Voici que commence une nouvelle ère de l’histoire
de France
« Des policiers menacés de mort obligés de quitter Grenoble ». Ce titre du
Figaro ne figure pas à la une du quotidien, mais en page intérieure
dans son édition du 28 juillet 2010. Les autres médias ne font guère écho à
cette information. Il y a bien sûr plus important, qu’il s’agisse des
vacances, du sport ou de faits divers plus crapoteux les uns que les autres.
Et pourtant !
Pourtant, la France vient de franchir un nouveau seuil dans l’effondrement
de sa société. Quand la police prend peur, c’est que le pouvoir a perdu le
contrôle des évènements et que le régime n’est plus très loin de sa chute.
Il y a longtemps déjà qu’on pouvait prévoir ce qui allait se passer en
matière d’insécurité. Les banlieues regorgent d’armes de guerre obtenues
sans la moindre difficulté et pour pas cher par les trafiquants en tous
genres et par les braqueurs chevronnés. Or quand on détient une arme et
qu’on est un délinquant, il vient forcément un moment où l’on s’en sert. On
a commencé à tirer sur la police avec des armes légères lors des émeutes
quasi permanentes qui émaillent la vie de nos « quartiers », et l’on est
passé à présent aux armes lourdes. A chaque fois, le ministre de
l’Intérieur, Brice Hortefeux, arbore un air martial et s’écrie qu’« il n’y a
pas d’avenir pour les délinquants dans notre pays », tandis que le président
de la République « déclare la guerre » à l’insécurité. On pourrait en rire,
tant ces propos sont décalés et ridicules, mais il n’y a vraiment pas de
quoi.
Les voyous n’ont plus peur de la police parce qu’ils savent que l’Etat
n’est plus qu’une baudruche gonflée de vent. Les gouvernants de gauche et de
la fausse droite vivent dans la hantise d’une émeute généralisée qui
embraserait les banlieues et déclencherait des affrontements ethniques
partout en France. C’est le résultat d’un échec économique qui a ravagé le
tissu de nos entreprises et mis notre pays à genou, ainsi que d’une attitude
de repentance de nos « élites », qui fait croire à beaucoup d’immigrés
qu’ils ne doivent rien – pas même le respect – à ceux qui les ont accueillis
chez eux et qui fournissent de subsides et d’assistance tout nouvel
arrivant, qu’il soit venu légalement ou par fraude.
L’Etat providence est moribond, et il entraîne dans son agonie l’Etat
lui-même. Ce double décès va laisser la France en proie aux pires
dérèglements. Le personnel politique, quel que soit son bord, est incapable
de relever le pays, car il n’a jamais été formé à cet exercice et qu’il vit
encore dans l’idée qu’à coup de milliards obtenus par l’emprunt et déversés
sur les incendies, les choses finissent toujours par s’arranger. De plus,
les politiciens n’ont plus la confiance du peuple, qui les méprise pour leur
incompétence et leur lâcheté.
Il n’y a que deux hypothèses d’avenir : l’aventure ou le sursaut. L’aventure
peut n’être ni bottée ni casquée à ses débuts, et revêtir les atours d’une
démagogie peinte aux couleurs d’un certain bon sens populaire qui voit d’un
œil favorable la fermeture des frontières et le dépouillement des riches,
mais on sait que toujours et partout ce type de « programme » connaît un
échec cuisant et ne trouve d’issue que dans le déchaînement de la violence.
Quant au sursaut, son problème est de trouver à s’incarner dans un
personnage doté d’assez de charisme pour entraîner tout un peuple.
Aujourd’hui, cet homme – ou cette femme – n’existent pas. Ils sont à créer.
On peut prendre le pari qu’un tel surgissement aura lieu avant longtemps. Il
ne dépend en fait que de la levée d’une barrière. Celle que les médias «
grand public » ont dressée devant les vrais problèmes, les vrais débats, les
vraies compétences, les vraies sincérités, les vraies déterminations.
Déjà Internet est traversé de ces pulsions de vie. Demain, c’est le pays
tout entier qui débattra des moyens à mettre en œuvre pour sauver la France.
Et qui saura reconnaître et choisir ceux qui en seront les meilleurs
serviteurs. Les orages sont là, il n’est même plus besoin de les désirer.
Voici que commence une nouvelle ère de l’histoire de France.
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.
|