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Et voici la fonctionnaire qui veut donner des leçons de gestion aux indépendants ! Pour l’auteur du rapport du Conseil économique, social et
environnemental, Monique Weber, le RSI n’est pas le véritable coupable des
difficultés des indépendants. "A mes yeux, a-t-elle déclaré à
L’Express le 23 septembre 2015, le RSI est l'élément visible de
l'iceberg. Les indépendants ont beaucoup de difficultés et elles se sont
cristallisées autour du RSI mais elles ne sont pas toutes dues au RSI. Si
beaucoup d'indépendants plient sous le poids de cotisations trop élevées,
c'est surtout parce que leur entreprise ne fonctionne pas. Il y a un fort
niveau de précarité chez les indépendants qui s'explique par le fait que
beaucoup se lancent dans la création sans maitriser les notions juridiques
ou de comptabilité nécessaires." « Pharmacien de formation, engagée depuis plus de 30 ans dans le secteur de la santé et de la protection sociale, Monique Weber est directeur général de l’Organisme Gestionnaire du Développement Professionnel Continu de l’ensemble des professionnels de santé. Présidente du syndicat des praticiens conseils de l’Assurance maladie pendant 14 ans elle a participé à la plupart des réformes de ce secteur. » Voilà donc une personne qui n’a jamais dirigé une entreprise, si petite soit-elle, et qui même n’y a jamais travaillé, qui a fait une carrière de praticien conseil à la Sécurité sociale, et qui aujourd’hui dirige un machin censé dispenser une formation continue aux professionnels de santé, alors même qu’elle n’a jamais pratiqué sa profession ! Un machin que le rapport 2014 de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) décrit comme « une conduite de projet désastreuse, mise en œuvre dans de mauvaises conditions : méconnaissance des comportements des acteurs, dirigisme, centralisation, ignorance des contraintes de la gestion ». N’en jetez plus, la cour est pleine ! Encore quelques rapports de ce genre et quelques
rapporteurs de cette compétence, et il n’existera plus la moindre entreprise
en France ! La droite de l’UMP veut le scalp de NKM ! (21/5/13) Mariage gay : la lourde erreur de Luc Ferry ! Dans sa chronique du Figaro du 14 février 2013, Luc
Ferry écrit : A la lecture de cette chronique, Claude Reichman a adressé
à Luc Ferry le courriel suivant : Marcel, le patron de bistrot qui a failli enrichir la
planète ! Il imagine alors un plan marketing génial : "Picole
aujourd'hui, paie plus tard". Il tient rigoureusement à jour son ardoise de
crédits, ce qui équivaut donc à consentir un prêt à ses clients. Chiffre
d'affaires et bénéfice explosent et son bistrot devient vite, sur le papier,
le plus rentable de la capitale. Les brasseurs et grossistes se frottent les
mains, et allongent bien volontiers les délais de paiement. Les clients de
Marcel s'endettant chaque jour davantage acceptent sans rechigner des
augmentations régulières du prix du godet, gonflant ainsi (toujours sur
papier) les marges du bistrot. Marcel essaie, mais ses clients ne bossant pas, ... bernique ! La banque exige alors le remboursement du crédit et le bistrot fait logiquement faillite, vire ses employés, entraînant la faillite de ses fournisseurs en bibine qui, à leur tour, virent également leurs employés. Le cours des picolobligations chute brutalement de 90%. La dépréciation de cet actif vaporise les actifs et donc les liquidités de la banque. Problème : sa banqueroute ruinerait trop d'électeurs ("too big to fail" dit-on). La banque est donc renflouée par l'Etat. Ce renflouement est financé par de nouvelles taxes prélevées sur les employés, les classes moyennes et un tas de gens qui bossent, ne picolent pas et qui n'ont jamais mis les pieds dans le bistrot du Marcel... Encore une belle histoire qui se termine mal ! La France au bord du gouffre financier ! Le dernier scalp de Chirac ! Eric Revel, le directeur de LCI, qui dirige l’émission
mensuelle « Le Club LCI », a eu l’intéressante idée de faire suivre
l’émission, réalisée en public et diffusée en direct, par un débat off,
c’est-à-dire non retransmis, entre les invités et la salle. La collusion des journalistes avec les politiques est une
réalité ! Denis Jeambar Retraites : Borloo crache le morceau et dézingue Sarkozy ! Le président UMP de la commission des lois dénonce « la
cavalerie » du gouvernement ! Portugal : la crise de confiance s'étend ! Le 5 mai dernier, l’agence de notation financière Moody’s annonçait qu’elle envisageait de baisser la note du Portugal. C’est fait : aujourd’hui, elle l’a rétrogradée de deux crans (de AA2 à A1) en raison de l’endettement public de ce pays et de ses faibles perspectives de croissance malgré les réformes entreprises. Moody’s a déclaré s’attendre à une détérioration « pour au moins deux ans encore » des paramètres de la dette, dont le poids par rapport au Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 90% avant de se stabiliser. Moody’s a emboîté le pas à une autre agence de notation, Standard & Poors : celle-ci avait abaissé de deux crans la note souveraine du Portugal, de A+ à A- (avec une perspective négative) le 27 avril dernier. « Il est probablement opportun de ne pas avoir un oligopole mondial de trois agences », a déclaré Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne (BCE) dans une interview publiée par le journal Libération aujourd’hui. Ces propos visent les trois agences qui comptent au niveau mondial: Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Elles sont officiellement reconnues par le gouvernement américain. Moody’s et Standard & Poors sont américaines. Fitch, née américaine, est un cas particulier : elle a été rachetée par un holding français, Fimalac (acronyme de Financière Marc de Lacharrière). Sur ces trois agences pèse la suspicion d’émettre des notes favorisant les intérêts financiers anglo-saxons au détriment notamment des pays européens. Elles sont accusées d’avoir mis de l’huile sur le feu de la crise des pays de l’Europe du Sud. Les tenants de cette thèse souhaitent la création d’une
agence de notation européenne pour faire contrepoids à ces trois-là. Cette
agence européenne noterait sans doute les risques souverains de l’Europe du
Sud de façon plus indulgente que ne le font les trois « anglo-saxonnes ».
Mais elle serait susceptible de considérer d’un œil plus sévère les risques
souverains de pays tels que la Grande-Bretagne ou les États-Unis, enfoncés
dans le surendettement par leurs politiques de relance. En révélant les
dysfonctionnements de certains pays anglo-saxons, elle accélèrerait sans
doute leur plongée dans la crise souveraine, que leur surendettement rend
inévitable, tôt ou tard… Roselyne Bachelot fait scandale aux obsèques de Philippe Séguin Roselyne Bachelot a trouvé le moyen de ne pas passer inaperçue aux obsèques de Philippe Séguin, qui se déroulaient le 11 janvier 2010 aux Invalides. Alors que toutes les femmes présentes avaient pris soin, comme il se doit en de telles circonstances, de ne pas farder leurs lèvres, sinon par un trait à peine visible d’un rouge très pâle soulignant leur carnation naturelle, la ministre de la Santé a jugé opportun de peindre les siennes d’un rose flamboyant. Difficile de faire preuve de plus de mauvaise éducation et de mauvais goût. Mme Bachelot n’en est pas à son coup d’essai. Ministre des Sports, elle avait cru bon pour son image de se faire envoyer en l’air (au sens propre de l’expression) par l’équipe de France de rugby en stage de préparation à Marcoussis. L’image vraiment peu sportive d’une ministre corpulente portée à bout de bras par les costauds du XV tricolore avait sans nul doute galvanisé notre équipe nationale qui voyait probablement un avantage à se ridiculiser à l’entraînement plutôt que sur le terrain. La médiatisation des fonctions politiques rend fous ceux qui les exercent. On a vu récemment les images de ministres UMP s’agitant sur des airs de musique et faisant semblant de chanter, dans le plus pur style du karaoké. Comme l’a fait remarquer Mme Christine Lagarde, qui se mordait les doigts d’avoir participé à l’exercice, « heureusement le ridicule ne tue plus ». L’aphorisme semble avoir été inventé pour Roselyne Bachelot. A qui sans cela, lors des conseils des ministres, reviendrait de droit et hors compétition la place du mort. (12/1/10). Identité nationale : Sarkozy est-il d’accord
avec Fillon ou avec Besson ? Malika Sorel Le Mouvement pour la liberté de la protection sociale (MLPS) a reçu d’un artisan la lettre suivante. « Depuis le 3 septembre 2007, je suis artisan peintre. J'ai commencé en tant que sous traitant, puis j'ai réussi à constituer ma propre clientèle. Pendant des mois, j'ai travaillé 7 jours sur 7 pour y arriver. Et aujourd'hui, si je ne trouve pas une solution pour réduire mes charges, je vais devoir rendre ma carte d'artisan. En 2008 j'ai fait un bon chiffre d'affaire, en 2009 des bénéfices médiocres, et le RSI [la Sécurité sociale des travailleurs indépendants] continue à me demander de payer des charges encore plus élevées. Je ne peux plus supporter ces dépenses vu ma situation. J'ai 32 ans, j'ai commencé à travailler à l’âge de 17 ans dans l'entreprise de mon père. Je suis doué, je passe très bien au niveau de la clientèle, ce métier m'a toujours plu. J'ai envie de continuer, mais pas dans ces conditions. Je n'ai pris que 15 jours de vacances depuis la création de mon entreprise, je suis fatigué et découragé. Aidez moi s'il vous plait ! V. H » Cet appel, comme les milliers d’autres que reçoit le MLPS, illustre le désarroi des Français qui veulent travailler face à la machine à détruire les emplois que constitue la Sécurité sociale. Bien entendu, le MLPS a adressé à cet artisan le mode d’emploi pour s’assurer librement et s’affranchir de la Sécurité sociale. Qu’attend le gouvernement pour informer tous les Français du droit à la liberté de l’assurance que leur confèrent les lois européennes intégralement transposées dans le droit français ? Qu’il n’y ait plus en France que des chômeurs et des fonctionnaires ? Et qui, alors, paiera ces derniers ? 23/12/09. Un million de fonctionnaires en plus pour rien ! La «meilleure» façon, si l’on ose dire, d’augmenter les déficits et la dette consiste à embaucher des fonctionnaires qui n’ont pas de réelle utilité. C’est autant de salaires et de retraites à verser obligatoirement, sans réels revenus ou avantages en regard, la force d’inertie sur les comptes publics est énorme. Eh bien c’est ce qu’a fait la France entre 1980 et aujourd’hui avec cette grande idée que le monde entier nous envie, la décentralisation (lancée en 1981). C’est ce que nous apprend la Cour des comptes. L’Etat transfère des compétences aux régions et aux départements, donc avec le personnel qui va avec ? Que nenni : les collectivités locales embauchent, et l’Etat aussi ! Les communes créent des communautés d’agglomérations pour mettre en commun certaines missions (ramassage scolaire, traitement de l’eau, déchets, etc.). Donc en y transférant les personnels concernés ? Que nenni, les communes gardent leurs agents pendant que les structures intercommunales embauchent à tour de bras ! Un exemple anecdotique : le Conseil économique et social, tout le monde le sait, ne sert à rien… Même pas grave, créons-en un dans chaque région ! Etc. etc. Résultat, un million de fonctionnaires en plus, pour rien ! Philippe Herlin Carlier va-t-il attirer Aphatie sur le terrain du sexe ? Confronté à la concurrence de deux « humoristes » sur son créneau horaire de 7 heures 50 à RTL, Jean-Michel Aphatie va avoir de plus en plus de mal à continuer de poser des questions convenables aux hommes politiques qu’il convie à son micro. En effet le vendredi 16 octobre 2009 à 7 heures 50, sur Europe 1, Guy Carlier a mis la barre très haut. Il a fait entendre à l’antenne les propos du sélectionneur de l’équipe d’Argentine de football, Diego Maradona, qui, soulagé de la qualification directe de ses joueurs pour la prochaine coupe du monde, après plusieurs matchs décevants, s’en est pris vertement – c’est le cas de le dire – aux journalistes qui ne l’avaient pas ménagé lorsque l’équipe d’Argentine accumulait les contre-performances et a tenu à leur intention – tous micros ouverts – ce langage : « Qu’ils me la sucent et qu’ils me la sucent encore. Vous avez vu comment vous m’avez traités ? Continuez de bien la sucer ! » Et Guy Carlier de commenter ainsi ces propos : « Cet incroyable délire, comme le titre le journal L’Equipe, appelle plusieurs réflexions. D’abord le côté positif : c’est qu’un ministre du gouvernement français a déjà réservé une place sur le vol Paris-Buenos Aires pour aller passer quelques jours de vacances en Argentine à l’occasion de la Toussaint. Certes Maradona n’est pas boxeur, mais il a aux alentours de 45 ans et il est publiquement demandeur. » Cette allusion plus qu’évidente à Frédéric Mitterrand marque une rupture dans la vie médiatico-politique française. Car on sait bien, en athlétisme comme ailleurs, que quand un mur est enfoncé, tout le monde s’engouffre dans la brèche. Jean-Michel Aphatie pourra-t-il résister à cette escalade ? On peut lui suggérer de commencer désormais toutes ses interviews d’invités masculins par la question « Slip ou caleçon ? », avant de leur demander quels effets ont sur la politique qu’ils mènent leurs plus récentes performances sexuelles. Il ne s’agit là, bien sûr, que de suggestions et Aphatie reste entièrement libre de ses choix éditoriaux. D’autant qu’originaire du sud-ouest il sait mieux que personne que dans sa région les deux seuls mots de la langue française où l’on ne roule pas les « r » sont « putaing » et couillong » ! (16/10 /09). Générosité : Guy Carlier a failli sauter un repas ! Dans sa chronique matinale du 12 octobre 2009 sur Europe 1, Guy Carlier a raconté comment, sortant d’une première à l’Olympia, il s’est attablé pour dîner à la terrasse d’un restaurant de la rue Caumartin, à quelques pas du célèbre music-hall. Sur le trottoir d’en face, une femme SDF, roumaine apparemment, était en train de s’installer pour passer la nuit et avait fait le signe de croix avant de s’allonger par terre. Et Carlier de stigmatiser d’un ton grave et larmoyant Eric Besson, le ministre de l’immigration, pour ses expulsions d’étrangers. Il semble bien toutefois que cette scène émouvante n’ait pas fait renoncer l’humoriste à son dîner, sinon il n’eût pas manqué de nous le dire, d’autant que malgré un régime draconien qui a fortement réduit son obésité, il a encore pas mal de kilos à perdre. Tout de même, vous imaginez la scène : Carlier se levant de son siège, marchant vers la femme sans domicile fixe, lui offrant en espèces sonnantes et trébuchantes le prix de son dîner, puis revenant d’un pas digne vers le restaurant afin d’aviser le patron qu’en raison d’un geste d’humanité dont serait bien incapable un ministre expulseur, il était contraint de renoncer à honorer la cuisine de l’établissement. Cela vous aurait eu de la gueule ! Mais non, rien de tel ne s’est produit, ou alors on nous cache quelque chose. Quoi qu’il en soit, s’il y a une morale à tirer de l’anecdote, c’est que les humoristes actuels ont de plus en plus de mal à être drôles, tant ils sont sinistres et conformistes dans leur tête. Il est amusant – oui, cela au moins on peut le dire – qu’Europe 1 et France Inter aient installé une chronique prétendant faire rire face à l’interview de Jean-Michel Aphatie sur RTL. Comme si finalement les hommes politiques étaient les meilleurs comiques de la place et que seuls des amuseurs patentés, ou prétendus tels, pouvaient leur damer le pion et leur ravir des parts de marché radiophoniques. Attendons les sondages d’audience pour savoir qui a gagné. Et si nous avons vraiment envie de rire, offrons-nous un de ces bons vieux disques où Fernand Raynaud s’écrie « Pourquoi tu tousses, tonton ? », à moins que vous ne préfériez Coluche et son célèbre « Rigole pas, c’est ton pognon ! » Ou encore le discours de Sarkozy, le soir de son élection, place de la Concorde : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas. » Hilarité garantie. En attendant les larmes ! (13/10/09). Le Figaro chasse ses lecteurs âgés ! La nouvelle présentation du Figaro, avec un format plus petit (dit « berlinois ») et de la couleur à toutes les pages est destinée à rendre le journal plus lisible. C’est peut-être vrai pour les jeunes gens, mais ils ne représentent pas le lectorat de base du quotidien. Celui-ci est constitué pour l’essentiel de personnes de plus de 50 ans, qui, par définition, ont une caractéristique commune, celle de n’avoir plus l’acuité visuelle de leurs vingt ans. Et c’est là que les choses se gâtent. Car pour ne pas déplaire à la rédaction, qui était mécontente de la réduction de la taille des articles du fait de la diminution de la surface du journal, la direction de celui-ci a augmenté d’environ 15 % le nombre de signes imprimés par ligne. Ce qui fait que même pour un lecteur pourvu de bonnes lunettes, la lecture est devenue difficile, d’autant qu’une encre d’impression plus claire n’arrange rien. On reste confondu devant un tel ratage. Un changement de présentation est un évènement essentiel dans la vie d’un journal. Comment les nombreux intervenants qui ont conçu la nouvelle formule du Figaro ont-ils pu ne pas se rendre compte de cette erreur … qui crève les yeux ? La réponse est fort simple : défaut de concertation. Chacun a vu midi à sa porte, et à la fin on ne voit plus rien. Il en va de même, curieusement, du gouvernement actuel de la France, que Le Figaro soutient avec une abnégation qui serait digne de tous les éloges si elle n’entrait en contradiction avec la liberté de jugement et de ton sans lesquels il n’y a pas de presse libre. A mi-mandat, Nicolas Sarkozy présente un bilan où l’on a peine à apercevoir la « rupture », dont il avait fait le thème essentiel de sa campagne. Seul l’œil perçant du Figaro est capable de la discerner. Mais celui de ses lecteurs ne leur permet pas d’en goûter les accomplissements. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a, selon un récent sondage, perdu 16 points chez les personnes de 65 ans et plus ! (13/10/09). Sarkozy n’est pas en forme : un témoignage exclusif « J’étais, le 8 octobre 2009, en Moselle, invité à participer à une « table ronde » sur les restructurations militaires en présence du président de la République. L’ayant eu en face de moi durant une petite heure, je ne puis que confirmer l’analyse développée dans l’éditorial du 6/10/09 de Claude Reichman : l’homme apparaît comme étant tout sauf serein, amaigri au point d’en être presque voûté, les cheveux grisonnants et le teint blême. Hyper volontariste, son discours est davantage celui d’un candidat en campagne permanente, ou d’un avocat plaidant avec véhémence sa propre cause, qu’une prestation de chef d’Etat. Littéralement « monté sur ressorts » et animé d’incessants gestes des mains et des épaules, il serre mécaniquement et sans chaleur quelques mains avant de disparaître sous la protection d’un service de sécurité très rapprochée. Une fois de plus, l’exercice (certes mené avec brio) s’est résumé à un catalogue d’effets d’annonce (la fabrication de la Smart électrique à Hambach, la délocalisation de l’INSEE à Metz, la reconversion d’un site industriel en station de captation du CO2) et d’une distribution à tout va d’argent public (30 M€ pour les compensations du départ des militaires, 20M€ pour l’université lorraine, davantage encore pour la prolongation de la ligne à grande vitesse jusqu’à Strasbourg, etc.). Comme disait Jean Gabin dans « La traversée de Paris », "ça valait la peine d’être vu … " » (10/10/09) Bientôt disponible, Didier Lombard, PDG de France Télécom, pourrait devenir porte-parole du gouvernement ! Si Nicolas Sarkozy est à la recherche d’un homme sachant parler vrai pour mettre la nation au courant des efforts qu’elle va devoir consentir afin de sortir de la crise, il peut embaucher Didier Lombard. Le PDG de France Télécom est en difficulté en ce moment en raison des suicides survenus parmi le personnel de l’entreprise, et rien n’indique qu’il conservera longtemps sa fonction. Il n’a pas encore été remplacé de crainte que son successeur désigné, Stéphane Richard (qui vient d’ailleurs d’être promu numéro deux à la place de Pierre-Louis Wenes, à qui a été attribué le rôle du fusible) ne soit lui-même rapidement usé au cas où les suicides continueraient. Une vidéo diffusée sur Internet montre Didier Lombard s’adressant, le 20 janvier 2009, à des cadres de France Télécom à l’occasion d’une cérémonie où étaient récompensées les meilleures innovations technologiques réalisées dans l’entreprise. Evoquant la crise internationale, Didier Lombard avoue qu’« on ne sait pas bien ce qui va se passer », et fait le pronostic qu’ « il va falloir qu’on s’adapte à la réalité qui va se présenter avec une rapidité encore plus grande ». D’où cet avertissement : « Ceux qui pensent qu’ils vont pouvoir continuer à être sur leur sillon et pas s’en faire tranquille se trompent. » Et pour être vraiment bien compris, le PDG de France Télécom ajoute : « Il va falloir qu’on s’adapte aux sujets tels qu’ils sont sur la table aujourd’hui et pas ceux qu’on a rêvés il y a vingt ans ! » Bientôt disponible pour toute mission de confiance que l’Etat pourrait lui confier, Didier Lombard pourra s’aposter chaque soir sur le coup de 20 heures 30 aux étranges lucarnes et y tenir une chronique de quelques minutes intitulée « Tout ce que vous avez voulu savoir sur ce qui va vous arriver et que les autorités de la République ne vous ont pas dit ». Succès garanti dans les chaumières. Du coup, ce n’est pas par unités qu’on comptera les suicides dans le pays, mais par milliers. Sans parler des fous furieux qui voudront régler leur compte aux politiciens menteurs ou, pourquoi pas ? au messager des mauvaises nouvelles. C’était notre rubrique « France, pays de la douceur de
vivre ». Il existe un moyen simple de punir les magistrats de leurs fautes ! Il existe un excellent moyen de rendre les magistrats
responsables de leurs actes. Chacun sait en effet qu’il est pratiquement
impossible de les sanctionner. Même quand ils ont provoqué des catastrophes
: le juge Burgaud est ressorti pratiquement indemne de la procédure initiée
contre lui par le gouvernement. Tout au plus les magistrats coupables de
délits de droit commun sont-ils condamnés et encore avec mansuétude. C’est
la raison pour laquelle ce corps d’environ 7000 personnes se sent au dessus
des lois, que parfois d’ailleurs il n’applique même pas, comme on peut le
constater dans l’affaire du monopole de la sécurité sociale. Ce que David Pujadas n’a pas osé dire ! Le 28 septembre 2009, le journal de 20 heures de France 2
a consacré un long sujet à un ouvrage sur HEC écrit par la journaliste
Florence Noiville. Bien que diplômée de cette grande école, l’auteur a
changé de voie et occupe les fonctions de critique littéraire au journal
Le Monde. Elle anime également une émission consacrée aux livres sur LCI.
Silence, le Kosovo épure ethniquement ! Où sont les grandes consciences ? Naguère, elles dénonçaient sans retenue des épurations ethniques attribuées aux Serbes, au Kosovo. Ce mercredi, un rapport du Minority right group, basé à Londres, indique que les minorités vivant dans l'ancienne province serbe, devenue indépendante en 2008 sous la pression d'une population devenue majoritairement musulmane, sont forcées d'abandonner le Kosovo. Le communiqué du groupe explique : "De nombreux membres
des minorités Ashkali, Bosniaque, Croate, Gorani, Rome, Serbe et Turque
abandonnent le Kosovo car ils font face à une exclusion de la société et à
des discriminations à de nombreux niveaux". "Les restrictions à la liberté
de mouvement, l'exclusion de la vie politique économique et sociale sont
particulièrement ressenties par les petites communautés ethniques",
précise à l'Agence France Presse un responsable de ce groupe, Mark Lattimer.
Cette réelle épuration, menée sous les yeux de la communauté internationale,
est un scandale qui laisse les belles âmes indifférentes. Une fois de plus, les faits démontrent que la société multiethnique et multiculturelle est devenue un modèle obligatoire pour tous, à l'exception de pays musulmans qui la réclament uniquement pour les autres. Combien de temps faudra-t-il supporter ce deux poids deux mesures, souvent dénoncé ici ? J'espère que des voix s'élèveront pour condamner ce qui se passe au Kosovo. Sinon, il faudra prendre acte d'une forme de soumission de l'Europe et de l'Occident. Ivan Rioufol « Avouons-le : on n’aimerait pas être à la place du ministre du budget ! Car Eric Woerth va être obligé de résoudre, dans les semaines qui viennent, une équation impossible : tenter de maîtriser la dette publique, qui dérape dangereusement, alors que la crise fait fondre à toute allure les recettes de l’Etat et de la Sécurité sociale. » Ayant évoqué les divers moyens envisagés par le gouvernement pour « colmater les brèches », Le Monde conclut ainsi son éditorial : « Quelle que soit la solution retenue, elle ressemblera fort à une manière de mettre la dette sous le tapis. Car au-delà de ces expédients, le problème reste entier : structurelle en France depuis trente-cinq ans, la dette publique était déjà très lourde en 2007 (63,8 % du PIB), et plus encore en 2008 (68,1 % du PIB). Elle risque de franchir le seuil record des 80 % en 2010. Or, à défaut d’une reprise rapide et solide de la croissance que personne n’entrevoit, le gouvernement ne dispose que de deux remèdes. Soit il réduit drastiquement la dépense publique, mais c’est s’exposer à réduire à néant tout effort de relance. Soit il augmente les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). Mais ils pèsent déjà trop lourd en France, et le chef de l’Etat a catégoriquement exclu cette hypothèse. » Et le quotidien du soir de lancer cet avertissement qui résonne comme un glas : « Le moment de vérité est proche. Il sera cruel pour tout le monde. » Quant au triste sort des assurés sociaux, il est évoqué en pages intérieures dans un article intitulé « M. Fillon cherche les moyens de financer une dette sociale en forte hausse », et dont les termes n’ont rien de rassurant : « Aucune décision n’est encore prise, mais le temps presse. Le plafond de découvert de trésorerie accordé à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), liée à la dette sociale, est actuellement de 18,9 milliards. Or, selon le ministre des comptes publics, « il doit être relevé à 30 milliards avant le 10 octobre, faute de quoi les retraites ne pourront pas être versées… » Le 14 mai 2009, le conseiller social de M. Sarkozy, Raymond Soubie, déclarait au même journal : « Nous allons poursuivre la bonne gestion des finances publiques, mais on ne va pas annoncer de la sueur, des larmes et des hausses d’impôts. Ce n’est pas la politique et ce n’est pas le sujet. » Inconscience ou irresponsabilité ? (23/5/09). Risques bancaires : pour les réduire, mieux vaut ne pas compter sur le bon vouloir des banquiers Un lecteur de Toronto me signale un très intéressant article paru sur le sujet dans le Financial Post du 27 avril (« Banks place their bets », https://www.national post.com). Apparemment beaucoup de banques canadiennes restructurent spontanément leurs activités en donnant massivement la priorité à la banque de détail et en abandonnant très largement leurs activités de banque d’investissement. Mais d’autres au contraire comme la Royal Bank of Canada en profitent pour se saisir de parts de marché dans la banque d’investissement, allant jusqu’à en tirer 40 % de leur revenu en 2009. Selon Gord Nixon, CEO de cette banque, un partage du type 75/25 entre les parts du chiffre d’affaires allant à la banque de détail et celle de la banque d’investissement, constitue un bon « modèle » dans les conditions actuelles. Le modèle de la banque universelle reste nécessaire soutient également Bill Downe, le CEO de la Bank of Montreal. L’inconvénient, selon moi, de ce conservatisme, est que la possibilité de franchir à tout moment les bornes d’un équilibre relativement peu risqué entre le « portefeuille » de détail et le «portefeuille » investissement reste totalement ouverte. L'actuelle réduction du risque - imposée par la crise - pourrait bien n’être que temporaire, et de plus elle dépend complètement du bon vouloir des seuls dirigeants bancaires, qui n’ont guère fait preuve, dans un passé très récent, d’une grande capacité à modérer leurs appétits. Enfin les banquiers, au Canada comme en France, arrivent à passer sous silence, au delà du problème de la diversification risquée, la question tout aussi importante de la trop grande dimension, dans l’absolu, celle qui les met en position d’être « too big to fail », obligeant ainsi les gouvernements à les renflouer en cas de mauvaise gestion. On croit certes comprendre les sources de cette réticence de la profession : les salaires des managers sont, comme le montrent de nombreux travaux économiques, directement fonction de la dimension des entreprises …. Jean-Jacques Rosa Va-t-on se fâcher avec Obama sur la Turquie ? Ivan Rioufol Mayotte : le droit du sol oublié ! Ivan Rioufol Jean-Michel Aphatie C’est ce que souligne Christina Romer, l’économiste de Berkeley qui est actuellement présidente du Council of Economic Advisers auprès du président des Etats-Unis, dans une présentation faite le 9 mars à la Brookings Institution. Le chômage vient en effet d’atteindre 8,1 %, chiffre qui n’impressionnera personne en France, où il a été atteint et dépassé pendant de nombreuses années de la période récente. Mais aux Etats-Unis dans les années 30 il a plafonné à près de 25 % et sans les aides actuellement disponibles ! De même, le PIB réel américain a baissé à ce jour de près de 2 % depuis son plus haut niveau. Mais entre le pic de 1929 et le plus bas de 1933 le PIB réel avait baissé de 25 %. Dans le domaine financier, près de la moitié des institutions financières américaines ont disparu dans les années 30, ce qui a conduit à l’effondrement de la circulation monétaire et à la quasi disparition du crédit. Et pourtant, conclut Christina Romer, l’Amérique et le monde sont sortis de la Grande Dépression. Jean-Jacques Rosa Le Nobel d’économie refuse de parier l’argent de son prix sur la politique d’Obama ! L’administration américaine base ses prévisions budgétaires sur une croissance de l‘économie atteignant les 15,6 % (en termes réels) entre 2008 et 2013. Il y aurait ainsi une baisse de 1,2 % cette année (ce qui s’accorde assez bien avec les analyses de Casey Mulligan souvent évoquées ici, et ce qui constituerait une récession relativement modérée si l’on se rappelle que la baisse d'activité avait atteint les moins 1,9 % en 1982 par exemple) mais suivie ensuite d’une croissance de 4 % par an en 2010, 2011, 2012 et 2013. C’est cette anticipation très optimiste qui soutient l’ambition gouvernementale de ramener le déficit budgétaire à 3 % en 2013. Greg Mankiw, sur son blog, a critiqué cette « vision rose » de la conjoncture future. Paul Krugman l’a alors accusé d’avoir sur cette question l’esprit « délibérément obtus ». Et Mankiw de répliquer en proposant à l’éditorialiste du New York Times de mettre en jeu l’argent de son prix Nobel dans un pari avec lui sur la croissance future, pour profiter ainsi facilement de sa prétendue incompétence ! La controverse est vigoureuse et l’on en vient à tester enfin sérieusement les divergences d’analyses … D’après l’éditorial du 12 mars du Washington Times (« Too rosy for even a Nobel Prize winner? »), Krugman ne donne pas suite : il ne semble pas pressé de miser son propre argent sur la politique économique Obama. Mais qui a dit que l’économie était une science morose ? Jean-Jacques Rosa Les jeunes ont toutes les raisons d'en vouloir à la
société. Non seulement ils vont devoir supporter l'endettement de leurs
aînés, non seulement l'Education nationale ne leur donne plus l'enseignement
qualitatif de naguère, mais ils sont de surcroît les plus vulnérables au
chômage et à la précarité. Quand on apprend, dans un livre à paraître (Les
jeunes Français ont-ils raison d'avoir peur ? Armand Colin), qu'ils sont
les plus pessimistes de tous les Européens et qu'ils n'ont confiance en
personne, on mesure la gravité de la fracture. Le Conseil économique, social
et environnemental (CESE) vient d'ailleurs de mettre en garde, mardi, contre
une possible "guerre des générations" entre les 16-25 ans et les "seniors". Ivan Rioufol Ivan Rioufol La Chine met mille milliards de dollars sur la table ! Nous assistons sans doute à un tournant dans la crise
économique mondiale. La bonne nouvelle est venue ce matin de Pékin : la
Chine va mettre 1.000 milliards de dollars sur la table de la récession
planétaire pour tenter d'inverser le mouvement. Cette annonce, qui a besoin encore d'être ratifiée par le
parlement chinois est une sacrée bonne nouvelle. Les Chinois sont inquiets
pour leur niveau de croissance. Ils n'ont pas envie de jouer les "chevaliers
blancs" d'un monde en déroute. Ils jouent aussi la survie de leur modèle
économique unique au monde : un régime communiste plongé dans une course au
capitalisme à tous crins. Mais la relance économique massive en Chine c'est aussi un droit à polluer payé rubis sur l'ongle ! De quel droit les pays occidentaux refuseraient-ils, au nom de leur protection environnementale, le développement économique de la Chine ? Eric Revel La présidence tchèque craint l’éclatement de l’Union européenne Mirek Topolánek, le Premier ministre tchèque, préside l'Union européenne (UE) dans sa période la plus mouvementée depuis sa création. Il ne doit pas uniquement faire face à une triple crise financière, économique et énergétique, mais il doit aussi affronter la rude et difficile perte de cohésion que traversent les pays de l'Union. Personne n'ose évoquer clairement le spectre de cette division européenne, et chacun tente de résister avec ses propres cartes. C'est en cet ordre dispersé que l'UE doit affronter trois grandes épreuves. La première est le nationalisme économique. La France et l'Italie ont d'ores et déjà mis en chantier des mesures destinées à protéger en priorité leur marché intérieur. Mirek Topolánek, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et d'autres dirigeants politiques centre-européens ont protesté. Les fonctionnaires de la Commission européenne pourront difficilement sanctionner eux-mêmes Paris ou Rome. Il faudrait pour cela un accord unanime du Conseil européen. Or, on voit mal Sarkozy claquer des talons et annuler son projet de sauvetage de l'économie française. La deuxième épreuve est la faillite de certains Etats et la crise de l'euro. L'Irlande, la Grèce et dans un proche avenir sans doute l'Italie sont sérieusement menacés par la faillite. Bien qu'ils utilisent l'euro, les intérêts de leurs obligations d'Etat croissent à une vitesse vertigineuse. Le jour où personne ne voudra plus leur prêter n'est peut-être pas une perspective si lointaine. Toute faillite constituerait un coup fatal pour l'euro. C'est pourquoi les autres membres, l'Allemagne en tête, ne permettront pas cette éventualité et voleront à leur secours. Ceux dont l'économie fut rigoureuse et vigilante paieront pour ceux qui ne surent empêcher l'envolée de leur dette. En enfin, la troisième épreuve concerne la division de l'Europe en deux zones et le sauvetage de l'Europe centrale. Ferenc Gyurcsány a mis en garde contre un nouveau "rideau de fer économique". En même temps, c'est ce Premier ministre hongrois qui œuvre intensivement à sa construction, réclamant des aides de l'UE pour tous les pays postcommunistes, y compris la République tchèque. Ces derniers se sont, à juste titre, désolidarisés de cette démarche. En effet, dans ses efforts désespérés pour obtenir cette aide, Ferenc Gyurcsány prend les pays centre-européens en otage, et, d'une certaine façon, les menace. Les pays plus riches, là encore l'Allemagne en tête, savent déjà qu'ils seront obligés d'aider au moins les Hongrois et les Lettons. Les abandonner à leur sort constituerait un trop gros risque de voir revenir dans ces pays des gouvernements populistes et ouvrirait grande la porte à l'influence russe. Les temps où l'Europe s'occupait des ampoules à basse consommation et de la durée du temps de travail sont bien révolus. C'est aujourd'hui que l'Union européenne prend enfin tout son sens. Lenka Zlámalová, Hospodárské Noviny(République
tchèque). Les krachs n’annoncent pas nécessairement des dépressions.
Dans leur récent papier de recherche sur ce thème(NBER WP 14760, February
2009), Robert Barro (Harvard) et José Ursua citent l’aphorisme bien connu de
Samuelson: Mais en étudiant 25 pays sur une période séculaire (195 krachs et 84 dépressions), les auteurs constatent que les krachs, définis par une baisse des rentabilités de 25 % ou plus sur quelques années, s’accompagnent de dépressions mineures (baisse de la consommation ou de la production de 10 % ou plus) dans 30 % des cas, et de dépressions majeures (baisses de 25 % ou plus de la consommation ou de la production) dans 11 % des cas. Inversement, lors des dépressions mineures, il y a également des krachs boursiers 69 % du temps, et pour les dépressions majeures l’occurrence de ces krachs atteint 91 % des cas. Ainsi, bien que les crises boursières soient beaucoup plus fréquentes que les dépressions, il n’en reste pas moins qu’une crise boursière accroît de beaucoup les probabilités d’intervention d’une dépression, mineure ou majeure. Au contraire, l’absence de crise boursière rend très improbable le développement d’une dépression : de trois par siècle suite à une crise boursière, le pourcentage passe à une par siècle en l’absence de telle crise. En dehors des périodes de guerre, un krach boursier s’accompagne d’une probabilité de dépression mineure de l’ordre de 20 %, et de 3 % seulement pour ce qui est d’une dépression majeure. Pour les auteurs, ces chiffres s’appliquent dans le cas présent aux Etats-Unis et aux autres pays étudiés (dont la France). Ce qui signifie que le développement d’une récession mineure reste une éventualité sérieuse, tandis que celui d’une dépression majeure semble pour l’instant assez peu probable. C’est dans l’ensemble la position que nous avons adoptée depuis le début de la « crise ». Jean-Jacques Rosa Deux conseils à un président
en difficulté. Madagascar au bord de la guerre civile Jusqu'où va s'enfoncer Madagascar ? La folie meurtrière de
la rue est en train de faire basculer ce pays parmi les plus pauvres du
monde dans une guerre civile sans fin. Quand on voit les images des blessés
et que l'on connaît l'état sanitaire de ce pays, on sait que beaucoup
d'entre eux vont mourir. Reprenant la comparaison historiques des récessions, telle
que nous l'avions récemment présentée à nos lecteurs, Carmen M. Reinhart et
Kenneth S. Rogoff rappellent dans le Wall Street Journal du 3 février que
l'épisode récessif statistiquement moyen dure un peu moins de deux ans. Guaino veut ressusciter le minitel ! La « politique de civilisation » et la « refondation du
capitalisme » projets emphatiques dont M. Guaino, en toute simplicité ,
assigne la mise en œuvre aux dirigeants de notre pays (Le Figaro, 31
janvier), se réduit plus prosaïquement, à la lecture, à un retour au
capitalisme d’Etat, modèle 1945 révisé 1958. La crise nous oblige à poser de vraies limites à l’immigration ! La crise globale oblige à repenser toutes les certitudes.
Déjà, la "mondialisation heureuse" ne résiste plus aux tentations
protectionnistes des États. En Grande-Bretagne, des ouvriers réclament la
préférence nationale et rappellent la promesse du premier ministre
travailliste, Gordon Brown, de donner "des emplois britanniques pour
travailleurs britanniques". En France, Éric Besson, ministre de
l'Immigration, reprend, lui, la litanie des bons sentiments en se félicitant
(Europe 1, mercredi) de "l'immigration (qui) a enrichi la France" et du
"succès de la diversité". Mais à l'heure où le chômage augmente, où le pays
s'appauvrit, où les tensions identitaires s'exacerbent, n'est-il pas temps
de poser de vraies limites aux immigrations de travail et de peuplement ? Le mois de janvier porte malheur à Sarkozy Décidément les mois de janvier sont néfastes pour Nicolas
Sarkozy. Le 8 janvier 2008, lors de sa conférence de presse, il avait perdu
toute crédibilité économique et sociale en avouant qu’il ne pouvait rien
pour le pouvoir d’achat, contrairement à ses promesses de campagne et à ses
proclamations musclées. Et dès le 1er janvier 2009, c’est sa crédibilité
sécuritaire qui s’est envolée quand il a menacé les incendiaires de voitures
(1147 véhicules ont brûlé pendant la nuit du 31 décembre au 1er janvier) de
les empêcher de passer leur permis de conduire « aussi longtemps que la
victime des faits ou le fonds de garantie n’a pas été indemnisé en totalité
». C’est un immense éclat de rire qui a accueilli sa déclaration, et pas
seulement dans les banlieues, où les voyous se soucient comme d’une guigne
du permis de conduire. Il est grave, pour un chef d’Etat, de susciter le
rire. Comme le disait Pierre Dac, « l’homme politique est cuit quand ses
mots ne sont pas crus ». Le rire est signe de dérision et marque
l’impuissance de celui qui en est victime. Il précède de peu le rejet et
celui-ci est inévitablement suivi de la chute. Le processus peut prendre un
peu de temps – cela dépend des évènements – mais son issue est certaine.
Cette donnée politique doit d’ores et déjà être intégrée par les acteurs
politiques et les observateurs. Les pronostics qui annonçaient bien
imprudemment la réélection « les doigts dans le nez » de Nicolas Sarkozy en
2012 doivent tous être révisés. La vraie question désormais consiste à
savoir si le président de la République tiendra jusque là ! Sarkozy va céder la place à un président issu de la diversité C’est une véritable nuit du 4 août qui vient de se
déclencher en plein mois de novembre. Soucieux de ne pas perdre de terrain
sur Barack Obama dans le classement mondial de la célébrité, Nicolas Sarkozy
vient de décider d’abandonner la présidence de la République au profit d’un
homme issu de la diversité. L’actuel président a été d’autant plus encouragé
à le faire qu’il s’aperçoit bien de la déception des Français face à une
rupture qui ne vient décidément pas. Or celui sur qui s’est porté le choix
de M. Sarkozy fait preuve, en la matière, d’une audace qui n’a pas
d’équivalent dans le personnel politique actuel. Qu’on en juge à travers ces
fortes déclarations de notre futur président : « Tant que l’argent est géré
par une institution gouvernementale, il y a du vol et de la corruption. La
solution est de mettre fin à l’administration qui dépensait l’argent et de
donner directement l’argent aux gens pour gérer leurs affaires eux-mêmes.
Que chacun ait sa part de revenus dans sa poche et qu’il se débrouille. La
suppression des ministères va provoquer du chaos, mais le peuple doit se
tenir prêt à recevoir l’argent. L’argent que nous mettons dans le budget de
l’éducation, laissons les citoyens le prendre. Mettez-le dans votre poche et
éduquez vos enfants comme vous voulez, prenez-en la responsabilité. » Au
moment de présenter sa démission, M. Sarkozy s’est aperçu que l’homme auquel
il va céder les rênes du pouvoir n’est pas français. Qu’à cela ne tienne :
un décret est en préparation qui lui attribuera la nationalité du pays qu’il
va pouvoir réformer de fond en comble, à la lumière de l’exaltant programme
que nous venons de citer. Autre problème, notre futur nouveau président
occupe déjà des fonctions dans un autre pays. Qu’à cela ne tienne : un
projet de loi va être prochainement déposé sur le bureau de l’Assemblée
nationale française. Il prononcera l’union, dans une République unique, de
la France et de la Libye. En effet le formidable réformateur qui va nous
gouverner n’est autre que Mouammar Kadhafi ! Et c’est bien lui l’auteur du
programme politique de renouveau qui va nous régir prochainement. Le « Guide
» de la révolution libyenne en a fait l’exposé dans une discours télévisé de
cent minutes prononcé dans la nuit du dimanche 31 août au lundi 1er
septembre 2008 à Benghazi et dont le journal Le Monde a rendu compte
dans son édition datée du 3 septembre 2008. Le président Sarkozy connaît
donc depuis plus de deux mois les projets de celui qui fut récemment son
hôte d’honneur à Paris à la suite de la libération des infirmières bulgares
retenues prisonnières en Libye. Convenons toutefois qu’un retard de deux
mois dans une décision d’une telle importance compte peu au regard du pas de
géant qui va être accompli tant au plan de l’accès de candidats différents
au postes de responsabilité qu’à celui des réformes de structure que la
France n’a pas connues depuis le début du XXe siècle, quand l’institution de
l’impôt sur le revenu marqua l’entrée de notre pays dans l’infernale spirale
des prélèvements obligatoires. Raymond Devos avait prévu la crise financière Dans son spectacle donné à l’Olympia en 1999, Raymond
Devos disait ceci : « Je suis essoufflé parce que j’arrive d’une ville où
tout le monde court. Ils sont fous, ils courent comme des fous. Alors je me
suis mis aussi à courir. J’ai demandé à un type qui courait à côté de moi :
“ Mais où courent-ils ? ” Il m’a répondu : “ A la banque. Pour déposer de
l’argent. Sur leur compte courant.” “ Et vous, lui ai-je demandé, vous
courez aussi à la banque ? ” Il m’a dit : “ Oui ” Je lui ai dit : “ Pour
déposer de l’argent ? ” Il m’a dit : “ Non, pour le retirer. ” Je lui ai
demandé : “ Pourquoi ? ” Il m’a dit : “ Parce que je suis le banquier. ” »
Etonnant, non ? comme disait Pierre Desproges. Mais voilà : Desproges est
mort, Devos est mort, et le crise financière ne fait plus rire personne ! Ségolène Royal vogue vers le Nobel d’économie Ségolène Royal a vu sa motion arriver en tête dans le vote
des militants préalable au congrès du parti socialiste. C’est sans doute en
raison de sa grande connaissance des mécanismes de l’économie qu’elle a
ainsi été distinguée. N’avait-elle pas déclaré au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, quelques jours avant ce vote, que « les banques sont au service des
entreprises, et les entreprises sont au service de ceux qui y travaillent »
? La géniale Ségolène semble ignorer que l’argent des banques est avant tout
celui de leurs déposants, et que s’il peut rendre service aux entreprises en
les aidant à financer leurs investissements, il n’est pas « à leur service
», car sinon il suffirait à celles-ci de se servir. Quant aux salariés,
c’est eux qui, moyennant rémunération, sont au service des entreprises, car
si c’était l’inverse comme le dit la prêtresse du Poitou-Charentes, il ne
resterait plus aux entreprises qu’à payer leurs salariés à ne rien faire. Il
est vrai que les références de Mme Royal sont celles de la fonction publique
et que les militants socialistes sont pour la plupart fonctionnaires. Et
comme le disait ce ministre de la IIIe République à qui l’on demandait
combien de fonctionnaires travaillaient dans son ministère : « Environ la
moitié » ! Alain Duhamel va devoir lire un livre ! Invité dans une émission de Paris Première à donner son
avis sur les humoristes politiques, Alain Duhamel, parfaitement qualifié
pour en parler puisqu’il est vraiment le seul à se faire rire, a donné un
nouvel exemple de sa lucidité proverbiale en déclarant que les Guignols de
l’Info de Canal + avaient été injustes avec Edouard Balladur en le
présentant comme un traître. « Il avait bien le droit de se présenter », a
sentencieusement conclu l’oracle de RTL. On ne saurait trop lui conseiller
de lire « Histoire secrète de la droite », l’excellent ouvrage qu’Eric
Branca et Arnaud Folch ont consacré, chez Plon, « aux 50 ans d’intrigues et
de coups tordus » qui ont fait l’histoire de la Ve République. Et voici ce
que les deux auteurs disent de celui que Mitterrand appelait « l’étrangleur
ottoman » : « Balladur, tissant méticuleusement sa toile au sein de la
chiraquie, n’a poursuivi qu’un seul objectif au cours de ces dernières
années : la conquête de Matignon. Ultime étape avant celle de l’Elysée. Au
nez et à la barbe de Chirac. Pour cela, il doit, en premier lieu, rassurer
Chirac sur ses intentions : pas question pour lui, s’il est nommé à Matignon
en 1993, de briguer l’Elysée en 1995. C’est l’objet de la tribune qu’il
publie le 13 juin 1990 dans Le Monde : “ Un Premier ministre qui
déclarerait publiquement, dès le départ, refuser d’être candidat [à l’Elysée]
y gagnerait pendant deux ans une efficacité qui lui serait fort utile pour
mettre en œuvre la politique décidée, faire vivre le pays dans le calme et
organiser dans les meilleures conditions l’élection présidentielle sans en
être l’un des acteurs principaux. ” Balladur a compris que pour se
retrouver, un jour, en position de briguer l’Elysée, il doit au préalable
devenir le chef du gouvernement. “ Dès le départ, confie son ancien bras
droit, Nicolas Bazire, il savait parfaitement ce qu’il voulait : d’abord
aller à Matignon. » D’abord … » Si un tel comportement n’est pas de la
traîtrise, on se demande ce que le mot veut dire. Il est vrai que trahir
Chirac n’est jamais que trahir plus traître que soi, comme Chaban, Giscard
et toute une série d’hommes politiques ont pu le vérifier à leurs dépens ! On a pincé la fesse d’une journaliste de la télévision ! Nous voulons ici exprimer notre angoisse. Le 2 août 2007,
Le Figaro Après l’Unedic qui a annoncé, le 10 octobre 2008, qu’elle
reportait son appel de cotisations chômage de deux mois (du 15 octobre au 15
décembre) afin d’aider les PME à affronter les difficultés nées de la crise
financière, bancaire et économique, c’est au tour du gouvernement, par la
voix du ministre du Budget, Eric Woerth, de souligner la gravité de la
situation en déclarant, le 20 octobre 2008, qu’il avait « donné pour
instruction aux trésoriers-payeurs généraux et aux URSSAF de faire le point
sur les difficultés des entreprises et d’accorder des délais de paiement et
de majoration de retard pour celles qui seraient fragilisées par la crise ».
Le ministre du budget a même tenu à préciser que cette mesure visait plus «
à la prévention qu’à la guérison ». Personne de sérieux ne peut en effet
penser qu’un simple report de paiement soit à même, dans la crise actuelle,
de sauver nos entreprises du dépôt de bilan. Ce qu’il leur faut, c’est un
changement radical du système social, autrement dit la fin de l’Etat
providence. Une évidence que même Michel Rocard est obligé de reconnaître,
quand il écrit dans un article publié par Le Monde du 8 octobre 2008
: « Les instruments de l’Etat providence du XXe siècle s’avèrent inadaptés
dans le monde du XXIe siècle ; le cercle vertueux s’est transformé en cercle
vicieux – la faiblesse de la croissance asphyxie l’Etat providence, la
redistribution handicape la compétitivité économique et affaiblit la
croissance. » Quand le doute gagne même les gardiens de prison, l’évasion
quitte le domaine du rêve et devient un projet ! Trichet défend les paradis fiscaux ! Bonne réplique du président de la Banque centrale
européenne, Jean-Claude Trichet, au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI du 19
octobre 2008. Invité à donner son point de vue sur les paradis fiscaux, il a
fait remarquer que ceux-ci étaient tous, directement ou indirectement, sous
le contrôle d’un Etat ou d’un autre et que les prétendus paradis fiscaux de
l’Union européenne respectent les règles en vigueur et doivent surtout leur
réputation de paradis fiscal au fait que leur Etat dépense moins que
beaucoup d’autres. A ce moment de l’émission, tout le monde a compris que le
regard du président de la BCE était notamment braqué sur la France. Voilà
qui va jeter un courant d’air glacial dans la chaleur paraît-il retrouvée
des relations entre Nicolas Sarkozy et Jean-Claude Trichet. Bachelot s’engage dans la Résistance Au Figaro, on n’ose plus nier la fin du monopole de la sécurité sociale Auteurs de l’ouvrage intitulé « Ma Sécu, de la Libération
à l’ère Sarkozy » (Fayard), les journalistes Eric Merlen et Frédéric Ploquin
ont droit à une interview en vidéo sur le site Internet du Figaro. A
la question : « Peut-on quitter la Sécu ? », ils répondent qu’il est
imprudent de le faire car, quand le gros pépin de santé survient, on est
bien content de trouver la Sécu pour pouvoir payer son traitement médical.
