cabinets vendent aux entreprises leur expérience (dixit) dans la 
	lutte contre le racisme et organisent des formations professionnelles dans 
	ce domaine.  
	 
	André T*** consultant propose ainsi « une méthodologie en cinq axes pour 
	mettre en place une politique de non-discrimination à l’embauche ». Les 
	associations antiracistes sont la plaque tournante de cette activité, 
	disposent parfois de leurs propres agences de conseil et de formation, qui 
	interviennent en partenariat de grands groupes de gestion des ressources 
	humaines. Ces cabinets de conseil en diversité louent chèrement leurs 
	compétences : plus d’un millier d’euros par jour pour un « expert en 
	diversité » mis à disposition d’une entreprise. 
	 
	Un climat de chantage, de suspicion, de crainte se développe : tu payes 
	ou je t’envoie devant le juge ! 
	 
	La condamnation de l’Oréal pour discrimination raciale fait tenir au PDG de 
	cette société, par réaction, des propos qui sont clairement inadmissibles du 
	point de vue du principe d’égalité : 
	 
	- « Qu’est-ce que fait L’Oréal en matière de diversité et est-ce 
	mesurable ?  
	 
	- Nous employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons 
	recruté 423 cadres et une centaine était d’origine étrangère. La loi nous 
	interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par 
	leur nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd’hui, lorsque nous 
	rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de 
	chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche» 
	(interview au journal Le Monde du 12 juillet 2007). 
	 
	Il faut dire qu’une partie du monde économique et financier, au fond, y 
	trouve son compte. L’air du temps antiraciste sert à bien des égards, de la 
	part de certaines entreprises, de leurre, de rideau de fumée destiné à 
	détourner l’attention des pratiques de licenciements massifs ou de 
	délocalisations à l’étranger. Ainsi le groupe Y, véritable champion 
	incontesté de la lutte contre les discriminations au niveau de l’entreprise, 
	signataire de la « charte de la diversité » procède en parallèle à 
	une politique de délocalisation massive. Sur 200 00 emplois, son PDG annonce 
	en 2006 la délocalisation au Maroc de 1 500 postes après avoir délocalisé 3 
	000 en Inde. Les gains obtenus ? 72 millions d’euros par an. Entreprise 
	modèle, bien-pensante, exemplaire en façade, Sainte nitouche de la 
	diversité, on en oublierait presque l’autre Y, le vrai, celui des milliers 
	de licenciements et emplois délocalisés.  
	Quant au chantre de l’anti-discrimination, l’ancien PDG de Renault, et 
	ancien président de la HALDE, véritable professeur de morale antiraciste, il 
	est responsable de la délocalisation à l’étranger des deux-tiers des emplois 
	du constructeur automobile dans les années 1992-2005. 
	 
	Tout se passe comme si le matraquage antiraciste avait pour objectif 
	essentiel, non de lutter contre le vrai racisme, c’est-à-dire la croyance en 
	l’inégalité des races, ce qui serait une juste et noble cause, mais de créer 
	un rideau de fumée bienpensant destiné à couvrir la destruction massive 
	d’emplois industriels en France depuis plusieurs décennies. 
  
	Maxime Tandonnet 
	 
	 
	
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