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9/10/11 Claude Reichman
         Dans la zone euro, on va devoir numéroter
                                   ses abattis !

Ceux qui font du ski savent que quand on tombe à pleine vitesse dans une piste raide, il n’y a pas d’autre solution que de se laisser glisser jusqu’au bas de la pente en prenant bien soin de lever ses skis en l’air pour ne pas se casser une jambe. Telle est aujourd’hui la situation de la zone euro. Et les agences de notation, postées tout au long de la descente, n’ont pas d’autre choix que de constater que la chute de l’intéressée se poursuit.

Peut-on encore sauver la zone euro ? Certains économistes expliquent que la seule solution consisterait à mutualiser les dettes, se doter d’une gouvernance économique commune et faire rapidement converger les systèmes fiscaux. Ils ont assurément raison. A ceci près qu’aucun des 17 Etats de la zone n’y est disposé. Or le temps presse. Car la pente est abrupte et la chute s’accélère. Donc l’Europe ne fera rien de décisif et il ne reste plus qu’à attendre le moment où chacun aura à numéroter ses abattis !

Personne en réalité n’est aujourd’hui capable de décrire toutes les conséquences de l’explosion de la zone euro. Certaines prévisions apocalyptiques peuvent se révéler exagérées, en raison notamment des circuits de dérivation qui pourraient se mettre en place et éviter le collapsus économique et financier, tandis que des évènements complètement imprévus sont susceptibles de surgir à tout moment et de bouleverser la donne. La seule chose certaine est que tous les Etats, actuellement endettés à hauteur d’une année de production - ce qui est insoutenable, notamment en raison du fait qu’un tel poids asphyxie la croissance – vont devoir procéder à des diminutions drastiques - « bestiales », dirait le ministre italien des Finances - de leurs dépenses publiques. C’est dire qu’il va falloir réduire le volume de l’Etat, des collectivités territoriales et surtout des régimes sociaux. L’Etat providence - dont certains aveugles de profession disaient qu’il était prématuré d’annoncer la dernière heure - vient de recevoir son avis de décès.

Il va de soi que les politiciens qui ont mis en place un tel système, qu’ils soient au pouvoir ou qu’ils y aient été, ne sortiront pas indemnes d’un tel bouleversement. Partout, de nouvelles majorités « populistes », comme disent ceux qui détestent le peuple, remplaceront les fourriers du désastre. Mais il ne leur suffira pas d’être issues du sentiment populaire pour prendre les bonnes décisions. On ne peut qu’être inquiet de voir certains leaders de cette tendance plaider pour un renforcement de l’étatisme et de la redistribution sociale alors même que ces dérives sont la cause principale de l’effondrement européen.

C’est assurément en France que l’opinion publique est la plus malade. La cause en est que les médias censurent férocement les penseurs libéraux pour s’assurer la bienveillance des étatistes et redistributeurs sociaux qui dirigent depuis des décennies la société française. Les penseurs libéraux ont d’ailleurs une responsabilité dans cette situation : ils ont une sainte horreur de tout ce qui pourrait ressembler à une action. Ils sont en fait les chanoines de notre temps, gros et gras dans le confort de leurs chapelles et ne donnant l’illusion d’être debout que par la grâce de leurs miséricordes, ces sièges discrets enchâssés dans le mur et qui rendent l’office moins rude aux jambes canoniales.

Seule l’action peut bousculer la politique, même si elle doit évidemment être précédée de réflexion. C’est la raison pour laquelle nous avons créé la Révolution bleue. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons porté tant de coups au monopole de la sécurité sociale, jusqu’à en avoir fait un mort vivant qui n’attend plus que la pelle du fossoyeur. Et tout cela sans le moindre soutien des « penseurs libéraux ». Heureusement que nous ne les avons pas attendus pour penser par nous-mêmes !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.



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