Notons tout d’abord qu’ils n’ont pas osé nier l’abrogation du monopole de la
sécurité sociale. Il est vrai que c’est de plus en plus difficile devant
l’accumulation des confirmations juridiques et médiatiques qui font
ressembler le monopole au mur de Berlin après son effondrement. Quant à
l’argument selon lequel la Sécu est bien utile en cas d’accident de santé,
il revient à dire qu’on est content d’être assuré face à n’importe quel
sinistre. Car le choix n’est pas entre être assuré social pour la maladie et
ne pas être assuré du tout, mais entre la Sécurité sociale et une assurance
privée, celle-ci pouvant être souscrite auprès d’une société commerciale,
une mutuelle ou une institution de prévoyance, française ou européenne. La
Sécurité sociale n’est plus qu’un assureur parmi les autres, et il est loin
d’être le plus performant du marché ! C’est ce qui se confirmera quand les
Français seront tous informés de leur droit de s’assurer, pour l’intégralité
des risques sociaux, ailleurs qu’à la Sécurité sociale. On verra bien alors
si la Sécu est l’institution-que-le-monde-entier-nous-envie ou si elle
n’aura été que le fossoyeur de l’économie nationale et du pouvoir d’achat
des Français. La réponse est connue d’avance. Pas plus que le collectivisme
ne produit de richesses, la Sécu n’a engendré la sécurité sociale. Rappelons
que celle-ci ne saurait se satisfaire d’une assurance maladie et d’une
assurance vieillesse qui n’échappent provisoirement à la faillite qu’à coup
de dizaines de milliards d’euros d’emprunts, que les malheureux enfants des
baby-boomers vont maintenant devoir rembourser. A moins qu’un grand coup
d’inflation ne vienne remettre les compteurs à zéro, réduisant du même coup
les pensions des retraités à leur plus simple expression. De cette faillite
de la société française sont responsables au premier chef les politiciens
qui ont laissé se perpétrer cette scandaleuse dérive, ainsi que les médias
qui pour ne pas faire de peine, même légère, aux puissants du moment et
permettre à leurs propriétaires de conforter leur richesse, ont tenu les
Français dans l’ignorance de la fin du monopole et leur ont enlevé leurs
meilleures chances de salut. A l’heure des comptes, il est peu probable que
les uns et les autres bénéficient de l’indulgence des citoyens. Sarkozy : le sondage qui tue 62 % des Français pensent que la France va traverser une
grave crise avant la fin du quinquennat de Sarkozy. C’est ce qui ressort
d’un sondage CSA publié dans l’hebdomadaire Marianne du 3 mai 2008. A
la différence des sondages de popularité, qui peuvent fluctuer au gré des
circonstances, celui-ci traduit une véritable tendance de fond, qui peut
s’analyser en deux volets : la France a de graves problèmes à résoudre ;
Sarkozy n’est pas capable de le faire. Voilà qui renvoie au néant la thèse
des 55 réformes, celles qu’aurait entreprises le président de la République
et qui porteraient leurs fruits en fin de mandat. Les deux tiers des
Français n’en croient pas un mot. Tant il est vrai qu’il y a réformes et
réformes. Celles qui portent sur des problèmes vitaux … et les autres.
Sarkozy n’a rien changé de fondamental à la situation de la France. En
particulier il n’a pas diminué les dépenses publiques qui sont les
principales responsables de la stagnation économique. Il s’interdit de ce
fait de baisser les impôts et les charges des entreprises et par conséquent
de leur donner la capacité d’investir et d’embaucher. En réalité, Sarkozy ne
veut pas toucher au cœur du système. Celui-ci repose sur la spoliation du
travail aux fins de redistribution en faveur d’une population nombreuse et
sans cesse croissante d’assistés. Un aimable commerçant nous a récemment
interrogé sur les causes de l’anémie économique française. Voici ce que nous
lui avons répondu : « Imaginez, cher Monsieur, que pris d’un accès de
sympathie pour certains de vos clients en situation difficile, vous décidiez
de leur donner gratuitement la marchandise que vous vendez. Très vite, comme
vos charges et vos impôts n’ont en rien diminué, vous allez être obligé
d’augmenter vos prix. Ceux qui ne bénéficient pas de la gratuité de vos
fournitures vont payer celles-ci de plus en plus cher. Même s’ils vous
apprécient, ils finiront par trouver vos tarifs abusifs et iront à la
concurrence. Dans le même temps, comme les bonnes nouvelles se répandent
vite, les demandeurs de biens gratuits se presseront de plus en plus
nombreux dans votre boutique. Avant longtemps, vous serez en faillite et
n’aurez que vos yeux pour pleurer. Voyez-vous, cher Monsieur, ce que je
viens de vous décrire n’est autre que la situation de la France. Et cela
vous laisse deviner l’avenir qui est promis à notre pays. » Gageons que
notre aimable commerçant fait désormais partie des 62 % de Français qui
pensent que notre pays va traverser une grave crise avant la fin du
quinquennat de Sarkozy. Sans-papiers : c’est le gouvernement qui a organisé la pagaille ! Le mouvement des immigrés sans papiers mais non sans
emploi est une excellente illustration de l’histoire de l’arroseur arrosé.
Tout est parti d’un amendement à la loi sur l’immigration du 20 novembre
2007. Présenté par le député UMP Frédéric Lefebvre, par ailleurs
porte-parole de l’UMP et très proche de Nicolas Sarkozy, il a introduit dans
la législation française le principe de la régularisation des clandestins
par le travail. A la suite de quoi, une circulaire a été adressée le 7
janvier 2008 par le ministère de l’immigration aux préfets leur demandant
d’examiner avec « bienveillance » les demandes de régularisations qui leur
seraient présentées. Le ministère de l’immigration avait eu beau préciser
que « ce dispositif couvre par définition un nombre très limité de
bénéficiaires », il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir qu’avec un
nombre de sans-papiers estimé entre 200 000 et 400 000 et dont 75 % auraient
un emploi dans le BTP, la restauration et l’entretien, les autorités
seraient inévitablement confrontées à des demandes massives. C’est ce qui
n’a pas manqué de se produire, comme à chaque fois que des régularisations
sont pratiquées. Au-delà de l’incroyable maladresse du gouvernement, on doit
se poser la question de savoir pourquoi autant de patrons emploient des
travailleurs sans papiers. La réponse est simple : parce qu’ils acceptent un
salaire inférieur à celui des personnes de nationalité française ou des
étrangers en situation régulière et qu’en conséquence les charges sociales à
verser sont moins élevées. Et l’on retrouve, ici comme ailleurs, le problème
du monopole de la sécurité sociale. La mise en concurrence de celle-ci
rendrait les charges moins lourdes pour tout le monde et il ne serait pas
nécessaire d’embaucher des clandestins pour augmenter son bénéfice ou tout
simplement pour permettre à l’entreprise de survivre. Et du même coup une
des pompes aspirantes de l’immigration serait rendue inopérante. Mais pour
cela, il faudrait qu’on passe de la rupture dans les mots à la rupture dans
les faits. C’est ce qu’attendaient les électeurs de Sarkozy. Ils ne sont
plus beaucoup à y croire. En attendant, le président et sa majorité ont
organisé une sacrée pagaille. Dans cet exercice, ils démontrent un talent
sans égal ! Poivre d'Arvor au pays des Soviets Les spécialistes de la gestuelle n’en sont pas revenus.
D’un geste d’un seul, Nicolas Sarkozy a livré le fond de sa pensée sur son
premier ministre, François Fillon. Cela s’est passé le 29 novembre 2007,
lors de l’interview télévisée du président de la République sur TF1 et
France 2. Evoquant le problème « du stock d’heures supplémentaires qui n’ont
pas été payées à l’hôpital comme dans l’administration », M. Sarkozy,
lançant ses deux mains vers l’avant comme pour se débarrasser de quelqu’un
ou de quelque chose, a indiqué que c’était au premier ministre de « régler
cette affaire ». On n’est pas plus aimable ! Que valent à présent les
déclarations répétées d’amitié et de confiance de Nicolas pour François?
Rien, bien sûr. D’ailleurs quand une certaine tension se fait jour entre les
deux hommes, le président ne fait aucun effort pour dissimuler son sentiment
à son entourage. Et celui-ci ne se fait pas prier pour rapporter qu’aux yeux
du président le premier ministre souffre d’une tare originelle : ne pas
s’être présenté à l’élection présidentielle. Et l’actuel détenteur du poste
de conclure : « S’il n’est pas content, il n’a qu’à se présenter contre moi
en 2012. » Eh bien, chiche ! On prend les paris. François Fillon ne tardera
pas à démissionner ou à se faire virer et il se mettra « en réserve de la
République ». Une situation d’attente qui à déjà bien réussi à Georges
Pompidou et à Jacques Chirac. Pour peu que Nicolas rencontre de grosses
difficultés, ce qui est fort probable, François pourra faire à son endroit
un geste significatif. Comme par exemple lancer ses deux mains vers l’avant,
pour lui indiquer la sortie ! Le Medef ridiculise la retraite par répartition On ne comprend vraiment pas pourquoi le Medef soutient la
retraite par répartition, alors qu’il sait parfaitement qu’elle n’est plus
viable depuis longtemps et que les retraités ne toucheront bientôt plus que
des clopinettes, en raison du déséquilibre démographique et de l’absence
totale de réserves, alors que cette situation était prévisible depuis trente
ans. Trente ans, avez-vous dit ? Oui, et même trente-cinq. Car c’est très
exactement le nombre d’années pendant lesquelles le magot de l’UIMM a
prospéré et fait la fortune de l’organisation patronale de la métallurgie,
dont le président démissionnaire, M. Gautier-Sauvagnac, défraie actuellement
la chronique judiciaire. Figurez-vous que depuis 1972 l’UIMM a amassé un
trésor de guerre de 290 millions d’euros. Afin de « fluidifier le dialogue
social », elle a sorti de son coffre la modique somme de 170 millions
pendant ces trente-cinq années, mais il lui en est resté 120 qui,
intelligemment placés, on fait de nombreux petits, si bien que la valeur de
ce modeste bas de laine s’établit aujourd’hui à 600 millions. Voyons,
voyons, 120 millions qui deviennent 600 en 35 ans, ne serait-ce pas un bien
meilleur placement que le système de répartition ? Chut, il ne faut pas le
dire. Cela pourrait mettre les « bénéficiaires » de la répartition en colère
et rendre le dialogue social beaucoup moins fluide. Pauvre - si l’on ose
dire -Medef, et pauvre UIMM. Avoir eu un comportement de fourmi et être mis
en accusation dans le pays qui a vu naître La Fontaine ! On ne sait vraiment
plus dans quel monde on vit ! Un truand de haut vol rackette les compagnies pétrolières La hausse du fioul met en difficulté les Français modestes
qui l’utilisent pour se chauffer. Il existe un dispositif appelé « l’aide à
la cuve », qui consiste en une allocation annuelle de 75 euros. Une somme
aussi modeste que ses bénéficiaires, en ces temps d’envolée des cours du
pétrole. C’est pourquoi le ministère de l’économie a décidé de doubler
l’aide et de la porter à 150 euros. Mais comme il n’a pas le premier sou
pour financer cette mesure, il a « convaincu » quatre grandes compagnies
pétrolières de verser un don aux bonnes œuvres de l’Etat. Cela va leur
coûter 150 millions d’euros, mais comme dans bien des affaires de racket, on
se sent parfois soulagé de s’en tirer à relativement bon compte. Gageons que
leur « protecteur » leur a déjà annoncé sa visite pour l’an prochain. Tant
il est vrai que face au chantage, il n’y a qu’une seule réponse : « Non et
jamais », et que qui a payé, paiera. On comprend mieux pourquoi le Pdg d’une
de ces sociétés a déclaré récemment qu’établir son siège à l’étranger n’est
pas si difficile que cela. A-t-il seulement songé à ce que deviendrait alors
son racketteur ? Un nouveau pauvre. Comme s’il n’y en avait pas déjà trop en
France. Allons, messieurs du pétrole, un bon geste, restez chez nous.
D’ailleurs, vous savez, des gentlemen en costume à rayures et feutre blanc,
en en rencontre aussi ailleurs. Et comme le dit la réplique fameuse, « c’est
sûrement un salaud, mais c’est mon salaud à moi ! » Le pays où les pauvres sont riches « Bienvenue au Groland », l’émission satirique
hebdomadaire de Canal +, cultive avec un certain bonheur le mauvais goût et
la grossièreté, même si certains de ses sketchs font parfois « pschitt ». En
tout cas, celui que l’impayable Jules-Edouard Moustic a proposé aux
téléspectateurs le samedi 1er décembre 2007 a dû en faire frémir plus d’un,
surtout quand on sait que, selon un sondage récent, un Français sur deux a
peur de devenir SDF un jour. La scène se déroulait dans une de ces petites
villes de la « présipauté , si semblable à celles de la France profonde. Et
qui, dans cette modeste bourgade, tenait le haut du pavé ? Un richard, un
vrai, qui pouvait tout se permettre et s’offrir, y
compris les femmes de la commune, prêtes à sacrifier leur vertu pour
bénéficier de ses faveurs et de sa protection. Oui un richard : un érémiste.
Et ui, Jules-Edouard, quand un pays est ruiné, le plus modeste allocataire
devient un privilégié que tout le monde envie et maudit à la fois. Toute
allusion au grand pays voisin du Groland est évidemment sans fondement.
Nous, on est Français, c’est les étrangers qui sont pauvres. « C’était
Francis Kuntz en direct de Mufflins ». Caviar ou pain rassis ? Le slogan gouvernemental « 40 années de cotisations pour
tous » est une tromperie sans nom. Il veut prouver aux Français que, bravant
toutes les oppositions et tous les corporatismes, le pouvoir est parvenu à
imposer l’égalité en matière de retraites. Or, outre le fait que, par le jeu
des exemptions et des bonifications, les 40 ans des régimes spéciaux ne
feront pas 40, au terme de 40 années de cotisations les bénéficiaires des
régimes spéciaux et les fonctionnaires continueront de toucher une retraite
calculée sur les 6 derniers mois de salaire, tandis que les retraités du
secteur privé verront la leur établie sur la base des 25 meilleures années.
Ce qui change tout ! En fait, la prétendue égalité entre Français consiste à
donner à chacun un billet de 10 euros avec lequel les fonctionnaires peuvent
obtenir 500 grammes de caviar et une bouteille de champagne, tandis que les
salariés du secteur privé n’ont droit qu’à 50 grammes de pain rassis
d’occasion. Comme le disait si bien Orwell dans « La ferme des animaux »,
tous sont égaux mais certains sont plus égaux que les autres ! Ça alors, c’est le Bouquet ! En recevant à l’Elysée l’association Droit au logement,
qui entretient le campement des mal logés rue de la Banque à Paris, et en
lui promettant de mettre à la disposition de ceux-ci des appartements HLM,
M. Sarkozy vient de donner un signal fort à tous les candidats à
l’immigration de la planète. Ils savent désormais qu’il suffit de manifester
à Paris pour être logé en priorité, alors que des dizaines de milliers de
Français attendent vainement un logement depuis des années. Il paraît que
c’est l’intercession de l’actrice Carole Bouquet qui a permis l’accueil de
l’association par le président de la République. Lequel démontre ainsi qu’il
tient bien plus compte de ceux qu’on appelle les « people » que des humbles
Français, à qui il ne reste que leur indignation pour avoir un peu chaud au
cœur. Mais ce petit jeu est terriblement dangereux pour le pouvoir. A
mépriser le peuple, on finit toujours par se brûler les ailes. Et plus dure,
alors, est la chute. Vaincre la pauvreté Le journal Le Monde juge avec sévérité
l’augmentation de traitement que s’est accordée M. Sarkozy, au moment où, du
plus profond du peuple, montent de pressantes demandes d’augmentation du
pouvoir d’achat. Eh bien au Monde aussi on sait se comporter
dignement. C’est ainsi qu’au moment où un plan d’économies est annoncé au
journal afin de faire face aux pertes récurrentes que celui-ci enregistre
(10 à 12 millions d’euros cette année), le directeur du quotidien, Eric
Fottorino, demande que son salaire passe de 135 000 à
210 000 euros par an, soit une augmentation de 55 % ! Le Monde a
publié récemment un article intitulé « Les mystères de la vie chère ». On
attend dans un prochain numéro un article intitulé « Comment résoudre le
problème de la vie chère. » Les journalistes du quotidien n’auront pas
besoin de chercher très loin les éléments de réponse.
Et en plus, ça fera économiser des frais de déplacement à leur employeur.
Décidément tout est simple quand on veut bien cesser de se tourmenter à
propos de petits riens ! Cela devient une habitude. Quand l’équipe de France de
football rencontre au stade de France à Saint-Denis une équipe du Maghreb,
la Marseillaise est sifflée par le public, et les joueurs français
confessent qu’ils ont la sensation de jouer non pas chez eux mais à
l’étranger. La rencontre du 16 novembre 2007 contre le Maroc n’a pas fait
exception à la règle. Le nouveau secrétaire d’Etat aux sports, Bernard
Laporte, n’a pas réagi pour l’excellente raison (selon lui) qu’il est arrivé
en retard au stade. Il faut croire en outre que personne, dans la tribune
officielle, ne l’a informé de cet incident, car sinon l’ancien entraîneur du
XV de France se serait immédiatement retiré pour marquer sa désapprobation.
Bref cela rassure de constater que l’on a au gouvernement de fortes
personnalités illustrant à merveille la fameuse réplique du matamore qui,
après avoir copieusement menacé des adversaires d’un combat sans merci, mais
peu décidé à en découdre, lance aux spectateurs de l’esclandre : « Alors
quoi, on ne retient plus ici ? » Semer des circulaires et faire pousser des chômeurs Au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le secrétaire général de
l’UMP, Patrick Devedjian, a attribué les difficultés de mise en œuvre de
l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires au fait que
l’administration a publié une circulaire d’application de 27 pages, ce qui
ne simplifie pas la tâche des 2 600 000 chefs d’entreprise invités à faire
bénéficier leurs salariés de cette mesure. Précisons toutefois qu’un bon
million d’entreprises n’ont aucun salarié, ce qui les met à l’abri de cette
lecture fastidieuse. On se demande vraiment si le président de la République
et les membres du gouvernement sont au courant du fait que l’administration
française a pour principale mission de pondre des circulaires et qu’elle
s’acquitte admirablement de sa tâche, au point d’avoir réussi à étouffer
tout à la fois les entreprises et l’esprit d’entreprise dans notre pays. Si
bien qu’avant de faire voter une disposition destinée à permettre de «
travailler plus pour gagner plus », les princes qui nous gouvernent auraient
dû rayer d’un trait de plume une bonne partie des lois et règlements qui se
sont empilés depuis des décennies. Autrement dit, M. Sarkozy aurait dû
prendre par ordonnance, dès son entrée en fonctions, une décision supprimant
l’actuel code général des impôts et le remplaçant par un texte de dix pages,
ce qui est bien suffisant pour que chacun connaisse ses droits et que le
pays fonctionne. Ne l’ayant pas fait à temps, il ne pourra plus le faire (à
supposer qu’il en ait le désir) et l’administration continuera à sévir, pour
le plus grand malheur de la France et des Français. Et je m’en vais au vent mauvais … Quand l’Allemagne avait institué, au début de l’année
2007, sa TVA sociale, les « experts » français s’étaient aussitôt écriés : «
Ca marche ». Pauvres experts, qui ne savent même pas « se retenir », comme
on dit aux enfants qui réclament à tout bout de champ d’aller aux toilettes
! Une fois de plus ils avaient parlé trop tôt et sans rien savoir. Ce qu’on
sait aujourd’hui c’est que « les conséquences de la TVA ont été
sous-estimées », selon l’Institut de l’économie allemande de Cologne, et que
« l’année 2007 sera marquée par une stagnation de la consommation ».
Bizarre, bizarre : on augmente les taxes et la consommation baisse ? C’est à
n’y plus rien comprendre … quand on se dit « expert ». Quand on est un
simple consommateur, on « regarde dans son porte-monnaie si l’on a encore
soif », comme le disait Verlaine. Il est vrai que ce dernier était poète et
non énarque et qu’il ne pouvait pas comprendre l’économie. Pourquoi Devedjian a traité Comparini de « salope » Que de vertu dans la classe politique ! C’est à qui
condamnera avec le plus de vigueur le propos de Patrick Devedjian qualifiant
l’ancienne députée UDF du Rhône de « salope ». Quant à Devedjian, il a
lui-même encouragé la curée en faisant platement repentance. Le plus curieux
est cependant que personne ne se soit demandé quelle était la raison de la
sortie du secrétaire général délégué de l’UMP. Elle est fort simple et
connue de toute la classe politico-médiatique : en 1999, Mme Comparini
s’était fait élire contre la droite présidente de la région Rhône-Alpes
grâce aux voix de gauche. Un comportement que la droite ne lui a jamais
pardonné. Aussi bien est-il ridicule de voir le moindre machisme dans le
qualificatif de « salope » qui lui a été accolé, mais simplement un jugement
politique, certes abrupt mais fortement motivé, qui aurait pu être formulé
au masculin contre n’importe quel élu de droite qui se serait comporté comme
Mme Comparini. Alors quand François Bayrou, auquel cette dernière est restée
fidèle, ose affirmer que « ces propos ne visent pas une femme en
particulier, mais toutes les femmes en général », il se fiche carrément du
monde, car cela consiste à dire qu’une femme ne peut être une « salope »
sans qu’elles le soient toutes. Si M. Devedjian avait eu un peu de
caractère, il aurait justifié politiquement son propos et renvoyé ses
critiques à leur inculture et à leur tartufferie. Mais voilà : M. Sarkozy,
dont dépend désormais la carrière de M. Devedjian, veut privilégier les
femmes et l’ouverture à gauche. Ce qui rend Mme Comparini sacro-sainte.
Allons, puisque M. Devedjian s’est confondu en excuses, qu’il aille au bout
de sa reptation et invite Mme Comparini à déjeuner. Nous lui suggérons un
menu : escalope -salade. A Lyon, Sarkozy fait son outing Qu’est-ce vraiment que le sarkozysme ? s’interrogeait
récemment Philippe Tesson dans les colonnes de Valeurs Actuelles.
L’intéressé s’en est expliqué lors de son déplacement à Lyon, le 29 juin
2007. Sur l’emploi et la croissance, voici le message du président, digne
d’un prix Nobel : « Inutile de réinventer le fil à couper le beurre. Toutes
ces théories économiques, moi-même, parfois, je suis un peu perdu. Ce que je
veux, c’est que les choses marchent. » Et sur la méthode : « On dit de moi “
il s’occupe de tout ”. Mais je n’ai pas été élu pour m’occuper de rien ! »
Tout y est. La pensée et la dialectique. La pensée est marquée par
l’inculture économique et l’absence de convictions. Un homme comme Ronald
Reagan, que ses adversaires qualifiaient “ d’acteur de série B ”, avait
beaucoup lu et réfléchi et ses causeries radiophoniques étaient des
merveilles de pédagogie économique et sociale. Margaret Thatcher, toute
fille d’épicier qu’elle fût, avait une pensée forte et une psychologie de
combat à toute épreuve. Quant à Nicolas Sarkozy, il n’est manifestement
qu’un opportuniste, comme toute sa carrière le démontre, et sa dialectique
est des plus malhonnêtes intellectuellement, puisqu’elle consiste à
renverser les propos de ses contradicteurs pour leur faire dire ce qu’ils
n’ont pas dit et ainsi les ridiculiser. L’exemple ci-dessus en est une
démonstration lumineuse : ceux qui disent que M. Sarkozy s’occupe de tout -
ce que lui-même montre et affirme en permanence - n’ont jamais dit qu’il ne
devrait s’occuper de rien. En leur attribuant cette opinion, alors qu’ils
souhaitent simplement que le président de la République ne se disperse pas
et préserve sa fonction en prévision des inévitables difficultés, M. Sarkozy
se rend coupable de déformation de la vérité et de désinformation. Eh bien
voilà, Philippe Tesson a sa réponse ! Sarkozy se dégonfle Le débat, pour Nicolas Sarkozy, c’est parler de ce qui ne
fâche pas. Ayant mis en ligne un site intitulé Debat-Sarkozy.fr et
promettant de répondre aux questions pour lesquelles les internautes auront
le plus voté, le candidat de l’UMP à l’élection
présidentielle n’a pas tardé à renier ses engagements. En effet la question
plébiscitée par les visiteurs de ce site est la suivante : Jospin vote Bayrou Lionel Jospin, selon des sources proches de l’ancien
premier ministre, est convaincu que Ségolène Royal sera battue à l’élection
présidentielle et recommande à ses amis de voter pour François Bayrou au
premier tour, de façon à qualifier ce dernier pour le second tour où, fort
du report des socialistes, il sera en mesure de l’emporter sur Nicolas
Sarkozy. En revanche, Lionel Jospin ne croit pas à un retrait de Ségolène
Royal et ne cache pas qu’il faudra rebâtir sur un champ
de ruines. Alors, c'est du chaud ou c'est du froid
? (...) D'autres observent ce refroidissement comme le retour vers les conditions du "petit âge glaciaire" avec ces hivers rigoureux qui ont glacé l'Europe et le nord américain entre 1600 et 1900, à une époque où la Tamise était si solidement gelée que les londoniens faisaient des barbecues sur la glace et que les bateaux briseurs de glace naviguant sur l'Hudson allaient au sud jusqu'à New York. (...) Les climatologues sont pessimistes quant à la volonté des leaders politiques de prendre des décisions permettant de contrebalancer les changements climatiques, voire d'en ralentir les effets. Ils admettent néanmoins que l'une des plus audacieuses solutions proposées, telle que faire fondre la calotte glacière en la recouvrant de suie noire ou encore détourner les fleuves de l'Arctique peuvent créer de bien plus grands problèmes. " "The Cooling World", Peter Gwynne, Newsweek, 28 avril
1975 Quand le riche maigrit … L’action des Enfants de Don Quichotte n’aurait pas eu le
succès médiatique qu’elle connaît si 48 % des Français ne craignaient, selon
un récent sondage, de devenir SDF. Lucidité des Français, folie des hommes
de l’Etat. N’importe quel citoyen doté d’un minimum de raison peut porter le
bon diagnostic sur la situation de notre pays. Et sait parfaitement
pourquoi, alors que le nombre de logements construits est en forte
augmentation, il se révèle insuffisant. Tout d’abord, un logement n’est
jamais gratuit. Il faut de l’argent pour le construire. Et cet argent
provient toujours des mêmes poches : celles des contribuables. Or celles-ci
sonnent le vide. A un Etat devenu impécunieux à force de dépenses insensées
répondent des investisseurs privés qui se sont volatilisés. Le délire fiscal
français, et notamment l’impôt sur la fortune, ont chassé les contribuables
les plus aisés hors de France. Et qui voudrait encore placer son argent dans
l’immobilier, sachant que celui-ci est la première victime de l’ISF du fait
de son absence de mobilité et donc de l’impossibilité de le délocaliser ?
Ajoutez à cela les 350 à 500 000 immigrés supplémentaires que compte la
France chaque année et qui cherchent à se loger, et le fait que le nombre
croissant des divorces oblige les couples à occuper deux appartements au
lieu d’un, et vous aurez réuni les principales causes de la crise actuelle.
Celle-ci, nul ne s’y trompe, est une crise d’appauvrissement. La France n’a
plus les moyens de vivre décemment et voilà qu’on nous invente un droit au
logement « opposable » ! Les politiciens font mine de croire qu’une action
en justice pourra offrir à chacun un logement. Peut-être songent-ils à
transformer les sept mille magistrats français en maçons ! Remercions l’historien Henri Amouroux de nous avoir
rappelé, dans une tribune du Figaro les quatre vers d’une petite chanson
révolutionnaire qui courait Paris en 1793 : Serge Dassault remplace ses journalistes Bravo et encore bravo à Serge Dassault ! Voilà un homme
qui s’est acheté un journal, Le Figaro, et qui n’hésite pas à mettre
la main à la pâte pour faire le travail de ses journalistes. Quel admirable
sens de l’effort et quelle leçon d’énergie ! C’est ainsi que dans la page
Débats du quotidien, le 2 janvier 2007, présentant ses « meilleurs vœux
pour 2007 », l’ami Serge nous assène cette forte pensée : « En vérité,
l’année 2007 sera bonne si on fait une politique de RUPTURE TOTALE et
surtout pas de CONTINUITE … » Les majuscules sont de Serge Dassault. Ne
s’est-il pas trouvé au Figaro un journaliste charitable pour indiquer
à son patron que des majuscules dans un article, cela ne se fait pas?
Bah ! Au diable la typographie et les règles du métier. L’essentiel
est que Serge Dassault ait émis une idée forte et juste. Dommage toutefois
qu’il ne nous ait pas dit qui il fallait « choisir le moment venu ». Si
c’est Nicolas Sarkozy, le propriétaire du Figaro doit d’ores et déjà
préparer son journal à une cure d’opposition. Dur, dur … Décidément le père
de Serge, Marcel, s’était donné moins de soucis en créant Jours de
France, le magazine de la vie heureuse. Ce n’est pas facile tous les
jours d’être un héritier ! Sarkozy n’aime pas la France … et il l’avoue ! C’est une des révélations de l’excellent livre d’Eric
Branca et Arnaud Folch, « Le mystère Villiers », qui vient de paraître aux
éditions du Rocher. Et elle va faire du bruit : Nicolas Sarkozy n’aime pas
la France, et il le dit lui-même ! La confidence en a été faite à Philippe
de Villiers, et voici comment Branca et Folch racontent la scène : « Les
deux hommes, qui se tutoient, n’ont jamais été intimes. Leur dernier
déjeuner commun remonte à 1999, peu après les européennes où la liste
Pasqua-Villiers avait devancé celle du duo Sarkozy-Madelin. Alors en pleine
traversée du désert, le député-maire de Neuilly avait eu cette phrase, à
l’adresse du Vendéen – qui n’est pas prêt de l’oublier : « Tu as de la
chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi,
tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir … » Il va y avoir des morts dans les banlieues Les policiers sont de plus en plus inquiets devant la
montée de la violence dans les banlieues. A présent, ce sont de véritables
bandes organisées de plusieurs dizaines de « jeunes » qui tendent des
embuscades aux forces de l’ordre et les attaquent « avec l’intention de tuer
», comme l’a déclaré un responsable syndical de la police sur LCI. Les
policiers, pour se dégager, sont maintenant contraints de faire usage de
leurs armes en tirant en l’air. Mais devant la fureur sans cesse accrue des
agresseurs, on voit mal comment un ou plusieurs de ceux-ci ne finiront pas
par être blessés ou tués par balles. Ce sera alors l’embrasement général, et
la classe politique irresponsable et criminelle qui a laissé depuis trente
ans une immigration incontrôlée s’établir en France sans jamais se donner
les moyens de l’intégrer se retrouvera face à ses irréparables fautes. Elle
sera évidemment chassée par les Français, mais ceux-ci n’en auront pas pour
autant fini avec les difficultés. Il va falloir non seulement mettre les
émeutiers hors d’état de nuire, mais aussi ranimer l’économie française, qui
agonise actuellement, afin de lui permettre de créer les emplois qui seuls
sont susceptibles de permettre l’intégration des immigrés présents sur le
sol français ? Il va de soi également que rien ne sera possible sans que ne
soit instaurée une longue période d’immigration zéro en France. Vaste
programme, aurait dit quelqu’un. Mais il n’y en a pas d’autre ! La révolution médicale est en marche Après la déroute des syndicats médicaux favorables au
système conventionnel actuel lors des élections aux unions régionales de
médecins libéraux, le 29 mai 2006, face aux partisans de la liberté des
honoraires, la grève réussie des chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes
libéraux est un nouveau coup dur pour le gouvernement. Celui-ci espérait que
leur mobilisation serait faible : il n’en a rien été. Pour la première fois
dans l’histoire du syndicalisme médical français, une grève a été suivie
fortement et tout indique que la colère ne s’apaisera pas facilement, même
si l’arrêt des soins n’est pas une consigne qu’on peut tenir longtemps dans
une profession médicale. L’essentiel est que le message des praticiens ait
retenti comme un ultime signal d’alarme avant la révolte générale des
professions de santé. Celles-ci ne supportent plus la politique de Procuste
menée depuis des décennies par les gouvernements successifs qui, au nom de
l’impossible équilibre des comptes dans une système monopolistique, n’ont
cessé de mettre les acteurs médicaux à la taille du lit social, au lieu
d’aménager celui-ci aux nouvelles dimensions des activités de soins. La
solution, évidente pour tout homme politique de bon sens, consiste à briser
une bonne fois le monopole de la sécurité sociale – qui est acquis
légalement – afin de laisser se dérouler, dans un cadre concurrentiel, le
libre jeu de l’offre et de la demande. Dans toutes les activités
économiques, la concurrence est un facteur puissant de baisse des prix et
des coûts. Il en ira de même en médecine, et de ce fait la réforme de
l’hospitalisation, qui est impossible dans le système fonctionnarisé actuel,
se fera naturellement. Quand on sait que l’hôpital représente environ la
moitié des dépenses de santé en France, et que les frais de personnel s’y
élèvent à plus de 70 % du total, on mesure l’enjeu. Soyons toutefois
réalistes : ce n’est pas le pouvoir actuel qui réalisera cette réforme, ni
un autre qui obéirait aux mêmes présupposés idéologiques. Une phase de grand
désordre est en train de s’ouvrir dans le monde de la santé, au terme de
laquelle un nouveau pouvoir issu du peuple devra rétablir la médecine dans
ses prérogatives les plus légitimes, celles qui la mettent au service des
malades et non de l’administration. Cela devra faire partie des priorités de
ce nouveau pouvoir, tant il est vrai qu’il n’y a pas de société libre sans
médecine libre. Après Outreau, l’affaire AZF va-t-elle déclencher un nouveau scandale judiciaire ? Il n’y a pas que dans l’affaire d’Outreau que se pose le
grave problème des expertises judiciaires. Celle de l’explosion de l’usine
AZF de Toulouse en offre également un exemple fort significatif. On y voit
en effet des experts, dont l’indépendance a été largement mise en cause,
tenter désespérément de démonter que c’est bien le déversement d’un produit
chloré sur un tas de nitrate qui a provoqué la terrible explosion du 21
septembre 2001. Or une reconstitution organisée par un juge d’instruction a
pu démonter que cette hypothèse est sans fondement, un tel mélange dégageant
des vapeurs insupportables qui auraient évidemment été remarquées par les
personnes présentes sur les lieux. Mais voilà que le manutentionnaire
suspecté d’avoir déversé du chlore et mis en examen pour « homicides et
blessures involontaires » vient de bénéficier d’un non-lieu. Officiellement,
c’est en raison du fait qu’il « n’avait aucune capacité décisionnelle dans
le processus de manipulation » qu’il est mis hors de cause. En fait, la
justice se rend bien compte que la thèse du déversement de chlore est une
impasse et risque fort de conduire à un fiasco retentissant lors du procès
en principe prévu dans le premier semestre 2007, mais elle ne se résout pas
à l’abandonner et à relancer son enquête dans une autre direction. On se
souvient que le procureur de Toulouse, M. Bréard, aussitôt après l’explosion
et donc avant toute enquête, avait affirmé qu’il s’agissait d’un accident,
version qui arrangeait aussi bien le président de la République, M. Chirac,
que le premier ministre, M. Jospin, peu désireux, à quelques mois de
l’élection présidentielle, de voir les problèmes d’insécurité occuper le
devant de la scène. Depuis, la thèse du chlore n’a cessé d’être contrebattue
et même ridiculisée par les nombreux éléments démontrant son impossibilité
et publiés notamment par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Or elle ne
repose plus que sur les expertises officielles, dont chacun sait à présent
qu’elles ne sont pas crédibles. Jusqu’à quand la justice va-t-elle s’enliser
dans cette impasse ? Faudra-t-il, comme dans l’affaire d’Outreau, que le
scandale éclate pour qu’elle se résolve enfin à reconnaître ses erreurs ?
Avec à la clé une nouvelle vague d’indignation populaire à l’encontre d’un
système judiciaire en qui les Français n’ont plus la moindre confiance et
qui pourrait bien ne pas s’en relever. La Banque postale se paie sur la bête Félicitons La Poste pour sa contribution à la stabilité
des prix en France. Entre 2003 et 2004, les « frais de tenue de compte » des
chèques postaux avaient déjà augmenté de 5 %, soit le double de l’inflation
officielle. Mais ce n’était qu’un hors d’œuvre. Les détenteurs de compte se
sont en effet vus gratifier de frais augmentés de 19 % entre 2004 et 2005,
et de 2005 à 2006, sans doute pour fêter l’heureux avènement de « La banque
postale », nouvelle dénomination des antiques CCP, d’une nouvelle hausse de
20 %. A part cela les prix sont sages et l’inflation contenue. On se demande
vraiment quelle mouche a bien pu piquer la Banque centrale européenne pour
qu’elle envisage d’augmenter à nouveau les taux d’intérêt ? Ou bien alors
faut-il donner raison à ce ministre italien qui accusait l’euro d’avoir
provoqué une hausse des prix « bestiale » ? Fin du monopole de la sécurité sociale : Le blog de Ségolène Royal s’inquiète Dommage que Ségolène Royal n’aborde pas le sujet en
public. Cela lui permettrait au moins de démontrer un
certain sérieux. Mais sur son blog (www.desirsdavenir.org), on peut
constater que la fin du monopole de la sécurité sociale inquiète bougrement
ses partisans. Et comme le dit l’un d’eux, « il est vrai que Ségolène Royal
devra résoudre tôt ou tard la contradiction entre une politique
social-démocrate et son incompatibilité avec certaines directives de
l' Union Européenne, comme celle-ci ». « Directives européennes et protection sociale française par benoitp le 05-06-2006 01:06 Un sujet peu abordé et qui pourtant est d'une importance
MAJEURE est l'application des directives européennes relatives aux
prélèvements sociaux. Re: sytème de santé
"raisonnable" OUI, TU AS RAISON, LE MIEUX EST D’APPLIQUER LA LOI qui
laisse a chacun la possibilité de choisir son assureur sécu ou autre mais
agréé en Europe Re: sytème de santé "raisonnable"
par SAVRY "A chacun la possibilité de choisir son assureur sécu ou
autre mais agréé en Europe". Sale temps pour les politiciens ! Les Français ne font
confiance qu’à un seul d’entre eux – une seule en fait – pour mener les
réformes économiques dont notre pays a besoin. C’est ce qui ressort d’un
sondage TNS Sofres publié dans Le Figaro du 14 avril 2006. Ségolène
Royal bénéficie de 59 % d’avis positifs, Nicolas Sarkozy ne convainc pas une
majorité (49 % contre autant d’avis négatifs), et après c’est la débandade :
Hollande et Jospin sont à 38 %, Bayrou à 33 %, quant à Villepin et Chirac,
avec respectivement 24 % et 17 %, ils sont au trente-sixième dessous de la
confiance. Le cas de Ségolène Royal ressortissant à la pensée magique,
puisqu’elle n’a jamais exprimé la moindre idée économique qui la
différencierait des autres politiciens, on ne peut que constater
l’extraordinaire déficit de confiance des Français envers ceux qui
gouvernent notre pays depuis plusieurs décennies. Et cela s’explique
aisément : plus rien ne marche en France ! Et pour cause. « En France on
sème des impôts et on récolte des fonctionnaires », disait déjà Clemenceau.
Rien n’a changé, mais tout s’est aggravé avec la prise de pouvoir de la
technocratie. Aujourd’hui, l’Etat est en faillite et l’économie ne repartira
plus jamais dans le contexte actuel. C’est ce qu’ont exprimé les Français
dans le sondage ci-dessus évoqué. Et c’est ce qui permet de prédire sans le
moindre risque d’erreur qu’un grand tremblement politique va se produire
avant longtemps dans notre pays. « Levez-vous, orages désirés ! » Une odeur de pétrole flotte sur France Soir Il n’était pas question pour le gouvernement français de
laisser Arcadi Gaydamak s’emparer de France Soir. Le fait que cet
homme d’affaires soit poursuivi par la justice pour avoir été
l’intermédiaire dans des ventes d’armes de la Russie à l’Angola n’a
strictement rien à voir dans l’attitude du pouvoir en France. Ou plus
exactement cela ne compte que dans la mesure où Gaydamak, qui se défend en
affirmant que ces ventes d’armes ne concernent en rien la France et que par
conséquent la justice française n’a rien à lui reprocher, sait beaucoup de
choses sur ce type de commerce et sur ceux qui le pratiquent. Et qu’il
pourrait avoir envie, pour se venger des misères qu’on lui fait, de les
révéler dans un journal lui appartenant. Car dans tout autre, compte tenu du
verrouillage médiatique en France, ce serait impossible, pour ne pas parler
des radios et des télévisions. Or si mal en point que soit France Soir,
c’est un titre qui compte encore en France, ne serait-ce que par les
reprises dont il est l’objet de la part de ses confrères. Du coup, alors que
l’offre de Gaydamak pour France Soir était la seule qui préservait la
totalité des emplois et qui garantissait l’avenir du titre, le procureur de
la République a envoyé au tribunal de commerce de Lille, chargé de désigner
le repreneur du quotidien, un message des plus clairs en saisissant Tracfin,
la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère des Finances, sur
l’origine des fonds de Gaydamak. Et le tribunal, en toute indépendance, cela
va de soi, a désigné un repreneur dont le plan supprime la moitié des
emplois du journal, suscitant la fureur du personnel qui s’est senti
sacrifié sur l’autel de la raison d’Etat. Pour autant, l’affaire n’est pas
terminée. Gaydamak a des projets de télévision en Europe, auxquels les
autorités françaises n’ont aucun moyen de s’opposer, et surtout le juge
Courroye, qui instruit l’affaire des ventes d’armes entre la Russie et
l’Angola, pourrait se voir prochainement dessaisi du dossier. Car le
gouvernement angolais, furieux des misères que fait la France à Gaydamak
(lequel dispose d’un passeport angolais), exerce des représailles sur la
firme française Total qui, comme tous ses
concurrents, tente de prendre sa part des richesses pétrolières de ce pays.
Soyons-en sûrs : la raison va l’emporter et les ennuis en France de M.
Gaydamak vont prendre fin. Tout comme les emplois des journalistes de
France Soir. Quand Renault démontre la nécessité d’une révolution Rien n’illustre mieux l’ampleur des problèmes
d’intégration de la population immigrée en France que les difficultés de
Renault à recruter des ouvriers pour son usine de Flins, dans les Yvelines,
où l’on fabrique la Clio 3 dont les ventes démarrent très bien. Parmi les
postulants à un emploi figurent nombre de jeunes gens issus des cités dites
« sensibles ». Or, remarque la directrice de l’agence chargée du recrutement
pour la firme au losange, interrogée par Le Parisien, pour occuper un
emploi sur les chaînes de montage, « il faut savoir lire, écrire, mais
surtout avoir un comportement exemplaire. Le fonctionnement des chaînes
réclame de la rigueur tant au niveau de la discipline que des horaires. En
plus le travail se déroule en équipes et les employés doivent respecter la
hiérarchie. » Malheureusement, peu de « jeunes de banlieue » répondent à ces
exigences. Et quand Renault leur propose de suivre des formations
qualifiantes, nombre d’entre eux « refusent de reprendre des cours, ils ont
l’impression de retourner à l’école ». Ce qui n’empêche pas ceux qui ne sont
pas retenus de laisser exploser leur colère : "A
l’issue de l’entretien, ils menacent de tout casser dans l’agence."
Echec familial, échec de l’Education nationale, échec de la société,
incapable d’imposer les valeurs qui, à toute époque, ont conditionné la
réussite et le progrès, échec de la politique d’immigration, qui n’a jamais
accepté d’examiner ensemble l’arrivée de centaines de milliers d’étrangers
chaque année et l’impossibilité de mettre en oeuvre les moyens nécessaires
pour les accueillir, tous les ingrédients de la grave crise qui secoue la
France apparaissent au grand jour à travers cet exemple qui n’a rien
d’exceptionnel. Pour la résoudre, il faudra de la lucidité, du courage et de
la constance. Autant de qualités qui font défaut aux petits, moyens et hauts
fonctionnaires qui gouvernent la France. Leur remplacement par des membres
de la société civile, connaissant et vivant quotidiennement les difficultés
d’une économie ouverte, concurrentielle, récompensant l’initiative et le
mérite et non la docilité, s’impose comme une nécessité nationale. Mais
celle-ci exige une véritable révolution politique. Qui ne peut désormais
plus souffrir le moindre retard. Borloo se lance dans la chanson ! Voici venu le temps des lapsus. Après M. de Villepin,
parlant de la « démission » du Conseil constitutionnel au lieu de sa «
décision », et évoquant ainsi involontairement l’idée qui l’obsédait, c’est
au tour de M. Borloo de qualifier, en pleine séance de l’Assemblée
nationale, le premier ministre de "premier minus".
Tandis que le président du groupe parlementaire de l’UMP, Bernard Accoyer,
s’adresse au même premier ministre en l’appelant « Monsieur le Président de
la République ». Tous ces braves gens, affolés par leur échec, ont vraiment
la tête tourneboulée et ne savent même plus où ils habitent. Quel dommage
que Claude Nougaro ait disparu ! On aurait aimé le prier de donner un
récital à l’Assemblée et d’y interpréter son grand succès, « Toulouse »,
vous savez, la ville rose « où l’on se traite de con à peine qu’on se traite
». Lui, au moins, avait du talent. Ce qui nous aurait changé de tous ces …
minus ! Chirac traite Villepin de gros pet Un des meilleurs connaisseurs de la chiraquie nous avait prévenus il y a
plusieurs mois : " Contrairement à ce que croient les observateurs politiques, la
prochaine victime de Chirac n'est pas Sarkozy mais Villepin. Le président de la
République est persuadé que Sarkozy, à force de vibrionner, se prendra tout seul les
pieds dans le tapis. Quant à Villepin, dès qu'il cherchera, afin de ne pas avoir à
endosser son passif, à se différencier de Chirac, celui-ci entreprendra de l'exécuter.
Il veut être entièrement libre de se présenter en 2007, même s'il est conscient de ses
handicaps. Mais il est revenu de tant de descentes aux enfers qu'il est persuadé de
pouvoir une fois encore y parvenir. " Les faits semblent aujourd'hui donner raison à
notre informateur. La journaliste du Monde accréditée à l'Elysée vient de
publier un article dans lequel elle révèle que le " droit d'inventaire " dont
croit pouvoir se réclamer le premier ministre a fortement mis en colère le président.
" Je ne peux pas admettre que notre pays reste les bras croisés " a déclaré
Villepin sur France 2, stigmatisant " l'impuissance face aux événements ".
Chirac s'est évidemment senti visé et ses conseillers n'ont pas manqué de tirer une
sérieuse bordée d'appréciations insultantes et de menaces en direction du premier
ministre. " Les imbéciles sont comme les gaz, a dit l'un d'eux, ils ont tendance à
s'épandre. Chirac attend. Il sait qu'il peut craquer l'allumette. " Autrement dit
Villepin n'est pour Chirac qu'une espèce de pet. Inflammable qui plus est. On n'est pas
plus gracieux. Une suggestion à Chirac. S'il est panne d'expressions imagées, qu'il
n'hésite pas à puiser dans les dialogues de Michel Audiard : " Je vais lui montrer
qui est Chirac. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver le grand con, éparpillé
par petits bouts façon puzzle. " Chirac n'a pas le talent de Blier, mais aidé de
son prompteur et de ses conseillers en communication, il peut arriver à mettre les rieurs
de son côté. Deux sondages publiés le 30 janvier 2006 ont retenti comme un glas dans le
paysage dévasté de la Ve République. L'un d'eux, celui du Parisien, indique
que 82 % des personnes interrogées ne croient pas aux solutions proposées pour résoudre
la crise des banlieues. Et les Français sont également 82 %, selon le sondage du Figaro,
à considérer que le candidat idéal à la présidence de la République doit avant tout
être honnête. Autrement dit, pour les Français, les politiciens sont des incapables,
comme le proclame la Révolution bleue, et des malhonnêtes. Accablant ! C'est très
exactement le climat qui prévalait à la fin de la IVe République, où le cri qu'on
entendait le plus souvent était " Sortez les sortants ! ". Rien d'étonnant à
cela. Un régime s'effondre quand il démontre son incapacité à résoudre les problèmes
du pays et quand les citoyens n'éprouvent plus que mépris pour les hommes politiques.
Que peut penser le bon peuple quand il constate que l'affaire des HLM de Paris est
actuellement jugée en l'absence de tout politique, alors que les preuves de l'implication
de bon nombre d'entre eux n'ont cessé de s'étaler dans la presse depuis des années ?
Quel effet peut produire sur lui la nomination de M. Louis Schweitzer à la tête de la
Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), alors
qu'on se demande encore comment la justice a pu considérer qu'il ne portait aucune
responsabilité dans l'affaire du sang contaminé, quand directeur de cabinet du premier
ministre, M. Fabius, il était l'homme le mieux informé de France ? Comment la justice
a-t-elle pu absoudre M. Trichet dans le scandale du Crédit Lyonnais, alors que directeur
du Trésor, il était celui qui savait tout ce qui se passait dans les milieux financiers,
et à plus forte raison dans une grande banque nationalisée ? Le citoyen se sent-il
rassuré quand il voit M. Trichet trôner à la Banque centrale européenne et faire la
leçon à tous les gouvernants de l'Union ? Et l'on pourrait citer d'innombrables cas
semblables. Ce régime a ruiné la France et les Français et enrichi tous ceux qui
avaient accès, d'une manière ou d'une autre, à l'argent public, tandis qu'il
garantissait à ces derniers la plus totale impunité. "Jusqu'à quand Catilina,
abuseras-tu de notre patience ? " 1940, 2006, ou quand l'histoire se répète Le grand historien français Marc Bloch, fusillé par les Allemands le 16 juin
1944, et dont Gallimard republie " L'Histoire, la Guerre, la Résistance ",
dénonçait,dans son analyse de la défaite de 1940, la " léthargie intellectuelle
des classes dirigeantes françaises et leurs rancoeurs ", leur reprochant de n'avoir
pas sonné l'alerte " sur les illogiques propagandes dont les mixtures frelatées
intoxiquaient nos ouvriers, sur notre gérontocratie
Nous avions une langue, une
plume, un cerveau, tout cela, presque tout, il y a longtemps que nous le murmurions entre
amis choisis
Nous, nous n'avons pas osé être sur la place publique la voix qui
crie
Nous avons préféré nous confiner dans la craintive quiétude de nos
ateliers. " Cette " trahison des clercs ", on la retrouve à l'identique
aujourd'hui. A ceci près que ceux de maintenant préfèrent à " la craintive
quiétude " de leurs ateliers les lumières des plateaux de télévision, où ils
dispensent leurs insupportables mensonges. Et de même que la fulgurante défaite de 1940
a fait disparaître dans les poubelles de l'histoire toute une génération défaillante,
de même l'effondrement du régime actuel va nous priver, pour le plus grand plaisir de
tous, de la petite clique de paons vaniteux et malhonnêtes qui a trusté tous les micros,
toutes les tribunes pendant plus de trente ans au mépris du droit des Français à une
information loyale. A quelque chose, malheur est bon ! Un académicien adhère post mortem au Front national On peut relire avec intérêt " Une grande imprudence ",
l'ouvrage de Maurice Schumann, gaulliste de Londres, ministre des affaires étrangères et
académicien. Paru chez Flammarion en 1986, le livre dénonce l'immigration massive dans
des termes qui lui vaudraient aujourd'hui une condamnation par les tribunaux. " La
cécité volontaire, écrit Schumann, est la plus dangereuse des idéologies. Or, il faut
se rendre aveugle pour ne pas percevoir à quels malheurs et à quels excès désordonnés
nous mènent l'arrivée massive d'immigrés non européens et leur regroupement dans
certains quartiers qui se transforment en zones interdites. Ici, la clandestinité porte
atteinte non seulement à l'identité, mais d'abord à l'indépendance nationale. Elle
signifie tout simplement que la France n'est plus maîtresse de ses frontières, en
d'autres termes qu'elle est privée d'une part essentielle de sa souveraineté sans y
avoir renoncé par une décision de son gouvernement et un vote de son Parlement. "
Chirac va regretter de s'être laissé souffler le parti " gaulliste " par
Sarkozy. Sinon, il aurait aussitôt fait exclure Maurice Schumann. Car même mort, il y a
des choses qu'on n'a vraiment pas le droit de dire dans la république musulmane que
Chirac veut instaurer en France. Chirac et Strauss-Kahn montrent l'exemple de la solidarité Le Parisien du 28 décembre 2005 a consacré un article aux vacances de
Noël des politiciens. Jacques Chirac et son épouse les passent à Taroudant, dans le sud
marocain, au luxueux hôtel de la Gazelle d'Or, où le couple présidentiel a ses
habitudes. Sans doute le chef de l'Etat mettra-t-il à profit cette période de détente
pour savourer tout à loisir le compliment que lui a décerné le roi Abdallah d'Arabie
Saoudite dans une interview donnée à un journal arabe de Londres, Asharq al-Awsat.
Pour le monarque, Jacques Chirac est " une personne noble, sincère et honnête qui
se comporte comme un vrai Arabe ". Rien de surprenant dans cette louange : Chirac
n'a-t-il pas déclaré que les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes
? On se souvient aussi des images du président, le soir de sa réélection en 2002,
acclamé place de la République par une foule brandissant des drapeaux algériens et
marocains. On se demande vraiment pourquoi on pousse les " jeunes " issus de
l'immigration à s'inscrire sur les listes électorales. N'ont-ils pas déjà un
président bien à eux ? Omar Bongo menace Villepin Depuis le temps qu'Omar Bongo, le président récemment réélu du Gabon, menace
de faire des révélations sur l'aide qu'il a apportée et apporte peut-être encore à
des politiciens français et qu'il se tait, on va finir par se lasser de son numéro.
D'autant qu'il n'a pas renoncé à faire saliver les amateurs de scandale. C'est ainsi que
Le Figaro, dans un article non signé publié le 15 décembre dernier et qui a
dû échapper à la vigilance de la rédaction en chef du journal, nous apprend que le
quotidien gabonais Le Miroir, " contrôlé par un proche du président, s'en
est donné à cur joie la semaine dernière, promettant dans un virulent article que
" l'heure des comptes ne saura tarder ". Selon le journal, qui met en
cause Dominique de Villepin, celui-ci peut " jouer " au plus malin,
mais il ne saurait oublier que " s'il est là aujourd'hui, il ne le doit qu'à
une seule personne : Omar Bongo ". " Bien entendu, ces menaces visent à
faire pression sur le gouvernement français, accusé de ne plus soutenir assez un
président gabonais en butte à des opposants qui " n'entendent faire aucun cadeau à
un régime qu'ils estiment à bout de souffle ", mais elles appellent un démenti
catégorique de M. de Villepin. Catégorique et même indigné ! Pour l'heure, le premier
ministre se tait. Mais c'est à coup sûr parce qu'il attend le meilleur moment pour nous
informer. Sarkozy prend un smash de Noah en pleine poire ! On a failli avoir droit à une belle empoignade ! Paris Match a publié
une interview de Yannick Noah où ne figurait pas une phrase que la rédaction de
l'hebdomadaire a supprimée, avec paraît-il l'accord de l'intéressé, et dans laquelle
celui-ci annonçait : " Si jamais Sarkozy passe, je me casse ! ". Au-delà de la
bonne manière ainsi faite au ministre de l'intérieur par Alain Genestar, le directeur du
journal, à qui Sarkozy reproche d'avoir publié des photos de son épouse Cécilia en
compagnie de son chevalier servant, bonne manière qui finalement n'aura servi à rien
puisque le Canard enchaîné a révélé le pot aux roses, on ne pourra que
s'indigner des propos de Noah. Celui qui est paraît-il l'homme le plus populaire de
France, selon le classement du Journal du Dimanche, a une curieuse conception de
la démocratie. Car enfin celle-ci ne consiste-t-elle pas à accepter le résultat des
élections, quand elles sont régulières ? L'exil pour cause de mécontentement
électoral n'est pas une attitude patriotique. Tous ces grands sportifs repus d'argent et
de notoriété sont-ils les mieux placés pour faire la leçon aux simples citoyens qui
eux ne se tireront pas si Sarkozy ou un autre passe et qui continueront de se comporter en
Français ? Quant aux médias qui interviewent ces personnages inintéressants, ils
feraient mieux d'exercer plutôt leur mission d'information. Ce qui pousserait les
politiciens à remplir eux-mêmes leurs devoirs vis-à-vis de ceux qui les ont élus. Les scandaleux propos de Borloo que Le Figaro a caché à ses lecteurs Le Figaro des 19 et 20 novembre 2005 a publié une brève information
ainsi rédigée : " Elysée. Jacques Chirac a reçu hier les douze lauréats du
concours " Talents des cités ", créé en 2002 par le ministère de l'Emploi et
le Sénat pour récompenser les projets économiques, associatifs et culturels lancés
dans les quartiers sensibles. Le chef de l'Etat s'est dit " impressionné " par
le parcours de ces jeunes, qui montre qu'" on peut réussir " dans les cités
" à condition de le vouloir ". Il a salué " un formidable élan de
dynamisme, de générosité, d'énergie ". Deux ministres, Jean-Louis Borloo et Azouz
Begag, ont participé à cette rencontre, pendant plus de deux heures, à l'Elysée.
" Incroyable acte d'intimidation et de censure accompli sans la moindre gêne par M.
Sarkozy ! Pour empêcher la publication d'un ouvrage consacré à son épouse Cécilia,
dont il est actuellement séparé mais qui a déclaré lui avoir demandé cette
intervention, le ministre de l'intérieur a tout simplement convoqué l'éditeur place
Beauvau et obtenu de lui le retrait de l'ouvrage qui était pourtant déjà imprimé pour
un tirage prévu de 25 000 exemplaires. M. Sarkozy, en revenant au ministère de
l'intérieur, avait indiqué qu'il le faisait pour protéger sa famille. On comprend mieux
maintenant ce qu'il voulait dire. On aimerait entendre de l'éditeur le récit de son
entrevue avec le ministre et les arguments employés par ce dernier. Somme toute, M.
Sarkozy a la même conception de la démocratie que feu Georges Marchais, à qui, alors
qu'il était secrétaire général du Parti communiste français, on avait demandé s'il
existait une censure des livres en Union soviétique. " On peut publier tout ce qu'on
veut, avait-il répondu, à condition de trouver un éditeur. " En France, à
présent, il en va de même ! C'est d'ailleurs en des termes très voisins de ceux de
Georges Marchais qu'un conseiller du ministre a indiqué à la presse que " le
manuscrit peut désormais être publié par un autre éditeur, mais ils sauront qu'ils
sont susceptibles d'être assignés en justice ". La censure s'en prend aux artistes ! Le jeune chanteur Cali, de son vrai nom Bruno Caliciuri, originaire de Perpignan,
a eu lui aussi, à l'occasion de la sortie de son nouvel album, affaire à la censure. Non
pas de M. Sarkozy, mais du Bureau de vérification de la publicité (BVP). Il l'a raconté
au Figaroscope en ces termes : " J'avais eu l'idée de petits spots pour la
sortie de l'album. J'y apparaissais en disant : " J'organise les JO de 2012 à
Perpignan " et une voix féminine disait : " Menteur. " Je finissais avec
" Je vais réduire la fracture sociale en cent jours " et la voix disait encore
" Menteur ". Le BVP ne l'a pas accepté. C'était des bêtises de la part d'un
petit chanteur et on m'a rétorqué que, dans mes propos, on retrouvait des personnalités
identifiables ! " Le BVP n'a décidément aucune culture politique. Personne, en
France, n'a jamais prétendu réduire la fracture sociale en cent jours. M. Chirac, en
1995, s'était bien engagé à réduire la fracture sociale, mais pas en cent jours. Quant
à M. de Villepin, il s'était engagé, lors de sa nomination à Matignon, à obtenir un
résultat en cent jours, mais il s'agissait de faire reculer le chômage. Il n'y avait
donc, dans la publicité de Cali, aucune personnalité identifiable ! C'est comme là-bas, dis ! La secrétaire perpétuelle de l'Académie française, Hélène Carrère
d'Encausse, a déclaré sur la chaîne de télévision russe NRV que " le
politiquement correct de notre télévision est presque comme la censure des médias en
Russie ". Où est-elle allée chercher tout cela ? L'émeute des banlieues enthousiasme les socialistes Qui a fait un triomphe au congrès socialiste du Mans ? Hollande ? Fabius ?
Strauss-Kahn ? Vous n'y êtes pas. Un certain Claude Dilain, qui est le maire socialiste
de Clichy-sous-Bois, la commune de Seine-Saint-Denis d'où sont parties les émeutes de
banlieue de ces dernières semaines. Le Parisien nous apprend qu'il " a
été ovationné debout par les militants ". L'édile neuftroisien (pardon
de ce néologisme) a notamment évoqué " " la poudrière des quartiers, des
villes entières où une population concentre tous les problèmes sociaux de la société
". On comprend que les socialistes aient applaudi : cette situation est en grande
partie leur uvre, et en tous cas celle de leur doctrine qu'a également adoptée la
droite parlementaire et qui s'est épanouie dans le fameux " modèle social français
". Encore bravo ! Chirac et Villepin se plantent l'un après l'autre Chirac s'est planté lamentablement dimanche soir en intervenant sur les marches
de l'Elysée. Dans une lumière verdâtre et crépusculaire, le président de la
République est apparu comme un pantin qui gesticulait mécaniquement et ne comprenait
même pas le sens de ses paroles. Pathétique ! A deux pas de lui se tenait Villepin, en
posture d'infirmier prêt à avancer le fauteuil roulant. Le lendemain soir, ce fut au
tour de Villepin de se planter. Quand on annonce aux Français l'instauration du
couvre-feu, on intervient à 20 heures sur toutes les chaînes de télévision dans une
allocution solennelle de trois minutes, et non pas à 20 heures 20 au journal de Patrick
Poivre d'Arvor, pendant vingt interminables minutes, après les faits divers et avant la
météo. Et dire que les commentateurs ne cessent de nous vanter les prodiges de
communication de l'Elysée et de Matignon ! Mais l'art de communiquer, c'est avant tout
l'art de penser, et de ce point de vue on est, dans les lieux précités, au dessous du
niveau de la mer. Le pouvoir perd pied, tous les Français s'en rendent compte, et ce
n'est pas une nouvelle rassurante dans le contexte de violence et de sauvagerie qui est la
conséquence de trente années d'immigration incontrôlée et de socialisme ruineux pour
l'économie et l'emploi. De ce désastre, les politiciens français vont devoir rendre
compte. Jean-Louis Debré a vu des Martiens ! Maire d'Evreux, Jean-Louis Debré est apparu désemparé, décoiffé et sans
cravate à la télévision après que les émeutiers eurent ravagé une bonne partie de sa
ville. Devant les ruines calcinées, Debré s'est écrié, parlant des émeutiers : "
Ils n'appartiennent pas à notre univers ! " Des Martiens en quelque sorte. Les
politiciens viennent enfin, à l'occasion d'événements dramatiques, de découvrir leur
existence, que connaissent parfaitement les Français " d'en bas ", comme disait
l'ineffable Raffarin, lequel doit tous les jours bénir le ciel d'avoir été viré de
Matignon avant que le ciel des réalités ne tombe sur la tête des gouvernants. Mais il
n'y a pas que le pauvre Debré à ne plus savoir où il habite. Les commentateurs
politiques, d'ordinaire si péremptoires, en sont venus à raser les murs médiatiques.
Oh, ils ne refusent pas les invitations des radios et des télévisions, mais ils ne
savent que bredouiller de vagues banalités et confier toute la modestie qui les imprègne
face à de tels événements. Que n'ont-ils été aussi modestes quand il suffisait
d'ouvrir les yeux et les oreilles pour savoir ce qui se préparait en France ! Mais voilà
: la seule vue d'une éminence du pouvoir suffisait à les submerger de bonheur.
Aujourd'hui, ils se demandent non sans raison s'ils ne vont pas devoir quitter la scène
en même temps que les immenses personnages politiques qu'ils côtoyaient et dont chacun
peut constater maintenant qu'ils ne sont que des nains. Le général Poncet sanctionné au moment où l'on pourrait avoir besoin de lui Chirac et Villepin vont se mordre les doigts d'avoir sanctionné le général
Poncet à la suite de la bavure de Côte d'Ivoire. Poncet avait couvert ses hommes qui
ont, à ce qui s'écrit, achevé un redoutable " coupeur de routes, " violeur
notoire et assassin récidiviste, dont la disparition a d'ailleurs suffi à ramener le
calme dans la zone où il sévissait. Pour prouver que l'armée française " lave
plus blanc ", les deux têtes de l'exécutif et l'inexistante et ridicule ministre
des armées, Michèle Alliot-Marie, ont infligé au général Poncet un blâme, sanction
lourde et rarissime prise en considération des actes " inqualifiables " commis
sous l'autorité du patron de l'opération Licorne. Oui mais voilà : quand il s'agira de
faire intervenir l'armée contre les émeutiers des banlieues, on ne trouvera plus que des
généraux qui n'ont jamais entendu siffler une balle et qui ne savent maintenir l'ordre
que sur le plateau de leur bureau. Quant aux soldats de métier à qui on demandera de
risquer leur vie, ils auront sans nul doute à l'esprit que pour être au dessus de tout
reproche, ils ne devront surtout faire aucun mal à ceux qu'ils auront en face d'eux. Car
sinon, cela sera à coup sûr la cour martiale. Comme on le sait, le moral est la force
principale des armées. Celui de la nôtre n'aura pas été amélioré - c'est le moins
qu'on puisse dire - par l'équipe d'incapables et d'inconscients qui se pavanent à la
tête de l'Etat. Le sondage BVA paru dans Le Figaro du 7 octobre 2005 est catastrophique
pour Jacques Chirac. A la question " Parmi les personnalités suivantes, quel serait,
selon vous, le meilleur candidat pour l'UMP à la présidentielle 2007 ", Chirac ne
recueille que 10 % des suffrages, tandis que Villepin en obtient 34 et Sarkozy 42. Mais
c'est parmi les électeurs proches de l'UMP que le fossé se creuse de façon humiliante
pour l'actuel président de la République, dont 4 % seulement des sondés souhaitent la
candidature. Villepin n'obtient pas plus de 24 % des suffrages et Sarkozy est plébiscité
par 68 % des électeurs. Quand on pense que Chirac est le fondateur de l'UMP, on mesure à
quel point son crédit s'est effondré. Il faut dire qu'il y a mis du sien, conservant
pendant trois ans Raffarin qui n'a été capable que de serrer ses petits poings en guise
de programme politique et dont l'immobilisme a inexorablement conduit la France à
l'effondrement économique, poussant de toutes ses forces à l'intégration de la Turquie
dans l'Union européenne, et ne tenant aucun compte, à ce sujet, du vote pourtant sans
appel des Français, le 29 mai dernier. Mais la véritable surprise de ce sondage est
l'excellent score de Ségolène Royal, qui devance Strauss-Kahn et Fabius au premier tour
et n'est battue que d'assez peu au second par Villepin (51-49) et Sarkozy (53-47). On
comprend pourquoi les éléphants du PS ont fait assaut de machisme contre Mme Royal, au
risque d'écorner la belle image féministe qu'ils avaient voulu se donner en promouvant
la parité dans les élections. Il reste à savoir si Ségolène Royal saura donner un
contenu à sa candidature qui bénéficie surtout, pour l'instant, de l'engouement souvent
sans lendemain que crée l'effet de surprise. En tout cas il ne faut compter ni sur elle
ni sur aucune des personnes plus haut citées pour proposer les solutions propres à
hisser la France hors de l'ornière. On vient de fêter les vingt ans des Restos du cur. C'est en effet le 26
septembre 1985 que Coluche en avait lancé l'idée dans son émission quotidienne d'Europe
1. Curieusement - mais est-ce vraiment curieux ?- personne ne s'est avisé de rapprocher
cette date avec celle du 10 mai 1981, qui avait vu la victoire de François Mitterrand à
l'élection présidentielle. En quatre ans les socialistes avaient réussi à créer assez
de misère pour qu'il s'avère nécessaire d'imaginer des restos du cur. Ce qui,
soit dit en passant, ruine l'idée selon laquelle le socialisme serait favorable aux plus
démunis. En réalité, il n'est favorable qu'à l'accroissement de leur nombre. Surtout
quand il est mis en uvre par des technocrates, dont on dit à juste titre que si on
leur donne le Sahara, l'année suivante ils devront y importer du sable. Vingt ans après
leur création, les restos du cur sont toujours là et au lieu de servir 8,5
millions de repas comme à leurs débuts, ils en distribuent actuellement 67 millions !
Presque huit fois plus qu'à l'origine ! Etonnez-vous après cela que les politiciens de
tous bords soient honnis du peuple et qu'aucune majorité ne trouve grâce aux yeux des
électeurs quand elle doit se représenter devant eux. En trente ans, les politiciens ont
réussi à ruiner un pays riche et qui, bien gouverné, serait aujourd'hui prospère, pour
le plus grand bien de tous ses habitants et notamment des plus modestes. Ah ! les grands
présidents que nous avons eus ! Giscard, Mitterrand et Chirac : ces lamentables
politiciens ont déjà leur nom tout trouvé dans l'histoire : les trois naufrageurs ! Villepin offense le général de Gaulle Tout à son désir passionné de devenir président de la République et donc
d'écarter de sa route Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin triture l'histoire d'assez
vilaine façon. " Ne cultivons pas nos utopies, clame-t-il. La rupture n'a été
possible qu'une fois dans l'histoire, c'était la Révolution. Les ruptures se terminent
toujours dans un bain de sang. " Le général de Gaulle, là où il se trouve,
apprendra certainement avec plaisir qu'un premier ministre qui se réclame officiellement
du gaullisme ne voit aucune rupture entre celui-ci et le régime de Vichy, pas plus
qu'avec " le régime des partis " en 1958. Mais que M. de Villepin se rassure.
La rupture que veut son rival, M. Sarkozy, n'en est pas vraiment une. En trente années de
présence ininterrompue dans la vie politique, Nicolas Sarkozy a toujours soutenu le
système social français, celui qui est responsable de la catastrophe économique que vit
actuellement notre pays, et même aujourd'hui il n'avance aucune proposition sérieuse de
réforme. Villezy et Sarkopin même combat ! Ambiance morose au 60e anniversaire de la Sécu : Ah bon ? Pour célébrer le 60e anniversaire de la Sécurité sociale, le ministère de la
Santé avait organisé, le 3 octobre dernier, un colloque à Paris " sous le haut
patronage de M. Jacques Chirac ". Mais il faut croire que les ministres Xavier
Bertrand et Philippe Bas, qui étaient les maîtres d'uvre de cette manifestation,
ne doivent pas être certains de l'amour porté par les Français à
l'institution-que-le-monde-entier-nous-envie, car ils n'ont révélé le lieu du colloque
qu'à ceux qui montraient patte blanche. Et de fait la réunion, qui s'est tenue dans une
" ambiance morose " selon les journalistes présents, a donné lieu à
l'habituel défilé de technocrates et de syndicalistes, et à la non moins habituelle
accumulation de poncifs et de sottises. Il faut dire qu'il n'est pas facile de célébrer
l'anniversaire d'un organisme qui accumule les déficits et les dettes au point que la
Caisse des dépôts et des consignations, son bailleur de fonds attitré, a dû déclarer
forfait pour ne pas se trouver elle-même entraînée dans le gouffre financier, et qu'il
a fallu faire appel à des banques étrangères, notamment américaines pour faire la
soudure de la fin de l'année 2004. Le " libéralisme sauvage " au secours du
" modèle social français " en quelque sorte ! Mais trêve de persiflage.
Vantons plutôt le courage stoïque de ceux qui se tiennent debout sur la passerelle
tandis que le navire fait naufrage. Une nuance toutefois : le projet de ces héros n'est
pas de couler avec le navire mais de prendre place aux commandes d'un autre vaisseau de la
République afin de le conduire à son tour vers l'abysse. Quel talent! Les directeurs de caisses de retraite vont devenir professeurs de chirurgie Le directeur de la Caisse de retraite des médecins libéraux, un certain
Chaffiotte, énarque de son état, ne manque pas d'air, comme d'ailleurs tous ses
collègues issus de la-prestigieuse-école-que-le-monde-entier-nous-envie. Alors que la
Cour des comptes, dirigée par un autre énarque expert en catastrophes en tous genres,
Philippe Séguin, vient de révéler dans son dernier rapport que la caisse de retraite
des médecins, comme celles des autres professions de santé, est " en banqueroute
virtuelle ", Chaffiotte a organisé un colloque sur le thème - " Je vous le
donne, Emile ", comme disait Coluche - de " l'imprévoyance " ! Faisant la
leçon aux médecins, le bon Chaffiotte leur donne cet excellent conseil : " Il
importe d'évaluer les besoins et de prévoir les revenus en rapport, de prévenir les
difficultés éventuelles en évaluant les dépenses de toutes sortes. " Et pour
finir, ce morceau de bravoure : " Une partie des médecins est mauvais gestionnaire,
cela peut s'expliquer par l'absence de formation à la gestion d'un cabinet pendant les
études médicales. " Une suggestion : maintenant que les directeurs des caisses de
retraite des professions de santé vont avoir des loisirs pour cause de faillite, pourquoi
ne les nommerait-on pas professeurs de gestion chirurgicale dans les facs de médecine.
Afin d'y enseigner l'art et la manière de se couper à soi-même la tête, les bras et
les jambes. Sarkozy emprunte son costume à Gorbatchev Une véritable course contre la montre est engagée entre les politiciens et la
crise économique et sociale dans laquelle est plongée la France. L'espoir des
politiciens est que rien de grave ne se produise avant 2007, date des prochaines
élections présidentielle et législatives. Ils estiment qu'alors rien n'empêchera le
système de faire élire ses représentants, sous l'étiquette UMP, UDF ou socialiste. Si
en revanche des évènements dramatiques devaient survenir avant cette date, l'ensemble
des politiciens risquerait d'être emporté par la tourmente, comme ce fut le cas pour les
élus de la IVe République en 1958. Mais à supposer que le système puisse conserver le
pouvoir en 2007, il est certain qu'il sera balayé peu après par une crise violente, la
colère du peuple ayant été exacerbée par l'impossibilité de se faire entendre et par
le maintien au pouvoir de la coterie responsable du désastre national. C'est à cette
lumière qu'il faut examiner la rivalité entre Sarkozy et Villepin. Pour Sarkozy, le
système est à bout de souffle. Il faut donc lui insuffler un peu d'oxygène. Ce qui
permettra de le maintenir pendant une décennie supplémentaire (d'où la promesse de
Sarkozy de ramener le taux de chômage à 5 % en
dix ans). Pour Villepin
(strictement calé dans la ligne de Chirac) le système qui a tenu pendant trente ans
tiendra bien dix ans de plus (le temps de deux mandats présidentiels) à coups
d'incantations, de prélèvements et de redistributions. Ainsi donc Sarkozy et Villepin
sont au fond d'accord sur la même offre politique : donnez-moi le pouvoir pour dix ans. La pensée unique se fracasse sur l'outre-mer Ainsi donc le droit du sol ne serait plus approprié à nos départements
d'outre-mer, si l'on en croit M. François Baroin, ministre en charge de ce secteur. Le
problème est fort simple. Les avantages sociaux identiques à ceux de la métropole dont
bénéficient les habitants de ces départements situés dans un environnement de pays peu
développés attirent vers eux une immigration clandestine importante qui les
déstabilise, de telle sorte que " nous sommes confrontés à des politiques de
peuplement non maîtrisées ", comme l'indique le ministre au Figaro Magazine.
M. Baroin ajoute qu' "une remise en question du droit du sol ne provoque pas les
mêmes réticences outre-mer qu'en métropole ". On se demande ce qui lui permet de
formuler un tel jugement. A-t-on interrogé le pays sur le maintien du droit du sol, alors
que l'immigration est estimée par les experts les plus dignes de foi à au moins 400 000
nouveaux arrivants chaque année ? D'ailleurs le problème va bien au-delà de celui du
droit du sol puisque les avantages sociaux attribués aux immigrés ne dépendent pas plus
du fait qu'ils ne sont pas français que du caractère éventuellement illégal de leur
présence. En fait, c'est toute la politique sociale française qui est à revoir. Et
plutôt que d'entrer dans une querelle sur les qualités des attributaires, mieux vaut en
diminuer drastiquement le nombre, ce qui ne manquera pas de réduire le flux migratoire,
dont on sait bien qu'il est alimenté pour l'essentiel par la recherche d'une assistance
sociale particulièrement généreuse. Mais qu'un parangon de la pensée unique comme M.
Baroin, qui est capable d'enfoncer des portes ouvertes pendant des heures sur un ton
sentencieux, en soit réduit à préconiser des mesures que ses amis politiques qualifient
habituellement d' " extrémistes " en dit long sur le désarroi de la classe
politique française, confrontée à l'explosion d'un système social qu'elle nous vantait
il y a quelques semaines encore comme " le meilleur du monde ". Chaque année au début de l'été, les Français ont droit à la mise en scène
des valeureuses actions accomplies par les contrôleurs de la Direction de la consommation
et de la répression des fraudes. Cette année, c'est le chouchou qui était dans le
collimateur. Il s'agit de ces beignets qui sont vendus à la criée sur les plages. Nos
modernes Eliot Ness ont débusqué quelques vendeurs dont les produits n'étaient
apparemment pas conservés dans des conditions d'hygiène irréprochables. Et les
télévisions ont interrogé quelques mères de famille inquiètes à l'idée que leurs
petits consomment de la nourriture suspecte. Il est curieux pourtant qu'on n'ait jamais
signalé dans la presse des cas d'intoxication au chouchou. Comme il s'en est forcément
vendu infiniment plus que les fonctionnaires n'en ont contrôlés, s'ils étaient aussi
mauvais pour la santé que cela, cela aurait dû se savoir. Mais non, rien ! Dommage par
ailleurs que nos zélés et intrépides limiers n'aient pas demandé à quelques mères
d'ouvrir le sac où elles renferment le pique-nique familial. Nul doute qu'ils y eussent
découvert des produits suffisamment dégradés pour justifier l'incarcération immédiate
de la délinquante pour tentative d'empoisonnement par personne ayant autorité. Quand, à
la fin de la saison estivale, la guerre du chouchou cesse faute de combattants, les
cow-boys de la répression des fraudes se cherchent d'autres proies. C'est ainsi qu'ils
mettent la main de temps à autre sur de la nourriture chinoise avariée. Les millions de
clients des restaurants asiatiques sont interloqués et un peu refroidis, ce qui ne les
empêche pas de renouer rapidement avec la fréquentation de ces établissements. Pour
l'excellente raison qu'ils n'ont jamais été malades après y avoir mangé, car sinon il
y a longtemps qu'ils n'y mettraient plus les pieds. En revanche il suffit de lire les
journaux pour savoir qu'on ne compte plus les restaurants collectifs coupables d'avoir
provoqué de sérieuses intoxications alimentaires chez leurs " clients ". Ce
qui n'empêche pas l'administration de considérer comme une priorité la traque du
secteur privé, à commencer par les malheureux vendeurs de chouchous qui finalement
commettent, aux yeux des fonctionnaires, l'inexpiable crime de vouloir gagner quelques
sous en marge des circuits officiels. Il faut d'urgence cuisiner Bayrou Nous lançons un appel aux journalistes qui ont l'occasion d'interviewer François
Bayrou. Le président de l'UDF répète inlassablement l'antienne du
"changement", sans jamais préciser de quoi il s'agit. Jusqu'à présent aucun
membre de la presse ne s'est risqué à lui poser la question. Ce qui prouve que cette
honorable corporation place la discrétion au premier rang des valeurs qu'elle respecte
dans son exercice quotidien. Il est vrai qu'il serait très embarrassant pour un de nos
glorieux journaux d'avoir à publier par exemple que M. Bayrou préfère le slip au
caleçon, mais qu'il s'engage, s'il est élu président de la République, à "
changer ". La presse française s'honore en effet de ne pas aborder la vie privée
des hommes politiques, à la différence de bien des journaux étrangers qui n'ont pas la
même retenue. Mais imaginez qu'il s'agisse d'autre chose et que, par exemple, M. Bayrou
prône l'immigration zéro ou la suppression de l'impôt sur le revenu, ou encore clame
qu'il n'y a plus de monopole de la sécurité sociale. Cela vaudrait tout de même la
peine d'essayer de l'interroger. Sainte trouille dans les allées du pouvoir Une sainte trouille règne dans les milieux du pouvoir en France. Le récit qu'en
fait Martin Hirsch dans les colonnes du Monde est fort édifiant. Maître des
requêtes au Conseil d'Etat et président d'Emmaüs France (rien de tel que la direction
d'un organisme charitable pour écarter de vous l'envie, qui est toujours à craindre
quand on est plus ou moins en vue), Hirsch, qui fut le directeur de cabinet de Bernard
Kouchner au ministère de la santé, connaît parfaitement bien " le tout Etat
". C'est pourquoi ses observations sont dignes de foi : " " N'est-ce pas
que cela va exploser ? ", dit-on dans les dîners. " Cela ne pourra pas durer
longtemps comme cela ! ", renchérit-on sur les terrasses. " Quand pensez-vous
qu'aura lieu l'insurrection ? ", interroge-t-on dans les couloirs des cabinets
ministériels. " C'est beau la confiance ! Ce qu'on comprend mal, c'est la raison
pour laquelle tous ces privilégiés s'accrochent à ce point au pouvoir, alors qu'ils
savent fort bien qu'en cas d'insurrection, ils seront les plus exposés. Sans doute ne
croient-ils pas vraiment à cette perspective, ou plus exactement s'efforcent-ils de ne
pas y croire. Un comportement très fréquent dans l'espèce humaine, surtout quand elle
se sent impuissante à conjurer le péril. Et pour ce qui est de l'impuissance, les
classes dirigeantes étatiques françaises sont vraiment sans rivales dans le monde. La presse économique annonce la faillite financière de la France Si vous avez encore confiance dans le système économique et financier français,
ne lisez surtout pas le supplément Europe du Nouvel Economiste du 22 Juillet
2005. Voici quelques-unes des heureuses perspectives qu'il nous trace. " Thierry
Breton, nouveau ministre des finances, a parlé, le couperet est tombé, les chiffres ont
jailli, les contribuables sidérés découvrent l'endettement abyssal de la France
comparable à celui des pays sous-développés. " Indiquant que la dette réelle de
l'Etat s'élève à 2006 milliards d'euros et non à 1066, comme le prétend le
gouvernement, car il faut y ajouter les 940 milliards représentant les engagements de
retraite pour les fonctionnaires, le journal note que " la dette publique réelle
grimpe alors à 130 % du PIB [
] ce qui conduit la France à une quasi-faillite des
finances de l'Etat. Cette situation dramatique laisse présager de graves troubles
économiques et sociaux à court terme, proches de ceux qui ont précédé la Révolution
de 1789 où la dette de l'Etat était alors de 55 % du PIB de l'époque. " Au cas,
où l'idée de révolution ne vous séduirait pas, Le Nouvel Economiste vous
propose un " autre cas de figure envisageable, celui de la crise financière de 1929
où la dette publique représentait 160 % du PIB de l'époque. " Et le journal de
conclure : " Les réformes du gouvernement Villepin sont jugées insuffisantes par
les observateurs professionnels de l'économie pour endiguer le raz-de-marée qui se
prépare. Avec 2006 milliards de dette la France est au bord du gouffre comme d'autres
pays (Argentine, Mexique, etc.) qui ont failli disparaître et ont été relégués aux
oubliettes de l'histoire. " Et pendant ce temps, la cote de popularité de M. de
Villepin augmente fortement, tandis que celle de M. Chirac se redresse. La lucidité
française continue de faire l'admiration du monde ! Chirac provoque la faillite des producteurs de fruits et légumes Lionel Jospin arbore en ce moment un air guilleret qui ne trompe personne.
L'ancien premier ministre se sent désormais incontournable dans un parti socialiste qui a
perdu tous ses repères depuis le référendum sur le traité constitutionnel européen.
Et ce n'est pas le dernier sondage en date, celui de BVA pour la chaîne de télévision
LCI, qui pourrait assombrir son humeur. Il donne Sarkozy vainqueur par KO de tous ses
adversaires, sauf de Jospin qui perdrait certes, mais par un écart relativement faible,
puisque l'actuel ministre de l'intérieur ne l'emporterait que par 53 % des voix contre 47
% à Jospin. Quand on sait que la marge d'erreur d'un tel sondage est de trois à quatre
points et que Sarkozy fait en ce moment la une de l'actualité alors qu'on ne parle
presque plus de Jospin, on est conduit à penser que les chances du candidat malheureux de
2002 sont plus que réelles pour l'échéance de 2007. Et cela n'a rien d'étonnant.
L'actuelle majorité gère et aggrave le socialisme et tous les précédents démontrent
qu'en pareil cas l'électeur préfère l'original à la copie. On pourrait s'étonner que
les politiciens de droite persévèrent au fil des décennies dans la même erreur si l'on
ne savait que leur pouvoir repose sur l'écrasement de la classe moyenne sous les
prélèvements fiscaux et surtout sociaux, ce qui la prive de la liberté économique et
psychologique qui lui permettrait de remettre en cause la domination sans partage de la
technostructure qui dirige la France depuis près d'un demi-siècle. La fausse droite
préfère ainsi laisser place à la vraie gauche, ce qui lui laisse sa chance à
l'alternance suivante, qu'elle attend dans le confort des sinécures étatiques
généreusement attribuées aux recalés du suffrage universel, plutôt que de bouleverser
la donne économique et sociale, qui se traduirait inévitablement par son éviction
définitive du pouvoir au profit d'authentiques élus de droite issus des classes moyennes
du secteur privé. En réalité, tout se joue dans la bataille contre le monopole de la
sécurité sociale. Dès que les Français se seront en masse libérés de la pieuvre
sociale qui les étouffe et a provoqué l'effondrement économique du pays, ils
retrouveront des marges d'action et donc de renouveau, et la recomposition politique se
fera d'elle-même. Si Jospin devait être vainqueur en 2007, il serait aux premières
loges pour assister à l'effondrement d'un pouvoir qui a permis à l'obscur enseignant
qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être d'accéder aux premiers rangs de l'Etat. Les assurés sociaux appelés sous les drapeaux Le gouvernement a bonne mine avec sa réforme de l'assurance maladie, son
"parcours de soins" et ses oukases tarifaires. Tout ce délire français est
réduit à néant par l'obligation de rembourser normalement tout patient s'adressant à
n'importe quel praticien européen. La France a été obligée de se plier à la
jurisprudence communautaire sous la pression du MLPS et de la Commission européenne. Et
du coup, à moins de prétendre qu'un professionnel de santé français n'est pas
européen, la Sécurité sociale va devoir rembourser tout le monde sur la même base.
Adieu conventions, tarif d'autorité, magouilles syndicalo-administratives et, finalement,
mépris du droit élémentaire de tout cotisant à être remboursé par la Sécurité
sociale quel que soit le praticien qu'il choisit, en vertu du principe toujours
officiellement proclamé, tout autant qu'il est bafoué, du libre choix de son médecin,
qui figure en exergue de toutes les conventions médicales depuis quarante-cinq ans ! Et
dire que le ministre de la santé, Xavier Bertrand, multiplie les interventions
médiatiques pour expliquer l'incompréhensible dispositif du " parcours de soins
", et dire que les journalistes gobent toutes ces âneries et les reproduisent
religieusement, alors que le simple exercice de leur conscience professionnelle devrait
les conduire à se demander si cette " réforme " a bien une base légale et si
elle est ou non applicable ! Ils ont d'autant moins d'excuses que Le Parisien a
révélé au grand public l'existence du décret du 19 avril 2005, qui oblige la
Sécurité sociale à rembourser tout le monde normalement, et que Le Quotidien du
Médecin a consacré un grand article à ce décret et à ses conséquences. Ainsi va
la France de mensonges ministériels en complaisances journalistiques, de mépris du
peuple en acceptation résignée des citoyens, de déficits en déficits, de promesses non
tenues en sanctions électorales, de désintégration sociale en violences sans cesse plus
nombreuses, de promesses de grand soir en petits matins blêmes. " Pauvre France !
" s'écriait, dans une pièce de théâtre à grand succès des années soixante et
qui portait ce titre, un brave père de famille de province découvrant que son fils
monté à Paris était homosexuel. La morale est finalement sauve : aujourd'hui ce bon
garçon pourrait envisager d'épouser son compagnon. A condition de franchir les
Pyrénées ou de patienter un peu en France. Nous voilà loin de la Sécurité sociale ?
Pas du tout. C'est elle qui a perverti les esprits en leur ôtant tout sens de la
responsabilité personnelle et de la dignité qui en résulte. Le " parcours de soins
" a remplacé en France le parcours du combattant, que tout appelé sous les drapeaux
devait accomplir pour se former. Par bonheur, diront certains, car il n'y a plus de
guerre. En est-on si On a découvert en France des millions d'hommes providentiels Il aura fallu le cinglant verdict du référendum pour que tout ce que la France
compte de personnages officiels et d'éditorialistes patentés réalise enfin que la
situation économique de notre pays est catastrophique. Voilà pourtant des années que
les observateurs avisés prédisent l'effondrement français, qui peut se lire à livre
ouvert dans toutes les statistiques, sans que cela émeuve le moins du monde la France
d'en haut, bardée de ses certitudes et surtout de la folle conviction que le peuple
pourrait assister à sa propre exécution sans réagir. Eh bien, il a réagi par voie
référendaire, en envoyant aux dirigeants du pays un message sans ambiguïté. D'où la
panique qui s'est emparée de ces derniers. Il fallait voir le gouverneur de la Banque de
France, Christian Noyer, transpirer à grosses gouttes devant les caméras de LCI pour
comprendre que nos excellences ont perdu le contrôle de la situation et n'arrivent même
plus à le cacher. Le pire est que la presse leur tresse presque des couronnes pour oser
dire la vérité, comme si cela suffisait et alors qu'ils la cachent obstinément depuis
des années. C'est ainsi que le ministre de l'économie, Thierry Breton, après avoir tenu
une conférence de presse au cours de laquelle il avait déclaré qu'au rythme actuel des
dépenses, dès l'an prochain le produit de l'impôt sur le revenu ne couvrirait même
plus les intérêts de la dette, s'en est allé répéter à peu près la même chose au
micro du Grand Jury RTL-Le Monde-LCI et en tirer la conclusion qu'il fallait " tout
mettre sur la table " et " en discuter ". Comme si un ministre de la
République n'était qu'une sorte de maître d'hôtel, doublé d'un animateur de débat,
et non un responsable politique chargé de prendre des décisions. Et ce ne sont pas les
députés de la majorité qui lui seront du moindre secours. Invités par l'hebdomadaire
Valeurs Actuelles à formuler leurs propositions " pour améliorer la situation
économique et l'emploi ", une vingtaine d'entre eux n'ont trouvé à exprimer que
des banalités et se sont révélés incapables ne serait-ce que d'imaginer quelques-unes
des grandes réformes dont notre pays a un besoin vital. C'est dire à quel point la
classe politique française est coupée des réalités et impuissante face à la montée
des périls économiques et sociaux, qui vont inévitablement, à force de n'être pas
conjurés, se muer en crise politique de très grande ampleur. Pendant ce temps, retiré
dans son Poitou, M. Raffarin se prend à rêver d'un destin national ! Lui qui n'a su, en
trois années de Matignon, qu'agiter ses petits poings en répétant qu'il était tenace
et s'abstenir de faire la moindre réforme digne de ce nom. Entre une gauche irréaliste
et une droite incapable, les Français sont décidément bien mal lotis. Il ne leur reste
plus qu'à prendre eux-mêmes leur destin en main, en se persuadant que rien ne pourrait
être pire que de le laisser dans celles de la classe politique actuelle. Quand il n'y a
plus d'homme providentiel, chacun a vocation à le devenir dans la coopération avec tous.
Et cela a chance de ressembler à ce qu'on appelle la démocratie. Ceux des partisans du non qui espéraient obtenir une politique autonome de la
France par rapport à l'Union européenne en ont été pour leurs frais et leurs
illusions. C'est à un alignement pur et simple sur les dispositions du pacte de
stabilité et de croissance qui lie les Etats membres de la zone euro qu'a procédé
Dominique de Villepin. " L'ensemble de notre pays reste engagé dans le projet
européen, il sait que son destin se joue désormais à l'échelle du continent ", a
dit le premier ministre lors de sa déclaration de politique générale au Parlement.
Ajoutant que " nous avons des marges de manuvre budgétaires étroites et que
nous allons devoir les reconquérir pas à pas ", M. de Villepin a annoncé "
une pause dans la baisse de l'impôt sur le revenu " et, concernant la sécurité
sociale, la nécessité de " persévérer dans la voie du retour à l'équilibre des
comptes ", et " qu'aucun dérapage de la dépense ne peut désormais être admis
". Si le nouveau gouvernement a décidé de se caler sur les prescriptions de
Bruxelles et de tenter de ramener les déficits publics sous la barre des 3 % du produit
intérieur brut, c'est parce qu'il sait que toute attitude différente aurait pour
résultat de provoquer une grave crise de l'euro et peut-être son éclatement. Dans une
telle hypothèse, le retour aux monnaies nationales mettrait la France face aux réalités
de sa faillite, auxquelles elle n'échappe que grâce à l'euro qui interdit toute
dévaluation dans les pays membres et permet à notre pays de faire payer sa gestion
catastrophique par ses partenaires. Lesquels ne sont absolument pas décidés à jouer
plus longtemps les brancardiers de la France. En fait nous sommes ramenés à la situation
de 1983, lorsque M. Mitterrand, après les folies des deux premières années de son
règne, avait choisi de rester dans les clous de l'union monétaire plutôt que de se
lancer dans une aventure où le franc n'aurait pas manqué de sombrer et le pays avec lui.
Telles sont les raisons qui ont conduit MM Chirac et Villepin à ne pas écouter les
sirènes de ceux qui, tels Jean-Louis Debré, jamais avare de mauvais conseils, ainsi que
la plus grande partie de la gauche, les poussaient à une politique de relance par la
dépense publique. Le piège de l'euro s'est ainsi refermé sur la France. Il était plus
simple de ne pas y entrer que d'en sortir. Mais ne pas y entrer, comme l'a fait la
Grande-Bretagne, impliquait une politique économique libérale que la France s'est
jusqu'à présent toujours refusée à mener. Elle paie aujourd'hui ce mauvais choix d'une
condamnation à la rigueur que quelques mesurettes pour l'emploi ne pourront pas adoucir.
Et de la chute désormais inéluctable de son régime politique. La presse française vire sa cuti et Alain Duhamel se suicide en direct Il n'aura fallu que trente ans à la presse française pour comprendre que le
socialisme giscardien, puis mitterrandien, puis chiraquien menait la France à la
faillite. C'est en fait le réveil du peuple à l'occasion du référendum sur la
Constitution européenne qui a réveillé ces messieurs dames des médias. Pauvre peuple
de France à qui l'on n'avait jamais vraiment demandé son avis depuis plusieurs
décennies. Certes, il avait été appelé à voter. Mais pour qui ? Pour des candidats
présélectionnés par le système, les autres étant impitoyablement éliminés par les
règles du financement politique ou par celles qui régissent la candidature à
l'élection présidentielle. Tout était verrouillé, et il a fallu que Chirac,
sublimement conseillé par Villepin, décide, par un beau 14 juillet de l'an 2004, de
faire un référendum afin d'obliger Sarkozy à s'aligner sur lui pour qu'enfin le peuple
puisse faire entendre sa voix. Laquelle a prononcé un non retentissant, qui s'adressait
moins à l'Europe qu'à la classe politique française, coupable d'avoir gâché les
chances de notre pays par sa cupidité, sa lâcheté et son incapacité. A la veille du
référendum, certains déjà de la victoire du non, Le Monde et Le Figaro
émettaient des avis étrangement convergents. Sous le titre "La France "
sociale " n'est plus capable d'exporter que ses échecs ", Eric Le Boucher, du Monde,
écrivait : " Il faudra dire et redire que notre classe politique doit être tenue
pour responsable de l'état lamentable de la France. Par sa petitesse, par sa cécité,
par ses mensonges, par sa lâcheté. Elle n'a jamais fait la pédagogie du monde nouveau,
croyant et laissant croire qu'on pouvait s'en protéger, couper aux efforts, préserver le
statu quo et les " acquis " ". Le même jour, Alain-Gérard Slama, sous le
titre " Le naufrage tranquille ", écrivait dans Le Figaro Magazine :
" Cela fait trente ans que le bateau France, frappé par la crise économique, menace
de couler. Mais sa plongée est si lente, et surtout si uniforme, que ses passagers ont du
mal à en prendre la mesure. Jamais naufrage n'a été plus tranquille. " Tandis que
la déroute électorale de Gerhard Schröder aux élections régionales de Rhénanie du
Nord-Westphalie et celle qu'allait essuyer Chirac au référendum conduisaient Alain
Duhamel à se suicider en direct au micro de RTL : " Le résultat de tout ça, c'est
qu'on voit les deux premières puissances économiques européennes, les deux pays qui
sont les plus liés aussi, qui au même moment donnent le sentiment de vaciller et
derrière ça, la question qui se pose est de savoir si ce n'est pas ce qu'on appelait le
" modèle rhénan ", c'est-à-dire une volonté d'équilibrer l'économie
libérale par une solidarité sociale qui vacille et qui est en cause. " Pour
quelqu'un qui n'avait jamais tari d'éloges envers ce " modèle rhénan ",
emblème de la social-démocratie triomphante, cette interrogation en forme d'aveu valait
sabre de samouraï. Mais rassurez-vous, ce genre de suicide reste toujours symbolique et
l'on retrouvera Alain Duhamel au cours des cent prochaines années en train de vanter les
mérites de tous les systèmes successifs, pour peu qu'ils aient été adoptés par le
pouvoir en France. Il n'empêche que quand la presse amie se déchaîne ainsi, pour les
politiciens cela sent le sapin. Salaires en panne : c'est la faute à la Sécu ! C'est le journal Le Parisien qui a donné la clé non seulement de la victoire du
non au référendum, mais aussi de la défaite de toutes les majorités successives en
France depuis de longues années. En effet, enquêtant sur les salaires en Europe, le
quotidien a établi une saisissante carte des rémunérations, publiée dans son édition
du 24 mai 2005. On y constate que la moyenne des salaires annuels en France s'établit à
18 000 euros contre 26 900 au Royaume-Uni, 30 400 en Allemagne, 33 200 en Irlande, 35 300
en Belgique, 37 200 en Suède, 37 900 aux Pays-Bas et 44 500 au Danemark. Les salariés
français souffrent de rémunérations insuffisantes et c'est la raison de la
désaffection des classes moyennes envers les politiciens. Ce bas niveau de rémunération
s'explique essentiellement par l'importance des prélèvements sociaux, qui plombent
littéralement les salaires. Autrement dit, le fameux " modèle social " que les
hommes politiques disent vouloir à tout prix préserver est précisément la cause du mal
français et de la grave crise que traverse le pays. L'unique remède, dans un contexte de
compétition économique internationale, consiste dans la suppression du monopole de la
sécurité sociale, seule à même de dégager des ressources supplémentaires grâce aux
économies générées par la mise en concurrence. Le fait de s'opposer par tous les
moyens à son application, pourtant inscrite dans les lois de la République, est tout
simplement suicidaire pour le pouvoir. Mais celui-ci sait que la fin du " modèle
social français " est aussi celle de la classe politique actuelle, qui a lié son
sort au dit modèle. Et dire qu'on va devoir se passer des deux. Champagne pour tout le
monde ! Les juges ont enfin réalisé leur rêve : mettre les avocats en prison ! Ils le
doivent à la loi du 9 mars 2004, dite " loi Perben II ", qui a inséré dans le
code pénal un article 434-7-2 permettant de poursuivre " la révélation
d'informations issues d'une instruction en cours ". Les avocats avaient mollement
protesté contre cette disposition dont il n'était pourtant pas difficile de prévoir
qu'elle aurait des conséquences désastreuses pour les droits de la défense. Et cela n'a
pas tardé : une avocate toulousaine vient de passer près d'un mois sous les verrous,
sans qu'on puisse savoir si les agissements qui lui sont reprochés sont réellement
" de nature à entraver le déroulement des investigations ". Les avocats sont
bien entendu montés aux créneaux, mais ils n'ont pas pu obtenir jusqu'à présent du
garde des sceaux, Dominique Perben, la suppression de cet article. Tout au plus le
ministre veut-il bien leur concéder une nouvelle rédaction du texte litigieux. On est
là au cur du plus grave défaut de la " démocratie " française :
l'absence de respect des grands principes. On a pu en voir une manifestation de plus quand
M. Giscard d'Estaing et Mme Simone Veil se sont allègrement délivrés du devoir de
réserve que leur impose leur qualité de membre du Conseil constitutionnel pour militer
en faveur du oui au référendum. Comment veut-on qu'il y ait le moindre respect de la loi
dans un pays où les membres de l'instance judiciaire suprême n'agissent que selon leur
bon plaisir ? Imagine-t-on un membre de la Cour suprême des Etats-Unis se mettre en
congé de cette institution pour aller battre les tréteaux politiques ? Il serait
aussitôt démis de ses fonctions. Pour en revenir aux avocats, ils n'ont hélas que ce
qu'ils méritent
et nous avec eux. Comment un corps professionnel sans lequel le
citoyen serait livré à l'arbitraire de la justice, de la police et de l'administration
a-t-il pu se laisser piétiner à ce point par le législateur ? Lequel, comme chacun le
sait, n'est plus constitué, en France, des élus de la nation mais des membres des
cabinets ministériels, députés et sénateurs n'étant là que pour faire de la
figuration. La raison de cette stupéfiante carence est en fait assez simple. Le corps des
avocats, comme celui des médecins, s'est à la fois popularisé et féminisé. Que cela
plaise ou non, la bourgeoisie, à laquelle appartenait auparavant la grande majorité des
avocats, était plus soucieuse d'indépendance que les classes populaires et beaucoup plus
décidée à la faire respecter. Quant aux femmes, quelles que soient leur qualités
personnelles, qui n'ont rien à envier à celles des hommes, elles doivent faire face, en
plus de leurs responsabilités professionnelles, à celles que leur confèrent leur
qualité de mère et d'épouse et cela ne leur laisse guère de liberté pour militer en
faveur de la défense des grands principes. Il suffirait pourtant d'un bâtonnier - et
pourquoi pas le prochain bâtonnier de Paris, l'actuel s'étant signalé par son peu de
combativité ? - qui soit décidé à " casser la baraque " pour que vole en
éclat la coalition de médiocres et de lâches qui, si on ne les en empêche pas
rapidement, va transformer la dictature molle qui régit la France en dictature dure. La presse en révolution Après avoir proposé à leurs lecteurs des DVD en même temps que le journal, les
quotidiens français se lancent les uns après les autres dans la vente couplée, cette
fois avec des livres. Cette pratique commerciale venue d'Italie, d'Espagne et du Portugal
s'étend également en Allemagne. Un quotidien portugais est même allé récemment
jusqu'à proposer à ses lecteurs un nécessaire de bricolage ! Assez profitable à court
terme, ce genre d'opération n'en est pas moins illusoire. Car il ne peut qu'accélérer
la dépréciation du produit principal qu'est le journal lui-même. La presse
traditionnelle est confrontée à un double défi, celui d'Internet et celui de la presse
gratuite. En fait ce défi est tout entier résumé dans la gratuité. Et celle-ci n'est
pas exclusive de la qualité. Il suffit de consulter les portails Internet, qui tous
comportent des éléments d'information générale, pour constater que ceux-ci, fournis
par les grandes agences mondiales de presse, sont d'excellente facture. Leur reprise par
les quotidiens payants est d'ailleurs souvent tronquée et, de ce fait, privée de
beaucoup d'éléments permettant de placer l'information dans son contexte. Autrement dit
la plupart des quotidiens ne respectent même plus les fondements du journalisme, y
compris quand il leur suffit de recopier ! Etonnez-vous alors qu'ils trouvent de moins en
moins de lecteurs ! D'autant que les gratuits sont eux aussi de bonne qualité. Une
qualité minimale certes, puisque les commentaires y sont à peu près inexistants, mais
qui suffit à bon nombre de lecteurs, les jeunes surtout, friands de nouvelles plus que de
dissertations et habitués par Internet à la gratuité. Certains quotidiens français
développent, face aux gratuits, une argumentation fondée sur le nombre de journalistes
qu'ils emploient (plusieurs centaines généralement dans une grande rédaction
parisienne) comparé aux quatre ou cinq professionnels qui suffisent à faire un gratuit.
Or il s'agit d'un argument franchement débile. Ce qui compte, c'est la qualité du
produit lui-même et non le personnel utilisé à le fabriquer. Et c'est bien là que le
bât blesse. On met au défi tout lecteur de bonne foi de déceler dans la plupart des
quotidiens français les éléments susceptibles de justifier le prix de vente du journal
par rapport à ce qu'apporte un gratuit. Propriétaire de 175 journaux dans le monde,
Rupert Murdoch a émis un diagnostic lucide : " Les jeunes ne lisent pas les journaux
autant que leurs parents, mais ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas demandeurs de
nouvelles. En fait, ils veulent beaucoup d'informations, des nouvelles plus rapides, d'une
autre nature, distribuées de manière différente. " Mais s'il a demandé aux
journalistes qu'il emploie de rechercher comment adapter à Internet le contenu et les
services qu'ils proposent, il n'a pas trouvé la formule qui sera celle de la presse de ce
début du 21e siècle. En fait la solution est aveuglante de simplicité. Face à un monde
en constant bouleversement, les lecteurs de journaux sont en attente non pas
d'informations brutes, qu'ils obtiennent à satiété sur d'innombrables supports
gratuits, jusques et y compris dans les magasins, les gares et les aéroports, non plus
que de commentaires insipides et calibrés comme des fruits de grande distribution, mais
d'explications fortement argumentées et de controverses de haut niveau, de façon à
pouvoir vraiment comprendre les évènements qu'ils vivent, à se faire une opinion et à
adopter une conduite. Autrement dit, c'est d'autres journaux qu'il faut faire, avec un
autre type de rédacteurs, et une autre structure économique. De tels produits de presse
vont inévitablement apparaître bientôt et détrôner les journaux actuels. Qui, s'ils
savent à merveille juger de toutes choses du haut de l'empyrée où ils siègent
majestueusement, se révèlent incapables de se juger eux-mêmes avec un minimum de
lucidité. Les mésaventures de François Pinault dans sa tentative avortée de créer une
fondation destinée à offrir au public l'exposition permanente de sa collection de
peinture moderne ont au moins le mérite de mettre au grand jour et sous les yeux de tous
l'insupportable dictature de l'administration en France. Il est toutefois plaisant de
constater qu'on peut être milliardaire, intime du président de la République et patron
de presse et se voir traité par la technostructure comme un vulgaire assujetti. On est
là dans la pleine logique de ce que Michel Crozier avait appelé " le phénomène
bureaucratique ". A un certain stade de son développement, le pouvoir des bureaux
finit toujours par échapper aux bureaucrates eux-mêmes. Et comme la révolution dévore
ses enfants, la bureaucratie dévore ses assujettis jusqu'à finir par se dévorer
elle-même. Tout commande aux bureaucrates de ne pas aller jusqu'à un affrontement ouvert
avec les puissants du moment. Tout sauf son absence de contrôle sur ses propres
agissements. Et elle est inexorablement conduite, à un moment ou à un autre, à mordre
à belles dents dans le postérieur d'un potentat, lequel, touché dans son orgueil bien
plus que dans sa chair, réagit si violemment qu'il déstabilise tout le système
dont il est par ailleurs un des profiteurs patentés. Car si le modèle français interdit
pratiquement à un citoyen entreprenant et courageux mais sans relations de créer son
entreprise, de la maintenir en vie et de la développer, il est plein de compréhension et
de mansuétude envers ceux qui ont su se constituer un empire financier. Au ministère des
finances, on est sans pitié envers les petits patrons mais on négocie aimablement avec
les plus grands et on leur facilite la vie. Il est vrai que ceux-ci ont assez de relations
pour mettre en péril la carrière du technocrate ou du politicien qui voudrait leur
chercher noise. Dans l'affaire Pinault, l'attitude de l'administration a fait l'unanimité
contre elle. Des libéraux aux intellectuels de gauche, des adversaires de la bureaucratie
à ses plus chauds partisans, il ne s'est trouvé personne pour trouver la moindre excuse
à ceux qui ont empêché l'installation de la fondation Pinault dans l'île Seguin à
Boulogne. Et c'est à peine si quelques timides voix se sont élevées pour dénier à M.
Pinault la qualité de bienfaiteur - frustré - de l'humanité. En fait, c'est la
société française telle qu'elle est devenue qui a explosé au visage exaspéré puis
stupéfait de M. Pinault. Qui tel un ci-devant a émigré non pas à Coblence mais à
Venise. Le prochain épisode révolutionnaire est déjà écrit. Telle administration
verra son diktat ouvertement défié, sa morgue anéantie, et ses membres châtiés par le
pouvoir sous la pression populaire. Et c'est ce brave M. Pinault qui aura été sans le
vouloir le déclencheur inconscient de ce vaste tremblement. Pour un simple marchand de
bois à l'origine, quel destin ! Révélations sur les salades de la presse française La polémique sur les effets en France du nuage radioactif de Tchernobyl n'en
finit pas de rebondir. La cause en est le refus obstiné des autorités françaises de
délivrer une information complète et loyale à ce sujet. Le professeur Pellerin, qui
dirigeait à l'époque le Service central de protection contre les rayonnements ionisants
(SCPRI) n'en est évidement pas le seul responsable et ne doit pas être choisi comme bouc
émissaire. Ce scientifique de haut niveau avait contre lui un engagement politique au
RPR, ce qui a dû le gêner dans son comportement à l'époque des faits, c'est-à-dire en
avril et mai 1986. Rappelons que la droite venait de remporter les élections
législatives et Jacques Chirac d'être nommé à Matignon par François Mitterrand. Ce
n'est évidemment pas une excuse pour M. Pellerin, car ce qu'on attend d'un responsable de
la santé publique, c'est qu'il dise la vérité à la population et préconise toutes les
mesures de précaution nécessaires, mais cela peut expliquer la complète carence des
autorités, auxquelles le patron du SCPRI a certainement dit toute la vérité sans les
menacer de rendre publics lui-même les faits qu'elles se refuseraient à révéler. La
vérité n'était d'ailleurs pas aussi alarmante que certains le prétendent aujourd'hui,
car, si l'on en croit Serge Prêtre, le responsable de la radioprotection suisse de
l'époque, interrogé par Le Figaro, "la dose due au passage du fameux nuage
fut nettement inférieure à la dose annuelle due au radon (naturel) dans les habitations
ou à la dose due à une radiographie du thorax ". En revanche, ce que les autorités
ont caché, c'est l'existence de zones où la contamination était largement supérieure
à la moyenne. " Même si les masses d'air étaient uniformément contaminées,
explique Serge Prêtre, c'est vrai qu'on observait des " points chauds ",
c'est-à-dire des petites régions jusqu'à cinq fois plus radioactives que la
contamination moyenne aux alentours. Si on voulait savoir où les légumes frais et le
lait étaient fortement contaminés, il fallait demander aux météorologues où il avait
intensément plu entre le 1er et le 8 mai. En France, il y a eu des points chauds locaux
en Alsace-Lorraine, Rhône-Alpes et Corse. " C'est donc dans ces régions qu'il
aurait fallu prendre des mesures interdisant la consommation de certains aliments et
recommandant la prise de comprimés d'iode par la population afin de se protéger des
cancers de la thyroïde. Rien de tel n'a été fait, et l'on comprend que des associations
de malades de la thyroïde demandent la mise en examen du Pr Pellerin, lequel pourrait à
cette occasion révéler qui il a informé au niveau gouvernemental, ce qui conduirait à
la mise en cause de tous les responsables. Mais il est très facile pour les médias
français de stigmatiser l'attitude du Pr Pellerin. Cela leur évite de se poser des
questions sur leur propre responsabilité. " Pourquoi l'ensemble des journalistes
français se sont-ils laissé museler par la rétention d'information du SCPRI ?
s'interroge Serge Prêtre. Il aurait été facile de se procurer un compteur
Geiger-Müller, de cueillir quelques salades, d'apporter le tout sur le plateau
télévisé et de faire crépiter le compteur Geiger-Müller. Je vous assure qu'une action
de ce genre aurait débloqué les données disponibles au SCPRI. " Apporter des
salades sur un plateau télévisé ? Impossible à des journalistes français. Les seules
salades qu'ils connaissent sont celles qu'ils racontent ! Scandaleuse intrusion de l'antiaméricanisme dans les variétés de TF1 Intéressante analyse sur les différences entre les modèles d'intégration
français et américain développée par Richard Perle, un des principaux représentants
du courant néo-conservateur aux Etats-Unis, dans une interview au Figaro. "
Le modèle d'intégration à l'européenne soulève des questions intéressantes, déclare
Perle. La réponse est, à mon sens, d'ordre sociologique, renforcée par des
considérations économiques. Peut-être une certaine fierté patriotique vous fait-elle
défaut ? Chez nous, quand un immigré parvient à acquérir la citoyenneté américaine,
c'est une vraie joie pour lui. Il veut que ses enfants soient totalement américains et la
deuxième génération abandonne volontiers les coutumes ancestrales pour s'intégrer
efficacement. Le désir d'intégration est chez nous d'autant plus puissant qu'il autorise
tous les espoirs, notre modèle politique et social reposant sur la méritocratie. Peu
importe d'où vous venez et qui vous êtes : seuls votre travail et vos succès seront
pris en considération. " En France, le modèle politique et social ne repose pas sur
le mérite mais sur l'accession immédiate, sans conditions et sans limitation de durée
aux prestations sociales. Cherchez l'erreur ! Quant aux vux que forme Richard Perle
pour une bonne entente entre la France et les Etats-Unis, ils n'ont guère de chance
d'être exaucés dans le climat antiaméricain hystérique qui règne en ce moment dans
notre pays et que n'améliore évidemment pas la présence sur notre territoire de fortes
minorités musulmanes. C'est ainsi qu'on a pu entendre au cours d'une émission de
variétés de TF1, le 7 mai dernier, une chanteuse d'origine nord-africaine dénommée
Lââm interpréter la chanson de Joe Dassin " L'Amérique " et se croire
obligée de déclarer que l'Amérique qu'elle venait de chanter n'était pas
"celle de l'autre ", comprenez celle de George Bush. Le présentateur de
l'émission, Jean-Pierre Foucault, ne trouva que son imperturbable sourire à opposer à
cette proclamation politique inadmissible dans une émission de divertissement, alors que
s'il avait eu un minimum de courage et de dignité, il aurait dû faire remarquer à cette
jeune personne qu'elle n'avait été invitée que pour chanter et non pour se servir de ce
plateau comme d'une tribune. Richard Perle, qui possède une maison dans le midi de la
France, devrait de temps en temps y regarder la télévision. Il comprendrait pourquoi il
faudra longtemps - et surtout d'autres hommes politiques - pour que la France cesse "
de développer une identité française, tant au niveau européen qu'au niveau mondial,
qui se construirait en négatif par opposition aux Etats-Unis " et, renonçant "
à ce ressentiment délétère tant pour elle-même que pour les relations
transatlantiques", parvienne enfin à " localiser ses vrais ennemis ".
Richard Perle ne se fait d'ailleurs guère d'illusions à ce sujet, observant que "
le débat sur la Turquie qui enflamme l'Europe et en particulier la France révèle à mon
sens une de vos faiblesses, à savoir que l'Europe a un problème pour intégrer
harmonieusement ses musulmans au sein de sa société ". On n'a pas fini de s'en
apercevoir ! Le projet de Constitution européenne comporte de graves menaces sur le droit de propriété Le traité établissant une Constitution pour l'Europe, sur lequel les électeurs
français doivent se prononcer par référendum le 29 mai 2005, comporte un article II-77
intitulé " Droit de propriété " et ainsi rédigé : " Toute personne a
le droit de jouir de la propriété des biens qu'elle a acquis légalement, de les
utiliser, d'en disposer et de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si
ce n'est pour cause d'utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi et
moyennant en temps utile une juste indemnité pour sa perte. L'usage des biens peut être
réglementé par la loi dans la mesure nécessaire à l'intérêt général. " Il est
éclairant de comparer le texte de cet article avec celui de l'article 1 du Protocole n°
1, additionnel à la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés
fondamentales : " Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens.
Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d'utilité publique et dans les
conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international. "
On constate que le projet de Constitution n'apporte aucune garantie formelle de
propriété aux personnes morales, c'est-à-dire notamment aux entreprises, aux
associations et aux syndicats, et qu'il supprime toute référence aux principes
généraux du droit international, laissant ainsi libre cours à l'arbitraire européen.
Il y a vraiment de quoi s'inquiéter et juger avec sévérité l'uvre des
rédacteurs de ce projet de Constitution et notamment du président de la Convention qui
lui a donné naissance, M. Giscard d'Estaing, dont l'action à la tête de la France s'est
traduite par une dramatique progression du socialisme dans notre pays. Ce qui prouve une
fois de plus la vérité de l'adage populaire selon lequel " on ne se refait pas
" ! Les partisans du oui en sont réduits à mobiliser les vieillards La campagne du oui, c'est vraiment le marché aux puces. On essaye de nous
fourguer toutes les vieilleries qui dormaient dans les placards ou au grenier. C'est ainsi
que Giscard, fidèle à son humilité proverbiale, fait un éloge très mesuré de la
Constitution européenne, dont il est le principal rédacteur, en nous jurant qu'elle
" est aussi parfaite, peut-être moins élégante, que la Constitution des Etats-Unis
d'Amérique ", tandis que Mme Chirac tente de nous convaincre au moyen d'un argument
bouleversant de nouveauté : " L'union fait la force " ! Mais ce n'est pas tout,
bonnes gens. Oyez, oyez, la Simone est de retour. Oui, Simone Veil s'est mise en congé -
pour un petit mois, rassurez-vous, car elle va devoir se passer pendant ce temps de son
traitement et il faut bien vivre - afin de participer au " sauvetage du oui ",
comme l'écrit Le Monde. Faut-il qu'il y ait péril en la demeure ! En fait,
toutes les vieilles recettes de la classe médiatico-politique qui règne sur la France
depuis trente ans font fiasco les unes après les autres. Jack Lang a eu beau réunir dans
un comité Théodule les "intellectuels et les artistes", il n'a réussi
qu'à provoquer la nausée du peuple, qui n'en peut plus de voir à longueur de temps sur
les écrans de télévision les mêmes personnages frelatés qu'on leur présente comme
l'élite de la nation et qui ne sont que " des clowns lyriques ", pour reprendre
l'expression de Romain Gary. Lequel, sous la signature d'Emile Ajar, avait une expression
qui convient à merveille au pitoyable spectacle de tous ces démocrates sans démocratie
tentant de nous persuader de leur accorder encore une minute, Monsieur le Bourreau :
"Tout ça, c'est pseudo pseudo". Le jugement d'outre-tombe du père de Jacques Chirac La clé de la très probable victoire du non au référendum sur la Constitution
européenne réside dans le fait que les Français la jugent sans danger pour l'Europe.
C'est ainsi que dans le sondage Ipsos publié par Le Figaro du 19 avril, 80 % des
personnes répondent non à la question : " Pensez-vous qu'en cas de victoire du non
la construction européenne va s'arrêter ? " Ce qui prouve bien que la montée du
non dans l'opinion n'est pas fondée pour l'essentiel sur un sentiment antieuropéen. En
revanche, les Français sont persuadés que le non constitue leur seule chance de faire
obstacle à l'admission de la Turquie dans l'Union européenne. C'est d'ailleurs là que
réside la faiblesse fondamentale du camp du oui, qui compte dans ses rangs beaucoup
d'adversaires de l'adhésion turque, à commencer par Giscard et Sarkozy, et qui le font
bruyamment savoir. Quant à la campagne de Chirac, du gouvernement et de l'état-major du
parti socialiste, elle est purement et simplement suicidaire puisqu'ils recommandent aux
Français de manifester leur adhésion à la construction européenne tout en rejetant ses
principales dispositions comme la libéralisation du marché des services et le pacte de
stabilité et de croissance destiné à protéger l'euro ! Il faut dire qu'on est là au
cur des contradictions de la classe politique française, qui se montre européenne
à Bruxelles et antieuropéenne à Paris. Le résultat est que la France n'a jamais
vraiment bénéficié des bienfaits de la construction européenne alors qu'elle en subit
tous les effets en termes de concurrence et de remise en question des situations
établies. Jacques Chirac est d'ailleurs emblématique de cette schizophrénie, lui qui a
commencé sa course à la présidence de la République avec " l'appel de Cochin
" stigmatisant " le parti de l'étranger " et qui la termine avec son
engagement dans un référendum destiné à faire régir la France par une constitution
supranationale et à donner à la Turquie, en raison de l'importance de sa population, une
position dominante dans l'Union européenne. Comme le disait son père, alors que Jacques
Chirac n'avait que six ans et demi, " même à l'école, Jacky se fait influencer par
ses camarades, il n'est même pas capable d'avoir l'initiative de ses bêtises ". Ce
jugement figure à la page 88 de l'ouvrage intitulé " Jacques Chirac, une
éternelle jeunesse ", publié chez Jean-Claude Gawsewitch. Il s'agit du journal
intime de Marguerite Basset, qui fut la meilleure amie des parents de l'actuel président
de la République. Ce qu'on y apprend du caractère de ce dernier - et que savent tous
ceux qui l'ont approché - n'est pas de nature à donner confiance dans ses capacités à
gouverner le pays. La Sécu remise en cause à l'Université Le respect se perd. Plusieurs nouvelles déplorables sont venues gâcher le
bonheur des Français, qui tient pour l'essentiel à l'admiration et à la gratitude
qu'ils éprouvent envers leurs institutions et les grands hommes qui les font vivre. C'est
ainsi qu'on a pris connaissance avec consternation des informations publiées par Le
Parisien, qui nous apprend qu'à l'université de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis),
fermée par suite d'une grève des étudiants en anthropologie infiltrés "par des
personnes extérieures à l'université, des militants, des anars ", "des
grilles d'aération ont été arrachées, les panneaux d'indication de sortie de secours
ont été recouverts de peinture vive - rouge, bleu et vert - et rendus inutilisables, au
rez-de-chaussée, c'est un poste de sécurité qui a été saccagé, les vitres ont été
brisées, le bas de la porte défoncé à coups de pied, le système d'alarme incendie a
été dégradé à force d'être déclenché ". " La note est salée, précise
le quotidien. Les services généraux de l'université estiment entre 40 000 et 80 000
euros la somme à verser pour réparer." Tout cela ne serait rien - car le prix à
payer pour l'expression libre et démocratique des idées n'est jamais trop élevé - si
l'on n'avait appris par le même canal que " des slogans injurieux, indifféremment
contre Nicolas Sarkozy ou la Sécu, ont été tagués sur plusieurs murs ". Sarkozy,
bon, on peut comprendre, c'est un homme politique et il a des adversaires. Mais la Sécu,
l'institution-que-le-monde-entier-nous-envie, pourquoi? Pourquoi tant de haine ? Les
Français ont-ils perdu la tête ? Raffarin a trouvé un job pour l'après-Matignon Nous sommes en mesure de rassurer tous ceux qui s'inquiètent du sort de notre
premier ministre quand il quittera l'hôtel de Matignon. On apprend en effet à la lecture
du Parisien qu'une prostituée du bois de Boulogne, mécontente de ne pouvoir
exercer paisiblement sa bienfaisante activité car, dit-elle, " depuis la loi
Sarkozy, on m'a déjà saisi la camionnette deux fois " en est réduite à "
aller travailler en grande banlieue ". Ce qui n'est pas sans risques. " Plus
vous êtes isolée, explique-t-elle, plus vous êtes en danger. " C'est la raison
pour laquelle elle " ne quitte jamais son chien Raffarin ". Oui, vous avez bien
lu, " son chien Raffarin " ! Que faut-il penser de cette dénomination ? Est-ce
un hommage à l'action de notre premier ministre, si proche des gens et de leurs
problèmes, est-ce au contraire une marque de dérision ? Il est urgent de nommer une
Haute autorité des noms de chiens afin d'en réglementer l'usage de façon à éviter
toute dérive susceptible de porter atteinte à la réputation des dirigeants de l'Etat et
donc au bon fonctionnement des institutions. Directement concerné, M. Raffarin est tout
désigné pour en prendre la tête dès que le non au référendum l'aura libéré de ses
fonctions gouvernementales. Les partisans du oui plombés par leurs contradictions Les partisans du oui au référendum du 29 mai prochain ne savent plus à quel
saint se vouer pour remonter la pente. Tous les arguments qu'ils ont avancés jusqu'à
présent se sont heurtés au scepticisme, voire à l'hostilité d'une majorité
d'électeurs. Ce que constatent ceux-ci, c'est que l'Europe leur a apporté plus de
déboires que de satisfactions. Ce que les consommateurs ont gagné à l'ouverture des
frontières et à la généralisation de la concurrence, les travailleurs l'ont perdu en
termes d'emploi et de pouvoir d'achat. La cause de cette distorsion, qui devient de moins
en moins supportable, tient à l'attitude des gouvernements français depuis 1986, date à
laquelle la signature de l'Acte unique a décidé la suppression de toute frontière
intérieure dans l'Union européenne à partir du 1er janvier 1993. Dès cette époque,
les gouvernants auraient dû se fixer comme tâche prioritaire l'ouverture rapide du
système social à la concurrence, que leur permettaient les directives communautaires sur
l'assurance, de façon à en faire baisser le coût et donc à réduire les charges pesant
sur les entreprises. Au lieu de cela, ils se sont arc-boutés sur la conservation des
" acquis sociaux ", plombant ainsi l'économie du pays. Celle-ci a résisté
tant qu'elle a pu, grâce aux formidables efforts de productivité du secteur privé, mais
elle a fini par rendre l'âme au début de 2003, et depuis son calvaire continue, à peine
interrompu par quelques brèves rémissions. Comment les responsables de ce véritable
crime contre la France et les Français, à savoir les deux partis qui ont gouverné le
pays pendant cette période, le PS et l'association RPR-UDF devenue l'UMP, peuvent-ils
espérer convaincre les électeurs de leur donner mandat, par un oui au référendum, de
poursuivre dans cette voie catastrophique ? Si l'on ajoute à cela l'impopularité de
l'exécutif François Bayrou avait sauvé sa campagne présidentielle de 2002 en administrant
une gifle à un gamin qui tentait de lui faire les poches. Mais c'est lui qui vient de
s'en prendre une bonne avec le sondage BVA publié par Le Figaro du 8 avril 2005.
En effet il n'y a que 25 Français sur 100 pour considérer qu'il ferait un bon président
de la République. Mais surtout 70 % d'entre eux pensent que, s'il accédait au pouvoir en
2007, il mènerait à peu près la même politique que la droite aujourd'hui et 25 %
seulement le jugent crédible pour diminuer de façon significative le chômage. Il faut
dire que les propos de Bayrou sont caractérisés par un vide sidéral. Son seul programme
est " le changement ", mais il ne dit jamais en quoi celui-ci consisterait s'il
était élu à la tête du pays. Cette attitude est d'autant plus stupide de la part de
Bayrou que la France subit depuis des décennies une politique socialo-centriste et l'on
ne voit pas ce qu'un centriste avéré comme l'est le président de l'UDF pourrait lui
apporter de nouveau. Espère-t-il vraiment, avec son baratin sur le changement convaincre
les Français de lui faire confiance ? Si tel est le cas, c'est qu'il prend ses
compatriotes pour des imbéciles que l'on peut duper à coups de sornettes et de promesses
creuses. Certes le passé électoral de notre pays est riche en tromperies de toute sorte
et Bayrou peut se dire que le truc a encore chance de fonctionner, mais les sondages
favorables au non au référendum semblent indiquer que, cette fois-ci, les Français ne
marchent plus. Que voulez-vous : quand le président de la République en exercice est
surnommé " Supermenteur ", c'est qu'on est arrivé aux limites de l'exercice.
Et du coup tous les petits, moyens et gros menteurs de la classe politique voient soudain
leur avenir bouché. Il va leur falloir apprendre à dire la vérité, mais cela, ils
n'ont jamais appris à le faire et, comme dit le dicton populaire, " on ne fait pas
de chiens avec des chats ". Frits Bolkestein, qui est devenu célèbre grâce à sa directive, n'avait pas
plus barre sur ses services de la Commission européenne que les autres commissaires. En
témoigne cet exemple fort significatif et très grave. Un dirigeant du Mouvement pour la
liberté de la protection sociale (MLPS) s'était rendu à Bruxelles en février 2004 pour
se plaindre à la Direction du Marché intérieur (dont Frits Bolkestein était le
commissaire) de l'attitude du gouvernement français qui refusait d'appliquer les
dispositions des directives sur l'assurance (qu'il avait pourtant fini par transposer),
empêchant ainsi les Français qui le désiraient de s'assurer ailleurs qu'à la
Sécurité sociale pour la maladie, les accidents du travail et la vieillesse. Les hauts
fonctionnaires européens (de nationalité espagnole) qui participaient à cette réunion
ne firent aucune objection à l'analyse développée par le dirigeant du MLPS et lui
demandèrent d'écrire une lettre à leur chef d'unité (un Britannique), l'assurant qu'il
recevrait une réponse conforme à sa demande de voir la Commission réclamer du
gouvernement français la stricte application de ses engagements communautaires, devenus
lois nationales. Le dirigeant du MLPS écrivit donc cette lettre, mais, rendu méfiant par
l'attitude trop souvent déloyale des services du Marché intérieur, dont le directeur,
comme par hasard, était un haut fonctionnaire français, il leur tendit un piège fort
habile. Il glissa en effet dans sa lettre la phrase suivante : " Cette troisième
directive assurance non-vie (directive 92/49/CEE) simplement stipule que là où un Etat
membre décide d'ouvrir la couverture d'un risque relevant du régime légal de sécurité
sociale aux assureurs privés (ce qu'a fait la France en signant les directives assurances
92/49 et 92/96) cet Etat membre doit accepter que toute entreprise d'assurance de la
Communauté autorisée dans son propre Etat membre puisse couvrir ce risque sur la base de
la liberté d'établissement et de la liberté de prestations de services. " Le
dirigeant du MLPS reçut peu après la réponse de la Commission. Elle était signée non
pas du chef d'unité, mais de son supérieur lui-même,
un Français. Et bien
entendu la réponse fut ce qu'on pouvait en attendre : une dérobade en règle, assortie
d'approximations voulues et même de grossiers mensonges. Manifestement, ce haut
fonctionnaire européen de nationalité française n'entendait pas gêner le moins du
monde l'action de ses homologues nationaux ni celle des politiciens qui l'avaient nommé
à Bruxelles. Il venait pourtant de signer son aveu de déloyauté communautaire (on sait
en effet que les fonctionnaires européens sont déontologiquement tenus à une stricte
indépendance à l'égard de leurs autorités nationales). Car la phrase glissée dans la
lettre du dirigeant du MLPS n'était pas de lui, mais de
Frits Bolkestein, le
commissaire au Marché intérieur, chef suprême de cette direction et supérieur du haut
fonctionnaire français. M. Bolkestein l'avait écrite dans une lettre officielle
adressée au ministre des affaires sociales néerlandais et dont le haut fonctionnaire
français ignorait qu'elle avait été portée à la connaissance du dirigeant du MLPS !
Ainsi donc la duplicité des services du Marché intérieur était avérée. Elle venait
s'ajouter au lourd contentieux entretenu entre les citoyens français et la Direction
Marché intérieur, qui se refusait systématiquement et depuis des années à leur dire
la vérité sur les textes communautaires et à veiller - ce qui est son devoir - à
leur application. Les lecteurs de notre site peuvent prendre connaissance du communiqué
du 6 avril 2005 par lequel le MLPS exige du président de la Commission, M. Barroso "
une enquête et des sanctions contre des hauts fonctionnaires français en poste à la
Commission européenne ". Et ce sera justice ! Un haut fonctionnaire français dénonce les hauts fonctionnaires européens Pour ceux qui douteraient du fait que les commissaires européens n'ont aucune
autorité sur leurs services, voici l'analyse d'un haut fonctionnaire français, Maxime
Tandonnet, dans son livre " Le défi de l'immigration "
(François-Xavier de Guibert) : Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne, se désole des
progrès du non dans l'opinion française. Que ne s'est-il exprimé quand sa fille,
Martine Aubry, alors ministre des affaires sociales, refusait l'application des directives
européennes dans la fameuse affaire de " la coiffeuse de Valence " ? Cette
honorable professionnelle avait eu l'idée, afin de payer moins de charges sociales, de
domicilier son entreprise en Angleterre et de continuer à exercer son activité en
France. " Quand on coupe les cheveux en France, on paye ses charges sociales en
France ", avait alors tranché Mme Aubry. Cette affirmation était un énorme
mensonge et, de la part d'un ministre en exercice, une véritable forfaiture, puisque la
coiffeuse de Valence était parfaitement en droit de s'assurer librement en Angleterre ou
n'importe où ailleurs en Europe pour tous les risques sociaux, en vertu des directives
communautaires 92/49/CEE et 92/96/CEE, applicables dès leur promulgation en 1992 et dont
la date limite de transposition dans le droit national avait été fixée avec l'accord du
gouvernement français au 1er juillet 1994. Du coup la coiffeuse de Valence et avec elle
toutes les entreprises et tous les professionnels indépendants français ont dû, au
cours des dix années suivantes et encore aujourd'hui, subir le poids insupportable et
sans cesse alourdi du système national de protection sociale. Si bien qu'un nombre très
élevé d'entre eux a purement et simplement disparu, condamnant des millions de salariés
au chômage. Sinistre bilan que la simple application des lois de la République aurait
suffi à éviter. Chirac insulte Reagan, Thatcher, Jean-Paul II et Walesa Si notre plombier polonais a quelques minutes à perdre, il pourra aussi rendre
visite à Jacques Chirac à l'Elysée et lui demander s'il est bien conscient de ce qu'il
dit quand il affirme que " le libéralisme, ce serait aussi désastreux que le
communisme ", comme il l'a fait le 15 mars dernier devant une dizaine de députés de
la majorité qu'il avait conviés à déjeuner. Les 80 millions de morts qu'a faits le
communisme doivent se retourner dans leur tombe et tous ceux qui, en Occident et de
l'autre côté du rideau de fer, ont lutté de toutes leurs forces pour éradiquer une des
plus effroyables doctrines jamais inventées et mises en pratique par l'humanité ne
peuvent éprouver pour M. Chirac qu'un insondable mépris. Ronald Reagan, Margaret
Thatcher, le pape Jean-Paul II et Lech Walesa notamment ont gagné la reconnaissance de
toutes les personnes civilisées de la planète en conjuguant leurs efforts pour faire
s'effondrer l'Union soviétique et libérer les peuples qu'elle avait soumis à son atroce
dictature. Si aujourd'hui on peut parler de la concurrence éventuelle d'un plombier
polonais, c'est-à-dire d'un acte qui suppose l'existence de ces valeurs irremplaçables
que sont la liberté de circulation et d'installation, c'est bien parce que le communisme
a été vaincu dans son pays. Et au lieu de se désoler de sa venue, on devrait
l'accueillir avec transports, au nom des droits de l'homme et de l'unité des peuples
européens. Tout en faisant en sorte que la concurrence ainsi instituée soit loyale, ce
qui implique que ses homologues français n'aient pas les mains liées derrière le dos et
des boulets aux pieds par la faute de leur lamentable président de la République. Les
Guignols de l'info de Canal + ne s'y sont pas trompés, qui attribuaient l'autre soir à
la marionnette de Chirac l'ambition, à défaut de " laisser un truc positif "
dans les livres d'histoire, celle d'y figurer " comme pire président de toute
l'histoire ". Et d'ajouter : " Si je tiens le rythme, je vais tous les exploser
! " Pas de doute, dans ce type d'épreuve, il est imbattable ! Strauss-Kahn recrute des kamikazes Si les partisans du oui se conduisent comme Dominique Strauss-Kahn, ceux qui
militent pour le non n'ont aucun souci à se faire. L'ancien ministre socialiste de
l'économie et des finances est allé expliquer aux ouvriers de Sediver, à Saint-Yorre,
qui tentent de s'opposer à la délocalisation de leur entreprise, qu'il était prêt à
envisager l'idée de " nationalisations temporaires " pour permettre aux
entreprises en difficulté de trouver des repreneurs et à contraindre celles qui
délocaliseraient leur activité à continuer de payer la taxe professionnelle bien après
leur départ. Il va de soi que de telles mesures seraient radicalement contraires aux
règles européennes de concurrence et seraient inévitablement sanctionnées par les
autorités communautaires. " Je ne veux pas faire de démagogie ", s'est écrié
M. Strauss-Kahn devant son auditoire. Il vaut mieux entendre cela que d'être sourd, car
comme démagogie, de la part d'un ancien ministre parfaitement rompu aux arcanes du
fonctionnement de l'Union européenne, il n'y a pas pire. Mais le plus grave est de
laisser croire à des salariés dans la difficulté et l'angoisse que de telles mesures
sont possibles. On permet que se développe ainsi une mentalité de fuite devant les
réalités, qui est à l'opposé des nécessités démocratiques, ainsi que des intentions
fanatiques, comme celle qu'exprimait une ouvrière de Sediver qui proposait de "
devenir kamikaze " et de " se faire exploser dans les rues de Vichy ". Rien
d'étonnant à ce que 58 % des sympathisants de gauche aient jugé, dans un récent
sondage, que les socialistes n'étaient pas crédibles pour faire diminuer de façon
significative le chômage et qu'ils n'avaient pas tiré les leçons de l'échec de Lionel
Jospin à l'élection présidentielle de 2002. Juppé vient gâcher la campagne du oui Le camp du oui n'est vraiment pas à une incohérence près. Il nous présente le
traité de Nice, qui régit actuellement l'Union européenne et doit continuer de
s'appliquer quoi qu'il arrive jusqu'en 2009, comme l'abomination de la désolation. Or ce
traité a été ratifié en 2001 par les cohabitants de l'époque, Jacques Chirac et
Lionel Jospin, et approuvé par leurs amis, comme en témoigne l'intervention à
l'Assemblée nationale, le 5 juin 2001, du président du groupe RPR, un certain Alain
Juppé. Voici ce que déclarait " le meilleur d'entre nous " : Le grand mensonge du " bénéfice " de la SNCF C'est un véritable concert d'éloges qui a salué le retour aux bénéfices de la
SNCF en 2004, après quatre années de déficits. " Un vrai miracle ", s'est
écriée la presse unanime. Au risque de doucher les enthousiasmes, nous devons rappeler
que non seulement la SNCF n'est pas bénéficiaire, mais qu'elle continue de coûter une
fortune aux contribuables puisqu'ils lui apportent chaque année 13 milliards d'euros et
que cette somme ne cesse d'augmenter. Voici l'explication de ce fabuleux tour de
passe-passe, telle que la donne Christian Gerondeau dans son livre " Les danseuses de
la République " (L'Harmattan) : Les socialistes et l'UMP sont d'accord pour ne pas faire du référendum sur la
Constitution européenne un enjeu de pouvoir. Les partisans du oui au sein du PS tentent
d'accréditer l'idée selon laquelle l'alternance politique ne serait à l'ordre du jour
qu'en 2007, date de l'élection présidentielle, tandis que M. Sarkozy va jusqu'à
prétendre, dans un tract destiné à recruter des adhérents pour l'UMP, que " nous
avons une chance formidable et unique pour faire bouger les choses : plus de deux ans
devant nous sans échéance électorale ". Comme si le référendum n'existait pas !
Une fois de plus se vérifie la profonde connivence entre les deux forces politiques qui
gouvernent le pays depuis plusieurs décennies. Leur lien secret, c'est le maintien du
système social français, qui assure aux politiciens tout pouvoir sur la société par le
biais des masses financières dont ils exercent le contrôle et qui interdit aux classes
moyennes de bénéficier de l'aisance financière qui leur permettrait de jouer le premier
rôle politique dans le pays. Et pour cela il leur faut éviter à tout prix une
condamnation électorale du système, ce que serait assurément une victoire du non au
référendum. La perspective d'une victoire de la fausse droite à l'élection
présidentielle n'a rien pour désespérer le PS qui tient suffisamment de
circonscriptions législatives, de mairies, de conseils généraux et régionaux pour
supporter confortablement son éventuel maintien dans l'opposition nationale, tandis que
ses pseudo-adversaires de l'UMP ont déjà intégré la probabilité de leur défaite en
2007 et misent sur un nouvel échec des socialistes à la tête du pays pour se refaire
une virginité et revenir en force le coup d'après. C'est le scénario qui s'est
déroulé en France depuis 1981 et qui a conduit le pays à la ruine à force de
problèmes non résolus et même non abordés. En attendant le non ne cesse de progresser
dans les sondages, et sans doute beaucoup plus que ces derniers ne l'indiquent. C'est
ainsi que dans celui qu'a effectué Ipsos pour Le Figaro et Europe 1,
et qui attribue 60 % au oui contre 40 % au non, seuls 5 % des partisans du non déclarent
qu'un tel vote est pour eux " l'occasion de s'opposer au gouvernement et à Jacques
Chirac ". Alors que tous les observateurs politiques savent qu'à un référendum
l'appréciation portée par les électeurs sur le gouvernement en place pèse d'un poids
très lourd et le plus souvent déterminant sur leur vote. Quelle confiance peut-on, dans
ces conditions, accorder à des sondages qui nient à ce point les évidences politiques ?
La même qu'aux politiciens ! Chirac n'a pu s'y opposer : Dassault lance une nouvelle arme Un redoutable imprécateur sévit dans la presse française et accable de ses
foudres l'actuelle majorité. Voici les attendus de la condamnation sans appel qu'il
fulmine : " La majorité a fait en sorte d'amender les lois Aubry pour permettre à
ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus de le faire sans que leur entreprise
soit menacée des foudres de l'inspection du travail. Mais la législation reste beaucoup
trop complexe: pas moins de soixante six éditions du code du travail l'an dernier, une
tous les cinq jours! Et les formalités de licenciement sont si contraignantes qu'elles
aboutissent paradoxalement à une généralisation de la précarité de l'emploi, les
chefs d'entreprise osant de moins en moins signer de contrats à durée indéterminée. Le commissaire au Plan prépare une drôle de soupe Valeurs Actuelles encore, qui décidément semble vouloir nourrir la
contestation du régime. Dans son numéro du 25 février 2005, l'hebdomadaire publie, sous
la signature de son rédacteur en chef économique, David Victoroff, un portrait d'Alain
Etchegoyen, nommé commissaire au plan par Jean-Pierre Raffarin. La place est de tout
repos, puisque chacun sait qu'il n'y a plus de plan en France depuis longtemps, mais la
fonction a survécu à l'organe. L'article est vraiment stupéfiant. Qu'on en juge :
" Comment cet ancien complice de Sylviane Agacinski, la compagne de Lionel Jospin,
avec qui il a animé l'émission Grain de philo à la télévision, a t il été choisi
par Qui a cafté ? C'est la question que se pose le microcosme politicien au sujet des
révélations du Canard enchaîné sur le luxueux appartement de fonction
d'Hervé Gaymard qui ont entraîné la chute du ministre des finances. Tous les yeux se
sont d'abord tournés vers Nicolas Sarkozy qui a juré ses grands dieux qu'il n'y était
pour rien. Il semble bien en effet qu'il dise vrai. Tout d'abord, Gaymard n'était pas
encore pour lui un rival. Chirac jugeait en effet que le nouveau locataire de Bercy était
encore trop tendre pour être lancé dans le grand bain et en outre l'entourage de Sarkozy
accordait crédit à nos informations selon lesquelles le président de la République
s'apprêtait à l'appeler à Matignon. Les yeux se sont alors tournés vers Dominique de
Villepin, qui aspire à remplacer Jean-Pierre Raffarin et qui pouvait craindre que Chirac
ne diffère sa décision de remercier l'actuel premier ministre en attendant que Gaymard
soit prêt à lui succéder. A l'appui de cette thèse, les "canardologues
" font observer que le jour même où l'hebdomadaire satirique révélait le coût
pour les contribuables de l'appartement de fonction de Gaymard, il publiait, sous la
signature de son rédacteur en chef, Claude Angeli, un article citant entre guillemets
plusieurs télégrammes diplomatiques émanant de l'ambassadeur de France à Washington et
incitant Chirac à ne pas " baisser la garde " face à Bush, alors même que le
président de la République souhaitait " recoller les morceaux " avec le
président des Etats-Unis. De là à penser que Villepin, qui a évidemment conservé ses
réseaux aux affaires étrangères, aurait pu échanger ces informations contre la
publication en bonne place du dossier accablant Gaymard, il y a un pas que certains
n'hésitent pas à franchir. Ceux qui ne sont pas " canardologues " et ne font
pas non plus partie du microcosme politicien retiendront seulement de cette affaire
qu'elle voit s'opposer entre eux plusieurs clans de l'actuelle majorité et que cette
guerre intestine ne va pas arranger ses affaires à deux ans de la prochaine élection
présidentielle, sans parler du référendum sur la Constitution européenne. Mais il est
vrai que Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre. Les francs-maçons et la chancellerie ont failli avoir la peau du procureur de Montgolfier Le procureur de la République à Nice, Eric de Montgolfier, a fini par avoir la
peau du juge Renard, convaincu notamment d'avoir utilisé ses fonctions pour renseigner sa
loge maçonnique sur le casier judiciaire des impétrants et mis à la retraite d'office
par le Conseil supérieur de la magistrature. Mais il s'en est fallu de peu que les
réseaux maçonniques n'aient auparavant la peau de Montgolfier. Une mission de
l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) avait en effet estimé qu'il ne se
passait rien d'anormal à Nice et que le procureur de Montgolfier colportait des "
ragots ". La chancellerie s'était empressée - fait totalement inhabituel - de
publier ce rapport sur Internet et le garde des sceaux, Dominique Perben, avait fait
savoir à M. de Montgolfier qu'il souhaitait le voir quitter Nice. Mais le Conseil
supérieur de la magistrature avait peu après validé les accusations portées contre le
juge Renard par le procureur de Nice, balayant du même coup le rapport de l'IGSJ. Eric de
Montgolfier ne se cache pas derrière son petit doigt pour dénoncer l'influence
maçonnique à la chancellerie. Le journal Le Monde lui ayant, lors d'une
interview publiée le 19 février 2005, demandé si l'IGSJ avait " succombé aux
pressions politiques, voire aux influences franc-maçonnes ", le procureur avait
ainsi répondu : "J'en suis réduit aux suppositions. Je constate que le rapport de
l'IGSJ, qui m'était défavorable, avait été mis sur Internet par la chancellerie - ce
qui est déjà assez étonnant. Alors l'influence de la maçonnerie ? On peut y penser
forcément. " AZF : Et si c'était un chauffe-eau ? On ne se méfie pas assez des chauffe-eau électriques. Ils sont pourtant en passe
de devenir la principale cause d'insécurité en France. Après la caisse primaire
d'assurance-maladie de Bayonne, c'est le Théâtre de l'Empire à Paris qui a été
dévasté par une explosion et dans les deux cas les enquêteurs ont mis en cause les
cumulus de l'immeuble. Pourtant, interrogé par Le Parisien sur l'explosion de l'Empire,
un ingénieur centralien, spécialiste thermique, a déclaré : " L'explosion d'un
chauffe-eau électrique est rarissime. En ce qui me concerne, après plusieurs dizaines
d'années d'expérience dans ce domaine, je n'ai jamais été confronté à un tel cas.
Sur un appareil aux normes, il y a plusieurs mécanismes de sécurité qui interviennent
et il faudrait une conjonction de faits exceptionnels pour arriver à de telles
conséquences. " Aucune nouvelle information n'ayant été portée à la connaissance
du public, force nous est de nous contenter de l'explication officielle. Nous regrettons
toutefois qu'on n'ait pas recherché si, à l'usine AZF de Toulouse, il n'y avait pas de
chauffe-eau défectueux. Voilà qui résoudrait une énigme douloureuse et clouerait
définitivement le bec à tous ceux qui veulent voir on ne sait quels actes malveillants
à l'origine de faits purement accidentels et destinés à le rester. Exclusif : Chirac décidé à appeler Sarkozy à Matignon Le camp du non au référendum sur la Constitution européenne ne cesse de se
renforcer et tous les sondages le démontrent. Il s'agit en fait de la réponse de la
France d'en bas à la France d'en haut. Les Français voient dans cette consultation
électorale l'unique occasion depuis douze ans de dire enfin clairement ce qu'ils pensent
de leurs dirigeants politiques. Certes, il y a eu beaucoup d'élections depuis le
référendum sur le traité de Maastricht, mais chacun sait que les dés électoraux sont
pipés et que la protestation doit presque toujours, pour s'exprimer, emprunter des voies
détournées. Au contraire, dans un référendum, pour protester il suffit de voter non,
et c'est ce qu'un grand nombre de Français s'apprêtent à faire. Même si le président
de la République fait dire qu'un non ne l'atteindrait pas personnellement, il sait très
bien qu'un échec du référendum serait un coup mortel porté à sa crédibilité
politique. C'est pourquoi il va être contraint de s'engager beaucoup plus qu'il ne
l'avait prévu et vient de commencer à le faire en s'affichant aux côtés du président
du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, à l'occasion d'un
meeting commun à Barcelone. Mais il ne suffira pas à Chirac d'aller se faire applaudir
par deux mille militants du parti socialiste espagnol pour emporter la partie en France.
Et ce n'est pas un hasard si le chancelier allemand, Gerhard Schröder, et le président
du conseil italien, Silvio Berlusconi, qui devaient être également présents à la
réunion de Barcelone, se sont finalement abstenus de venir, invoquant les effets de la
grippe. En réalité, l'Allemand, qu'on avait vu fort bien portant le matin même, et
l'Italien ne tenaient surtout pas à se voir contaminés par le virus de l'échec dont ils
savent que Jacques Chirac est porteur. C'est dire à quel degré de crédibilité
politique se trouve ramené le président de la République française ! Un qui ne va pas bien non plus, c'est Bernard Thibault, le secrétaire général
de la CGT. L'instance dirigeante de son syndicat, le Comité confédéral national, vient
de se prononcer à 82 % pour le non au référendum, contre le vu de Thibault dont
les efforts de recentrage se trouvent ainsi désavoués de façon massive et cinglante. On
sait que, sous l'impulsion de son secrétaire général, la CGT a récemment adhéré à
la Confédération européenne des syndicats (CES), organisation réformiste qui s'est
elle-même prononcée en faveur du projet de Constitution européenne, considérant, comme
l'a rappelé Jacques Chirac à Barcelone, qu'elle constituait " un pas positif pour
les travailleurs ". En fait, le monde syndical français est frappé du même mal que
le monde politique. Ses dirigeants ne font plus partie depuis longtemps du milieu qui les
a élus. Ils vont de congrès en déjeuners, de voyages lointains en conférences
internationales, roulent en luxueuses berlines et soignent leur apparence comme des
vedettes du show-business. Il n'est pas nécessaire par exemple d'avoir de grandes
connaissances en art capillaire pour savoir que les mèches claires qui agrémentent la
longue chevelure de M. Thibault ne doivent rien à la nature et tout au talent d'un
moderne merlan. Et ce sont peut-être ces mèches qui, au moment de voter, ont incité les
représentants de la base syndicale à désavouer leur leader, tant il est vrai qu'on ne
s'affiche pas avec les insignes de la société qu'on prétend combattre, même si la CGT
n'est plus - et depuis longtemps - le syndicat des " damnés de la terre ", mais
un organisme corporatiste de défense des avantages acquis. Décidément, le référendum,
c'est bien la France d'en bas contre la France d'en haut. Quand Monsieur 20 % cherche l'approbation du peuple Jacques Chirac est complètement inconscient. C'est ce qu'on se dit en le voyant
s'afficher à gauche avec jubilation tandis que la France, dans sa profondeur, réclame
des réformes de droite comme le rétablissement de la sécurité et la récompense du
mérite. Cet homme " qui ne s'aime pas ", comme l'a dépeint Eric Zemmour, ne
songe qu'à détruire son milieu originel afin d'en effacer toute trace qui pourrait
l'accuser de l'avoir trahi. C'est ainsi qu'il a reçu avec délectation l'onction de
gauche que lui a administrée le socialiste Zapatero à la réunion de Barcelone. "
Un président de centre droit et un de gauche, voilà l'Europe ! ", s'est écrié le
président du gouvernement espagnol, ajoutant aussitôt : " Certains peuvent se
demander si Jacques Chirac est un leader de centre droit. Surtout si on le compare à
d'autres. " Les deux mille militants socialistes qui composaient l'assistance et
Jacques Chirac ont ensemble ri de bonheur ! C'est bon, tout de même, de se sentir
compris. Même si ce sont les Français et non les socialistes espagnols qui auront à
trancher le problème. Et qui selon toute vraisemblance ne vont pas se gêner pour
indiquer à Chirac la direction de la sortie. Dès son annonce, nous avons dit que
recourir au référendum pour la Constitution européenne était une pure folie si l'on se
place du point de vue de Chirac. Un président qui n'a jamais réussi à dépasser 20 %
des voix au premier tour d'une élection présidentielle ne se soumet pas à un
plébiscite s'il veut demeurer en fonction. Mais voilà : il vient toujours un moment où,
hommage rendu par le vice à la vertu, un dirigeant illégitime veut obtenir l'approbation
du peuple. Chirac doit pourtant connaître l'immortelle réplique mise par l'auteur
dramatique polonais Slavomir Mrozek dans la bouche d'un délégué du parti envoyé en
mission auprès des classes laborieuses afin de leur vanter les bienfaits du communisme,
et qui, de retour auprès de ses instances, leur délivre ce sobre compte rendu : "
Le peuple fidèle m'a cassé la gueule. " Belmondo vole au secours de Thierry Roland Les dirigeants de TF1 et de France 2 ont à résoudre un sérieux problème :
comment remplacer leurs commentateurs sportifs vedettes qui approchent de la retraite. Il
s'agit de Thierry Roland, pour le football à TF1, et de Pierre Salviac, pour le rugby à
France 2. La première chaîne a carrément mis Thierry Roland sur la touche et l'a
remplacé par Thierry Gilardi, débauché de Canal Plus. Or l'association de celui-ci avec
le partenaire habituel de Thierry Roland, l'ancien international Jean-Michel Larqué, a
bien du mal à fonctionner. Rien d'étonnant à cela : ils ne sont nullement
complémentaires mais au contraire redondants, car Gilardi est, comme Larqué, un
commentateur technicien, tandis que Roland marchait aux tripes. De même, France 2 veut
remplacer Salviac par des commentateurs techniciens, alors que le consultant qui fait
équipe avec Salviac, l'international de rugby Thierry Lacroix, remplit parfaitement à
lui seul cet office. Ce que n'ont pas compris les dirigeants de ces deux chaînes de
télévision, c'est que le commentaire d'un match télévisé est un spectacle et qu'il
obéit à ses règles. L'une d'entre elle, bien connue des spécialistes, est qu'en
pareille matière la meilleure recette consiste à faire appel à la formule de l'Auguste
et du clown blanc. Les meilleurs duos à succès se sont tous fondés sur ce procédé.
Qu'on songe à Poiret et Serrault ou, plus près de nous, Chevalier et Laspalès. Et
c'est, à quelques nuances près, le style adopté par les duos Roland-Larqué et
Salviac-Lacroix. Inutile de préciser que celui qui fait l'Auguste doit savoir être
drôle, ce que réussissent à faire, chacun dans son style, Thierry Roland et Pierre
Salviac, alors que celui qui remplace le premier, Thierry Gilardi, excellent connaisseur
du football, est totalement dépourvu d'humour. Le gouvernement a peur d'une guerre civile Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), que préside Dominique Baudis, a
adressé le 11 janvier 2005 " à l'ensemble des services de télévision et de
radiodiffusion " une recommandation précisant " les obligations qui s'imposent
aux services de communication audiovisuelle relatives aux conflits internationaux et à
leurs éventuelles répercussions en France ". Dans ce texte, le CSA demande aux
médias audiovisuels de " vérifier l'exactitude des informations diffusées ",
ce qui est bien le moins, mais surtout " de traiter avec la pondération et la
rigueur indispensable les conflits internationaux susceptibles d'alimenter des tensions et
des antagonismes au sein de la population ou d'entraîner, envers certaines communautés
ou certains pays, des attitudes de rejet ou de xénophobie ". Le CSA craint en
particulier que de telles réactions ne soient provoquées par la diffusion " de
documents difficilement supportables ", qu'il recommande Le possible " non " de la France au référendum affole les eurocrates La crainte d'un non à la Constitution européenne grandit dans les milieux
officiels. C'est surtout la France qui leur pose problème, tant il est vrai que
l'impopularité gouvernementale y est, notamment depuis le vote sur le traité de
Maastricht approuvé d'extrême justesse, un fait patent qui risque d'entraîner le rejet
du projet constitutionnel. C'est ce qui a conduit l'ancien commissaire européen Mario
Monti à donner au Figaro une interview, publiée le 29 janvier 2005, dans laquelle il
passe aux menaces. Car cet universitaire italien, qui fut, au marché intérieur puis à
la concurrence, un commissaire compétent et efficace, même si certaines de ses
initiatives furent discutables et parfois sanctionnées par le désaveu de la Cour
européenne de justice, n'en a pas moins oublié, comme tous les eurocrates, les règles
les plus élémentaires de la démocratie. En cas de refus par un ou plusieurs pays de la
Constitution (rappelons qu'il suffit qu'un seul pays refuse de la ratifier pour que tout
le processus soit bloqué), M. Monti propose qu'il ne leur soit pas laissé d'autre choix
que de quitter l'Union européenne. Et il souhaite " qu'on pose la question de la
sortie éventuelle de tel ou tel Etat membre de l'UE avant le début du round des
référendums de ratification ". Si bien que " les vingt-cinq chefs d'Etat et de
gouvernement qui ont tous signé la Constitution - et sont donc tous, normalement,
favorables à son adoption - devraient prendre l'engagement, si le " non "
l'emportait dans leur pays, d'organiser une deuxième consultation ". Mais il ne
s'agirait pas de reproduire la stratégie bien connue du mange-ta-soupe-sinon-tu-l'auras-au-petit-déjeuner,
chère aux mères de famille d'antan et qui a servi à obliger les Irlandais et les
Danois, par des votes successifs avec la même question posée, à approuver finalement
les dispositions communautaires qu'ils avaient jusque là refusées. Non, M. Monti juge
cela " franchement peu démocratique ". " L'Union, estime-t-il, n'a pas à
exercer ce genre de violence à l'encontre d'un ou plusieurs de ses membres
récalcitrants. " Le grand démocrate qu'est M. Monti propose alors tout simplement
de remplacer le vote forcé par le chantage au départ : " Il faudrait poser une
nouvelle question, différente. Par exemple : " Voulez-vous que votre pays continue
à être membre de l'Union en adoptant la nouvelle Constitution ou bien voulez-vous que
votre pays en sorte ? " ". Décidément, le fait de gouverner l'Europe sans
aucun véritable contrôle démocratique pervertit les meilleurs esprits, et M. Monti en
fait partie. Il est grand temps que les responsables de l'Union, qu'ils soient chefs
d'Etat ou de gouvernement ou commissaires à Bruxelles se posent la seule question qui
vaille : Avons-nous raison de vouloir faire l'Europe sans les peuples ? Car c'est bien ce
qui s'est passé jusqu'à présent. Mais on doit constater que de ce fait l'adhésion
populaire manque à l'Europe et que cette construction sans véritable assise risque fort
de s'écrouler dans un avenir proche. Ce ne serait pas la première fois dans l'histoire
qu'une entité politique bâtie sur le sable disparaîtrait. A vouloir sans cesse forcer
la cadence et ignorer le sentiment et le rythme des peuples, les responsables politiques
européens prennent le risque de jeter à bas tout l'édifice. De tous les défauts qui
affectent les gouvernants, le plus dangereux est la présomption. Chirac fait ses confidences à Danielle Darrieux C'est à de petits signes qu'on décèle les grandes choses. Qui se serait attendu
qu'à l'occasion d'une banale remise de décoration, Jacques Chirac dévoile sa ferme
intention de se représenter en 2007 ? C'est pourtant ce qu'il a fait, comme nous le
révèle Jacques Pessis dans sa rubrique du Figaro, en remettant à l'Elysée les
insignes d'officier de la Légion d'honneur à Danielle Darrieux. Ce n'est pas faire
offense au charme intact de cette délicieuse et talentueuse comédienne de remarquer
qu'elle n'a plus tout à fait vingt ans, ni même trente. Et comme le chef de l'Etat, pour
une fois d'accord avec nous, déclarait à la récipiendaire qu'elle est " le charme
incarné ", celle-ci lui fit doucement observer qu'il s'agissait du charme "
d'hier ". Il en fallait plus pour démonter le président. " Non, de demain
", lança-t-il à l'actrice. Autant dire que si l'âge n'est en rien incompatible
avec le charme, il ne l'est pas non plus avec les plus hautes fonctions, celles
précisément que l'actuel locataire de l'Elysée se propose à l'évidence de continuer
à exercer. L'insupportable propagande de France 2 Sous couvert d'hommage à la chanson française, France 2 s'est livrée le 15
janvier 2005 à une grossière opération de propagande. Intitulée "La Fête de la
chanson française ", l'émission produite et animée par Daniela Lumbroso s'est
résolument placée sous les auspices du politiquement correct et de la promotion du
métissage. Sous les applaudissements du ministre de la culture, Renaud Donnedieu de
Vabres, Mme Lumbroso a fait défiler avec une admiration affichée et sans mélange des
dizaines d'extraits de chansons françaises du dernier demi-siècle et a voué aux
gémonies, sans bien entendu le faire entendre, un interprète et un seul, André Dassary,
"un chanteur aujourd'hui oublié qui, pendant l'Occupation a chanté
"Maréchal, nous Tous les partis politiques, à l'exception du PCF, exclu du jeu démocratique à
cause du pacte germano soviétique, votèrent les pleins pouvoirs à Pétain en juillet
1940. Les parlementaires, issus des élections de 1936, étaient en majorité de gauche.
Si l'histoire officielle surestima par la suite l'importance du rôle de Maurras et de
l'Action française dans l'entourage de Pétain afin de faire endosser le péché
collaborationniste à la droite et à l'extrême droite, ce fut dans le but d'innocenter
cette gauche là précisément. Vichy rallia plutôt la droite réactionnaire mais la
gauche collaborationniste préféra, elle, rester à Paris. Elle se sentait plus proche
des nazis par idéologie quand la droite croyait défendre des intérêts nationaux en
soutenant le Maréchal. La collaboration parisienne fut en grande partie le fait d'hommes
qui avaient été dans leur jeunesse dreyfusards avant d'être attirés par le pacifisme.
L'ambassadeur d'Allemagne, Otto Abetz, dont la mission était d'orienter l'opinion vers la
collaboration, sut jouer sur tous ces registres. Au nom de l'anticapitalisme et de
l'européanisme, sociaux démocrates, pacifistes, briandistes furent ainsi attirés dans
ses filets. Thierry Wolton (Extrait de Brève psychanalyse de la France, Plon). Pour le protéger de la justice, Chirac mise sur Hollande plus que sur Sarkozy Jacques Chirac s'est évidemment désolidarisé de la proposition de loi visant à
conférer au président de la République la qualité de sénateur à vie après son
départ de l'Elysée, mais elle est au cur de ses préoccupations. Bénéficiant
d'une immunité temporaire attachée à ses fonctions, à la suite d'une décision du
Conseil constitutionnel dans laquelle certains ont voulu voir un échange de bons
procédés entre Roland Dumas, qui présidait alors l'instance suprême, et l'actuel chef
de l'Etat, Chirac voit arriver avec angoisse le moment où il risque d'avoir à rendre des
comptes à la justice dans les nombreuses affaires de corruption où son nom a été
cité. En effet, s'il n'est plus président en 2007, il ne sera plus protégé. D'où
l'initiative du sénateur UMP de la Seine-Maritime et vice-président de la commission des
lois du Sénat, Patrice Gélard, chiraquien affirmé, qui reconnaît s'être entretenu de
son projet avec le président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, lui-même proche
du chef de l'Etat. Si Jacques Chirac devenait sénateur à vie au terme de son actuel
mandat, il ne bénéficierait certes que d'une protection relative, puisque les membres du
Parlement ne peuvent, sans l'accord de l'assemblée à laquelle ils appartiennent, "
faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute
autre mesure privative ou restrictive de liberté ", en vertu de l'article 26 de la
Constitution, mais on voit mal la majorité - de droite et pour longtemps encore - du
Sénat autoriser la mise sous les verrous du plus éminent de ses membres. Il n'empêche
qu'il ne serait pas confortable ni glorieux pour l'ancien président d'être entendu par
un juge d'instruction et éventuellement mis en examen, même sans être placé en garde
à vue et en détention, mais il faut savoir se contenter de peu quand on risque beaucoup.
Jacques Chirac n'en suivra que de plus près le sort du président sortant de l'Ukraine,
Léonid Koutchma, lui-même accusé de corruption dans son pays. Interrogé par Le
Monde sur le fait de savoir si M. Koutchma bénéficierait d'une immunité
judiciaire, un proche du nouveau président,Viktor Iouchtchenko, s'est ainsi exprimé :
" Ni Viktor Iouchtchenko ni son entourage n'ont pris d'engagement sur ce sujet. Il y
a un an, nous avons proposé [à Leonid Koutchma] de voter une loi lui
garantissant l'immunité, parce qu'il n'est pas bon qu'un ancien président vive dans la
peur de ce qui lui arrivera à la fin de son mandat. Nous le lui avons proposé en
échange de la garantie d'organiser une élection présidentielle libre et honnête. Il a
refusé. Peut-être pensait-il rester président après 2004. Je ne dis pas que dans deux
semaines il devra répondre devant les tribunaux d'une enquête criminelle. Mais je ne
vois pas de raison d'être indulgent. Tout le monde doit être égal devant la loi. "
Et comme au fond la décision de poursuivre ou non en justice un ancien président est
éminemment politique, Jacques Chirac, qui n'a aucune confiance - c'est le moins que l'on
puisse dire - en Nicolas Sarkozy, a entrepris une opération de séduction envers
François Hollande, probable candidat à l'Elysée en 2007, en le saluant chaleureusement,
le 15 janvier dernier, à Tulle, lors de la cérémonie des vux aux Corréziens. Le Monde annonce - à sa façon - la fin du monopole de la Sécurité sociale " Pourquoi votre prévoyance et vos mutuelles s'agitent. " Tel est le
sujet qu'affiche en une Le Monde Initiatives de décembre 2004, le supplément
mensuel du quotidien. Drôle de question pour un journal qui, jusqu'à présent, en dépit
des nombreuses informations qu'il a reçues - et notamment de nous - n'avait jamais
soufflé mot du bouleversement de la protection sociale en France à la suite de
l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale. Une abrogation que confirme d'entrée,
et en termes à peine voilés, Alain Lebaube, le directeur de cette publication : "
Longtemps les institutions de prévoyance et la mutualité ont été cantonnées dans leur
fonction de "complémentaires " de l'Etat-providence, dont elles ont
parfois tiré leur nom : pour la couverture santé, pour la retraite, mais aussi pour les
accidents du travail, le handicap, l'invalidité et, plus globalement, ce qu'on nomme
pudiquement les " accidents de la vie ". Aujourd'hui, et quasiment dans chacun
de leurs domaines d'intervention, elles doivent faire face à une tout autre
responsabilité : se substituer pour partie à l'Etat-providence défaillant et
impécunieux, le suppléer ou le remplacer parfois, et notamment sur deux dossiers
sensibles, celui du financement des retraites et celui, tout aussi préoccupant, de
l'assurance-maladie. Et avec la perspective d'avoir à s'investir, demain, dans le dossier
de la dépendance
Sans oublier qu'elles devront répondre à de nouveaux besoins
sociaux qui ne manqueront pas d'apparaître, assurément ! " Tout est dit, à ceci
près qu'aucune référence n'est faite aux lois, prises en transposition des directives
européennes, qui ont provoqué ce séisme, pas plus qu'il n'est clairement indiqué au
lecteur qu'il est désormais libre de s'assurer où il veut pour sa protection sociale, y
compris auprès de sociétés d'assurance européennes privées. C'est qu'au Monde
comme ailleurs dans la nomenklatura française, on prend le citoyen pour un incapable
majeur, qui ne saurait se guider seul dans la vie. Et surtout qu'on est désireux de faire
durer aussi longtemps que possible - même si les perspectives se réduisent à vue
d'il - le régime politique qui a vu une caste autoproclamée régner sur notre pays
au moyen d'un système de prélèvements obligatoires digne des plus féroces dictatures
collectivistes. D'ailleurs, pour que nul ne s'y trompe, Le Monde Initiatives
indique, chemin faisant dans son dossier, l'enjeu financier, pour les institutions de
prévoyance, des changements en cours : " Si l'on vous dit plus de 8 milliards
d'euros de cotisations en 2003, cela vous parle peu. Mais si l'on vous dit plus de 11
millions de salariés et anciens salariés couverts au titre de la prévoyance et 5,3
millions au titre de la couverture santé (dont certains sont les mêmes), cela fait
beaucoup de monde. " Et dire que tout ce monde-là est libre maintenant ! Cela vous a
de furieux airs de chute du mur de Berlin ! Pour Le Figaro, Bush ne vaut pas mieux que Ben Laden ! Où s'arrêtera la dérive du Figaro ? On peut se poser la question quand
on a pu lire, le 27 décembre 2004, dans l'éditorial du quotidien, sous la signature de
Charles Lambroschini, ces phases stupéfiantes : " Georges W. Bush et Oussama Ben
Laden prétendent se disputer le titre de maître du monde. Mais devant la colère de la
nature, ces grands chefs semblent de bien petits hommes. " Ainsi, pour le journal de
M. Dassault, Bush et Ben Laden doivent être mis sur le même plan ! Que de telles
monstruosités puissent figurer dans un journal au passé aussi prestigieux que Le
Figaro en dit long sur la dérive journalistique française et, au-delà, sur la
véritable folie qui s'est emparée des esprits dans notre pays, sous l'effet
précisément de l'intense bombardement médiatique de l'opinion. Que la politique de
l'actuel président américain, nouvellement et brillamment réélu par son peuple, puisse
faire l'objet de critiques est tout à fait normal. Mais qu'on ose le comparer à un
fanatique islamiste qui n'a pas hésité à faire détourner par ses séides des avions de
ligne pour les jeter sur des tours de bureaux et des bâtiments officiels américains,
faisant des milliers de victimes, est indigne. De nombreux lecteurs du Figaro ont sans nul
doute dû protester vigoureusement auprès de la direction du journal, mais celui-ci ne
s'en est à aucun moment fait l'écho. Comme si le mensonge et le secret, qui sont la
marque de fabrique du régime politique français, étaient devenus la règle d'or de la
presse, laquelle pourtant, ne l'oublions pas, est communément appelée le quatrième
pouvoir, chargé avec le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, de faire vivre la
démocratie. Un quatrième pouvoir aussi malade que les trois autres. Décidément la
France va de plus en plus mal et tout cela ne peut finir que par une explosion générale. Que veut-on empêcher Didier Julia de révéler ? Ce qu'il est convenu d'appeler " l'affaire Julia " suscite de plus en
plus le malaise. On se souvient que ce parlementaire de l'UMP, élu de Seine-et-Marne
depuis 1967, avait tenté de libérer, à l'aide de deux de ses collaborateurs, les deux
journalistes français pris en otages en Irak et qu'il avait échoué. Il est établi que
l'action de Didier Julia avait reçu le concours du ministère français des affaires
étrangères, ce qui démontre qu'à l'époque les autorités de notre pays n'avaient pas
prise sur les évènements puisqu'elles acceptaient de laisser sa chance à une action
parallèle pour obtenir la libération de nos deux compatriotes. Il est également établi
que les premières informations reçues à ce sujet par les deux journalistes leur ont
été délivrées par le ministre des affaires étrangères, Michel Barnier, dans l'avion
qui les ramenait vers la France. On ne peut donc prendre qu'avec la plus grande prudence
les accusations lancées contre Julia et ses amis par Georges Malbrunot sur le tarmac de
l'aéroport où il venait de débarquer. Pourquoi cette mise en condition d'otages
forcément affaiblis physiquement et moralement par leur captivité ? Et pourquoi, à
présent, cette action judiciaire contre Julia et ses collaborateurs, accusés d' "
intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts
fondamentaux de la nation ". L'explication la plus évidente est que le pouvoir
exécutif veut les impressionner pour les empêcher de parler. Mais qu'ont-ils donc à
dire qui serait si gênant ? Que " Barnier est nul ", comme le répète à
l'envi Didier Julia ? Ce n'est pas le genre d'accusation qui émeut un homme politique,
habitué à en entendre de vertes et de pas mûres à longueur de temps. Il y a donc
forcément autre chose. Et cette autre chose ne peut que relever du secret d'Etat et avoir
trait aux relations étroites d'une partie de la classe politique française, et notamment
de l'actuel président de la République, avec Saddam Hussein et son régime. Didier Julia
était lui-même très proche de ces derniers et sait forcément des choses qu'on voudrait
l'empêcher de dire. Voilà pourquoi les termes d' " intelligence avec une puissance
étrangère " résonnent curieusement dans un tel contexte. Et que les poursuites
contre Julia et ses collaborateurs s'apparentent plus à un embastillement du fait du
prince qu'à l'exercice normal de l'autorité judiciaire. Les classes moyennes et populaires sont les victimes du système Bien intéressante cette étude de l'Ifop pour l'Institut français du marketing,
dont Le Figaro Entreprises a publié les enseignements. Effectuée auprès de
consommateurs habituels de magasins dits de " hard discount ", c'est-à-dire
vendant à des prix plus bas que les grandes surfaces traditionnelles, elle révèle
" une surreprésentation, dans le hard-discount, des personnes actives, des membres
de familles nombreuses, des revenus moyens, des locataires et des catégories
socioprofessionnelles moyennes et basses. A l'inverse, les hommes, les seniors et
retraités, les foyers sans enfants et les propriétaires de logement s'y retrouvent peu
". Comme il n'y a, selon l'Ifop, " que L'Elysée se prépare au rejet du référendum Gaulliste, Chirac ? Evidemment pas. Il suffit pour s'en convaincre de connaître
son opinion sur la procédure du référendum. Evoquant celui de 2005, le journal Le
Monde affirme que l'entourage de Jacques Chirac "s'empresse néanmoins
d'assurer qu'un "non" des Français à la Constitution européenne ne
signifierait aucun rejet personnel du président de la République. Ses conseillers
soulignent d'ailleurs que M. Chirac a toujours déploré la personnalisation de l'enjeu
référendaire ". Et d'apporter cette précision qui doit faire se retourner le
Général dans sa tombe : " De Gaulle n'a pas rendu service au référendum en
démissionnant en 1969 ", à l'issue de la consultation populaire qu'il avait
organisée au prétexte officiel d'instaurer la régionalisation, et en fait pour demander
aux Français s'ils avaient encore confiance en lui. La réponse ayant été négative, De
Gaulle s'était retiré. C'est précisément ce à quoi Chirac et tous ceux qui ont
succédé au général de Gaulle n'ont jamais voulu se résoudre. Dans aucun des
référendums organisés depuis 1969, le président de la République n'a mis son mandat
en jeu. Et pour cause : tous se savaient trop impopulaires pour avoir chance de
l'emporter. C'est bien de cela qu'est en train de mourir la Ve République. Ses dirigeants
n'ont pas vraiment la confiance du peuple et ne parviennent à se maintenir au pouvoir
qu'en manipulant les processus électoraux et les médias. On ne pourrait admettre la
thèse de Jacques Chirac que si ces consultations populaires étaient des référendums à
la façon suisse, c'est-à-dire posant des questions qui ne mettent en cause ni
l'organisation des pouvoirs publics ni des enjeux vitaux pour la nation, et auxquelles les
gouvernants n'attachent pas leur sort parce qu'elles n'affectent pas les choix sur
lesquels ils se sont fait élire. Malheureusement pour la France, ce type de référendum
lui est interdit par sa classe dirigeante, qui veut pouvoir trancher de tout sans l'avis
du peuple, sans contrôle et, naturellement, sans sanction. C'est la raison pour laquelle,
quand vient le temps du verdict, celui-ci ne peut être que sévère. Tant il est vrai que
la démocratie demande, pour être pratiquée, non pas des électeurs, mais des
démocrates. Les princes qui nous gouvernent sont tout sauf cela ! Chirac et Raffarin trahis par leurs gestes Surveillez vos gestes, vous êtes observé ! Interrogé par Le Quotidien du
Médecin, le psychologue Joseph Messinger, qui vient de publier " Le langage
psy du corps " aux éditions First, a " cherché un lien de causalité
entre la parole et les gestes, notamment ce que j'appelle les refrains gestuels
invariables. Ce sont des gestes significatifs que nous répétons toujours de la même
façon. Nous n'avons, par exemple, qu'une façon de croiser les bras. Ces gestes résument
le climat mental du locuteur sans se préoccuper de la nature de ses prises de position
verbales ". C'est ainsi que notre façon de téléphoner est loin d'être neutre.
" Quand nous sommes au téléphone, indique Messinger, nous écoutons toujours de la
même oreille : c'est l'oreille qui correspond à la partie du cerveau avec laquelle nous
communiquons. Dans le cas des droitiers (c'est la majorité, puisqu'il n'y a que 15 % de
gauchers dans le monde), une personne introvertie portera l'écouteur automatiquement à
l'oreille gauche. Si, au contraire, elle est extravertie, elle portera d'office
l'écouteur à l'oreille droite. Si certaines personnes vous disent qu'elles portent
l'écouteur également aux deux oreilles, vous pouvez estimer qu'elles ne savent pas sur
quel pied danser. " Fort révélateurs également sont les gestes des hommes
politiques : " La "pince du crabe" (pince pouce-index) est un geste de
fraudeur que l'on retrouve beaucoup. Ces morts que Martine Aubry devrait avoir sur la conscience C'est beau l'émotion : " Je ne peux ni ne veux masquer mon indignation de
voir des salariés déjà astreints à un emploi pénible être fauchés par la maladie
pour avoir inhalé sur leur lieu de travail de la poussière d'amiante. Comme souvent,
l'injustice s'acharne sur les plus fragiles. Comme souvent, la maladie frappe les plus
faibles. " Ah ! comme elle est humaine et proche des gens, Martine Aubry, puisque
c'est elle l'auteur des propos ci-dessus, tenus le 29 juillet 1998. Oui, mais voilà, les
malheurs qu'elle déplore, elle en est gravement responsable, ainsi que le relate
François Malye dans son ouvrage " Amiante : 100 000 morts à venir " (Le
Cherche-Midi). " Pourquoi s'intéresser spécialement à Martine Aubry ? écrit
Malye. D'abord parce que deux ministères, celui du Travail et celui de la Santé, sont
particulièrement concernés par ce scandale. Ensuite parce que, dans la liste
impressionnante des responsables politiques qui n'ont rien vu, certains noms sautent aux
yeux. Et notamment celui de Martine Aubry. Il suffit en effet de relire le jugement du
tribunal administratif de Marseille. Celui-ci ne condamne pas l'Etat sur des impressions
mais parce qu'il n'a pas rempli certaines missions qui lui incombaient, et ce à deux
périodes bien précises. La première est celle où Martine Aubry dirige la Direction des
relations du travail (elle y arrive en 1984 et la quitte en 1987). Selon les magistrats,
le retard pris par la France pour transposer une première directive visant à abaisser
les seuils d'exposition à l'amiante dans les usines de transformation est répréhensible
: " Une directive européenne du 19 septembre 1983 est venue réduire de moitié les
valeurs limites d'exposition à l'amiante fixées en 1977 ; or les autorités françaises
n'ont transposé cette directive que le 27 mars 1987." " Première question :
Martine Aubry était-elle en charge des problèmes d'hygiène et de sécurité ? Bien
évidemment. Au ministère, le bureau CT4 qui est compétent en la matière était sous
son autorité. " Elle était tenue au courant de tous les dossiers chauds et
l'amiante en faisait partie ", déclare Jean-Luc Pasquier, qui était, à l'époque,
le chef de ce bureau. Deuxième question : Martine Aubry peut-elle être tenue pour
responsable du retard dans la transposition de la directive ? Pour l'actuel titulaire du
poste au ministère, Jean-Denis Combrexelle, la réponse ne fait aucun doute : le
directeur des relations du travail " est chargé d'élaborer les directives, de les
faire transposer puis appliquer. " Troisième question : quelles ont été les
conséquences de ce retard ? Le tribunal administratif de Marseille rappelle que "
dans l'affaire des produits sanguins non chauffés, un retard de onze mois pour réagir
face à un risque vital a été reconnu fautif. L'amiante aussi tue. En s'abstenant de
réagir durant ces quatre années, l'Etat a bel et bien porté une grave atteinte à la
santé publique. " Mais les exploits de Martine Aubry ne s'arrêtent pas là. Une
nouvelle directive, en date du 25 juin 1991, est venue réduire encore réduire la
concentration moyenne en fibres d'amiante autorisée dans l'atmosphère des lieux de
travail. Martine Aubry est alors ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation
professionnelle. Il ne lui faudra pas moins de treize mois pour transposer la directive.
Et pendant ce temps, des dizaines de milliers de salariés respirent des fibres mortelles
! Cela ne l'empêchera pas de verser des larmes de crocodile en 1998, ni d'apparaître
radieuse, le 4 décembre 2004, à l'occasion de son retour au secrétariat national du PS
après la victoire du oui au référendum interne du parti. Remords, vous avez dit remords
? Le Canard enchaîné n'aime pas Marchiani mais prend sa défense Le maintien en détention de Jean-Charles Marchiani a choqué de nombreux
éditorialistes, même parmi ceux qui ne partagent en rien les idées politiques de
l'ancien préfet du Var. Les faits qui lui sont reprochés datent de plusieurs années et
si des pressions devaient être exercées sur des témoins, elles ont eu largement le
temps de l'être. Ce motif de détention ne tient donc pas. Pas plus que le risque de
fuite de l'intéressé. Il avait toute latitude de le faire mais n'a jamais tenté de se
soustraire à la justice. Alors pourquoi ? Citons l'explication qu'en donne Louis-Marie
Horeau dans Le Canard enchaîné. Après avoir rappelé que " Marchiani
n'est pas tout à fait un ami du Canard " et " que les nombreux
articles que nous avons consacrés à ses activités de barbouze, puis d'homme politique
et d'affairiste nous ont valu une demi-douzaine de procès, dont quatre sont encore en
cours ", le journaliste s'interroge : " Si aucun impératif technique ne
justifie la détention de l'ex-préfet, et si le juge Courroye, salué comme l'un des plus
fins techniciens du droit, ne peut l'ignorer, comment expliquer ce mystère ? " Et
Louis-Marie Horeau de se livrer à un superbe exercice de négation affirmative que nous
nous en voudrions de ne pas citer entièrement : "Cette détention ne peut être un
préjugement, une sorte de condamnation arbitraire ! Encore moins le résultat d'une
rancur personnelle de la part du juge, que Marchiani avait, il est vrai,
copieusement injurié. Pas davantage une basse vengeance. Ni une manière pour le juge
d'avoir le dernier mot face à un homme qui fanfaronnait sous la protection de son
immunité, et qui continue sottement d'invoquer une prétendue raison d'Etat et un
improbable " secret-défense ". On ne peut soupçonner le juge de sentiments
aussi vulgaires. On ne peut croire que le juge des libertés y souscrive. On ne peut
imaginer que la cour d'appel couvre le tout par réflexe de solidarité de corps. Donc, il
n'y a aucune explication. La détention de Marchiani doit être une erreur. " Comme
tout est dit, nous n'ajouterons rien ! Une maladie terrifiante sévit aux Antilles de notre correspondant en Guadeloupe Découverte et étudiée par Bernadette Melan, de Sainte Anne, la grévonite est
une pathologie pratiquement incurable. C'est une maladie inflammatoire qui se développe
de façon chronique sous nos tropiques et qui se caractérise par des grèves à outrance.
Le pronostic est généralement plus que réservé. Serge Dassault n'est pas content du Figaro Serge Dassault paraît bien désabusé sur les changements au Figaro.
Interrogé par Jean-Michel Aphatie sur RTL le 29 novembre 2004, à la question : "
Qu'est-ce qui a changé au Figaro ? Beaucoup de choses ont changé d'après vous
? ", le patron depuis six mois de la Socpresse, la société éditrice du quotidien,
s'est contenté de répondre : " J'ai changé de directeur, j'ai changé la
direction, j'ai changé le rédacteur en chef. Donc tout va bien ". Ce qui n'est pas
faire preuve d'un grand enthousiasme ! Il est de fait qu'hormis les changements de tête,
le quotidien de la rue du Louvre ne nous a rien offert de neuf depuis l'installation de sa
nouvelle direction. Peut-être nous réserve-t-il des surprises dans les prochaines
semaines, mais pour l'instant, on ne voit pas grand-chose venir. On peut se demander si
Serge Dassault n'a pas commis une grave erreur de " casting " en nommant Nicolas
Beytout à la direction de la rédaction du journal. Excellent journaliste économique,
Beytout avait plutôt bien réussi aux Echos. Mais Le Figaro n'est pas
un quotidien économique. Il aurait fallu un journaliste de choc à sa tête pour
réveiller ce grand navire assoupi, et en tout cas un journaliste politique. Car comment
Serge Dassault pense-t-il que Le Figaro va pouvoir s'acquitter de la mission
qu'il lui assigne ? Il l'a encore définie au micro de RTL : " Il faut que le journal
continue aussi à dire la vérité, à parler de ce qui se passe, à dire ce qu'il
faudrait faire aux Français. C'est comme un médecin qui donne un médicament qui est
mauvais, alors on ne le prend pas, on crève, bon. Eh bien il faut prendre le médicament.
" On ne peut que donner raison à Serge Dassault sur son diagnostic et son plan de
traitement. Mais on se demande pourquoi il a confié à un médecin qui susurre
l'administration de cette médecine de choc. Le Monde décapité Edwy Plenel n'est plus directeur de la rédaction du Monde. Il a
démissionné de ses fonctions le 29 novembre 2004. Plenel paie l'échec de sa stratégie
"de coups ", mise en uvre depuis son accession à la direction du
journal en 1996 et qu'avait stigmatisée " La face cachée du Monde ",
le livre à succès de Pierre Péan et Philippe Cohen. C'est à son alliance avec Plenel
que Jean-Marie Colombani avait dû de parvenir à la présidence du Monde. Il est
aujourd'hui contraint de le sacrifier parce que le journal, en perte depuis quatre ans,
est à la recherche de 50 millions d'euros pour se recapitaliser. Il se dit dans Paris que
les éventuels bailleurs de fonds avaient posé comme condition à leur participation la
fin de la politique éditoriale mise en uvre par Plenel. Colombani a donc lâché
celui qui l'avait aidé à devenir roi. Mais ce n'est pour lui qu'un sursis. Le sacrifice
de son second n'a jamais sauvé aucun patron. Au contraire, il précipite sa chute. Parmi
les exemples les plus médiatisés, le lâchage de Louis Bériot par Jean-Pierre Elkabbach
n'avait pas empêché celui-ci de perdre peu après la présidence de la chaîne publique
de télévision qu'ils dirigeaient ensemble. Le sort de Colombani est donc scellé. Mais
surtout le fond de l'affaire est grave pour Le Monde. La stratégie éditoriale du duo
Colombani-Plenel a fait perdre au journal sa réputation de "quotidien de
référence ", qu'on pouvait évidemment discuter au plan idéologique mais qui
était fondée sur un certain scrupule. C'est cet affranchissement des grands principes
qui avaient fait la réputation du journal fondé par Hubert Beuve-Méry qui a finalement
eu raison de la nouvelle ligne instaurée il y a huit ans. Ajoutons que les dirigeants
historiques du Monde acceptaient d'être mal payés pour prix de leur
indépendance et de leur liberté. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et c'est ce que la
société des rédacteurs du journal, confrontée à un plan de sauvetage comprenant 92
licenciements, a tenu à souligner en s'interrogeant sur l'ampleur des sacrifices
salariaux consentie par l'équipe dirigeante. Les magistrats se voient reconnaître le droit de commettre des faux en écritures publiques Comme on pouvait s'y attendre, la cour d'appel de Nancy a jugé qu'il n'y avait
pas lieu de poursuivre le juge Philippe Courroye pour " faux en écritures publiques
". Le juge d'instruction du pôle financier de Paris était poursuivi à la suite
d'une plainte déposée par Jean-Christophe Mitterrand, Charles Pasqua et l'homme
d'affaires Pierre Falcone qui accusaient Philippe Courroye d'avoir antidaté un document
de procédure dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola où ils sont mis en cause. Les
faits reprochés au magistrat étaient établis, mais la cour d'appel a considéré que
" le caractère erroné de certaines indications ne suffit pas à constituer un
élément constitutif de l'infraction de faux lorsqu'elles sont en elles-mêmes sans
conséquences juridiques ". Dans n'importe quel Etat de droit, les faits reprochés
au juge Courroye auraient été sanctionnés et celui-ci se serait vu dessaisi. Car il y
va d'un principe essentiel au bon fonctionnement de la justice et qui est celui du strict
respect des formes. Accepter qu'un magistrat établisse un document procédural antidaté,
c'est ouvrir la voie à toutes les violations des droits élémentaires du citoyen. On n'a
même pas à s'interroger sur les conséquences juridiques de cet acte délictueux. Il
suffit qu'il ait été commis et que les faits soient prouvés pour que les sanctions en
découlent. Celles-ci peuvent, concernant le magistrat, prendre en compte l'esprit dans
lequel l'acte a été commis et être plus ou moins sévères, mais la procédure
elle-même, étant fondamentalement viciée par une faute substantielle, doit être
systématiquement invalidée. C'est ce qu'exige l'application des principes fondamentaux
du droit que sont la sécurité juridique et la confiance légitime. Car sinon, comme on
le disait à l'époque où on livrait le lait à domicile, vient inéluctablement le
moment où, quand on sonne à votre porte à six heures, ce n'est pas le laitier. Depuis 70 ans, la SNCF interdit le transport par autocar Dans son passionnant ouvrage " Les danseuses de la République "
(L'Harmattan), consacré aux transports en France et dans le monde, Christian Gérondeau
raconte " la mésaventure survenue il y a quelques années à une société
d'autocars qui exploitait entre deux villes du sud de la France une ligne locale dûment
autorisée sur la route nationale qui les reliait. A l'occasion de la mise en service
d'une autoroute voisine, cette société avait cru bien faire de transférer sur celle-ci
l'itinéraire suivi jusqu'alors. Tout le monde y gagnait : temps de parcours réduit pour
les usagers, économies pour les véhicules, risques d'accidents diminués. Le préfet
lui-même avait d'ailleurs inauguré cette nouvelle liaison et tout paraissait se
présenter sous les meilleurs auspices. Mais quelques jours après, le responsable de la
société recevait presque simultanément deux appels téléphoniques. Le premier,
émanant de la SNCF, lui indiquait que, si son groupe tenait au maintien des contrats
qu'il avait par ailleurs avec elle, il avait tout intérêt à mettre fin à une
initiative aussi déplacée. Le second, en provenance du Ministère des Transports,
faisait clairement allusion à la menace d'un renforcement des contrôles de toute nature
dont ferait l'objet ce "contrevenant " s'il persistait. Il est inutile de
dire que tout est très vite rentré dans l'ordre et que les autocars n'ont circulé que
quelques jours sur l'autoroute. Le but était atteint : la concurrence disparaissait pour
la liaison ferroviaire entre les deux villes concernées ". Il faut rappeler que
" sauf quand le Ministère des Transports, c'est-à-dire en fait la SNCF, l'autorise,
la création de lignes d'autocars est interdite en France depuis le décret-loi de 1934,
toujours maintenu en vigueur par les textes qui lui ont succédé. Il est inutile de dire
que cet accord n'est pratiquement jamais donné, sauf quand la SNCF y trouve son intérêt
pour le rabattement à courte distance de voyageurs sur ses gares. Il s'agit là d'une
anomalie d'autant plus étonnante que l'ouverture de lignes aériennes, quant à elles,
est librement autorisée dans notre pays ! C'est pour cela que nos autoroutes ne sont pas
parcourues, comme ailleurs, de lignes régulières d'autocar. Mais l'interdiction de fait
d'ouvrir des lignes d'autocars, là où elles constitueraient à l'évidence la meilleure
solution, a un but bien précis : elle maintient dans notre pays la confusion entre chemin
de fer et service public des transports. De ce point de vue, le succès est total. Mais à
quel prix pour la collectivité ! " Et Christian Gérondeau de s'interroger : "
Quand ferons-nous cesser cet anachronisme dont rien ne justifie le maintien au début du
XXIème siècle, à supposer qu'il ait jamais été justifié ? " Les assureurs menacés par des maîtres chanteurs Si, dans l'article ci-dessus, on remplace " SNCF " par " Sécurité
sociale ", on obtient une description très fidèle de l'attitude adoptée par les
pouvoirs publics français pour s'opposer à l'exercice par les citoyens des droits qu'ils
tiennent des dispositions légales ayant abrogé le monopole de la Sécurité sociale. Ce
sont des pressions de même nature que celles relatées ci-dessus qui s'exercent sur les
assureurs proposant des contrats se substituant à la Sécu. En substance, les
représentants du ministère français des finances " Timeo Danaos et dona ferentes " C'est par ces mots que le grand prêtre Laocoon incitait les Troyens à se méfier
du cheval de bois abandonné par les Grecs sur le rivage. Laocoon serait aujourd'hui
conseiller financier et inciterait les Français à se méfier des cadeaux du
gouvernement. Le bide du Perp est là pour le confirmer. Il ne s'en est vendu qu'un
million depuis la fin avril 2004 - date de lancement du "Plan d'épargne
retraite populaire " - pour un montant total de 300 millions d'euros, alors que la
Fédération français des sociétés d'assurances (FFSA) prévoyait d'en placer pour un
bon milliard d'euros dans l'année. Trois fois moins que prévu, c'est loin d'être un
triomphe ! Il faut dire que malgré les efforts publicitaires des assureurs et des
banquiers, ce produit d'épargne n'a rien pour séduire, dans la mesure où il n'offre pas
de sortie en capital. Autrement dit, si vous souscrivez un Perp, votre " bel argent
" est purement et simplement confisqué et vous n'en reverrez la couleur que sous
forme de rente. Or les Français ne sont pas aussi stupides que leurs géniaux dirigeants
le croient. Ils sont déjà délestés de leur épargne retraite forcée par le jeu de la
répartition, qui est consommée par les bénéficiaires aussitôt que les cotisants ont
craché au bassinet, et ils ne veulent pas que la même mésaventure arrive aux maigres
sous qu'ils parviennent à sauver des griffes de l'Etat voyou qui ruine la France et les
Français. C'est pourquoi, en dépit des quelques avantages fiscaux du Perp (et l'on sait
que l'Etat n'octroie de tels avantages que dans la mesure où ils sont surtout avantageux
pour lui), les Français le boudent. Que demain ils se placent en assurance vie hors de
France, et c'est tout le mécanisme d'endettement de l'Etat qui s'effondre. Une
perspective que la soudaine lucidité des épargnants français rend chaque jour plus
proche. En plus de ceux d'Irak, Chirac s'offre d'un coup quinze mille otages français Deux otages en Irak ne suffisaient pas à la gloire de Jacques Chirac. Il s'en est
offert d'un coup quinze mille de plus en Côte d'Ivoire. Telle est en effet la situation
de nos malheureux compatriotes installés dans ce pays, à la suite de la destruction de
l'aviation ivoirienne par l'armée française sur ordre du président de la République.
Certes le gouvernement français ne pouvait rester sans réaction après le bombardement -
qui a fait neuf morts et trente-huit blessés dans les rangs de nos militaires - d'une de
nos positions dans le nord du pays par des chasseurs ivoiriens, mais l'anéantissement
immédiat des deux chasseurs et des cinq hélicoptères qui constituaient la totalité de
la force aérienne ivoirienne est une très grave erreur que nous allons payer du départ
inévitable et précipité de tous les Français de Côte d'Ivoire. De simple force
d'interposition attachée au maintien de la paix, l'armée française s'est soudain
transformée en belligérante à la suite de la décision inconsidérée de Jacques Chirac
de riposter militairement au bombardement de notre position de Bouaké. Il aurait mieux
valu, dans un premier temps, s'en tenir à la version de l'erreur, avancée contre toute
évidence par le gouvernement de M. Gbagbo, et prendre, avec le soutien de l'ONU, dont les
forces sont présentes dans le pays aux côtés de l'armée française, les mesures
appropriées pour faire respecter la déclaration du Conseil de sécurité condamnant
l'attaque commise contre les forces françaises à Bouaké, soutenant l'action menée par
ces forces et celles de l'ONU en Côte d'Ivoire, et exigeant " de l'ensemble des
parties ivoiriennes la cessation immédiate de toutes les opérations militaires et le
respect complet du cessez-le-feu ". La neutralisation de l'aviation ivoirienne aurait
alors pu se faire sous couvert international et sans que ses appareils soient
spectaculairement détruits, ce qui aurait évité d'exposer nos compatriotes installés
en Côte d'Ivoire aux représailles des bandes de " patriotes " ivoiriens. Mais
voilà, Chirac se voit en héritier de Jules César et Napoléon réunis et il a voulu
entrer dans la légende des grands capitaines de l'histoire. Celle-ci retiendra seulement
qu'il a été incapable de prévoir les conséquences de la périlleuse interposition de
nos troupes et de surveiller les mouvements, pourtant aisément repérables, de l'armée
ivoirienne, et qu'aux neuf morts et trente-huit blessés militaires français s'est
ajouté le dramatique exode des quinze mille Français de Côte d'Ivoire. Nous rappelions,
dans un précédent article, ce que Mitterrand disait de Chirac : " Au fond cet homme
est fou. Il dit et fait n'importe quoi. " Les victimes de son action sont là pour en
témoigner ! L'immigration fait exploser la paix civile aux Pays-Bas Les Pays-Bas passaient à juste titre pour être un havre de tolérance. Cette
réputation vient de voler en éclats à la suite de l'assassinat par un militant
islamiste du cinéaste et polémiste Theo Van Gogh, arrière petit neveu du peintre
Vincent Van Gogh. La colère gronde, des mosquées sont l'objet de tentatives d'incendie,
une école primaire islamique a été endommagée par l'explosion d'une bombe. Le
correspondant du journal Le Monde cite les propos de l'écrivain Léon de Winter,
pourtant considéré comme "bien-pensant " par les milieux de gauche,
dénonçant " l'arrivée d'immigrants islamisés qui, hélas, mettent sous pression
notre tolérance et notre liberté de pensée " et fustigeant " l'homophobie,
l'antisémitisme et l'intolérance culturelle et religieuse " qui sont le fait de
" certaines sous-cultures radicales". Ministre néerlandais de l'immigration,
Mme Rita Verdonk s'est quant à elle demandé si " nous n'avons pas été naïfs ces
dernières années, si nous n'avons pas pendant longtemps accepté n'importe qui ",
estimant que "l'Europe ne doit pas devenir le bouillon de culture du terrorisme
musulman" et qu'il fallait voir à l'uvre, dans l'assassinat de Theo Van Gogh,
" la même force maléfique que celle qui était derrière les attentats de New York
et de Madrid ". De tels propos seraient jugés " d'extrême-droite " par
l'UMP en France, alors même que c'est une coalition, assez proche d'elle, entre les
chrétiens-démocrates et les libéraux qui est actuellement au pouvoir aux Pays-Bas. Les
sondages indiquent que 40 % des Néerlandais souhaitent que les musulmans ne se sentent
plus chez eux aux Pays-Bas, tandis que 90 % des personnes interrogées réclament un
renforcement de la lutte contre le terrorisme, fût-ce au détriment des libertés
individuelles. " Le début de la guerre sainte ", titre le quotidien de centre
gauche De Volkskrant, tandis que le vice-premier ministre, Gerrit Zalm, annonce
que le gouvernement déclare "la guerre en retour " à l'extrémisme
musulman. Rappelons que les Pays-Bas comptent une communauté musulmane d'environ un
million de personnes sur une population totale de 16 millions d'habitants, ce qui
représente une proportion de 6,25 %. Quant on sait qu'en France les musulmans
représentent au moins 10 % de la population, on n'a aucune difficulté à prévoir ce qui
va se passer et qui, à bien des égards, se passe déjà sans que les médias osent en
informer le pays. Et tout cela parce que de belles âmes, qui ne seront évidemment pas
là quand il s'agira de rendre des comptes, ont cru faire preuve de générosité en
" acceptant n'importe qui ", comme le dit Mme Verdonk. " Qui veut faire
l'ange fait la bête ". La phrase de Pascal va hélas se vérifier une fois de plus. Fédorovski réhabilite la Sibérie Vladimir Fédorovski, l'ancien porte-parole du Mouvement des réformes
démocratiques, qui s'opposa au putsch communiste d'août 1991en Russie, est devenu un
écrivain à succès en France et dans beaucoup de pays du monde où ses ouvrages sont
traduits. Dans son dernier livre, " Le roman de la Russie insolite " (Editions
du Rocher), il réhabilite la Sibérie. Non pas, bien sûr, celle du goulag, mais celle de
l'époque tsariste, cette terre qui "avec ses étendues inhospitalières
demeurées vierges, servit toujours de refuge aux marginaux de toutes sortes ".
" Dans cette contrée où les horizons paraissent illimités, écrit Fédorovski, les
Sibériens, à l'encontre des paysans russes, n'avaient jamais été soumis à un servage
écrasant. Pour les paysans, la Sibérie était même une région où il faisait mieux
vivre. Tout paysan y avait la possibilité d'acheter et de cultiver sa propre terre, de
monter une entreprise, de diriger un commerce, et comme il ignorait la contrainte, il
gardait un caractère optimiste et fier. On y trouvait l'esprit d'indépendance des
pionniers. " Quel dommage que la France n'ait pas à sa disposition une Sibérie où
les entreprenants pourraient se réfugier afin d'y vivre librement et d'y cultiver les
qualités qui, le moment venu, redonneraient vie à l'ensemble du pays. " Les contes
populaires enrichissaient le folklore sibérien et maintenaient sa soif de vivre et de
survivre, raconte Fédorovski. La vodka, les chants et les danses représentaient les
éléments essentiels de la vie de ces êtres spontanés, robustes et si proches de la
nature. " Quant à la France actuelle, elle est championne du monde pour la
consommation de psychotropes. Serait-ce que l'Etat providence ne fait pas le bonheur ? Le jugement d'outre-tombe de Mitterrand sur Chirac Jacques Chirac ne se fait vraiment aucune illusion sur le sort que l'histoire lui
réserve. " L'homme qui ne s'aimait pas ", comme l'a dénommé le journaliste
Eric Zemmour, sait parfaitement, au fond de lui-même, qu'il a passé sa vie à tromper
son monde et à agir sans principes. Une autre journaliste, Caroline Pigozzi, proche
pourtant du couple Chirac, a publié une curieuse anecdote dans l'ouvrage qu'elle lui a
consacré, " Jacques et Bernadette en privé " (Robert Laffont), qui a paru au
début de 2002. " Tout récemment, écrit-elle, lors d'un petit dîner privé à
l'Elysée, l'un de ses hôtes demanda sans détour à Jacques Chirac ce qu'il pensait des
livres qui sortiraient sur lui dans quelques années. Il répondit, avec un sourire
ironique : " De toute manière, je ne serai plus là pour les lire, mais sans doute
ce sera terrible. " Quant à François Mitterrand, si l'on en croit Jacques Attali
qui rapporte ce propos dans Verbatim, il allait jusqu'à dire de Chirac : "
Au fond cet homme est fou. Il dit et fait n'importe quoi. Un jour, il sera la risée du
monde. " Il semble que ce jour-là soit arrivé. L'Inspection des services judiciaires est-elle sous influence maçonnique ? La mise à la retraite d'office du juge Renard par le Conseil supérieur de la
magistrature (CSM) laisse entière la question de l'influence de la franc-maçonnerie dans
la justice. On a sanctionné un magistrat franc-maçon pour les relations qu'il
entretenait avec ses " frères ", mais on s'est bien gardé de se demander
pourquoi l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) avait précédemment, au
terme de son enquête sur le fonctionnement du tribunal de Nice, lavé le juge Renard de
tout soupçon et accablé au contraire le procureur Eric de Montgolfier, dont elle
suggérait le départ. Pour l'IGSJ, il y avait " une disproportion entre la suspicion
qui pèse sur certains magistrats et les manquements finalement recensés ". Le garde
des sceaux, Dominique Perben, avait semblé pencher dans le sens de l'IGSJ, avant de se
raviser prudemment devant la vive réaction du procureur de Montgolfier. Maintenant que le
Conseil supérieur de la magistrature a donné raison à Eric de Montgolfier, la plus
élémentaire logique devrait conduire la justice à s'interroger sur les membres de
l'IGSJ qui ont émis une opinion aussi favorable sur le juge Renard et aussi sévère pour
le procureur de Montgolfier. Quand on en est à soupçonner les enquêteurs eux-mêmes,
c'est que le mal est très profond. Ce que la plupart des magistrats reconnaissent en
privé et qu'ils commencent à dire en public. Le grand déballage est pour demain et il
sera forcément suivi de la grande lessive. Il n'en faudra pas moins pour que les
Français reprennent confiance dans leur justice. L'incroyable aveu d'un technocrate L'ancien directeur des hôpitaux au ministère de la santé, Jean de Kervasdoué,
a mis à profit son récent séjour dans un de ces établissements, à la suite d'un
accident de roller, pour faire son examen de conscience. Dénonçant, dans une interview
à 20 Minutes, la désorganisation de l'hôpital, il relate ce que chacun peut constater
quand il y travaille ou qu'il y est soigné : " Il n'y a pas vraiment de chef
d'orchestre. Le matin, par exemple, le défilé dans votre chambre commence par une
personne qui vient vous réveiller. Elle est suivie d'une autre personne qui prend votre
température, d'une troisième qui s'occupe de votre pression artérielle, d'une autre qui
pose une carafe d'eau sur votre tablette, d'une cinquième qui vous apporte le petit
déjeuner, pendant qu'une dernière vient vous faire une piqûre. " " A qui la
faute ? ", lui demande alors le journaliste. La réponse vaut son pesant d'or :
"A tous les gens qui, comme moi, ont essayé d'organiser l'hôpital " !
Et quand on dit son pesant d'or, on sait exactement ce que cela signifie.
L'hospitalisation représente à peu près la moitié des dépenses de santé en France,
qui voguent allègrement vers les 150 milliards d'euros (1000 milliards de francs) par an.
Seule la privatisation des hôpitaux publics est à même de remettre de l'ordre dans leur
gestion (ou plus exactement dans leur absence totale de gestion). Elle se fera
d'elle-même avec la fin du monopole de la sécurité sociale, car la concurrence
interdira tant à la Sécu qu'aux assureurs d'être des payeurs aveugles. Et les assurés
auront eux aussi intérêt à ce que les coûts ne dérapent pas s'ils ne veulent pas voir
leurs primes s'envoler. La liberté de l'assurance obtiendra ce que les fonctionnaires,
dont l'hôpital est la chasse gardée, ne sont jamais parvenus à faire : le gérer
convenablement. Ceux qui veulent avoir une illustration détaillée - et implacable - de
l'incroyable dérive des hôpitaux français peuvent lire " Avertissement aux
malades, aux médecins et aux élus ", des professeurs Philippe Even et Bernard
Debré (Editions Le Cherche Midi). Un livre qui fait frémir, mais qui, naturellement n'a
eu aucune suite. Comme tous les livres et les rapports qui dénoncent le mal français.
Celui-ci ne peut être guéri précisément que par une opération chirurgicale : il faut
débarrasser la France de la tumeur administrative qui est en train de la faire mourir. Les ayatollahs prennent le pouvoir au Parlement européen Le renoncement de M. Barroso à présenter sa Commission au suffrage du Parlement
européen est une nouvelle victoire du politiquement correct ou, pour parler plus
précisément, de l'intolérance. Qu'il ne soit pas possible pour un commissaire européen
d'être défavorable à l'homosexualité et de voir dans l'homme la meilleure protection
de la femme en dit long sur la mentalité qui règne dans la pétaudière de Strasbourg.
Et sur la veulerie des députés européens de droite, qui n'osent même pas afficher
leurs valeurs, la première d'entre elles devant être la liberté de pensée. On peut ne
pas regarder avec faveur l'homosexualité sans être homophobe ou avoir une vision
traditionnelle du couple sans être antiféministe. Ces sujets ne devraient d'ailleurs pas
regarder la politique et rester dans le domaine du comportement privé. Il n'a jamais
été dans l'intention de M. Buttiglione de revenir sur l'égalité des droits entre les
hommes et les femmes, quelles que soient leurs préférences sexuelles. Mais la seule
expression d'une pensée proche des positions de l'Eglise catholique a suffi à
déchaîner un tollé, certains politiciens de gauche allant jusqu'à dénoncer une
nouvelle Inquisition. En réalité, les inquisiteurs sont ceux qui ne tolèrent aucune
autre idée que la leur. De ce point de vue, le nouveau Parlement européen a pris le plus
mauvais départ qui se puisse imaginer. Dominé par les ayatollahs de gauche, il ne peut
que perdre rapidement tout crédit, tant ceux-ci sont coupés du sentiment profond de la
population européenne. Au moment de voter sur le projet de Constitution, il faudra se
souvenir du coup de force du Parlement. La démocratie est une conquête de chaque jour.
Les comportements intolérants et donc irresponsables ne sont pas acceptables dans un tel
contexte. Raison de plus pour voter non. Des deux mains ! La France plombe l'Europe Les statistiques figurant dans le rapport Camdessus - et qui sont d'ailleurs bien
connues - sont accablantes pour la France, qui, au cours des vingt dernières années, a
vu son taux de croissance annuel moyen par tête ne progresser que de 1,7 %, ce qui la
place au treizième rang (sur quinze) des pays de l'Union européenne. Seules l'Allemagne,
handicapée par le coût de sa réunification et par les pesanteurs de son " modèle
rhénan, et l'Italie, plombée par le Mezzogiorno et un demi-siècle de
social-démocratie, font plus mal que nous. Ainsi les trois plus grands pays de l'Union
européenne - si l'on met à part la Grande-Bretagne qui a toujours constitué un cas
particulier - sont pratiquement en panne. Il ne faut pas chercher ailleurs les véritables
causes de la crise de l'Europe. Aucun groupe humain, qu'il soit grand ou petit, ne peut
aller de l'avant si ses membres les plus influents en sont incapables. Les plus
dynamiques, désespérant de faire avancer l'ensemble, songent rapidement à jouer leur
propre carte, quitte à condamner le groupe à exploser. C'est ce qui est en train de se
produire en Europe. Et ce ne sont pas les mouvements de menton et les rodomontades de M.
Chirac qui y changeront quoi que ce soit. L'Allemagne du chancelier Schröder tente
péniblement de se réformer. L'Italie de M. Berlusconi essaye aussi d'échapper à la
fatalité du déclin. Seule la France s'accroche à son modèle étatique et fonce droit
dans le mur. En klaxonnant ! Evidemment, ce n'est pas un rapport de plus qui changera quoi
que ce soit à cette situation très grave. Le problème français est avant tout
politique. Tant que les élus de la nation seront coupés à ce point du peuple et vivront
de façon schizophrénique dans un univers clos et fantasmatique, rien ne sera possible
dans notre pays. Et pour changer la classe politique, il faudra des évènements
dramatiques, puisque rien ne peut se faire par le jeu normal de la démocratie. Chaque
jour qui passe nous rapproche de cette échéance. Inguérissables Français, qui continuent de prêter à l'Etat Saluons la position de l'Association française d'épargne et de retraite (AFER)
qui refuse de commercialiser le plan d'épargne retraite populaire (PERP). Et qui le fait
avec les meilleurs arguments. " L'AFER a un devoir de réflexion et de prudence et ne
doit pas sacrifier à la mode, a déclaré sa présidente, Mme Bénédicte Coste. Nous
n'avons pas attendu la loi Fillon pour proposer, avec notre contrat d'assurance-vie, une
solution pour se constituer un complément de retraite par capitalisation. Mais on n'y
peut rien, les Français n'aiment pas la rente. L'exemple de l'AFER, qui, sur plus de 600
000 adhérents, compte 500 rentiers, le prouve. Pourquoi promouvoir un placement bloqué
jusqu'à la retraite, débouchant uniquement sur une rente à la rentabilité incertaine,
alors que l'assurance-vie est un produit souple, récupérable au choix au bout de huit
ans sous forme de rente ou de capital exonéré d'impôts et susceptible d'être transmis
dans des conditions fiscales privilégiées. " Cette position n'est pas nouvelle pour
l'AFER qui, dans le passé, s'était refusée à commercialiser le plan d'épargne
retraite de M. Balladur et les contrats Madelin pour les professions indépendantes. Mais
Mme Coste serait encore plus dans le vrai si elle évoquait les menaces qui pèsent sur
les contrats d'assurance-vie en raison des risques d'insolvabilité de l'Etat français,
qui n'a pu s'endetter de plus de 1000 milliards d'euros que grâce aux prêts consentis
par les Français par le biais de leurs placements en assurance-vie. Comme celui des
retraites pas répartition, cet argent a disparu, puisqu'il a été dépensé par l'Etat,
et les Français ne sont riches que des promesses de celui-ci, ainsi que de sa capacité
présumée à prélever de plus en plus d'argent aux Français pour rembourser les dettes
qu'il a à leur égard ! Face à la diminution de la matière fiscale en raison de
l'insuffisante croissance économique de notre pays, on a toutes raisons de craindre la
défaillance de l'Etat et, une fois de plus, la ruine des épargnants. On se demande
d'ailleurs pourquoi ils sont encore aussi nombreux à faire ainsi confiance à l'Etat.
Sans doute les avantages fiscaux consentis y sont-ils pour beaucoup. Mais valent-ils le
risque que prennent les souscripteurs pour la pérennité de leur capital ? Sarkozy va nous rendre nos impôts La sécurité routière a bon dos. Ce que les pouvoirs publics recherchent avant
tout en traquant les infractions au code de la route, c'est un résultat financier. Et ils
ne s'en cachent même pas. Dans le document budgétaire remis au Parlement à l'occasion
de la présentation du projet de loi de finances pour 2005, les services de Bercy estiment
à 750 millions d'euros les recettes attendues des " amendes forfaitaires de la
police de circulation ". On peut mesurer les " progrès " accomplis en se
souvenant que le montant prévu pour 2004 n'était que de 510 millions d'euros et qu'à
l'arrivée la note payée par les contrevenants sera d'environ 600 millions. Autrement dit
le rythme de progression des recettes des amendes se situe entre 20 % et 25 % par an ! A
comparer avec les 2,5 % de croissance du PIB attendus pour 2004 et qui ne seront
vraisemblablement même pas atteints. Si l'on y ajoute l'augmentation des recettes dues à
la hausse du prix de l'essence consécutive à celle du prix du pétrole et surtout au
maintien au même niveau de la TIPP, qui accroît mécaniquement les profits de l'Etat, on
comprend pourquoi le mécontentement des Français est en train de virer à la colère.
Une colère que ne calmeront pas les palinodies du ministre des Finances qui promettait de
rendre aux contribuables, à la mi-janvier prochaine, après estimation d'une commission
ad hoc, le surplus de recettes dû aux taux inchangé de la TIPP et qui vient d'avancer à
la mi-décembre la redistribution annoncée. Encore un petit effort et le futur
ex-ministre des Finances nous rendra nos impôts de l'année dernière. Dracula fait des émules en France Est-ce l'exemple donné par l'Etat, qui suce le sang des Français ? On vient de
signaler un cas de vampirisme à Nanterre (Hauts-de-Seine), où un jeune homme a été
mortellement poignardé par un déséquilibré qui s'est ensuite employé à lécher le
sang de sa victime. Heureusement France Telecom veillait, qui avait installé une cabine
téléphonique sur les lieux du drame, ce qui a permis à un courageux témoin d'arracher
le combiné et d'en frapper l'assassin, qu'on a ainsi pu arrêter. Au domicile de ce
dernier on a retrouvé des écrits considérés comme " sataniques " par la
police. Le code général des impôts ? Autre manifestation de vampirisme : le Fonds mondial pour la nature, plus connu
sous ses initiales en langue anglaise de WWF, a demandé aux ministres européens de la
santé et de l'environnement de se prêter à l'examen de leur sang. Quatorze d'entre eux
ont accepté, dont le ministre français Serge Lepeltier. Il ressort de ces analyses que
le sang de chaque ministre recèle en moyenne 33 produits toxiques, dont la présence
serait due à la pollution chimique qui frapperait la population européenne. On
s'étonne, dans ces conditions, que la longévité continue d'augmenter en France d'un
trimestre par an, soit d'un an tous les quatre ans. Mais on s'étonne encore plus que
quatorze ministres aient cru devoir se prêter à cette " expérience " qui
attente bien plus à la liberté individuelle et à la dignité humaine qu'elle ne sert la
connaissance scientifique et la défense de l'environnement. Dans le même ordre d'idées,
notons l'intéressante initiative du maire Saluons comme il se doit l'épitaphe politiquement très incorrecte que le
chroniqueur Stéphane Denis a apposée sur le tombeau littéraire du philosophe français
Jacques Derrida, qui vient de décéder et dont la prose n'est pas accessible au commun
des mortels tant elle est illisible, ce qui n'a évidemment pas peu contribué à sa
notoriété. Le journaliste cite, parmi beaucoup d'autres, l'hommage suivant, tout aussi
obscur que les écrits de celui qu'il veut honorer : " Jacques Derrida a porté au
plus haut point, dans une langue travaillée et maîtrisée, la compréhension de tout ce
qui se défait. Son style explose les frontières pour se créer lui-même. " Alors
Stéphane Denis, n'y tenant plus, y va d'une phrase qui serait assassine si elle ne visait
quelqu'un qui est déjà passé de vie à trépas : " Enterré à coups de
galimatias, M. Derrida est mort chez lui. " Le grand style, lui, n'est pas mort, qui
survit chez quelques trop rares plumes d'une presse devenue bien fade ! Le secteur privé recrute des guides de brousse à l'Elysée On serait tenté d'écrire que les rats quittent le navire si l'on éprouvait,
pour les technocrates qui nous gouvernent, d'autres sentiments que l'estime et
l'admiration. Foin des querelles sémantiques, notons qu'un nouveau départ vient de se
produire dans le cabinet de Jacques Chirac à l'Elysée. Il s'agit cette fois du
secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Frédéric Lemoine, en
charge des affaires économiques et financières, qui rejoint McKinsey France en qualité
de senior advisor. Le pantouflage étant l'une des deux mamelles (avec le copinage) de la
République énarchique, ce départ n'a rien d'étonnant en soi, si ce n'est qu'il
intervient à un moment où le chef de l'Etat a encore près de trois ans de mandat à
accomplir. Serait-ce que l'issue du référendum provoque de gros soucis à l'Elysée ?
Sans aucun doute, si l'on en juge par l'agitation fébrile qui y règne à propos de la
date de la consultation, qui se rapproche de jour en jour au motif qu'il n'avait fallu que
quelques semaines en 1992 pour que le non revienne à la hauteur du oui au référendum
sur le traité de Maastricht et ne manque que d'un cheveu de l'emporter. Encore un effort
et le référendum aura lieu avant Noël ! Quoi qu'il en soit, on pourrait s'étonner que
certaines firmes privées continuent de faire confiance aux technocrates en quête de gros
salaires, comme si les désastres du Crédit Lyonnais ou de Vivendi n'avaient éclairé
personne. En réalité, les firmes privées ne sont nullement inconscientes. Elles se
gardent bien désormais de confier la moindre responsabilité importante aux énarques
qu'elles engagent, se contentant d'utiliser leur carnet d'adresses et leur capacité à se
frayer un chemin dans l'impénétrable maquis des règles administratives françaises. La
bonne vieille technique des expéditions coloniales en quelque sorte. Ce qui en dit long
sur ce que la France est devenue. Un commissaire européen appelle à voter non au référendum Les partisans du non français à la Constitution européenne viennent de voir
leurs rangs s'enrichir d'un militant de marque, M. Frits Bolkestein, commissaire
néerlandais sortant au marché intérieur dans la Commission européenne dont le mandat
s'achève à la fin de ce mois d'octobre. Seul commissaire européen à avoir voté contre
l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, il s'indigne du manque de
courage des dirigeants de l'Union : " Nous avons perdu la capacité de dire non. Les
ministères des affaires étrangères ne pensent qu'à être sympathiques. " Et de
fixer clairement l'enjeu : " Sauf " non " à un référendum, l'évolution
vers une Europe à quarante est inéluctable. " Comme quoi les arguties de ceux qui,
en France, tentent en vain de faire croire aux électeurs que l'approbation de la
Constitution européenne n'a rien à voir avec l'entrée de la Turquie dans l'Union
reçoivent le plus formel démenti d'une voix venue de l'intérieur même du sérail. On
se demande d'ailleurs, quand on entend les arguments des partisans gouvernementaux du oui,
s'il leur arrive de rencontrer de temps à autre un Français " d'en bas ".
Sûrement pas. Car sinon ils ne s'obstineraient pas à prendre leurs compatriotes pour des
imbéciles à qui l'on peut faire gober n'importe quoi, comme à un journaliste
accrédité à l'Elysée ou à Matignon. Les Français sont presque unanimement hostiles
à l'entrée de la Turquie et savent fort bien que la nouvelle Constitution de l'Europe
fait désormais entrer en ligne de compte le nombre d'habitants des divers pays membres.
Seul un non clair et définitif à l'entrée de la Turquie préalablement au vote sur la
Constitution pourrait pousser les Français à examiner ce texte à la lumière de ce
qu'il apporte au fonctionnement de l'Union et non au regard des menaces qu'il fait peser
sur sa stabilité. Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que les dés roulent. Et que
la partie est très mal engagée pour Chirac et les partisans de l'adhésion turque. Villepin et Fillon donnent un concert en grande banlieue Voilà enfin la grande réforme qui va rétablir la sécurité dans les
établissements scolaires. M. Dominique de Villepin, ministre de l'intérieur, et M.
François Fillon, ministre de l'éducation nationale, se sont déplacés ensemble dans un
collège réputé " difficile " de Dreux pour annoncer leur plan génial :
chaque école aura désormais un correspondant au commissariat de police ou à la
gendarmerie la plus proche. Le principal ou le proviseur de l'établissement pourra ainsi
entretenir des relations fréquentes avec son correspondant et se concerter avec lui sur
les mesures à prendre pour lutter contre la violence, la consommation et le trafic de
stupéfiants, le racket et tous les autres types de délinquance qui agrémentent la vie
scolaire de nos enfants. Ce nouveau plan intervient au moment où l'on apprend que la
violence scolaire a augmenté de 12 % en 2003-2004 dans les collèges et lycées et que 81
000 actes de violence ont été signalés pendant cette période dans les établissements
du second degré. C'est ainsi que les violences physiques à caractère sexuel ont
augmenté de 26 %, les tentatives de suicide de 27 %, les infractions liées à la
consommation de stupéfiants de 25 % et à leur trafic de 19 %. On se demande quelle
amélioration on peut attendre de la simple mise " en correspondance " des
autorités scolaires et policières. C'est d'une véritable mobilisation contre la
délinquance que la France a besoin, avec l'instauration d'une tolérance zéro, comme la
municipalité de New York, sous l'autorité de Rudolf Giuliani, avait su le faire, avec
les excellents résultats que l'on connaît. Le problème new yorkais a d'autant plus de
raison d'être comparé au nôtre qu'une bonne part de l'insécurité était due à des
membres de la communauté noire, de même qu'en France les personnes, notamment jeunes,
issues de l'immigration, sont impliquées dans la délinquance dans une proportion très
supérieure à leur pourcentage dans la population. Le maire de New York a su rétablir
l'ordre sans jamais céder au moindre racisme ni à la moindre complaisance envers les
grands prêtres de l'antiracisme, toujours prompts à absoudre un délinquant du moment
qu'il n'a pas la peau blanche. Tel est en réalité le nud du problème français en
matière d'insécurité. Tant que les autorités de la République entretiendront un
complexe de culpabilité à l'endroit de la population immigrée, elles seront incapables
de rétablir l'ordre, laissant le champ libre aussi bien à la violence et à la
criminalité qu'au développement des thèses xénophobes et donc à un climat de guerre
civile dans le pays, avec toutes les conséquences dramatiques qu'il entraînera
inévitablement. Le spectacle de deux ministres s'offrant complaisamment à l'objectif des
photographes dans un collège "difficile" et jouant un air de pipeau pour
l'édification des médias est totalement contreproductif à cet égard. Il démontre à
tout le monde que le pouvoir n'a rien compris et ouvre encore plus grandes les vannes de
la délinquance et de l'insécurité. Le monde civilisé est horrifié par les égorgements d'otages auxquels procèdent
les terroristes en Irak. Beaucoup de ceux qui s'indignent veulent voir dans ces pratiques
barbares un " islamisme dévoyé ", comme l'écrit Le Monde dans son
édition des 10 et 11 octobre 2004. Dévoyé ? Est-ce si sûr ? Voici ce que dit un
musulman, Abdelwahab Meddeb dans son article "Cous coupés ", où il évoque
l'égorgement des agneaux dans le rite musulman : "La célébration de ce
symbole rend familière au sujet d'Islam la scène du râle qui accompagne la gorge
tranchée. Suite à ce geste, l'enfant que j'étais voyait le sang fumant de la bête se
déverser jusqu'à la dernière goutte (
). Je ne pus m'empêcher de penser à cette
commémoration du geste abrahamique lorsque nous parvinrent d'Algérie les scènes
d'égorgement de familles entières, oeuvre du GIA, sorti du creuset afghan avec la
complicité et la bénédiction des gens de la Qâ'ida. Vivre le symbolique dans la
réalité du sang versé prédispose peut-être à ce basculement dans la folie. "
(Cité par Anne-Marie Delcambre dans son livre " L'Islam des interdits ", paru
chez Desclée de Brouwer, pages 65 et 66). Quand Brigitte Bardot a dénoncé ces
égorgements rituels d'animaux, elle a soulevé contre elle une vague d'indignation de la
part des " bien-pensants " de gauche qui ont voulu voir dans les protestations
de l'actrice une manifestation de xénophobie et de racisme. Qui sait si les terroristes
n'ont pas trouvé leurs meilleurs encouragements dans ces approbations indirectes ? Tant
il est vrai que le renoncement à ses propres principes et l'acquiescement systématique
à ceux des autres, fussent-ils les plus critiquables, constituent le plus sûr moyen de
creuser la tombe de la civilisation à laquelle, qu'on le veuille ou non, on appartient. Jacques Julliard veut aller chercher les otages français en Irak Si l'on veut une preuve de plus de l'incroyable aveuglement des intellectuels de
gauche français, qu'on se réfère à ce jugement de Jacques Julliard qui stigmatise,
dans sa chronique du Nouvel Observateur, " la peur irraisonnée, maladive
" du terrorisme qu'éprouve l'Amérique depuis le 11 septembre 2001. Le fait que des
avions détournés par des fanatiques puissent s'encastrer dans des tours de bureaux,
s'abattre sur le ministère de la défense, rater de peu la Maison Blanche et faire des
milliers de morts est évidemment peu inquiétant pour un personnage intrépide comme
Julliard, qui a sans aucun doute passé le plus clair de son existence à entendre siffler
les balles à ses oreilles. Chacun sait en effet que Saint-Germain-des-Prés et
Montparnasse figurent parmi les endroits les plus dangereux de la planète. Le même
Julliard fustigeait naguère, dans son entretien hebdomadaire et soporifique avec Claude
Imbert sur LCI, le règne " du fric ". C'est à cette occasion qu'on a
cru comprendre que Julliard n'était payé ni par Le Nouvel Observateur ni par LCI
ni par quiconque pour écrire ou causer dans le poste. Et dire qu'un tel
désintéressement n'a pas suscité, jusqu'à ce jour, le moindre mouvement d'admiration !
Mais qu'attend-on pour envoyer Julliard en Irak pour libérer les journalistes français
pris en otages ? Son article du Nouvel Observateur n'était-il pas une discrète
offre de service ? Un type qui n'a peur de rien et qui méprise l'argent n'est-il pas
l'homme idoine ? Didier Julia échappe de peu à l'arrestation Dominique Perben n'a rien de trouvé de plus intelligent que de demander au
parquet de Paris d'envoyer trois policiers de la division nationale antiterroriste
accueillir le député de Seine-et-Marne Didier Julia à la descente de l'avion qui le
ramenait de son expédition ratée en Syrie, où il s'était rendu pour tenter de faire
libérer les journalistes français pris en otages en Irak. Bien entendu Julia a refusé
de parler aux policiers, qui n'avaient d'ailleurs aucun mandat et qui de toute façon ne
pouvaient en rien contraindre le parlementaire, qui dispose d'une immunité attachée à
sa fonction. Si le parquet de Paris voulait obtenir des renseignements de M. Julia sur ses
contacts en Irak, afin d'ouvrir éventuellement une enquête préliminaire sur les
terroristes, il pouvait le faire discrètement et en respectant les règles élémentaires
de procédure. Dans cette malheureuse affaire, les autorités de la République ont
décidément perdu la tête. Quel besoin avaient-elles de mobiliser les organisations
musulmanes et les mosquées au risque de montrer leur affolement ? Et pourquoi n'avoir
pas, dès le début, choisi la discrétion ni fait appel à de vrais spécialistes des
missions secrètes ? Il est vrai que la République met vaillamment en prison, depuis
quelque temps, ceux qu'elle a chargés des missions les plus difficiles. Les préfets
Marchiani et Bonnet peuvent en témoigner. Seul reste en liberté le juge Burgaud, celui
qui a mis hors d'état de nuire les dangereux innocents d'Outreau et qui, en poste
actuellement au parquet de Paris, bénéficie de la part de ce dernier d'un appui
inconditionnel. Le régime politique français a les serviteurs qu'il mérite. Et les
résultats qui vont avec ! La mafia turque se prépare à régner sur l'Europe Les politiciens français et européens qui veulent à toute force faire entrer la
Turquie en Europe devraient tous lire l'excellent ouvrage de Xavier Raufer, " Le
grand réveil des mafias ", paru chez JC Lattès. Ils y apprendraient que le Parti de
la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan n'a dû son large succès aux
élections législatives du 3 novembre 2002 qu'au fait que cette formation " est la
seule force politique turque majeure non corrompue jusqu'à la moelle par une puissante et
richissime mafia turque, dont nul ne parle jamais ". Et Xavier Raufer de s'indigner
des conditions dans lesquelles on aborde, en Europe, le problème de l'adhésion turque :
" Une fois encore, l'opinion européenne ignore la réalité de cette situation
criminelle. Une Turquie islamiste peut-elle rejoindre l'Union européenne ? s'interrogent
les grandes consciences. C'est un réel problème, mais une Turquie où de nombreux
politiciens, hauts fonctionnaires, de récents Premiers ministres même, vivent en
parfaite symbiose avec une grande mafia de la planète - de quoi faire rêver Cosa nostra
de Sicile - n'est-ce pas là un grave souci ? Eh bien non. En tout cas, pas pour les
commentateurs autorisés, à mille lieues de soupçonner l'existence même de la mafia
turque. " Et comme chacun sait ou devrait savoir que les grandes mafias ont su nouer
des alliances entre elles, qu'elles se sont dotées de la capacité d'intervenir dans le
monde entier et que rien n'est plus difficile que de les éradiquer, on mesure
l'inconscience et l'irresponsabilité des hommes politiques qui veulent injecter un tel
venin dans le corps déjà fort affaibli d'une Europe minée par les poisons de l'Etat
providence. Suicidaire ! C'est dans la matinée du dimanche 26 septembre dernier que Nicolas Sarkozy et
Jacques Chirac se sont mis d'accord pour d'adopter l'idée d'un référendum sur
l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Invité le soir même du Grand Jury
RTL-Le Monde-LCI, l'actuel ministre des finances et bientôt président de l'UMP voulait
à tout prix desserrer l'étau qui se referme sur la majorité, menacée de perdre le
référendum sur la Constitution européenne en raison notamment du problème turc. La
ficelle est cependant tellement grosse qu'elle n'a pas la moindre chance de marcher. Dire
aux Français qu'on les consultera dans dix ou quinze ans sur une adhésion dont ils
savent parfaitement qu'elle sera alors irréversible, c'est vraiment se moquer d'eux et
les mépriser ouvertement. Un sentiment que partagent équitablement Chirac et Sarkozy,
dont l'absence totale de principes, l'opportunisme et le cynisme ont pu être maintes fois
relevées au cours des quarante années de carrière du premier et des vingt années du
second. Certains, comme François Bayrou, partisan du oui à la Constitution mais opposé
à l'adhésion de la Turquie, réclament un vote au Parlement français avant le 17
décembre prochain, date à laquelle le Conseil européen doit prendre la décision
d'entamer ou non les négociations avec le gouvernement turc. On souhaite bien du plaisir
à Chirac et aux parlementaires si cette solution est retenue. Chirac est pour l'entrée
de la Turquie, l'opinion française est très majoritairement contre. Entre les deux, les
députés et sénateurs de l'UMP n'auront le choix qu'entre désavouer le président de la
République, qu'ils sont censés soutenir, et leurs électeurs, dont dépend leur
élection ! La division à gauche, déjà bien installée, ne peut donc que s'étendre
désormais à la droite parlementaire. Et dire que tout cela aurait pu être évité si
Chirac n'avait pas voulu piéger Sarkozy en décidant d'un référendum. Finalement, on
doit féliciter et remercier Sarkozy de sa frénétique ambition. Elle a fini par
déstabiliser Chirac et va nous permettre de les virer tous les deux ! Au cours de cette même émission du Grand Jury, Sarkozy a commis un lapsus qui en
dit long. Voulant parler de concurrence, il a dit "conquérance", un mot qui
n'existe pas mais qu'il faudrait ajouter au dictionnaire, au moins pendant le temps où
Sarkozy défraiera la chronique. Les technocrates veulent la mort des bistrots A quoi faut-il attribuer la singulière apathie des Français ? Sans aucun doute
au fait qu'ils ne se parlent plus. La responsabilité majeure en incombe évidemment à la
télévision, que nos compatriotes regardent chaque jour pendant près de trois heures et
demie. Mais il faut y ajouter la disparition des bistrots. Il y en avait 200 000 en 1960,
il n'y en a plus que 40 000 aujourd'hui. Or les fameuses brèves de comptoir faisaient
plus pour la formation de l'opinion que tous les écrits ou les discours publics, tant il
est vrai qu'une nouvelle ou une opinion recueillie en face à face laisse beaucoup plus de
traces que celles qui parviennent de façon médiatisée. Coluche avait donc raison quand
il s'écriait, faussement rigolard : " Pas une mob, pas un troquet, la zone ! ".
Quant aux bistrots restants, ils ont du souci à se faire. Tout à sa furie réglementaire
et législative, la technocratie régnante cherche à dégoûter les Français
indépendants qui ont cru trouver une assurance contre le chômage en acquérant un café.
Sous le vertueux prétexte qu'il faut, pour leur bien, empêcher les gens de fumer et de
boire, elle a décidé une hausse vertigineuse du prix du tabac, conduisant nombre de
débitants à la faillite, et fait citer en justice les patrons de bistrots qui ont
laissé leurs clients prendre la route après boire. Or la seule parade à ces fléaux que
sont le tabagisme et l'alcoolisme est à rechercher dans le sens de la responsabilité,
que seules peuvent posséder des personnes non assistées. L'énarchie gouvernementale
ayant lié son sort et sa prospérité à la société d'assistance qui détruit la France
et les Français, elle ne peut que combattre férocement les derniers germes de liberté
qui subsistent dans notre pays. Les bistrots étaient une cible toute trouvée, comme la
médecine libérale que la Sécurité sociale a mise à genoux. C'est à ces assassinats
programmés qu'il faudra aussi dire non, à l'occasion du référendum. Hollywood avait prévu le 11 septembre TF1 a programmé le dimanche 26 septembre dernier " Couvre feu ", un
film américain qui met en scène une vague très meurtrière d'attentats perpétrés à
New York par des terroristes musulmans. La vraisemblance du scénario et la qualité de
l'interprétation pouvaient donner l'impression que le film avait été réalisé après
le 11 septembre 2001. Il n'en est rien, puisque qu'il date de 1998. On ne sait s'il faut
féliciter les scénaristes hollywoodiens de la qualité hélas prospective de leur
imagination ou blâmer les autorités américaines et les services secrets de n'avoir pas
su empêcher des attentats si prévisibles - même si leur mode opératoire a été
finalement différent de celui qui est décrit dans la fiction - que de simples auteurs de
films avaient été capables d'en formuler l'idée de façon fort convaincante.
L'imagination est rarement le propre des gouvernements. Leur structure ne s'y prête pas.
Seuls quelques hommes politiques dotés de culture historique et de sens visionnaire font
exception. En général, leurs concurrents moins bien dotés font tout pour les écarter
du pouvoir et y parviennent. Seules des circonstances exceptionnelles et très graves
peuvent les y amener. Ainsi en est-il de celles que l'Occident vit aujourd'hui. De grands
changements sont à prévoir à la tête des nations qui se réclament de notre
civilisation. Les esclavagistes font campagne en France Un déluge d'ouvrages anti-américains et anti-capitalistes s'abat sur la France,
la plupart de ces livres étant le fait d'auteurs français. Ce n'est en rien le fait du
hasard. Ces livres sont pratiquement tous écrits par des gens qui vivent de l'argent
public, la plupart étant universitaires et " chercheurs ", ou par des
personnages qui leur sont politiquement liés. Ils se sentent terriblement menacés par le
nouveau cours du monde, qui privilégie l'efficacité et exige des résultats.Tout le
contraire du système public français, où règnent la gabegie financière, l'emploi à
vie, la paresse et la stérilité généralisée. On a vu, avant les élections du
printemps 2004, les " chercheurs " se mobiliser furieusement contre toute
tentative de remettre en cause leurs privilèges et obtenir satisfaction, puisque Chirac a
donné l'ordre au gouvernement de capituler en rase campagne. Aujourd'hui, ayant triomphé
en France, ils sont mobilisés contre les Etats-Unis. Etant la puissance dominante,
ceux-ci donnent forcément le ton. Et ce qui se fait Outre-Atlantique est de nature à
rendre vaine toute victoire locale remportée par les profiteurs de l'Etat. Il est vital
pour les clercs français de militer contre l'Amérique et de contribuer à sa défaite,
quel que soit le terrain de l'affrontement. C'est ainsi que les difficultés rencontrées
par l'armée américaine en Irak sont pain bénit pour la cléricature. Pour elle, le fait
que la première puissance militaire du monde ne parvienne pas aisément à imposer sa loi
à un pays de modeste dimension et peu développé est la preuve de l'inefficacité du
capitalisme et, par conséquent, du bien-fondé des subventions à fonds perdus dont les
clercs français bénéficient à vie. Ils tentent par ailleurs de démontrer, à l'aide
de statistiques interprétées hors de leur contexte et avec une mauvaise foi confondante,
que la pauvreté progresse dans le pays le plus riche du monde alors que le niveau de vie
des Américains ne cesse d'augmenter, et que plusieurs dizaines de millions d'entre eux
sont privés d'assurance maladie alors qu'il s'agit, pour la plupart, de salariés de
petites entreprises qui, ne bénéficiant pas d'une assurance " offerte " par
l'employeur (et en réalité prélevée sur le salaire des intéressés), préfèrent,
étant jeunes et bien-portants, se passer d'assurance et en économiser le coût, ou,
étant travailleurs immigrés temporaires, faire de même afin d'envoyer le plus d'argent
possible à leur famille restée au pays. Nul ne devrait d'ailleurs ignorer qu'aux
Etats-Unis les personnes considérées comme pauvres (et qui seraient des riches dans la
majorité des pays du monde) sont assurées pour la maladie par un système public,
Medicaid, de même que les personnes âgées par Medicare. Mais peu importent ces
évidences que n'importe quel observateur connaissant un peu les Etats-Unis peut constater
sans difficulté. Pour la cléricature française, il faut qu'il y ait des pauvres et des
malheureux dans une société fondée sur le travail et le mérite afin de rendre moins
visibles la richesse imméritée et les privilèges dont elle jouit grâce à la sueur de
ceux qui travaillent pour elle en France et qui sont ses esclaves. Raffarin cogne sur les veuves et les petits enfants Deux événements qui n'ont apparemment rien à voir entre eux ont marqué
l'actualité en France au cours des derniers jours. D'une part le gouvernement a décidé,
par un décret discrètement publié à la fin du mois d'août, de priver de la retraite
de réversion de leur conjoint décédé les veufs et veuves bénéficiant de revenus de
plus de 1246 par mois (8173 F.), d'autre part le procureur de la République de
Draguignan en personne, flanqués de quatre policiers de Toulon, a escaladé les grilles
d'une école maternelle du Var afin de s'emparer d'une fillette de 4 ans dont les parents
se disputent la garde et de la remettre à son père aux Etats-Unis. A l'issue d'une
bagarre généralisée avec les enseignants et les parents d'élèves alertés par ces
derniers, les "forces de l'ordre " ont dû se replier sans avoir pu se
saisir de l'enfant. Dans le premier cas, le gouvernement, pris de panique devant la levée
de boucliers provoquée par cette mesure et " prenant en compte les interrogations et
les inquiétudes ", a déclaré vouloir suspendre l'application du décret dans
l'attente des résultats d'un rapport commandé au Conseil d'orientation des retraites,
dans le second il s'est déclaré " heurté " et a exprimé " son émotion
" et sa " surprise " devant " une initiative traumatisante ". Or
dans un cas comme dans l'autre, nous sommes face à l'application systématique de la
même politique. Celle-ci consiste à s'attaquer aux gens sans défense plutôt qu'aux
groupes de pression organisés qui prennent en permanence les Français en otage et à
tenter ainsi de démontrer à l'opinion que le gouvernement remet de l'ordre partout,
qu'il s'agisse des finances publiques ou du fait, comme le dit M. Raffarin, que " les
décisions de justice doivent naturellement être entièrement exécutées ". Il est
évidemment plus facile de s'en prendre aux veuves et aux jeunes enfants qu'aux
délinquants de banlieue ou aux casseurs de la CGT. Mais on se demande ce qu'il doit y
avoir dans la tête de nos excellences gouvernementales pour qu'ils s'imaginent pouvoir
tromper l'opinion à leur sujet au moyen de tels comportements. En vérité, nous savons
fort bien ce qu'il y a dans leur tête. De petits calculs politiciens, le décompte
précis des richesses dont ils disposent grâce à la politique, la hantise de devoir un
jour reprendre un boulot plutôt que de se la couler douce aux frais du contribuable, et
surtout un insondable mépris pour le peuple dont ils viennent et dans les rangs duquel
ils ne veulent à aucun prix retourner. Fût-ce au risque du déshonneur. A cet égard, le
résultat est Le président de Gaz de France risque la prison La nomination de M. Jean-François Cirelli à la présidence de Gaz de France
n'est pas sans risque. En tant que conseiller économique du premier ministre, Jean-Pierre
Raffarin, M. Cirelli a dû rendre des arbitrages concernant l'entreprise dont il assume
aujourd'hui la direction. Or il se trouve que le code pénal dit ceci : La Techno Parade a paralysé Paris le samedi 18 septembre. Plusieurs centaines de
milliers de jeunes gens ont défilé derrière des camions sonorisés en s'agitant
frénétiquement. L'affaire serait sans grande importance si elle n'était emblématique
de la mentalité qui s'impose de plus en plus en France et qui associe le goût des fêtes
et le mépris du travail. De fêtes, il y en a de plus gaies que cette sinistre Techno
Parade où il s'agit de noyer son ennui et sa déréliction dans un rythme assourdissant
et d'imposer ce spectacle à la population afin d'exister en agressant ses oreilles et ses
sentiments. Mais de tout temps la jeunesse a eu besoin de choquer pour se faire une place
et il ne faut pas en vouloir aux jeunes gens de notre époque d'employer un tel moyen,
même si celui-ci ne vaut pas artistiquement - et tant s'en France, fief des paresseux et des satrapes L'économiste Jacques Marseille a donné, à l'occasion d'un débat dans Le
Figaro, un éclairage intéressant du mal français. " J'ai fait un calcul
rarement effectué qui a le mérite de la simplicité, explique-t-il. J'ai divisé le PIB
français par la productivité du travailleur britannique ou japonais. Avec leur niveau de
productivité qui est largement inférieur au nôtre, il nous faudrait cinq millions de
travailleurs en plus pour produire la même chose. Autant dire que le chômage ne serait
plus un problème ! " L'extrême productivité du secteur privé français s'explique
par la charge inconsidérée que représente un secteur public hypertrophié, qui non
seulement est totalement improductif mais qui de plus s'ingénie à empêcher le secteur
privé de travailler. La "brutale rupture de croissance ", selon les
termes mêmes de M. Raffarin, qui s'est produite en France au début de 2003 a été
provoquée par le craquement soudain du secteur privé qui, soumis depuis trop longtemps
à des tensions excessives pour faire face aux demandes croissantes du secteur public et
de la population assistée, avait alors atteint les limites de sa résistance. Depuis les
choses ne se sont en rien améliorées et le petit regain de croissance dont se félicite
actuellement le gouvernement est complètement artificiel puisqu'il repose presque
exclusivement sur les dépenses publiques, autrement dit sur de l'argent pris aux
entreprises et aux particuliers, autrement dit encore sur l'investissement et la
consommation. La politique du sapeur Camember en quelque sorte ! La seule solution pour
que la France sorte du gouffre est celle qui consiste à réduire très fortement les
dépenses publiques et les charges fiscales et sociales. Qu'on songe à ce que pourrait
être la situation de la France si elle avait le même niveau de prélèvements
obligatoires que l'Allemagne (laquelle en a pourtant beaucoup trop et ne parvient toujours
pas à s'en sortir), c'est-à-dire sept points de PIB de moins. Il serait alors possible
de supprimer en France l'impôt sur le revenu et la CSG, ou bien la TVA. Dans ce dernier
cas, cela ferait baisser les prix de près de 20 % ! (Nous ne faisons ce calcul que pour
bien montrer l'enjeu, car nos engagements européens ne nous permettent pas cette mesure,
mais l'effet général sur l'économie d'une telle baisse des prélèvements serait
équivalent). La fausse droite le sait parfaitement et si elle ne le fait pas, ce n'est
pas parce qu'elle ne le peut pas, mais parce qu'elle ne le veut pas. Il s'agirait en effet
non pas d'un changement de politique mais de régime. La fausse droite française ne doit
son pouvoir qu'à l'abaissement des laborieux au profit des paresseux par le moyen des
impôts et des charges et par la stérilisation ainsi obtenue de toute initiative
politique que pourraient prendre ceux qui, seuls, font vivre le pays et en sont devenus
les esclaves ! Certains trouveront ces mots trop forts. Qu'ils se regardent dans la glace.
Ils y verront soit une face d'esclave, soit une face d'assisté. Et qu'ils ouvrent un
journal : ils y liront de long en large les exploits mirobolants et y verront les
photographies avantageuses des satrapes ventrus et fessus qui gouvernent la France. Quel
spectacle ! Le prince Felipe d'Espagne va changer de nom avec Zapatero Le prince Felipe d'Espagne et sa jeune épouse Letizia ont failli ne pas trouver
de place dans un restaurant de Palma de Majorque où ils passaient leurs vacances en août
dernier. Le prince avait pourtant pris la précaution de réserver une table, mais afin de
ne pas attirer l'attention, il l'avait fait au nom du senor Rodriguez. Ne voyant pas
arriver le couple Rodriguez et croyant qu'il ne viendrait pas, le patron donna la
dernière table libre du restaurant à d'autres clients. C'est alors qu'arrivèrent les
Rodriguez en la personne de qui le malheureux patron reconnut aussitôt le couple
princier. Il se confondit en excuses, mais très gentiment Felipe et son épouse prirent
place au bar pour attendre une table, ce qui ne tarda guère, un couple qui les avait
reconnus ayant décidé de prendre le café au bar et de leur laisser place. Il faut
savoir que Rodriguez est en Espagne un nom si répandu qu'on le donne quand on veut
précisément n'être pas identifié. C'est la raison pour laquelle l'actuel président
socialiste du gouvernement espagnol se fait appeler Zapatero, nom de sa mère, alors qu'il
devrait porter celui de son père, Rodriguez. La prochaine fois, Felipe n'aura qu'à
réserver au restaurant sous le nom de Zapatero. Après tout, si ce patronyme ne sert pas,
autant l'utiliser à quelque chose d'utile et d'agréable. Pour une fois que le socialisme
peut rendre service ! Un corbeau fait trembler la classe politique française. Il s'agit de
l'informateur anonyme qui, depuis plusieurs mois, adresse régulièrement au juge Renaud
Van Ruymbeke des lettres contenant des listes de comptes bancaires ouverts à la chambre
de compensation Clearstream, établie au Luxembourg, par des banques ou des personnes
physiques nommément désignées et sur lesquels auraient abouti une bonne partie des
commissions versées à l'occasion de la vente par la France à Taïwan de six frégates
La Fayette, un marché colossal de 16 milliards de francs. A la fin du mois d'août
dernier, le juge Van Ruymbeke a reçu un second cédérom encore plus explicite que le
premier, ce qui l'a conduit à lancer aussitôt de nouvelles commissions rogatoires pour
vérifier les affirmations de son informateur. Par ailleurs la justice suisse a accepté
que les relevés des comptes du principal intermédiaire dans cette affaire, Andrew Wang,
recueillis par le juge d'instruction Paul Perraudin, soient transmis au juge Van Ruymbeke,
mais le gouvernement helvétique doit encore décider si la convention d'entraide
judiciaire entre la Suisse et la France autorise cette transmission, à laquelle
s'opposent évidemment les avocats de M. Wang. Afin de mieux comprendre les tenants - et
peut-être bientôt aboutissants - de cette affaire, on peut lire le livre de l'ancien
juge d'instruction Thierry Jean-Pierre, "Taïwan Connection " (Editions Robert
Laffont). Sarkozy se casse les dents sur l'Europe La proposition de Nicolas Sarkozy de supprimer le bénéfice des fonds structurels
de l'Union européenne à ceux des dix nouveaux pays entrants qui maintiendraient leur
impôt sur les sociétés en dessous de la moyenne du taux européen a fait chez nos
partenaires l'unanimité
contre elle. " Ce n'est pas, sous cette forme, la
position de l'Allemagne ", a aussitôt déclaré le ministère allemand des finances.
Jacques Barrot, nouveau commissaire désigné par la France s'est empressé également de
se désolidariser de la proposition du ministre français de l'économie. Quant au
commissaire européen aux Affaires économiques, l'espagnol Joaquin Almunia, qui a
succédé récemment à son compatriote Pedro Solbes, nommé ministre des finances du
gouvernement socialiste de M. Zapatero, il a descendu en flammes la position de la France.
" Les pays qui viennent d'entrer dans l'Union européenne, a-t-il déclaré, ont des
revenus bien inférieurs à ceux de l'UE 15. Je crois que l'UE élargie doit renforcer et
non affaiblir ses politiques de cohésion pour réduire les inégalités entre
territoires. " Et pour que tout soit définitivement clair, il a ajouté : "
Nous n'allons pas faire de distinction dans la façon d'appliquer les fonds de cohésion
entre le Portugal et la Lituanie, ou entre l'Espagne et Malte. Ce sera la même
application pour tous. " Rappelons que les fonds structurels sont destinés à aider
les régions sous-développées et qu'ils représentent 31,5 % du budget de l'Union
européenne, soit 28,35 milliards d'euros sur un total de 90 milliards d'euros. La
position de M. Sarkozy, qui accuse les nouveaux entrants dans l'Union de dumping fiscal,
est indéfendable à tous égards. L'incapacité de la France à faire baisser sa
fiscalité ne doit pas nous conduire à rendre les autres coupables de nos malheurs. Et
comment un ministre qui se dit européen convaincu et s'apprête à conduire la campagne
de l'UMP pour le oui au référendum peut-il oublier à ce point un des fondements majeurs
de l'Europe communautaire, qui a permis aux pays en retard de recoller au peloton et
d'augmenter la richesse de l'ensemble ? Décidément, M. Sarkozy est tout sauf un homme
d'Etat. La dette cachée qui affole l'Europe Les ministres des finances de la zone euro qui viennent de se réunir à Bruxelles
ont enfin ouvert les yeux sur un problème qui menace beaucoup plus l'économie de l'Union
européenne et l'euro que les déficits budgétaires annuels des Etats, qui sont pourtant
fort préoccupants, notamment en France et en Allemagne. Il s'agit de ce qu'on appelle
" la dette cachée ", que constitue l'augmentation inéluctable des dépenses de
retraite et de santé dues au vieillissement de la population. C'est ainsi que la France a
une dette publique visible de 1000 milliards d'euros et une " dette cachée "
(mais fort bien connue des initiés) d'au moins 3800 milliards d'euros envers ses
retraités. Face à une telle montagne de dettes, notre pays n'a constitué aucune
provision. Autant dire qu'il court à la faillite, tout comme l'Allemagne, engluée elle
aussi dans un système de répartition intégrale. S'ils ont besoin d'idées, les
ministres européens peuvent en demander à Alan Greenspan, le président de la réserve
fédérale américaine (Fed), qui a récemment déclaré : " Si nous avons promis aux
retraités plus que notre économie peut donner sans diminuer le revenu des salariés,
comme je crains que ce soit le cas, nous devons recalibrer nos programmes publics pour que
les futurs retraités aient le temps de s'adapter par d'autres biais. " Les lecteurs
de notre site peuvent consulter le programme de Claude Reichman à l'élection
présidentielle de 2002, ainsi que le manifeste du Syndicat Retraite Action pour constater
qu'y sont évoqués de façon claire et précise à la fois le problème de la dette des
retraites et la façon d'y faire face. Aucun autre responsable politique français ne
s'est jamais soucié de ce qui constitue une bombe à retardement dont les effets
destructeurs sur la société française seront effrayants. Il est vrai que les
politiciens français ont choisi pour devise " Après nous le déluge ! " Bové enfin empêché de nuire Le gouvernement s'est enfin opposé aux exactions de José Bové et de ses
"faucheurs " d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Bien entendu, le mot
de " faucheurs " adopté par ceux qu'il vaut mieux qualifier de vandales
obscurantistes et de démagogues n'est pas plus innocent que celui de
"démontage " utilisé par le gauchiste moustachu pour qualifier la destruction
par ses soins d'un Mac Do à Millau. Il s'agit d'apparaître comme de paisibles et
bucoliques contestataires, alors que la violence est au cur même de l'action de
Bové et de ceux qui le suivent. Le gouvernement s'était ridiculisé en se contentant de
faire prendre en photo par les gendarmes les destructeurs de parcelles d'OGM. Ces derniers
s'étaient ensuite présentés en groupe devant les gendarmeries en demandant à être
entendus comme leurs meneurs convoqués par la justice. Autant dire qu'ils ne prenaient
pas un instant au sérieux les rigueurs de la loi dont les avait menacés le garde des
sceaux, Dominique Perben, en juillet dernier. Nous avions à l'époque reproché aux
pouvoirs publics de ne pas défendre les propriétés privées que sont les champs
dédiés à l'expérimentation des OGM et de ne pas s'opposer au viol des lois
républicaines, puisque ces essais ne peuvent être menés sans autorisation
ministérielle. Mais le dimanche 5 septembre, Bové et ses troupes ont enfin, dans le
Gers, trouvé sur leur chemin des gendarmes qui avaient reçu l'ordre de protéger la
parcelle d'OGM que les vandales avaient l'intention de détruire et qui les en ont
empêchés. Courageusement, Bové avait invité les femmes à se placer à côté de lui
en tête de cortège, pensant sans doute dissuader ainsi les forces de l'ordre de remplir
leur mission. La fermeté nouvelle du gouvernement à l'encontre des gauchistes de Bové
ne doit pas rester l'exception. Nous attendons de lui qu'il s'oppose désormais
vigoureusement aux exactions des membres du Syndicat du livre, à celles des syndicats
agricoles et de manière générale, à tous les comportements violents, qu'il défère
leurs auteurs à la justice et que celle-ci les sanctionne lourdement. C'est à ce prix
que la paix civile pourra enfin régner en France et que de véritables débats
démocratiques pourront se dérouler. Notamment sur l'innocuité supposée des organismes
génétiquement modifiés et sur les garanties que les scientifiques sont ou non en mesure
de nous apporter. L'affaire des journalistes pris en otages sonne le glas de la laïcité en France A l'heure où nous écrivons ces lignes, les deux journalistes français pris en
otages en Irak n'ont toujours pas été libérés. Mais quelle que soit l'issue -
qu'on souhaite bien évidemment heureuse - de cet évènement, les conséquences
intérieures en seront lourdes. Car pour tenter d'obtenir la libération des otages, le
gouvernement a dû faire appel au soutien des organisations islamiques en France et
celles-ci sauront, le temps venu, le lui rappeler. Cette brutale intrusion du
communautarisme à un moment hautement dramatisé de la vie nationale était inéluctable
à partir du jour où l'on a estimé, au niveau gouvernemental, qu'il valait mieux
organiser la représentation des musulmans en France plutôt que de les considérer comme
des citoyens ordinaires. Or telle est bien la véritable définition de la laïcité, qui
ne reconnaît pas de corps intermédiaires entre les individus et l'Etat. Ces derniers
peuvent certes s'organiser au plan politique, syndical ou associatif, mais ils s'y
expriment en tant que membres de la communauté nationale et non sur une base ethnique ou
religieuse, sauf dans le cas des activités cultuelles, mais celles-ci doivent se borner
au fonctionnement du dispositif religieux. Il fallait une bonne dose de faiblesse ou
d'inconscience chez les gouvernants français pour penser qu'un Conseil français du culte
musulman bornerait ses interventions à l'organisation du culte. Surtout quand la religion
en question a autorité sur tout le champ des activités temporelles de ses tenants. En
permettant aux organisations islamiques de s'ingérer de façon spectaculaire dans
l'affaire de la prise en otage de deux journalistes français, action dont l'objectif
était d'obtenir l'abrogation de la loi sur le voile à l'école, on a reconnu aux dites
organisations le droit d'intervenir désormais sur tous les aspects de la vie nationale
où des décisions démocratiquement prises pourraient être contestées au nom des
stipulations de l'Islam. On peut être sûr qu'elles ne se priveront pas de le faire. Balladur " allume " Chirac et le gouvernement Nous avions dès le début affirmé que la " réforme " des retraites et
celle de l'assurance-maladie n'étaient pas financées. Il n'a fallu que quelques mois à
Edouard Balladur pour s'apercevoir que nous avions raison. Il vient en effet de critiquer
vertement l'action du président de la République et du gouvernement dans ces deux
domaines en dressant un véritable réquisitoire qu'a publié le journal Le Monde dans
son édition datée du 4 septembre 2004. " Depuis trente ans, écrit l'ancien premier
ministre, qu'a commencé partout dans le monde le grand mouvement d'émancipation des
énergies et de recul de la réglementation, notre société hésite, elle avance parfois,
mais en regardant en arrière, attachée au modèle social-étatiste qu'il y a trois
générations l'on confondait avec le progrès ". Notons qu'il n'y a aucune
évolution à cet égard dans le personnel politique français. Il suffit pour le
constater d'écouter ou de lire quotidiennement ses déclarations. Jamais le
social-étatisme, comme dit M. Balladur, n'a été aussi envahissant. Au point qu'on peut
légitimement se demander si la France officielle n'est pas atteinte d'un mal
psychiatrique incurable. " Quel est le but de la politique ? se lance à lui-même
Edouard Balladur ainsi qu'à ses collègues politiciens. Assurer le progrès. A quoi
juge-t-on de la réussite ? A l'augmentation de la richesse produite, au plein emploi, à
la capacité de concurrencer efficacement le reste du monde. " Il n'est pas difficile
de mesurer à cette aune l'échec du gouvernement Raffarin, comme de tous ceux qui l'ont
précédé depuis trente ans. M. Balladur note ensuite que " le financement des
retraites privées et publiques n'est pas assuré pour le long terme " et qu'en fait
de redressement de l'assurance-maladie, " le déficit cumulé passerait de 30 à
près de 50 milliard d'euros à la fin de 2006 ". Et de conclure qu'à défaut de
véritable réforme, " nous irons de remise en cause en remise en cause, de plan de
rigueur en plan de rigueur, à la poursuite d'un inaccessible équilibre ". Bienvenue
au club ! Chirac se sent fort comme un Turc C'est avec jubilation qu'en recevant le premier ministre turc à l'Elysée,
Jacques Chirac a affiché son soutien à l'intégration de son pays à l'Union
européenne. Comme Chirac sait parfaitement que l'opinion est majoritairement défavorable
à cette entrée et que son propre parti, l'UMP, l'est aussi, il a ainsi confirmé avec
éclat que son objectif est bien de perdre le référendum sur la constitution européenne
prévu pour le deuxième semestre de 2005. Certes l'adhésion de la Turquie ne sera pas la
question posée, mais elle sera sous-jacente. D'une part parce que le projet de
constitution introduit le poids démographique dans les décisions prises par l'Union, et
que celui de la Turquie en fait d'ores et déjà le deuxième pays le plus peuplé, après
l'Allemagne, et qu'il est appelé à devenir rapidement le premier, et d'autre part parce
que tout référendum, en France, est susceptible d'être dévié de son sens en raison du
fait que le peuple saisit l'occasion de pouvoir dire enfin ce qu'il pense réellement de
ses gouvernants et de leur politique. Le référendum sur la constitution européenne
s'inscrira évidemment dans cette ligne. C'est parce qu'il est dans une impasse que Chirac
a choisi la voie du référendum. Depuis les élections régionales de mars 2004, il sait
qu'il n'a plus la majorité dans le pays et qu'on ne peut durablement gouverner ainsi.
D'autant que les députés UMP, affolés à l'idée de la défaite qui les attend en 2007,
ne jurent plus que par Sarkozy, qui ne rêve que de prendre la place de Chirac à
l'Elysée. Le référendum offre donc à Chirac l'occasion rêvée pour se débarrasser de
Sarkozy et de l'UMP et de cohabiter à nouveau avec les socialistes avec l'espoir de
battre son premier ministre en 2007 comme il l'avait fait en 2002. Alors permettez, cher
Erdogan, que je vous secoue à nouveau la main, vous me rendez un signalé service ! Et en
plus je vous fourgue une quarantaine d'Airbus ! Ah, il y a des jours où la vie est
vraiment belle, pas comme ces mercredis où il y a conseil des ministres et où il faut se
farcir la tronche de Sarko pendant des heures d'horloge ! Lamentable, le comportement de l'Etat dans l'affaire du fauchage du maïs
génétiquement modifié, à Verdun-sur-Garonne. A peine une trentaine de gendarmes face
à 1500 " faucheurs volontaires ", qui ne les ont pourtant pas pris par surprise
puisqu'ils avaient annoncé leur venue et qu'ils se déplaçaient en convoi. La troupe
conduite par les deux moustachus de service, Bové et Mamère, a pu tranquillement
arracher les plants de maïs, tandis que les pandores s'adonnaient à l'art de la photo,
indiquant simplement que " les gens identifiés feraient l'objet de poursuites
judiciaires ". Ce que les Français ont pu constater une fois de plus à cette
occasion, c'est que les pouvoirs publics ne font plus respecter la loi. La parcelle semée
de maïs génétiquement modifié avait été autorisée et était propriété privée. En
laissant faire les " faucheurs ", le gouvernement a démontré que ni la loi ni
la propriété n'avaient le moindre sens dans la France d'aujourd'hui. La simple prise en
photos des contrevenants, si l'on tire toutes les conséquences d'une telle attitude,
revient en quelque sorte à dire à tous les malfaiteurs de la création : Commettez vos
méfaits comme il vous plaira, on ne vous en empêchera pas, mais on vous prévient, vous
êtes photographié et on vous poursuivra. " Ah bon, rigoleront les malfrats, mais il
faudra d'abord que vous nous attrapiez ! " Vraiment, le gouvernement marche sur la
tête. Il laisse Mamère marier des homosexuels et dévaster avec Bové une propriété
privée et pour toute sanction lui inflige un mois de suspension de sa fonction de maire
et une photo ! Terrible ! Raffarin, c'est vraiment Gengis Khan ! D'ailleurs, on en tremble
dans les banlieues. De rire ! " Jeunes " : on a trouvé un magistrat pour la répression ! Chirac et Raffarin feraient bien de lire France Soir plus attentivement.
Ils comprendraient un peu mieux le problème posé par les " jeunes " des
banlieues et découvriraient la manière de le résoudre. Commentant les avis exprimés
par les lecteurs de ce quotidien sur la manière de combattre l'antisémitisme et le
racisme en France, le responsable de la page Opinions du journal, Jean-François Crozier,
écrit : " Le soir de ce 14 juillet, je faisais observer à un mien ami magistrat à
quel point certains de nos jeunes compatriotes d'origine sub-méditerranéenne mettaient
d'ardeur à fêter la nation à l'aide de stocks de pétards apparemment inépuisables. A
quoi, pas dupe, le magistrat me répondit : " A ces types-là, tout est prétexte à
tester leurs capacités de nuisance ! C'est vrai de ces pétards du 14-juillet. Ça l'est
aussi de l'Intifada qu'ils jouent à transposer ici, le risque en moins. Le drame est que
l'on continue à vouloir leur chercher des excuses, à les "comprendre " et à
le leur faire savoir. Ce sont des brutes, pas des imbéciles. Et tant que la réponse
sociale, politique et républicaine ne sera pas à la hauteur de leurs méfaits - et
appliquée selon notre échelle de valeur pas la leur ! - ils n'ont aucune raison de
cesser. " Précision : mon ami magistrat est Tunisien. " Guillaume Sarkozy, vice-président du Medef et frère de l'autre, perd ses nerfs Un lecteur nous écrit : " La semaine dernière, à l'occasion d'une
rencontre à l'initiative du Medef, j'ai pu assister à une conférence de M. Guillaume
Sarkozy à l'issue de laquelle des questions purent être posées, le thème retenu étant
la Sécurité sociale. Je n'ai pas manqué de demander " pourquoi à aucun moment de
cet exposé (brillant et complet) la fin du monopole de la Sécurité sociale n'avait
été abordée ni évoquée ". Quelle ne fut pas ma surprise d'obtenir une
réponse plutôt hargneuse, en tout cas agacée, prétendant que " cela n'était
qu'un combat donquichottesque ne reposant que sur des chimères pour l'instant et que
seuls notre gouvernement et nos institutions pouvaient en décider un jour autrement
". L'attitude de M. Guillaume Sarkozy est très révélatrice de l'affolement
qui a saisi la technostructure française devant la médiatisation chaque jour croissante
de la fin du monopole de la Sécurité sociale. Les oligarques qui dirigent la France,
qu'ils soient politiciens, hauts fonctionnaires ou représentants syndicaux, s'imaginaient
que le peuple resterait éternellement ignorant de ses droits. Il suffisait pour cela de
contrôler étroitement la télévision, les radios et les principaux médias. Mais
voilà, comme l'écrit le journal Le Monde, " le poids d'Internet et
l'accélération du rythme de circulation de l'information ne simplifient rien ".
Et c'est précisément par Internet, ainsi que par quelques rares médias restés libres,
que s'est répandue la grande nouvelle de la liberté enfin gagnée des Français
vis-à-vis de la pieuvre sociale. A présent, les grands médias (ou ceux qu'on appelle
ainsi, car ils ne représentent plus grand-chose face à la puissance illimitée du Web)
ne peuvent plus que courir derrière leurs lecteurs et leur confirmer la fin du monopole
de la Sécurité sociale. C'est parce que M. Guillaume Sarkozy et ses semblables, qui se
prétendent représentants des entreprises et qui ne le sont pas, savent qu'ils ont tout
à perdre de la liberté des Français qu'ils s'affolent devant les progrès fulgurants de
l'information indépendante et tiennent des propos dont le ridicule le dispute à
l'impudence. Ah bon ? Un combat donquichottesque, des chimères, c'est notre
gouvernement qui décide ? Ben voyons ! Notre gouvernement n'a plus rien à décider.
Tout est dans les lois de la République et les Français, eux, sont bien décidés à les
faire appliquer. D'ailleurs pouvait-il en être autrement ? L'ouverture des frontières en
Europe a supprimé tous les monopoles, et celui de la Sécurité sociale n'a pas fait
exception. Au fait, M. Guillaume Sarkozy, Don Quichotte, si vous vous en souvenez,
s'attaquait à des moulins à vent. Nous, c'est une forteresse surarmée et fortement
gardée que nous avons prise d'assaut. Et aujourd'hui, il y flotte l'étendard de la
liberté. Pour Chirac, les musulmans et les juifs ne sont pas vraiment français A propos de la fausse agression du RER D, Jacques Chirac, au cours de son
entretien télévisé du 14 juillet, s'est ainsi exprimé : " C'est une affaire
regrettable à tous égards. Mais je ne regrette pas. Nous sommes dans une période où
les manifestations d'ordre raciste, qu'elles mettent en cause nos compatriotes juifs ou
musulmans ou d'autres, tout simplement parfois des Français dans certains endroits, sont
l'objet d'agressions au seul motif qu'ils n'appartiennent pas à telle ou telle
communauté ou qu'ils ne sont pas originaires de telle ou telle communauté. C'est
inacceptable. " On avait beaucoup critiqué Raymond Barre, alors premier
ministre, pour avoir déploré que l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic ait
tué " des Français innocents ". Mais là, silence général. Les propos du
président de la République n'ont pas même été rapportés dans la presse nationale, à
l'exception du Parisien. Serait-ce parce que Chirac passe pour le parangon des vertus
antiracistes et que son dérapage incontrôlé, dans lequel il est difficile de ne pas
apercevoir le fond de sa pensée, gêne tout le monde dans la classe politico-médiatique
? A l'évidence, c'est la bonne réponse. Chirac n'est probablement pas plus raciste qu'un
autre, et peut-être même un peu moins, mais il ne peut qu'être effaré, comme tout le
monde, de constater l'embrasement des affrontements communautaires dans notre pays. Et du
coup, le voilà qui s'écrie, comme Fernand Raynaud en son temps : " Restons
Français ! " La seule différence avec cet humoriste regretté est que celui-ci
avait fait de son sketch une charge contre le chauvinisme idiot et que Chirac, lui, n'a
pas fait exprès de s'exprimer ainsi. Du coup, le roi est nu et les éditorialistes de la
presse, qui ne sont plus des enfants, n'ont pas eu le courage de le crier. Si l'on veut
une autre comparaison avec l'univers du spectacle, qu'on se souvienne de Louis de Funès,
jouant comme souvent un personnage de grand bourgeois égoïste et irascible, et
répondant à son maître d'hôtel d'origine africaine qu'il venait d'engueuler et qui lui
reprochait de se comporter mal avec lui parce qu'il était noir : " Mais non, vous
n'êtes pas noir ! " C'est un peu cela, l'antiracisme de Chirac. La négation des
évidences pour faire chic et être apprécié des " bien-pensants " de la
gauche caviar et des médias. Eh bien non, ce n'est pas cela l'antiracisme, M. Chirac!
C'est de débusquer le refus des différences, l'intolérance et la haine partout où ils
s'expriment et quels que soient ceux qui s'en font les vecteurs. Finalement, la fameuse
sortie de Chirac sur les " odeurs " n'était pas le fruit d'une improvisation
malencontreuse mais, comme celle du 14 juillet 2004, l'expression du fond de sa pensée.
Et voilà Chirac privé du dernier atour qui parait encore son personnage en décrépitude
! Le roi est vraiment nu, et ce n'est pas beau à voir ! Générosité ou bêtise ? Les médecins font cadeau de dizaines de milliards à la Sécu Interviewé par Le Parisien, le directeur de la Caisse primaire
d'assurance maladie de Lyon, Gérard Ropert, y va de l'habituel couplet sur les
"avantages " consentis aux médecins par la Sécurité sociale : "
Rappelons - ce que beaucoup de gens ne savent pas - que l'assurance maladie prend en
charge les trois quarts des charges sociales des médecins, soit 10 000 à 15 000
par an. En échange, ils doivent appliquer des tarifs conventionnels qui garantissent un
égal accès aux soins pour tous. " L'argument a tellement servi, et il est
tellement faux - au point d'être fou - qu'on s'étonne qu'il puisse encore être avancé.
Mais il est vrai que les blagues les plus appréciées du public sont celles qu'il
connaît déjà (c'est ce qu'on appelle rire sans danger), au point que des journaux ont
pu faire fortune en appliquant cette méthode éprouvée qui consiste en somme à ne
vendre que de la conserve. Pour en revenir aux mirobolants " avantages "
généreusement accordés aux médecins par la Sécurité sociale, voici ce qu'en disait
le Mouvement pour la Liberté de la Protection Sociale (MLPS) dans un communiqué du 3
décembre 1995 (presque dix ans déjà) : Jacques Barrot fait rire tout Bruxelles La prétention de la France à faire attribuer à Jacques Barrot, nouvellement
nommé commissaire européen, le portefeuille de la Concurrence ou du Marché intérieur a
fait l'unanimité contre elle à la Commission européenne, où l'on est partagé entre le
rire et la fureur. " Quoi, y dit-on, la France qui traîne les pieds
pour appliquer chez elle les décisions communautaires en matière de concurrence et qui
est la championne des aides publiques à ses industries voudrait avoir la responsabilité
de ces secteurs sensibles ? C'est à la fois de l'impudence et de l'inconscience. " On
se demande d'ailleurs comment une telle idée a pu germer dans les cerveaux
gouvernementaux français. La personnalité de Jacques Barrot, qui est tout sauf un
libéral, n'avait déjà rien pour séduire les milieux de la Commission, dont le rôle
principal - faut-il le rappeler ? - consiste à veiller à la mise en oeuvre et au bon
fonctionnement des traités européens qui ont fait de l'Union un marché sans frontières
où les hommes, les produits et les services doivent pouvoir circuler librement, ce qui
oblige les autorités bruxelloises à la plus grande vigilance face aux obstacles dressés
contre la concurrence et les lois du marché. Mais surtout l'habitude de la France de
faire en permanence la leçon aux autres Etats européens est devenue insupportable à
ceux-ci, surtout depuis que Jacques Chirac a été réélu et, débarrassé de Jospin, a
cru pouvoir imposer ses vues à nos partenaires. A cet égard, la guérilla permanente
menée par l'Elysée contre les Etats-Unis a indisposé jusqu'aux moins atlantistes de nos
partenaires, qui rappellent simplement la règle de bon sens et de bonne conduite qui veut
qu'on ne se trompe pas d'adversaire. La situation intérieure de la France ne donne
d'ailleurs pas à notre pays les meilleurs atouts pour s'imposer au plan européen.
Incapable de procéder chez elle aux réformes que tous les pays de l'Union européenne
sont en train de conduire chez eux, la France apparaît comme l'homme malade de l'Europe.
Et c'est elle qui voudrait régir la santé de l'ensemble ! Bouffon ! Quant à Jacques
Barrot, il essaye d'apprendre l'anglais pour n'être pas trop ridicule dans ses nouvelles
fonctions. Avec son accent valaisan, il n'est pas au bout de ses peines. Décidément
notre personnel politique n'est pas un bon produit d'exportation. D'autant qu'il a de plus
en plus de mal à se vendre sur le marché français. Au point où en sont arrivées les
choses, il faut solder tout ce qu'on a en magasin et faire rentrer de nouvelles
collections ! Un Chinois à la tête de la résistance en France Georges W. Bush a d'ores et déjà perdu l'élection présidentielle de novembre
2004
si ce sont les Français qui votent. Un sondage du Figaro Magazine
nous apprend en effet que 78 % des Français souhaitent voir élu le candidat démocrate,
John Kerry, contre 9 % seulement en faveur de Bush. Heureusement pour l'actuel président
des Etats-Unis, ses compatriotes sont moins négatifs et lui attribuent 41 % de suffrages
contre 44 % à son concurrent. La marge d'erreur dans ce genre de sondage étant de
l'ordre de 5 points, la compétition est en réalité très équilibrée et son résultat
indécis. Il est étonnant qu'il y ait quand même 9 % de Français pour souhaiter la
réélection de Bush, quand on considère la propagande hostile dont il est en permanence
l'objet de la part des médias de notre pays. Si l'on voulait une preuve éclatante de
l'inféodation totale de ceux-ci aux idées de gauche, on l'obtiendrait à cette occasion.
C'est d'ailleurs la raison qui rend ce genre de sondage peu crédible. Les personnes
interrogées, effrayées par la " pression populaire " montée de toutes pièces
par les médias, n'osent pas plus exprimer leur opinion réelle qu'ils ne le font quand on
la leur demande sur une personnalité diabolisée par les médias. Ce qui n'empêche
nullement la dite personnalité d'obtenir de bons résultats quand les sondés se
transforment en électeurs et, protégés par l'isoloir, expriment leur véritable
sentiment. La désinformation systématique dont les Français sont victimes de la part de
leurs médias va finir par créer un grave trouble du langage dans notre pays, et par
conséquent une crise de la vie publique, puisque celle-ci ne fonctionne qu'au moyen de
mots. Dans un fort intéressant ouvrage intitulé " La désinformation par les
mots " et qui vient de paraître aux éditions du Rocher, Maurice Pergnier
écrit : " Les mots qui disent notre vie en société circulent comme les billets
de banque et les pièces de monnaie, avec leur pouvoir d'achat ; on se les repasse sans
trop s'interroger sur ce qui fonde leur valeur. Pourtant, ils ne véhiculent pas seulement
des fragments de réel, mais des visions du monde, des jugements implicites, des systèmes
de valeur impulsés par ceux qui les ont mis en circulation, consciemment ou à leur insu.
" Alors, si les mots sont comme des billets et des pièces, ils sont également
soumis à la loi de Gresham : la mauvaise monnaie chasse la bonne. On peut donc prévoir
une révolution du langage en France, les citoyens réfractaires à l'idéologie
officielle et aux mots qui l'expriment, et qui sont de plus en plus nombreux à ne pas les
supporter, vont vouloir utiliser des mots non dévalorisés à la place de ceux qui
circulent dans les médias du régime et parmi les couches soumises de la population. Par
bonheur, la langue française regorge de mots excellents et qui ne demandent qu'à
reprendre du service. Remplaçons donc par exemple " communication " par "
propagande " et nous verrons les " communicateurs " prendre un autre visage
et apparaître sous leur véritable jour qui deviendra vite odieux à tout le peuple.
C'est sans doute ce que voulait dire Confucius quand il recommandait, face à la grave
crise qui affectait son pays, de faire un dictionnaire. Lavage de cerveaux à TF1 Décidément, le PDG de TF1, Patrick Le Lay, fait de remarquables efforts pour
ressembler à sa marionnette des Guignols de l'Info. Interviewé dans un ouvrage intitulé
Les dirigeants face au changement et qui vient de paraître (Editions du
Huitième jour), il déclare qu' " il y a beaucoup de façons de parler de la
télévision. Mais dans une perspective " business ", soyons réaliste : à la
base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit
". Après ce constat, le discours de la méthode : " Pour qu'un message
publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos
émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le
détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est
du temps de cerveau humain disponible. " Un tel cynisme est réjouissant. Tout
simplement parce qu'il est bon d'entendre la vérité, même quand elle n'a rien de
ragoûtant. Mais après tout, diront certains, il n'y a rien de choquant dans les propos
de Patrick Le Lay : TF1 est une chaîne privée, qui ne vit donc pas d'argent public :
elle est libre de faire ce qu'elle veut, et les téléspectateurs qui la regardent sont
libres de se laisser conditionner. Mais il se trouve que la chaîne de télévision que
dirige M. Le Lay a reçu son autorisation d'émettre et d'occuper l'espace hertzien - qui
est limité par nature - au vu de critères d'intérêt public, notamment au plan
informatif et culturel, qu'elle ne respecte pas et que l'autorité de tutelle, le Conseil
supérieur de l'audiovisuel (CSA), se garde bien de lui rappeler. TF1 s'est donc
approprié un bien public pour un usage purement commercial et privé et n'en éprouve pas
le moindre remords. Un tel cynisme est très représentatif de la dégradation de l'esprit
public en France. Tels les augures à la fin de la République, à Rome, les politiciens
et les oligarques détenteurs de privilèges ne peuvent se rencontrer sans éclater de
rire, tant leurs affèteries démocratiques sont insincères et leur paraissent
burlesques. Tout cela va mal finir ! La famille Dassault vient d'envoyer un avertissement sans fard à Jacques Chirac :
qu'il cesse de s'opposer à l'ascension de Nicolas Sarkozy ou Outreau : cinq magistrats à révoquer Le verdict de la cour d'assises du Pas-de-Calais dans l'affaire d'Outreau a
stupéfait et rempli d'indignation les observateurs les plus mesurés. Comment a-t-on pu
condamner six personnes en se fondant sur des témoignages - et sur eux seuls - qui ont
été jugés assez peu probants pour conduire à l'acquittement de sept autres prévenus ?
La justice est-elle devenue folle ? Oui, si la folie consiste à raisonner avec un
système de pensée qui ne tient aucun compte des faits et à s'invétérer dans son
propre délire sans que jamais la réalité ne puisse y insérer le moindre coin. De ce
désastre judiciaire, cinq magistrats au moins sont entièrement responsables. Le juge
d'instruction, le procureur de la République et les trois membres de la chambre de
l'instruction de la cour d'appel. Ils avaient toute possibilité, à tout moment,
d'écouter les protestations d'innocence cent fois répétées des prévenus ainsi que les
demandes et les mises en garde insistantes et fortement étayées des avocats de la
défense. Ces magistrats ne se sont apparemment jamais posé la seule question qui vaille
en matière de justice criminelle : ne sommes-nous pas en train d'accuser des innocents ?
Le résultat est là : la France ne comprend plus sa justice. D'autant qu'en même temps
elle découvre avec horreur - et ce n'est pas la première fois - que cette justice si
déterminée à condamner des innocents est pleine de mansuétude pour des assassins
qu'elle libère sans s'assurer de leur surveillance et qu'elle laisse ainsi commettre de
nouveaux crimes, comme on le voit dans les horribles affaires qui, en Alsace ou dans les
Ardennes, soulèvent l'indignation populaire. Le principe judiciaire fondamental consiste
à faire des exemples. Chacun doit savoir que son sort ne sera pas différent de celui
d'un condamné, s'il vient à commettre le même délit ou le même crime. Ce principe
doit être appliqué aux magistrats, surtout quand leur comportement trouble gravement
l'ordre public. Les cinq magistrats coupables du désastre judiciaire d'Outreau doivent
être révoqués et privés de leurs droits à retraite. C'est le seul moyen d'apaiser un
peu l'intense émotion populaire et de redonner quelque crédit à une institution qui
n'en n'a plus guère. Grâce à la Sécu, nous n'aurons plus de médecins Quand les députés votent un texte à l'unanimité, il faut toujours se méfier.
C'est qu'il est empreint des meilleures intentions et, par définition, voué à en paver
l'enfer. Nos parlementaires ont donc voté le 2 juillet 2004 un amendement au projet de
loi de réforme de l'assurance-maladie. Il s'agit de faire en sorte que l'Etat garantisse "
un accès effectif à des soins de qualité sur l'ensemble du territoire ". On
sait en effet qu'" une grave pénurie de médecins se profile ", selon
les termes même du Conseil national de l'ordre des médecins, dont le secrétaire
général, le Dr Louis-Jean Calloc'h, déclarait récemment au Parisien :
" Dans les vingt prochaines années, on connaîtra une baisse de 40 % de la densité
médicale pour nous retrouver au niveau des années 1970-1980. En 2020, il n'y aura déjà
plus que 250 médecins pour 100 000 habitants contre 330 aujourd'hui. Pendant ce temps, la
population augmente et surtout vieillit, entraînant une augmentation des besoins. "
Le bras armé prévu par les députés pour faire en sorte que le droit de tous aux soins
soit garanti ? Les régimes d'assurance maladie. Il devront veiller " à
l'exercice de ce droit en favorisant une bonne répartition de l'offre de soins (
)
ou en aidant à la création de maisons médicales ". Quelle bonne idée de
confier une mission aussi délicate à l'assurance-maladie qui a toujours fait preuve de
la plus grande lucidité dans l'appréhension de ce problème ! C'est ainsi qu'en 1997 la
Caisse nationale d'assurance-maladie publiait un rapport indiquant que la France comptait
entre 9 500 et 17 500 médecins de trop et que cet excédent était un facteur
d'augmentation des dépenses. Quelle lucidité ! A l'époque, la pensée dominante dans
les allées du pouvoir et de la Sécurité sociale était qu'en diminuant le nombre des
médecins, on ferait baisser les dépenses de santé, en vertu du principe selon lequel un
médecin généraliste en activité est un médecin qui prescrit et qu'il coûte plus cher
par ses prescriptions que par sa rémunération. C'est ainsi qu'on inventa le Mica
(Mécanisme d'incitation à la cessation d'activité), qui consistait à rémunérer par
une sorte de préretraite les praticiens proches de leur fin de carrière, et surtout
qu'on resserra fortement le numerus clausus, c'est-à-dire le nombre d'étudiants admis en
première année de médecine. Le résultat est là : la France manque de médecins et
cette situation ne fera que s'aggraver. Car même si l'on a récemment augmenté le
numerus clausus, il faut une dizaine d'années pour former un praticien, et de toutes
façons la véritable cause de la création des déserts médicaux qui sont en train de se
constituer en France est le manque d'attractivité de la profession de médecin. Là
encore, la politique de sécurité sociale est responsable. La compression des honoraires
pour cause de déficit permanent de " l'institution que le monde entier nous envie
", ajoutée à la hausse constante des charges fait que de plus en plus de médecins
baissent les bras et dévissent leur plaque sans même avoir trouvé de successeur. Bien
entendu, il se trouve toujours des politiciens et des journalistes pour fustiger le corps
médical et pousser des cries d'orfraie quand on procède à des hausses d'honoraires, qui
ne sont le plus souvent d'ailleurs que des rattrapages bien insuffisants. Ce sont les
mêmes qui votent à l'unanimité ou approuvent dans leurs colonnes les mesures censées "
garantir un accès effectif à des soins de qualité sur l'ensemble du territoire ".
Une telle irresponsabilité dépasse l'entendement. En fait, elle n'est que le fruit
empoisonné de la doctrine communiste qui règne dans beaucoup plus d'esprits en France
que dans n'importe quel autre pays au monde, et notamment dans la classe politique et
médiatique. Et comme dans tous les régimes communistes, c'est le peuple qui paie de ses
souffrances la perversion de ses " élites ". Chirac et Sarkozy s'affrontent à mort sur fond de faillite de la Sécu La note confidentielle de Bercy, révélée par le quotidien économique Les
Echos et contredisant le retour à l'équilibre en 2007 de l'assurance-maladie comme
le prétend le plan du gouvernement, ne manque pas de saveur dans la mesure où elle a
donné lieu à une déclaration indignée de M. Douste-Blazy, fustigeant " une
certaine technocratie, la culture de la régulation punitive et comptable ". Comme
chacun sait que le plan Douste-Blazy a été mis au point par des technocrates, la
réaction du ministre prend une allure vraiment bouffonne. Enfin, il doit y avoir de bons
et de mauvais technocrates ! Mais le plus intéressant est qu'ils commencent à se battre
entre eux : c'est la preuve que le système est à l'agonie. Sur le fond, il n'y a plus
lieu à débat. Les premiers, nous avons indiqué que ce plan n'est pas financé, et nous
avons été rejoints, à cet égard, par tous les observateurs. Nous avons également
affirmé qu'en ne prenant pas de mesures radicales, qui seraient seules capables de
ramener la Sécurité sociale à l'équilibre, le gouvernement avait choisi de la mettre
en faillite. La Sécurité sociale est à la Ve République ce que l'Algérie fut à la
IVe : un problème insoluble dans le cadre du régime politique en vigueur. Le
gouvernement actuel s'est résolu à la mise en faillite parce qu'il espère ainsi se
redonner des marges de manuvre qui lui permettraient d'éviter le désastre
économique et la banqueroute de l'Etat. Mais le régime ne résistera pas à
l'effondrement de son principal pilier, sur lequel repose la société d'assistance qui
lui est consubstantielle. Si l'actuel président de la République s'était fait élire
sur le thème du passage de l'assistance à la liberté économique et sociale et à
l'esprit de responsabilité, il pourrait agir dans ce sens sans être accusé de trahison
et surtout lâché par tous ceux qui vivent du système. Au contraire, il a accepté les
voix de gauche au second tour de l'élection présidentielle et, fort d'un score de 82 %
des voix, s'en trouve aujourd'hui ligoté et définitivement impuissant. C'est d'ailleurs
la raison pour laquelle son affrontement avec Sarkozy prend un tour inexpiable. Sarkozy
veut à tout prix devenir président de la République, mais il sait très bien que les
jours du régime sont comptés. S'il n'accède pas rapidement à l'Elysée, il n'aura plus
jamais la moindre chance de le faire, étant mouillé jusqu'au coup depuis près de trente
ans dans tous les avatars du système. Chirac, qui est un lamentable gouvernant mais un as
de la magouille politicienne et des coups tordus, l'a parfaitement compris aussi. C'est
pourquoi il a mis en demeure Sarkozy de choisir entre la présidence de l'UMP et la
présence au gouvernement. Si Sarkozy choisit l'UMP, Chirac l'éliminera sans hésitation
du gouvernement, puis il cassera l'UMP, qui ne lui est de toute façon plus du moindre
secours dans la mesure où elle a été laminée électoralement aux trois scrutins de
2004 et que personne désormais ne pourra la sauver. Certains estimeront qu'en agissant
ainsi, Chirac se suicide politiquement. Lui-même ne le pense pas. Sa devise fondamentale,
qu'il a mise en uvre tout au long de son interminable carrière et qui lui a fait
trahir sans hésitation ni remords tous ses engagements, n'est autre que cet adage
populaire : " Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. " Quand Bernard Debré voit Chirac tout nu L'élection législative partielle du 16e arrondissement de Paris, qui a vu la
victoire écrasante de Bernard Debré sur le candidat investi par l'UMP, Laurent Dominati,
a une signification qui dépasse de loin les considérations locales. La droite parisienne
s'est certes disqualifiée en se déchirant à belles dents et, de ce fait, en perdant la
mairie de la capitale, et les électeurs du 16e, massivement de droite, n'avaient aucun
motif d'indulgence à son égard. Ils en avaient d'autant moins qu'ils sont atterrés par
les reculades permanentes du gouvernement Raffarin, qui semble plier respectueusement un
genou chaque fois qu'une idée de gauche passe à l'horizon. D'où l'excellent thème de
campagne choisi par Bernard Debré : " Je défends vos valeurs. "
Floués par la droite parlementaire, les électeurs de cette circonscription ont
massivement sanctionné son candidat. Certains disent que le fait que cet arrondissement
vote presque unanimement à droite ne permet pas de généraliser la signification de ce
scrutin. Bien au contraire, il s'agit d'une expérience à l'état pur. Dans la plupart
des autres circonscriptions françaises, la droite est mêlée aux autres tendances
politiques et ses votes se font généralement selon les règles du billard, les
électeurs tentant souvent d'obtenir par la bande un résultat que la simple expression de
leur intime conviction ne leur apporterait pas. D'où la difficulté qu'il y a le plus
souvent à interpréter correctement les évolutions de l'opinion de droite. Rien de tel
dans le 16e arrondissement : les électeurs ont exprimé clairement et sans la moindre
hésitation leur préférence. Et celle-ci ne fait pas le moindre doute : ils veulent une
politique de droite, fondée sur des valeurs de droite. De ce point de vue, on peut
affirmer sans risque d'erreur qu'en ce mois de juin 2004, la droite a signifié son congé
à Chirac. Ce que Bernard Debré a parfaitement résumé par cette déclaration : "
Le président est à la fin de son mandat et à la fin de son existence politique. "
A 59 ans, Bernard Debré a conservé son âme d'enfant. Car il vient tout simplement de
s'écrier : " Le roi est nu ! " Drame shakespearien pour Serge Dassault Serge Dassault a bien l'intention de diriger lui-même Le Figaro, dont il
est depuis quelques semaines l'actionnaire majoritaire après le rachat des parts de la
famille Hersant. Il vient en effet de décider de procéder à la modification des statuts
de la Socpresse (la société propriétaire du journal, ainsi que du groupe L'Express-L'Expansion
et de nombreux quotidiens régionaux), qui est actuellement une société à conseil de
surveillance et directoire. La Socpresse va devenir une société anonyme à conseil
d'administration, dont Serge Dassault prendra la présidence. Déjà le nouveau
propriétaire du journal a laissé filtrer quelques-unes de ses intentions, concernant
tant la présentation du quotidien que sa politique éditoriale. Bien entendu, la
société des rédacteurs a émis des protestations d'indépendance, mais elles n'iront
pas très loin. Serge Dassault a d'ailleurs provisionné des sommes importantes pour payer
les clauses de cession que de nombreux journalistes du Figaro ne manqueront pas
de faire valoir. A 79 ans, Serge Dassault, qui recherchait depuis longtemps l'occasion de
faire valoir ses idées libérales auprès de l'opinion publique, est bien décidé à ne
pas perdre de temps. Mais, comme nous l'avons déjà écrit, il sera plus que gêné aux
entournures par son amitié personnelle et ses liens quasi familiaux avec Jacques Chirac,
et par le fait que l'Etat est le principal acheteur de ses avions. L'exercice sera
révélateur de l'état réel de la démocratie en France. Si Le Figaro redevient
l'organe libéral et conservateur qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être et donne enfin
la parole aux véritables représentants de ce courant de pensée très largement
majoritaire à droite, cela sera le signe qu'une réaction dans le bons sens peut encore
se produire par la voie du débat et des élections. Si au contraire le journal continue
à faire comme s'il n'y avait dans notre pays que des socialistes encartés à gauche pour
les uns et pour les autres à l'UMP, alors on pourra craindre que l'explosion de la
société française ne soit désormais inéluctable. Marcel Dassault, le père de Serge,
s'était offert un hebdomadaire, Jours de France, dont il avait fait le journal
de la vie heureuse. Cela faisait rire pas mal de gens à l'époque, mais n'était pas
aussi ridicule que les esprits critiques le prétendaient. La France vivait alors ses
trente glorieuses et tous les espoirs lui étaient permis. Aujourd'hui, le drame nous
guette et la vie heureuse n'est plus qu'un souvenir ou un vu pieux. Mais comme on
apprend par ailleurs que Serge Dassault figurera en place éligible sur la liste
sénatoriale de l'UMP dans l'Essonne, on a de bonnes raisons de craindre que sous sa
direction Le Figaro ne nous "rugisse comme un rossignol ". Comme
le disait Shakespeare qui s'y connaissait en drames ! Comment se prendre toujours le même râteau dans la figure " L'Europe semble avoir été contaminée par une maladie inhérente à la Russie : se prendre toujours le même râteau dans la figure. Elle a oublié les mots proférés par Chamberlain en 1938, à son retour de Munich après sa rencontre avec le Führer, dont il serait bon que se souviennent ceux qui les ont entendus et que devraient apprendre les trois générations qui ont suivi : "Je vous apporte la paix." Ces mots ont marqué le début de la seconde guerre mondiale. A présent, la troisième est en cours. Le 11 septembre 2001, un défi a été jeté aux USA et à l'Europe. Les USA l'ont relevé, ils ont été contraints à la guerre. La destruction d'Al-Qaida et la liquidation du régime de Saddam sont devenues des conditions nécessaires pour préserver les peuples afghan et irakien, ainsi que la civilisation dans laquelle nous vivons, nous Européens et Américains, et qui porte de plein droit le nom de civilisation européenne. " Elena Bonner, veuve de l'académicien russe Andreï Sakharov, membre du Mouvement
démocratique, dans une tribune publiée par France Soir le 14 juin 2004. Douste-Blazy s'oppose de toutes ses forces aux créations d'emplois Il est de bon ton, si l'on occupe une fonction politique en France, de critiquer
tout ce qui vient des Etats-Unis. M. Douste-Blazy n'y a pas manqué en s'élevant contre "
le modèle fric, ultralibéral, en un mot le modèle américain. " " Je crois
plus que jamais, a-t-il ajouté, au modèle social européen. " Le seul
problème, c'est que le modèle social européen connaît une crise si grave qu'elle
pourrait bien se révéler fatale, et qu'au moment où l'Union européenne vient de
s'ouvrir à dix nouveaux membres qui ont les yeux tournés vers l'Atlantique et
l'Amérique, le modèle social européen n'est plus le fait que d'une minorité de pays,
au premier rang desquels figurent la France et l'Allemagne qui ne parviennent
précisément pas à retrouver une croissance suffisante pour créer des emplois. Pendant
ce temps, le modèle américain si décrié par M. Douste-Blazy crée plusieurs centaines
de milliers d'emplois chaque mois. Si l'économie française en créait au même rythme,
il ne lui faudrait que trois ans pour supprimer le chômage dans notre pays ! Voilà la
simple mais terrible réalité que les politiciens veulent cacher aux Français en
s'appuyant sur leur conservatisme et sur leur volonté de préserver leurs "
avantages acquis ", mais surtout sur la désinformation systématique dont ils sont
victimes. On comprend que Chirac ait refusé d'aller s'incliner sur la dépouille mortelle
de Ronald Reagan : il lui aurait fallu, ce faisant, s'incliner devant des idées qu'il
déteste. Son pouvoir, qui ne tient plus qu'à un fil, si l'on en juge par le résultat
des élections européennes, ne résisterait pas à la vague de confiance qui envahirait
les Français si notre pays connaissait une croissance à l'américaine. Il ne faudrait
pas longtemps à nos compatriotes pour se débarrasser des fantoches qui occupent le
pouvoir depuis trente ans en prétendant détenir, du haut de leur science acquise à
l'ENA, le secret du bonheur national, alors qu'ils n'ont su créer que du malheur. Les
peuples sont généralement lents à comprendre et à réagir. Mais le compte à rebours,
en France, n'a pas commencé hier. Chaque jour qui passe nous rapproche de l'échéance
fatale pour les hommes du pouvoir. Jamais sanction n'aura été aussi méritée ! Les expatriés français vont devenir les rois du pétrole Interrogé par Le Monde, le président d'EDF, François Roussely,
commente ainsi l'attitude des personnels de l'entreprise qui, au référendum interne de
janvier 2003, ont voté à 53 % contre la réforme de leur régime de retraite :
"On aurait pu souligner que 47 % des agents ont voté pour
Nous avons perdu un
référendum mais nous avons gagné une réforme. Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que les
53 % qui ont voté contre n'apprécient pas la consolidation par la loi de leur système
de retraite, avec la garantie de l'Etat. Peu de salariés, en France, peuvent en dire
autant. " Il est bon que de temps en temps des vérités finissent par être dites,
fût-ce au détour d'une démonstration qui ne visait pas ce but. Car ce que vient
d'avouer le président d'EDF, c'est d'une part que le régime de retraite des salariés du
privé en France n'est nullement garanti par l'Etat, d'autre part que ce sont ces derniers
qui vont payer les exorbitants avantages de retraite des personnels d'EDF. Bien entendu,
toute personne informée sait cela, mais l'opinion publique commence seulement à
découvrir ce scandale. Malgré tout, la démonstration de M. Roussely est fausse. En
" adossant ", moyennant une soulte versée au budget de l'Etat, le régime de
retraite d'EDF au régime général des salariés du privé, on retire précisément aux
salariés d'EDF la garantie de l'Etat, puisque le régime auquel on les rattache n'en
bénéficie pas. L'Etat avait déjà fait la même opération avec les retraites des
personnels de France Telecom, ce qui lui avait permis de respecter les critères de
Maastricht et d'entrer dans l'euro. Au bout du compte, il n'y aura plus en France que des
retraités ruinés. L'Etat ne parviendra même pas à payer les retraites de ses
fonctionnaires pour cause de faillite, ce qui permet de mesurer ce que vaut vraiment sa
garantie. La seule façon d'échapper à l'effondrement total et à la disparition du
système français de retraite consiste à laisser toute personne de moins de 50 ans se
constituer une retraite libre par capitalisation. L'Etat devra se charger du paiement des
retraites de l'ancien système, jusqu'à extinction de ses bénéficiaires, par le moyen
d'économies budgétaires réalisées en ne remplaçant pas les fonctionnaires dont la
moitié va partir en retraite au cours des prochaines années. Inutile de préciser
qu'aucun politicien ni aucun responsable syndical n'ose formuler de telles propositions.
Tous préfèrent voir couler le navire plutôt que d'avouer que c'est le système qu'ils
ont mis en place et maintenu au-delà de toute raison qui sera la cause de la catastrophe
des retraites en France. Seuls couleront des jours heureux ceux qui seront allés
travailler à l'étranger et auront souscrit à des régimes de retraite privés. Rentrant
dans leur pays, ils pourront racheter à bas prix ce qui sera à vendre, c'est-à-dire
pratiquement tout. Ce qui prouve qu'on peut devenir un roi du pétrole sans avoir jamais
possédé le moindre puits d'or noir. La Fontaine le disait déjà à sa manière, même
s'il ne savait évidemment pas que la France résignerait collectivement le droit de
propriété et les vertus du travail. Une jeune fille d'origine africaine va remplacer Renaud Dutreil au gouvernement La dernière idée géniale de Renaud Dutreil, le ministre de la Fonction publique
et de la Réforme de l'Etat, consiste à créer un système d'apprentissage dans
l'administration de façon à permettre à des jeunes de 16 à 26 ans démunis de diplôme
d'entrer dans la fonction publique sans passer de concours. Pour illustrer le projet du
ministre, Le Parisien publie la photographie d'une jeune fille d'origine
africaine consultant un panneau d'offres d'emplois, avec la légende suivante : "
Fatouly a fait des petits boulots avant d'envisager d'entrer dans la fonction publique.
Ambitieuse, cette jeune fille voudrait, par la suite, ouvrir son commerce. "
Dans un petit article placé sous la photo, une journaliste explique que Fatouly a raté
son bac et abandonné l'école il y a un an et qu'elle n'est pas hostile à l'idée de
rentrer dans la fonction publique tout en se formant. Mais la jeune fille, qui précise
que sa mère est fonctionnaire, développe ensuite des arguments pleins de bon sens : Oui
à une formation permettant de rentrer dans l'administration, " mais à deux
conditions : que cette formation puisse me servir pour faire un métier intéressant et
que je sois libre de ne pas rester dans la fonction publique. Aujourd'hui chez les jeunes,
être fonctionnaire ça rebute. On a peur du train-train quotidien. A moins d'avoir des
enfants et de chercher la sécurité de l'emploi, ça ne fait pas trop rêver. Mais bon,
si on n'a pas d'autres choses à nous offrir, pourquoi pas ? Mais ce qui serait mieux
encore, c'est qu'ils fassent quelque chose pour les jeunes qui n'ont plus envie d'aller à
l'école mais qui veulent travailler. " En somme, ce que réclame Fatouly, c'est la
réforme de la politique de l'éducation et de l'emploi en France. Avec notamment
l'abandon de la scolarité obligatoirement et artificiellement prolongée, la possibilité
pour les professionnels indépendants et les PME de former puis d'embaucher de jeunes
apprentis et pour cela, la diminution des prélèvements obligatoires qui freinent
l'activité et la création d'emplois, ainsi que la suppression des innombrables
formalités administratives qui dissuadent les entreprises unipersonnelles d'engager un ou
plusieurs salariés. Au fond, une inversion des rôles serait souhaitable. Fatouly
deviendrait ministre et Dutreil irait en apprentissage. Ne nous dissimulons toutefois pas
les difficultés : un énarque comme Dutreil est-il capable d'apprendre quelque chose ?
D'ici qu'on ait un chômeur de plus sur les bras
Les mandarins réhabilités La Société américaine de microbiologie a eu l'idée de faire expertiser les
cravates portées par les médecins d'un centre hospitalier universitaire de New York. Le
résultat, tel que nous l'indique Le Quotidien du Médecin, est éloquent :
" près de la moitié (47,6 %) des cravate du corps médical contenaient des germes
pathogènes ; soit huit fois plus que celles des agents de sécurité ; une cravate sur
quatre était infectée par S. aureus ; une sur huit par des germes hospitaliers
bien connus : Klebsiella pneumoniaie, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii. "
" Bien sûr, nous rassure le journal médical, cette étude ne prouve pas que la
cravate est responsable de la transmission d'infections aux patients. Mais elle pourrait
être un réservoir à microbes. " Quand on critique les mandarins français qui
aiment à porter le noeud papillon plutôt que la cravate, on oublie le fait qu'ils
réduisent ainsi d'au moins 90 % les risques d'infection nosocomiale. Que justice leur
soit enfin rendue ! Dans le même ordre d'idées, une étude faite sur les cacahuètes
servies avec les boissons dans un pub anglais avait révélé qu'elles portaient presque
toutes des traces d'urine. Par chance, il n'y avait pas que des médecins parmi les
consommateurs. On l'a échappé belle ! Chirac cherche à échapper à la déprime En n'assistant pas aux obsèques de Ronald Reagan - ce qui lui aurait été facile
puisqu'il se trouvait aux Etats-Unis pour le sommet du G 8 - Enfin la vérité sur Reagan ! A l'occasion de la mort de Ronald Reagan, l'Agence France Presse (AFP) s'est
distinguée par l'objectivité de ses informations et de son analyse historique. Voici
comment elle retrace la carrière de l'ancien président des Etats-Unis : " Ronald
Reagan, républicain, a été président après avoir été journaliste sportif, vedette
de cinéma et gouverneur de Californie. Il avait été le plus vieux président des
Etats-Unis. Il était marié depuis 1952 avec Nancy, de son nom de jeune fille Davis, une
starlette qui deviendra une " First Lady" omniprésente et influente. Sa fille
Patti avait révélé en décembre au magazine People que son père n'était plus en
mesure de parler ou de marcher, de se nourrir seul ni même de reconnaître les membres de
sa famille. Facilement réélu en 1984 pour un second mandat contre le démocrate Walter
Mondale, Ronald Reagan avait quitté la Maison Blanche en janvier 1989, à quelques jours
de son 80e anniversaire. Ronald Reagan et ses politiques ultra-libérales ont
profondément marqué l'économie et la société américaine dans les années 80, des
" golden boys " de Wall Street gagnant des dizaines de millions de dollars par
an à l'apparition d'une nouvelle classe de sans-abri victimes de coupes sombres dans les
programmes sociaux. Anticommuniste viscéral, l'ancien président avait également été
à l'origine d'une course aux armements sans précédent en temps de paix, lançant
notamment sa fameuse " guerre des étoiles " qui a épuisé l'Union soviétique
et aidé à la chute de ce qu'il appelait " l'empire du mal ". Ronald Reagan
était né le 6 février 1911 à Tampico (Illinois). Il avait été élevé par un père
alcoolique, Jack, catholique irlandais et démocrate convaincu, exerçant le métier de
représentant en chaussures, et une mère protestante, Nelle, au puritanisme militant.
" Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour traduire cet article fielleux en
termes non subliminaux : " Reagan n'était qu'un amateur en politique, mené par le
bout du nez par sa femme. Trop âgé, à son entrée à la Maison Blanche, pour n'être
pas déjà gâteux, il a accumulé les actes les plus insensés, comme par exemple de
permettre aux riches de s'engraisser sur le dos des pauvres ou de défier militairement la
pacifique Union soviétique au point de la faire s'effondrer, privant la classe ouvrière
de son paradis sur terre et l'humanité de son espérance. Et ce n'est pas un hasard si ce
fils d'alcoolique a fini comme une loque humaine, incapable de se nourrir tout seul et
faisant sous lui. " On comprend pourquoi Chirac n'a pas voulu assister aux obsèques
de Reagan : il ne doit être informé que par l'AFP ! L'entrepreneur est un ennemi du peuple Les Français qui ne s'informent que par la télévision doivent être persuadés
que les délocalisations ne sont le fait que de patrons sans scrupules, ne songeant qu'à
augmenter encore leurs bénéfices colossaux et se souciant comme d'une guigne du sort de
leurs salariés. C'est ainsi qu'on a pu voir sur tous les petits écrans les images des
forces de l'ordre chargeant les salariés de l'usine de Rennes de ST Microelectronics -
dont la fermeture leur a été annoncée il y a neuf mois - qui tentaient de s'opposer au
déménagement des machines de l'entreprise vers Singapour. Il se trouve d'une part que
l'intervention des gendarmes mobiles a été décidée par les pouvoirs publics à la
suite d'un jugement du tribunal de Rennes qui ordonnait aux salariés de ne plus faire
obstacle à la liberté de circulation, et d'autre part que la direction de l'entreprise a
mis en place un plan social comportant des indemnités de départ, des mutations internes,
des dispositifs de reconversion du personnel et des aides à la réindustrialisation du
site. Il n'est pas douteux pour autant que les salariés auraient préféré conserver
leur emploi. Mais on eût aimé entendre au moins un de ceux que la télévision a
interviewé se poser la question de savoir si, à l'origine de la vague de
délocalisations et de dépôts de bilan en France, il n'y a pas des prélèvements
fiscaux et sociaux démentiels qui interdisent à nos entreprises d'être concurrentielles
sur le marché mondial. Bien entendu un tel souhait relève du vu pieux. Jamais le
principal moyen d'information des Français ne les avertit de la réalité des problèmes
ni des solutions possibles. Au contraire, il entretient en eux l'idée que des personnages
malfaisants sont à l'origine de tous leurs malheurs. De là au lynchage expiatoire, il
n'y a qu'un pas, qui est d'ailleurs déjà franchi lorsqu'on voit sur les écrans
l'interpellation par la police, sous les applaudissements des salariés, du directeur
d'une usine de Moselle en cessation de paiement. Le directeur a été relâché le soir
même, mais le but recherché était atteint : désigner un coupable, quelle que soit sa
part de responsabilité. " De bien belles images qu'on aimerait voir plus souvent
", comme le disaient Les Nuls dans leurs parodies. Eh bien, précisément,
on en voit beaucoup trop souvent, en France, en ce moment, des images de cette sorte. Et
ce n'est pas elles qui vont inciter les investisseurs à risquer leur argent dans un pays
où l'entrepreneur est traité en ennemi du peuple. Des voitures blindées pour les magistrats Le juge Burgaud, qui est grandement responsable - même s'il n'est pas le seul -
du désastre judiciaire d'Outreau, a été entendu comme témoin par la cour d'assises du
Pas-de-Calais. Il s'y est rendu en voiture blindée, protégé par des super-gendarmes et
flanqué de la secrétaire générale, chargée de la communication du parquet de Paris,
où ce magistrat est en poste actuellement. Qu'on protège un magistrat de l'indignation
populaire est normal. A ceci près que de telles précautions ne sont pas prises quand il
s'agit de faire respecter la présomption d'innocence de simples prévenus. Mais que
l'institution s'engage derrière lui, au point de l'aider à "communiquer
", sans le laisser affronter seul les conséquences de ses actes est profondément
antidémocratique. Et contraire à la manifestation de la vérité, dont un procès
criminel doit en principe fournir l'occasion. Or tout ce à quoi la cour d'assises a eu
droit, de la part du juge Burgaud, c'est à une autojustification en règle, et à
l'insoutenable prétention d'avoir agi " en technicien ", comme si une
instruction pouvait faire fi des facteurs humains et des doutes qui leur sont
consubstantiels. Bref une caricature, qui n'aura pas contribué à rehausser le prestige
de la magistrature, bien au contraire. Celle-ci vit aujourd'hui une crise de légitimité
parfaitement justifiée par les innombrables dysfonctionnements judiciaires, dont
certains, mais pas tous, loin de là, sont dus au manque de moyens. Le vrai problème de
la justice française est qu'elle a perdu tout fondement populaire. Les magistrats ne sont
issus du peuple que pour mieux l'oublier et agir " en techniciens ", comme dit
le juge Burgaud, c'est-à-dire en technocrates judiciaires. La seule issue désormais, si
l'on veut redonner à la France une justice digne d'un pays moderne et civilisé, c'est de
supprimer l'Ecole nationale de la magistrature et de désigner les juges par voie
d'élection parmi des personnalités ayant fait leurs preuves dans une carrière
professionnelle menée hors de l'administration. Faute de quoi, il n'y aura jamais assez
de voitures blindées ni de super-gendarmes pour protéger les magistrats de la fureur
populaire. Les trois qualités qui firent de Reagan un grand homme d'Etat Ronald Reagan, qui vient de mourir, avait trois qualités essentielles : il
pensait par lui-même, il avait foi en ses idées, il avait confiance en lui et en son
pays. Sans elles, il n'y a pas d'homme politique, et encore moins d'homme d'Etat. Quand il
est arrivé au pouvoir, Reagan savait exactement ce qu'il voulait faire. Il avait eu le
temps d'affiner ses idées et de les rendre intelligibles à tous en multipliant les
causeries radiophoniques et les conférences. Il suffit de lire ses " Ecrits
personnels ", parus en 2003 aux Editions du Rocher, pour s'en convaincre.
Combien petits et médiocres nous apparaissent, par comparaison, les politiciens français
actuels. Pas un ne réunit les trois qualités que nous avons citées, même si tel ou tel
peut parfois être crédité de l'une d'entre elles. Un ancien premier ministre à qui
l'on faisait, il y a peu, cette remarque répondit : " C'est vrai, en ce moment nous
n'avons pas de chance. " Lui-même avait renoncé à se présenter à l'élection
présidentielle parce qu'il ne se croyait pas capable d'assumer ces fonctions, ce qui
était sans doute trop de modestie de sa part, mais dénotait une insuffisante confiance
en soi. Contrairement à ce que disait cet ancien premier ministre, la malchance n'est
pour rien dans l'absence actuelle d'hommes politiques de qualité en France. Elle n'est
que le fruit d'un processus de sélection aberrant qui fait du succès au concours
d'entrée à l'ENA la clé qui ouvre la porte d'une carrière politique. Les lecteurs
convaincus de la nocivité des bureaucraties gouvernementales découvriront avec
ravissement dans les écrits personnels de Ronald Reagan la phrase suivante : "
Si le gouvernement, un jour, silencieusement, fermait ses portes, si tous les bureaucrates
quittaient sans bruit leurs grandes salles de marbre, il faudrait aux gens de ce pays un
temps assez long pour commencer à se dire que quelque chose leur manque, ou même pour
savoir que les bureaucrates sont partis. " La France a plus que jamais besoin
d'une telle expérience. A défaut d'un magicien capable de faire disparaître l'inutile
engeance qui prétend gouverner le pays alors qu'elle ne fait que vivre à ses dépens, la
grave crise dans laquelle la France est entrée se chargera de faire place nette. Vol de moineaux à l'Elysée Les chiffres sont implacables et sans nuances : la France n'a pas confiance en
Chirac, et encore moins en Raffarin. Le dernier sondage TNS Sofres publié le 5 juin 2004
par Le Figaro Magazine sonne comme un glas pour le président de la République : 35 %
seulement des Français lui font confiance " pour résoudre les problèmes qui se
posent en France actuellement ". Quant au premier ministre, il ne recueille que 28 %
d'avis favorables. Le "couple exécutif " comme on l'appelle, est pourtant
en hausse par rapport au mois précédent : de trois points pour Chirac, de deux pour
Raffarin. Ce qui ne l'empêche pas de se traîner dans les profondeurs des indices. A ce
stade d'impopularité et surtout de défiance, tout peut arriver. La France, de toute
évidence, est devenue ingouvernable pour l'actuelle majorité. Elle aura beau reculer et
accumuler les concessions, elle perdra sur tous les tableaux. Ses électeurs, consternés,
continueront de l'abandonner, tandis que ceux de l'opposition garderont leurs faveurs à
celle-ci puisque ses choix auront été entérinés par ses adversaires. Ce constat n'est
sans doute pas pour rien dans la vague de départs qui touche le cabinet du président de
la République et celui du premier ministre. Que les jours de Raffarin à Matignon soient
comptés ne fait de doute pour personne, et l'on comprend que ses collaborateurs ne
songent plus qu'à se recaser. Il est en revanche plus étonnant que le même phénomène
affecte l'Elysée. Chirac n'a-t-il pas encore trois ans de mandat devant lui, et qui plus
est sans aucune élection nationale une fois passé le scrutin européen ? L'explication
de ce mouvement tient sans aucun doute à la fragilité politique désormais avérée et
manifestement incurable du président de la République. A défaut de savoir gouverner,
les technocrates savent compter. Et ils n'ont pas manqué de remarquer que jamais Chirac
n'a pu tenir plus de deux ans au pouvoir. Précisément, nous y sommes. Il va donc
obligatoirement se passer quelque chose. Probablement l'impasse politique dans laquelle il
se trouve l'obligera avant longtemps à dissoudre l'assemblée nationale. Et dans ce cas
c'est à l'évidence l'opposition qui l'emportera, même si elle n'a pas la moindre idée
de ce qu'il faut faire. Du coup, les reclassements de qualité deviendront beaucoup plus
difficiles pour les collaborateurs de l'Elysée, puisqu'ils sont décidés en conseil des
ministres, dont avec l'accord du chef du gouvernement. La saine gestion de leur carrière
incite donc les technocrates actuellement en poste rue du Faubourg Saint-Honoré à
s'emparer pendant qu'il est encore temps des postes les plus juteux. Quand les moineaux
s'égaient, c'est qu'il y a péril imminent. Le Monde a creusé lui-même sa tombe Le journal Le Monde, qui a publié ses comptes le 5 juin 2004, continue
de perdre de l'argent. Il a été déficitaire de 18 millions d'euros en 2003, soit à
peine un million d'euros de moins qu'en 2002. Le directeur du quotidien, Jean-Marie
Colombani, analyse ainsi ce très mauvais résultat : " Cette stagnation s'explique
par l'état de trois sources de recettes : les ventes ont reculé ; la publicité est
stagnante ; les annonces d'emploi sont menacées du fait du chômage de masse. "
Concernant la baisse des ventes, M. Colombani l'attribue " essentiellement à leur
érosion chez les 15-20 ans ". Concernant la stagnation de la publicité, les
explications du directeur du Monde mettent en cause ce qu'il faut bien appeler
une spécificité française. " Nous vivons, écrit-il, sur une petite part
d'un marché publicitaire lui-même sous-dimensionné. En effet, la dépense publicitaire
est en France l'une des plus faibles des grands pays : 171 euros par habitant, contre 263
euros au Royaume Uni, 190 euros en Allemagne et 453 euros aux Etats-Unis. Le taux de
pénétration est donc faible et continue à entretenir un cercle vicieux : prix de vente
élevé, érosion de la diffusion, stagnation de la publicité, peu ou pas de
rentabilité. " Deux énarques décident de se suicider Renaud Dutreil, le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, a
créé une forte émotion dans les rangs des technocrates. Il a l'intention d'intégrer
dans le projet de modernisation de la fonction publique, qui doit être présenté à
l'automne, une disposition obligeant les fonctionnaires élus à l'Assemblée ou au Sénat
à démissionner de l'administration dans les deux mois suivant leur élection. Cette
mesure, que nous réclamons depuis des années, est la seule qui soit de nature à éviter
l'accaparement des fonctions politiques par des personnes appartenant à l'administration
et y retournant en cas de mauvaise fortune électorale, non sans avoir progressé en
ancienneté et en grade pendant tout le temps de leur mandat. Bien entendu, cette réforme
n'a pas la moindre chance de voir le jour avec l'actuelle majorité, dirigée, tout comme
la précédente, par des énarques. Mais elle n'en revêt pas moins un petit air de nuit
du 4 août, d'autant que Renaud Dutreil et son secrétaire d'Etat, Eric Woerth, sont
eux-mêmes énarques. Mais comme le disait ce ministre de la IIIe République : " La
réforme de l'Etat est à l'ordre du jour, et elle y restera ! " Les Français privés du droit de siffler Chirac Les gouvernants français sont tellement aimés du peuple qu'ils n'osent même
plus paraître devant lui. C'est ainsi que Jacques Chirac a fait en sorte de n'arriver au
Stade de France qu'un quart d'heure après le coup d'envoi de la finale de la Coupe de
France, le 29 mai 2004. Le but de la manuvre était de ne pas descendre sur la
pelouse afin de se faire présenter les équipes. Cette cérémonie traditionnelle est à
chaque fois - et depuis de longues années, puisque Mitterrand en avait lui-même déjà
été victime - l'occasion pour les spectateurs de siffler copieusement le président, ce
qui permet à la France entière, rassemblée devant ses écrans de télévision, de
mesurer, mieux que par les sondages plus ou moins contrefaits dont on l'abreuve, la
popularité réelle de son principal dirigeant. Le prétexte invoqué par l'Elysée, et
pieusement reproduit par les commentateurs de TF1, pour expliquer le retard du chef de
l'Etat était son déplacement au Mexique, pour le sommet Union européenne-Amérique
latine, dont il revenait le jour même. A qui fera-t-on croire que Chirac, s'il avait
pensé être acclamé au Stade de France, ne se serait pas arrangé pour y être à
l'heure ? Au-delà du ridicule et du caractère vraiment peu glorieux d'une telle
attitude, on ne peut que remarquer l'extraordinaire faiblesse du pouvoir politique. S'il
en est réduit à raser les murs en public, ce n'est pas seulement parce qu'il se sait
impopulaire, mais aussi et surtout qu'il a perdu toute légitimité. Un dirigeant
courageux peut avoir à affronter la mauvaise humeur, voire la colère du peuple, parce
que celui-ci est souvent peu clairvoyant, impatient et injuste. Mais si le responsable
suprême du pays est sûr de ses convictions et prêt à en assumer l'entière
responsabilité, il n'a en fait pas grand-chose à craindre des citoyens, surtout quand
ceux-ci savent que ce dirigeant a été élu sans manipulation du processus électoral et
des conditions du vote et qu'il quittera le pouvoir dignement et sans hésitation en cas
de défaite dans les urnes. Dix-huit ans de cohabitation, de confusion politique, de
lâcheté gouvernementale et d'incapacité à réformer ont eu raison du petit reste
d'estime que les Français pouvaient encore porter au personnel politique. Ils n'attendent
plus que l'occasion de le congédier. Saint Chirac, c'est pour après-demain Impopulaire et ridicule aux yeux de beaucoup dans son propre pays, Chirac n'en
renonce pas pour autant à donner des leçons à la terre entière. Faisant une escale
spéciale au Guatemala sur la route de Guadalajara au Mexique, où se tenait le sommet
Union européenne-Amérique latine, afin d'y embrasser sa copine Rigoberta Menchu, Prix
Nobel de la paix 1992, il a stigmatisé " la bêtise " et "
l'égoïsme " des riches en Amérique latine, les accusant d'être "crispés
sur leurs privilèges " et apportant son soutien au projet du président
guatémaltèque d'augmenter les impôts afin de réduire les inégalités sociales. Il est
vrai que la pression fiscale dans ce pays ne dépasse pas 8,5 %. Ce qui n'a pas empêché
les enseignants, hostiles à ce projet, de venir manifester en grand nombre devant le
palais présidentiel. Comme quoi Chirac est vraiment un grand de ce monde, puisqu'il est
un des rares, avec les présidents successifs des Etats-Unis, à être capable de susciter
des mouvements de protestation ailleurs que chez lui. Le président du Guatemala, Oscar
Berger, ne s'y est d'ailleurs pas trompé, qui a salué en la personne de Jacques Chirac, "
l'homme politique le plus important du monde actuel ". Du coup, les têtes
d'uf de l'Elysée se sont mises à nouveau à réfléchir à la possibilité pour le
président français de se voir attribuer le prix Nobel de la paix. Pour la canonisation,
ils pensent raisonnable d'attendre un peu, mais cela n'empêche pas d'y travailler d'ores
et déjà. A ceux qui leur suggèrent de viser plutôt la béatification, ils répondent
qu'elle est carrément inutile, l'intéressé figurant manifestement, depuis son accession
à la charge suprême, au rang des bienheureux. On comprend pourquoi aucune réforme n'est
possible en France : Chirac et ses géniaux conseillers n'ont pas une seconde à eux pour
s'en occuper ! Les Africains ne sont pas noirs Chirac ne rate pas une occasion d'exprimer sa dilection pour " une
société multiethnique et multiculturelle ". Il l'a encore répété lors de
son voyage au Guatemala. Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est qu'il en ait encore un peu
honte en France même. Sans doute juge-t-il que l'opinion n'y est pas tout à fait prête.
Sinon, au lieu de faire tout son possible pour que les Français n'assimilent pas
l'immigration à la délinquance, il ferait en sorte que la presse (qui, comme chacun le
sait est indépendante dans notre pays), au lieu de dissimuler l'origine des auteurs de
crimes et de délits, la révèle au grand jour afin que le peuple puisse raisonnablement
suivre son président dans sa croisade en faveur du métissage. Saluons à cet égard
comme elle le mérite l'initiative du Parisien qui, dans l'affaire du meurtre de
Patrice Cambron, cet homme de 38 ans qui, le 30 avril 2004, avait été roué de coups à
Savigny-Le Temple, en Seine-et-Marne, par un groupe d'adolescents et de jeunes adultes
qu'il soupçonnait d'avoir volé le vélo de son épouse et qui en était mort quelques
jours après, a publié deux photographies permettant au public de se faire une idée de
l'origine des coupables. Une de ces photos représente "une des
mères de famille dont le fils est impliqué dans l'agression de Patrice Cambron ".
Cette personne, bien que photographiée à contre-jour, est manifestement une Africaine.
Sur la deuxième photo, on voit l'interpellation d'un des " jeunes soupçonnés
d'avoir battu Patrice Cambron". On n'aperçoit ce jeune garçon que de dos, mais
comme il est vêtu d'un short et d'un polo à manches courtes, on peut constater la
couleur foncée de sa peau. Bien entendu, le journal nous indique que dans l'article qui
accompagne les photographies, " les prénoms des mères et des jeunes impliqués
ont été modifiés ". " Couvrez ce sein que je ne saurais voir ! ".
Molière, s'il vivait de nos jours, serait contraint à un codicille : " Ou ne m'en
dévoilez que la naissance. " Nous sommes pourtant bien loin aujourd'hui de Tartuffe.
Les faux dévots sont devenus des adeptes du politiquement correct. L'immigré incarne à
leurs yeux le seul espoir de régénérescence des peuples occidentaux, auxquels ils ont
honte, par détestation d'eux-mêmes, d'appartenir. Et le mensonge et la désinformation
sont devenus leurs armes principales pour y parvenir. Le fait qu'un des principaux
quotidiens français soit contraint d'utiliser la suggestion photographique pour essayer
de révéler la vérité à ses lecteurs en dit long sur l'état du débat démocratique
et républicain dans notre pays. Et sur la nature du régime qu'il subit. Quand la peur
règne dans les moyens d'information et que les opinons ne sont plus libres de s'exprimer,
quelque critique qu'elles encourent, c'est que l'on vit bel et bien sous une dictature. Le
fait qu'elle n'ose pas dire son nom ni s'assumer en tant que telle ne change rien à cet
accablant constat. La liberté a été bannie du sol où elle a été proclamée à la
face de l'univers. Honte à ceux qui ont commis ce crime, et honte aussi à ceux qui, par
négligence, égoïsme, faiblesse ou lâcheté, l'ont laissé se perpétrer. Enfin un milliardaire heureux ! Les manifestants d'EDF qui, le 27 mai 2004, ont bloqué la circulation dans Paris
pendant une bonne partie de la journée ont fait au moins un heureux : François Pinault.
Le propriétaire de Pinault-Printemps-La Redoute, qui ne se déplace habituellement que
dans une voiture conduite par un chauffeur, a été vu traversant à pied le quartier de
Saint-Germain-des-Prés, où il habite, simplement accompagné d'une collaboratrice. Il
allait d'un bon pas, manifestement heureux de marcher comme tout le monde dans la rue et
de respirer l'odeur du temps. En somme un plaisir simple, comme nous en goûtons tous les
jours de grève des transports et de manifestations. Allons, l'argent ne fait pas le
bonheur. Même s'il est à l'origine de la plupart des manifestations. LCI résout la crise du logement La palme du bon goût revient sans conteste à LCI pour le sujet qu'elle a
diffusé le 29 mai 2004 à propos des cérémonies de commémoration du débarquement en
Normandie. Tandis que le journaliste de service indiquait que tous les hôtels de la
région affichent complet, on voyait à l'écran les images d'un cimetière militaire. Ses
occupants auraient sans nul doute préféré vivre à la belle étoile ! Les organismes sociaux appellent les banques au secours L'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), qu'on a coutume
d'appeler " la banque de la Sécurité sociale ", bien qu'elle soit une banque
sans argent, cherche désespérément à emprunter des fonds à des prêteurs privés pour
faire face à ses échéances de fin d'année, quand les 33 milliards d'euros avancés par
la Caisse des dépôts et consignations seront épuisés. Ce recours au privé est
fortement recommandé par le gouvernement qui s'inquiète du risque encouru par la Caisse
des dépôts elle-même dans le financement du puits sans fond de la Sécurité sociale.
Sur ce marché, l'ACOSS va se trouver en concurrence avec l'Unedic, qui gère l'assurance
chômage et dont le déficit cumulé, déjà estimé à plus de 7 milliards d'euros à la
fin de 2004, va se trouver augmenté d'au moins 1,5 milliard d'euros en raison de la
réintégration des " recalculés ", sans compter avec le maintien au moins
partiel du système des intermittents, face auxquels le gouvernement vient de capituler en
rase campagne. Et ce n'est pas le report de la créance de 1,2 milliard d'euros de l'Etat
sur l'Unedic, triomphalement annoncé par M. Borloo, qui va améliorer la situation de
celle-ci. En effet l'Unedic n'avait pas prévu de rembourser cette somme en 2004 et l'Etat
ne l'avait pas inscrite en recettes dans le budget de cette année. " S'il
manquait 2 milliards d'euros, nous serions devant un drame, a déclaré M.
Seillière, le président du Medef, qui préside l'Unedic. Et l'assurance-chômage
serait, comme l'assurance-maladie, menacée dans son existence même par les déficits.
Nous ne saurions pas comment verser les allocations aux chômeurs. "
L'effondrement de l'Etat-providence, auquel nous assistons en ce moment, était
prévisible depuis de longues années. Aucun des gouvernements qui ont dirigé la France
n'a pris la moindre mesure pour l'éviter. Si gouverner c'est prévoir, on peut affirmer
sans risque d'erreur que la France n'est pas gouvernée. Ce dont aucun Français ne doute. Jusqu'à quel niveau d'abaissement moral la classe politique française
descendra-t-elle ? Toutes affaires cessantes, la voilà en train de s'exciter sur
l'affaire du mariage des homosexuels, comme si c'était le problème majeur du pays, et
surtout comme s'il appartenait aux élus de la nation de promouvoir des comportements
déviants au détriment du sentiment populaire. Car ne nous y trompons pas : s'il est vrai
que les sondages n'indiquent pas un rejet majoritaire du mariage homosexuel dans
l'opinion, celle-ci ne réagit ainsi que parce que cette question ne la concerne pas et
lui paraît sans importance. En revanche les Français sont de plus en plus choqués par
les provocations incessantes et la volonté de profanation émanant de milieux très
marginaux mais fortement relayés au plan médiatique, qui tentent de faire croire au
grand public que de tels comportements sont non seulement normaux mais aussi dignes de
considération, voire d'imitation. Ce que ces apprentis sorciers ne savent pas - car en
dépit du qualificatif d' " intellectuel " dont ils s'affublent, ils sont
historiquement et psychologiquement incultes -, c'est que les régimes politiques
démocratiques périssent bien plus de leur immoralité que de leurs échecs économiques,
même si ceux-ci n'arrangent rien. M. Strauss-Kahn, qui a cru devoir relancer le débat
sur le mariage homosexuel au parti socialiste dans l'espoir d'y gagner ses galons de
présidentiable, ne sera finalement apparu aux Français que comme un politicien prêt à
tout pour arriver. De ce point de vue, il a affaire à une rude concurrence. Ceux qui veulent supprimer les élections La classe parlante verse de chaudes larmes sur le sort injuste, selon elle, du
député socialiste au parlement européen Olivier Duhamel, que son parti n'a pas voulu
investir pour un nouveau mandat. Agrégé de droit public et maître de conférences à
Sciences-Po, le pauvre éconduit ne sera pas rejeté à la misère. Mais surtout on ne
voit vraiment pas ce que la politique a à perdre en se privant de ce grand démocrate
qui, dans un débat sur LCI il y a quelques années, alors que son contradicteur, l'ancien
commissaire au plan Henri Guaino, lui parlait du peuple, avait lâché d'un air méprisant
: " Le peuple ! Il n'a jamais rien décidé ! " Précisons qu'Olivier
Duhamel, qui est le fils de l'ancien ministre de Georges Pompidou Jacques Duhamel, n'a
aucun lien de parenté avec Alain Duhamel, l'éditorialiste politique de RTL. Ce qui
n'empêche pas les affinités démocratiques. En effet ce dernier a déclaré récemment
à l'antenne son opposition à un référendum sur le nucléaire au motif qu'il n'y a pas,
selon lui, dix mille personnes en France capables de comprendre ce problème. Encore
quelques Duhamel et on pourra se passer d'élections dans notre pays. C'est d'ailleurs la
seule source d'économies que la caste qui dirige la France aura jamais été capable
d'imaginer. La justice se met aux abonnés absents Toute juridiction a une tendance naturelle à durcir au fil des ans les conditions
de sa saisine. La France est " exemplaire " à cet égard. Après le Conseil
d'Etat, qui s'est doté depuis longtemps d'une procédure lui permettant de filtrer les
pourvois et d'en éliminer ainsi le plus grand nombre, et la Cour de cassation qui a
adopté un système identique, ce sont les cours administratives d'appel qui ont institué
l'obligation d'avoir recours à un avocat pour s'y faire représenter, alors que cela
n'était pas obligatoire, comme c'est encore le cas devant les tribunaux administratifs.
La Cour européenne des droits de l'homme, dont le siège est à Strasbourg, vient de
céder à son tour à cette tendance en demandant aux 45 Etats membres du Conseil de
l'Europe de ratifier une réforme permettant à un juge unique, au lieu de trois, de
déclarer irrecevable une requête. Il est vrai que le nombre des pourvois a doublé
depuis 1998, en raison notamment de l'adhésion au Conseil de l'Europe des Etats de
l'ancien bloc communiste, et que 90 % des requêtes sont irrecevables pour des raisons de
compétence de la Cour. Il n'empêche qu'il s'agit d'un recul de l'accès au droit et que
celui est d'autant plus préjudiciable à la démocratie que les libertés fondamentales
consignées dans la Convention européenne des droits de l'homme sont sans cesse menacées
par la toute puissance du pouvoir exécutif dans les dictatures technocratiques que sont
devenus beaucoup d'Etats modernes, au premier rang desquels figure évidemment la France.
C'est pourquoi il est de plus en plus urgent que les citoyens entreprennent de se
défendre par eux-mêmes, individuellement ou en se regroupant dans des associations,
contre les empiètements de l'Etat plutôt que de compter sur l'intervention d'une Cour
européenne dont les sentences, fort longues à intervenir et de plus en plus difficiles
à obtenir, sont dépourvues de tout caractère vraiment contraignant pour les Etats
condamnés et alors que les sanctions financières infligées à ceux-ci sont d'un montant
le plus souvent ridicule et donc non dissuasif. Une bonne justice punit (ou acquitte) vite
et sanctionne assez fortement pour décourager la récidive et le mauvais exemple. On en
est loin, que ce soit en France ou en Europe ! La guerre a commencé entre les fonctionnaires et tous les autres Français De plus en plus d'observateurs de la vie publique en France évoquent
l'éventualité, qu'ils jugent plus que probable, d'un formidable coup de tabac dans notre
pays. Voici par exemple ce qu'écrit Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, dans
un petit livre vigoureux et fort bien venu, intitulé " La république des faux
gentils " et publié aux éditions du Rocher : " Le risque existe, à ce point
de notre histoire, de voir la " société civile " - celle qui ne se reconnaît
pas dans le club des chiffes molles, qui voit sa parole confisquée et qui ne sait plus
faire confiance - se révolter si la France ne se secoue pas de son immobilisme, de ses
débats sans contradicteurs, de ses entêtements à penser faux, de sa démocratie
ankylosée. Déjà, en juin 2003, cette " France silencieuse " mais dynamique
aura montré son impatience et sa capacité de mobilisation, en descendant spontanément
et massivement dans les rues de Paris - une foule s'étendant du Châtelet à la Concorde
- pour protester contre les grèves à répétition. " En réalité, la guerre civile
française a déjà commencé. Elle oppose les fonctionnaires au reste de la population.
La France est gouvernée par des fonctionnaires au profit des fonctionnaires. " Avoir
60 % de la population mise en coupe réglée par les 40 % restants, considère
l'économiste Charles Gave, et empêcher par tous les moyens la majorité de s'exprimer,
est une politique à très haut risque. " Un constat que font également Michel
Brulé et Michel Drancourt dans leur livre intitulé " Service public, sortir de
l'imposture " (Editions JC Lattès). " Si on se tourne, écrivent-ils, vers les
réalités du secteur public dans la France actuelle, telles que nous les avons décrites
en commençant notre étude, cette idéalisation apparaît comme une véritable imposture.
Où est la solidarité entre ceux qui voient sans cesse s'étendre le champ de leurs
privilèges et le tout-venant des Français appelés à les financer sans en bénéficier
? Où est l'aptitude à voir au-delà du court terme dans une politique menée par des
fonctionnaires au pouvoir pour le plus grand profit des agents publics, en sacrifiant les
dépenses de recherche et d'investissement au profit de la permanente revalorisation des
traitements et des pensions ? Où est le respect pour le contrat social et pour la loi qui
l'exprime chez ceux qui profitent en toute occasion de la confiance qu leur a faite la
nation en les mettant en situation de monopole pour abuser de leur capacité de nuire,
afin d'accroître sans cesse les rentes de situation extorquées aux citoyens "
ordinaires " ? " La multiplication de telles charges contre la dictature de la
fonction publique est un signe qui ne saurait tromper. Le conflit est désormais engagé
et il ne s'arrêtera pas tant que les Français qui travaillent n'auront pas retrouvé
l'intégralité de leurs droits. L'actuel gouvernement ne l'a manifestement pas compris.
Sa situation est celle du bouchon de champagne sur une bouteille déjà décapsulée. Les révélations de Philippe Alexandre sur l'Allemagne nazie. Grâce au journaliste Philippe Alexandre, on en sait un peu plus sur la véritable
nature de l'Allemagne nazie. Dans sa chronique de France Soir intitulée "
Les criminels de guerre doivent être jugés ", Alexandre n'hésite pas à faire un
parallèle entre les sévices infligés par l'armée américaine à certains prisonniers
irakiens et les horreurs commises par les nationaux-socialistes germaniques pendant la
deuxième guerre mondiale. " Aux mensonges d'Etat, écrit-il, qui ont légitimé
l'invasion de l'Irak succèdent à présent les refus des responsables américains de
reconnaître leurs crimes. " Fustigeant la décision américaine de ne pas
reconnaître le Tribunal pénal international de La Haye, le journaliste, qui voit en
celui-ci " le successeur du tribunal de Nuremberg qui a jugé, après la dernière
guerre mondiale, les principaux criminels nazis ", n'hésite pas à comparer les
dirigeants américains à ces derniers qui " prétendaient déjà, d'une seule voix,
n'avoir jamais été informés des génocides massifs perpétrés par le régime nazi
". Et sans doute verrait-il avec faveur George W. Bush, Donald Rumsfeld et quelques
autres subir le sort des dignitaires nazis " condamnés à mort après un
interminable et solide procès en bonne et due forme ". L'argumentaire de Philippe
Alexandre est des plus convaincants. Il n'y a en effet aucune différence entre les
Etats-Unis et l'Allemagne nazie, qu'on a donc mal jugée. Car ce qu'Alexandre nous
apprend, par la vertu de son parallèle éclairé, c'est qu'Adolf Hitler, dès qu'il a
appris par la presse allemande, elle-même informée par des indiscrétions militaires,
l'existence des camps de la mort, a prononcé un grand discours dans lequel il s'est
écrié : " Ces camps, et ces procédés, ce n'est pas l'Allemagne ! " Il a
envoyé immédiatement Hermann Goering visiter Auschwitz et ordonner la libération des
déportés, tandis que Himmler faisait de même à Dachau et que Goebbels félicitait la
presse d'avoir fait son travail et contribué au bon renom démocratique du régime nazi.
Ce qu'on ne comprend toutefois pas, c'est que Philippe Alexandre, qui en trois à quatre
décennies de carrière s'est tout de même fait quelques relations, ne soit pas parvenu
à arracher aux tortionnaires d'outre-Atlantique son neveu, Pierre Alexandre, qui est le
correspondant de LCI à Wall Street, et le laisse croupir dans cette abominable Amérique
que par bonheur l'armée française s'apprête à aller libérer aux cris de " La
Fayette est de retour " ! Rocard perd la mémoire Nul n'ignore qu'une féroce rivalité oppose Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy.
Comme les députés de la majorité paraissent prêts à se donner à l'actuel ministre
des finances, Chirac s'est invité au pot de départ offert par le président de
l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, à l'ancien président du groupe parlementaire
UMP, Jacques Barrot, qui vient d'être nommé commissaire européen en remplacement de
Michel Barnier, devenu ministre des affaires étrangères. Certains avaient cru voir dans
la démarche du président de la République une violation du principe constitutionnel de
séparation des pouvoirs, qui ne permet pas au chef de l'Etat de s'exprimer devant la
représentation nationale, mais son entourage a fait observer que la réunion se tenait
non pas à l'Assemblée mais à l'Hôtel de Lassay, qui est la résidence du président de
celle-ci. Quoi qu'il en soit, Chirac a dûment sermonné les députés UMP, les invitant
à la plus stricte obéissance, et a tenu à se faire photographier avec chacun d'entre
eux, à la grande surprise de beaucoup qui se seraient volontiers passés d'une telle
faveur. Les relations plus que tendues entre Chirac et Sarkozy ont rappelé à Michel
Rocard celles qu'il entretenait avec François Mitterrand et qui étaient elles aussi
exécrables. Mais " au moins, nous deux, nous nous respections ", a tenu à
préciser Rocard. Ce malheureux garçon perd vraiment la mémoire. Ne se souvient-il pas
d'avoir mis en cause l'honnêteté de Mitterrand, provoquant la fureur des amis de
l'ancien président. Rocard pourrait faire sien le mot de Colette : " J'ai une
mémoire merveilleuse, j'oublie tout. " D'ailleurs cela vaut mieux pour les
politiciens. S'ils devaient avoir en permanence en tête toutes les âneries qu'ils ont
débitées pendant leur longue carrière, ils finiraient par craquer et se suicider. Et
cela, très franchement, représenterait pour la nation une perte irréparable. Un point de vue épiscopal sur la Sécu Il faut " que le grand public accepte une certaine rigueur, que les gens
sachent ce que coûtent les soins, on accepte de payer pour sa voiture mais pas pour sa
santé. " Ces fortes paroles n'émanent pas d'un économiste libéral mais de la
commission sociale des évêques de France. Peu soucieux de cohérence, ces derniers n'en
jugent pas moins que le système actuel de protection sociale est " de loin beaucoup
plus satisfaisant que les autres ", alors même qu'il est précisément fondé sur
l'ignorance du coût des soins et sur le mythe de leur gratuité. Heureusement que les
évêques ne bénéficient pas du privilège de l'infaillibilité, réservé au pape,
sinon la messe serait dite
et la Sécu sauvée ! Ce qu'elle ne mérite vraiment
pas. A droite comme à gauche une seule question : comment se débarrasser de Chirac ? Une fois n'est pas coutume : les éditorialistes du Figaro et du Monde
sont sur la même longueur d'ondes. Tous deux fustigent l'immobilisme gouvernemental
face à une situation économique qui ne s'améliore pas. " Un électrochoc eût
été nécessaire pour sortir de la déprime qui gagne ", écrit Eric le Boucher
dans Le Monde. " Personne ne mettra en doute les bonnes intentions du
premier ministre, estime de son côté Michel Schifres dans Le Figaro, mais
l'enfer lui-même en est pavé. Car, comme souvent en France, le changement proposé est
bien pâle. " Et l'éditorialiste du Monde de suggérer le recours à
une procédure américaine qui n'existe pas en France, le " recall "
qui permet aux électeurs, s'ils sont en nombre suffisant, d'obtenir l'organisation d'un
scrutin de révocation. C'est par ce moyen qu'a été récemment démis le gouverneur de
Californie et élu à sa place Arnold Schwarzenegger. C'est évidemment Jacques Chirac qui
serait visé par une procédure de ce type, à laquelle Eric Le Boucher voit une bonne
raison de recourir : " Ne pas perdre trois ans dans l'immobilité chiraquienne
alors que la compétition mondiale prive la France d'emplois. " Une conclusion
que semble partager Michel Schifres qui conclut son article par un avertissement très
clair : " C'est souvent à force de prudence que les explosions se produisent.
" Tout cela est bel et bon, mais comment se débarrasser de Chirac, puisque le recall
n'existe pas en France ? On ne voit guère qu'une solution : une nouvelle défaite de son
camp aux élections européennes, suivie d'une pression populaire pour réclamer son
départ. C'est sans doute là que les chemins du Monde et du Figaro se
sépareront à nouveau. Car on ne voit pas Serge Dassault, qui va prendre le pouvoir au Figaro
à la mi-juin, s'associer à une campagne visant à chasser le protégé de son père et
son propre ami. Il n'empêche que la question est dorénavant posée jusque dans les
médias : peut-on maintenir en fonctions, dans un contexte aussi difficile pour le pays,
un incapable comme Chirac ? Quand une telle interrogation se fait jour ouvertement, le
sort de l'intéressé ne tient plus qu'à un fil. Celui qu'a tissé la constitution de la
Ve République, qui met à l'abri de toute révocation un chef de l'Etat décidé à se
maintenir coûte que coûte au pouvoir. Dans ces conditions, il ne reste plus que la rue.
C'est la raison pour laquelle il faut s'attendre à la voir se manifester avant longtemps. Drame cornélien à Europe 1 Les dirigeants d'Europe 1, propriété du Groupe Lagardère et donc
favorable à l'actuel pouvoir, s'étaient crus très malins en créant des émissions qui
donnent la parole aux auditeurs. Ils pensaient offrir ainsi un exutoire aux critiques de
plus en plus nombreuses que suscite l'incapacité du gouvernement à s'attaquer aux vrais
problèmes du pays sans que pour autant soit engagée la responsabilité éditoriale de la
station. Las ! Les responsables de l'UMP et les communicants du gouvernement n'ont pas
tardé à trouver le truc pour fausser l'expression populaire. Ils ont en effet lancé à
l'assaut des ondes des militants dûment chapitrés qui utilisent l'antenne pour dire tout
le bien qu'ils pensent de MM Chirac, Raffarin et consorts, leur donner toutes les excuses
et imputer la mauvaise situation du pays au précédent gouvernement socialiste. Il va
donc falloir que les journalistes d'Europe 1 prennent leurs responsabilités
s'ils ne veulent pas perdre toute crédibilité. Mais il y a gros à parier qu'ils
préfèreront perdre des auditeurs plutôt que leur place. Honte à Romano Prodi ! Honteuse, la réception avec les honneurs de Kadhafi, à Bruxelles, par la
Commission européenne. Si les dirigeants européens avaient voulu se déconsidérer aux
yeux du monde civilisé, ils n'auraient pu trouver mieux. La photo d'un Romano Prodi aux
anges serrant la main du dictateur libyen restera comme une tache indélébile sur la
réputation déjà peu flatteuse d'un exécutif communautaire qui navigue depuis plusieurs
années entre l'impuissance et la corruption. Et tout cela à quinze ! Que se passera-t-il
maintenant que nous sommes à vingt-cinq ? " Je suis vraiment très content de
cette visite, a déclaré l'ineffable Prodi. C'est le résultat de cinq années
de discussions et de contacts. " Et dire que les dirigeants européens n'ont pas
trouvé un instant, pendant ces cinq années, pour demander à Kadhafi de condamner le
terrorisme, dont son Etat-voyou a été un des pires organisateurs. C'est pourquoi le
dictateur libyen, notre nouvel et grand ami, n'a pas manqué l'occasion de se vanter de
ses actions passées. " On nous a accusés d'être terroristes, a-t-il
déclaré, mais c'était le prix qu'on devait payer. Si c'est cela le terrorisme, on
est fiers d'être terroristes parce qu'on a aidé la libération du continent africain.
" Qu'a-t-il fallu pour que Kadhafi revienne en grâce auprès des Européens ?
Qu'il finisse par indemniser les familles des 170 victimes de l'attentat contre le DC 10
de la compagnie française UTA. Cet acte terroriste inqualifiable aurait dû suffire à
placer Kadhafi pour toujours au ban des nations civilisées. Et interdire à celles-ci de
jamais considérer cet abominable individu comme un chef d'Etat fréquentable. Pour que la
Libye soit admise à rétablir des relations normales avec l'Europe, celle-ci aurait dû
exiger d'elle un changement de régime et de dirigeants ainsi qu'une condamnation sans
détour des actes terroristes commis dans le passé. Il n'a pas fallu longtemps pour que
Kadhafi démontre qu'il n'avait en rien changé. Un tribunal libyen vient de condamner à
mort cinq infirmières bulgares accusées d'avoir propagé le sida dans un hôpital
pédiatrique libyen, alors que selon les scientifiques qui avaient témoigné à leur
procès, parmi lesquels le professeur Luc Montagnier, codécouvreur du virus du sida,
l'épidémie était due aux mauvaises conditions d'hygiène qui prévalaient dans
l'hôpital bien avant l'arrivée de ces infirmières. A Bruxelles, lors de sa réception
en grande pompe, Kadhafi avait " rassuré " les bons apôtres européens en leur
garantissant qu'il s'agissait d'" un procès équitable et transparent ",
puisque les accusés avaient " le droit à des avocats " ! Après le
verdict, Romano Prodi s'est déclaré " extrêmement préocccupé et
profondément déçu ", lui qui avait affirmé être " confiant "
dans l'issue du procès. Avec de tels pauvres types à sa tête, l'Europe ne sera jamais
qu'un chien crevé au fil de l'eau. Quand les énarques sont proches de la retraite, il leur arrive de faire preuve
d'un peu de lucidité. Tel Bertrand Cousin, ancien député RPR du Finistère et maître
des requêtes honoraire au Conseil d'Etat. Interrogé par France Soir à
l'occasion de la publication de son livre " Vous avez du pain sur la planche",
il n'y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, le gouvernement Raffarin III est
" un gouvernement à la mexicaine. On a voulu donner des titres prestigieux à de
nombreuses personnalités politiques avant qu'elles ne retournent dans le néant ".
L'hypothèse d'un troisième mandat de Jacques Chirac le fait se souvenir de la formule
fameuse d'Einstein : " On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.
" Pensant qu' " un nouveau Mai 68 n'est pas exclu " et qu'il faut tenir
compte de " la faillite de ce pays ", il se prononce " pour la retraite des
hommes politiques à 65 ans ". A la question : " Comment réagissez-vous face au
problème de l'islam en Pitoyable exhibition du président de la République à l'occasion de sa
"conférence de presse " du 29 avril 2004. Incapable de s'exprimer
spontanément, Chirac avait les yeux rivés sur ses notes, sans même parvenir à
dissimuler son stratagème, et ânonnait ses réponses. Pourtant, plus de 200 journalistes
avaient pris place dans la salle des fêtes de l'Elysée, comme au bon vieux temps du
général de Gaulle. Qui préparait avec le plus grand soin ce type d'intervention
publique, au point d'apprendre par cur ses tirades et de se poser à lui-même, dans
l'amusement général - un amusement admiratif devant le culot monarchique manifesté par
le Président - les questions que les journalistes ne lui avaient pas posées. Cette
" conférence de presse " de Chirac n'était en rien nécessaire, sauf pour
marquer la place du président face aux ambitions de Sarkozy, qui devait s'exprimer
quelques jours plus tard. Etrange concurrence vraiment. Et étrange régime dont le chef
actuel ne peut rester deux ans au pouvoir sans subir une formidable défaite électorale
dont il ne tire jamais aucune conséquence personnelle ! On est bien loin du
départ de De Gaulle après son échec au référendum de 1969. En fait, sous Chirac, la
France n'a jamais été gouvernée, et cela va encore continuer pendant trois ans, sauf si
des évènements dramatiques, que chacun sent de plus en plus probables, mettent une fin
brutale à la présidence la plus calamiteuse de la Ve République. C'est d'ailleurs
celle-ci qui est désormais en question. Elle avait été instaurée pour rétablir
l'autorité et le crédit de l'Etat, et n'a abouti qu'à livrer celui-ci aux factions,
notamment à la plus néfaste entre toutes, celle des technocrates. La cause principale en
est l'effacement du parlement au profit du pouvoir exécutif et de l'administration.
Débarrassés de tout contrepoids, ceux-ci peuvent accumuler les erreurs sans que la
moindre sanction ne s'ensuive. Sauf l'échec électoral. Mais ce dernier est également
sans conséquences, puisque les technocrates se succèdent à eux-mêmes et que leur
politique n'est en rien modifiée. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard qu'ils ont voulu
instaurer l'euro. La monnaie unique met les Etats à l'abri des dévaluations qui,
jusqu'alors, sanctionnaient les mauvaises politiques économiques et provoquaient souvent
la chute du ministère. Mais toutes les additions finissent un jour par être
présentées. Celle que la classe politique française va se voir mettre prochainement
sous le nez sera carabinée. Nous ne pourrons pas même nous en réjouir : c'est nous qui
devrons la payer. Gai, gai, marions-nous ! Chic alors ! Cinq cents jeunes Australiens vont pouvoir obtenir dans des
conditions très faciles un visa pour visiter la France ou y étudier. Il s'agit d'un
échange de bons procédés entre notre pays et l'Australie. Côté français, c'est
l'enthousiasme, puisqu'en un mois 350 jeunes gens ont décidé de s'envoler pour les
antipodes. Un séjour limité dans le temps n'intéressait pas du tout, en revanche, les
hommes d'un village tunisien situé au nord de Tataouine. Pilotés par un de leurs
concitoyens installé comme restaurateur à Clermont-Ferrand, ils arrivaient dans cette
ville avec un visa de tourisme et épousaient une femme qu'ils rencontraient pour la
première fois à la mairie et qui touchait pour prix de cette union la somme de 5 000
euros en liquide. Dès après la cérémonie, le nouveau couple se séparait et l'homme
n'avait plus qu'à effectuer les démarches nécessaires pour obtenir une carte de
séjour. Plus de cent trente personnes sont impliquées dans ce trafic et probablement
plus encore car le système a fait des émules dans plusieurs régions de France. On avait
peut-être tort de se réjouir des statistiques qui annonçaient un retour en grâce du
mariage dans notre pays. Un ministre coupable d'attentat à la pudeur Désireux de réussir dans ses fonctions, Renaud Donnedieu de Vabres, le nouveau
ministre de la Culture et de la Communication, a pris pour modèle de conduite un
politicien coréen. Membre dirigeant du Parti démocrate du millénaire (PDM), qui faisait
partie de la coalition majoritaire sortante (et battue), celui-ci avait, pour expier ses
fautes et conjuré la défaite de son camp aux élections législatives, commencé sa
campagne en rampant et en se prosternant pendant quinze heures selon le rituel bouddhique.
Bien que chrétien, Donnedieu de Vabres a mis la méthode bouddhiste en pratique en
invitant la réalisatrice et comédienne Agnès Jaoui à le rencontrer rue de Valois, au
ministère. On se souvient que cette dernière avait longuement apostrophé en termes peu
amènes Jean-Jacques Aillagon, le précédent ministre, lors de la cérémonie des
Césars. La vexation infligée à celui-ci n'a pas compté pour peu dans son renvoi. Le
nouveau titulaire du poste a retenu la leçon et, agissant à la coréenne, s'est
déclaré prêt à entendre le point de vue de la comédienne sur tous les dossiers
qu'elle jugera bon d'évoquer. Mais pourquoi diable aller chercher en Asie des méthodes
qui ne sont en rien supérieures à celles que nous maîtrisons fort bien en France et
depuis longtemps. Chez nous, on n'a pas besoin de quinze heures de repentance. Un seul
geste de la main et hop ! on a baissé son pantalon. Restons Des grèves qui rapportent Pourquoi les enseignants se tiennent-ils relativement tranquilles en ce moment ?
La réponse à cette question est à chercher dans les comptes du ministère de
l'éducation nationale. Celui-ci a réalisé 230 millions d'euros d'économies en 2003,
tout simplement en effectuant quelques retenues sur les salaires des professeurs
grévistes. Il faut dire que ceux-ci avaient fait fort l'année dernière, en s'offrant la
bagatelle de 3,1 millions de jours de grèves, alors qu'ils n'en avaient réalisé "
que " 438 500 en 2002 et 415 400 en 2001. Ainsi quelques centaines d'euros perdus par
nos chers enseignants ont suffi à les rendre moins ardents dans la " défense "
du service public. L'esprit de sacrifice a ses limites ! Les chanteurs parlent toujours trop Le chanteur Paco Ibanez, qui vit tranquillement à Barcelone, est si heureux de la
défaite électorale du gouvernement Aznar qu'il en vient à proférer des énormités. "
Soixante ans après, a-t-il déclaré au Figaro, nous avons gagné la guerre,
nous avons enfin enterré le franquisme ! " Le fait d'être le fils d'un
combattant républicain qui avait dû s'exiler en France n'excuse pas tout. Quant au
journaliste du Figaro, il aurait dû prendre la peine de lire son propre journal
avant de servir chaud à ses lecteurs les élucubrations du chanteur. Un mois à peine
avant le papier consacré à Ibanez, le quotidien de la rue du Louvre publiait un article
d'un universitaire français, Benoît Pellistrandi, qui vit en Espagne où il est
directeur des études en histoire espagnole contemporaine à la Casa Velazquez de Madrid,
et dans lequel il écrivait ceci : " A l'exception de Manuel Fraga Iribarne (80 ans),
président de la Galice et fondateur de Alianza popular, la matrice du Parti
populaire (PP), aucun dirigeant populaire n'a assumé la moindre responsabilité politique
sous la dictature. N'oublions pas un phénomène tout simple qui est celui des
générations et rappelons qu'Aznar est né en 1953, Rajoy en 1956. Ces hommes et ces
femmes qui ont été au gouvernement entre 1996 et 2004 sont des militants qui ont fait
toute leur carrière politique dans une démocratie consolidée. Ils ne font pas partie de
la génération de la "transition démocratique " : en général, ils sont
entrés en politique entre 1982 et 1990, pendant le gouvernement socialiste. " Un
chanteur de plus qui ferait bien de se contenter de chanter ! Ce que révèle l'affaire Ambiel La démission de Dominique Ambiel, le conseiller en communication du premier
ministre, à la suite de sa convocation devant la justice pour des relations sexuelles
présumées avec une prostituée mineure, ne serait qu'une affaire banale de murs ne
méritant même pas d'être relevée si elle n'avait mis l'accent sur le comportement de
Matignon avec les médias. La chute de l'éminence grise de M. Raffarin a délié les
langues des journalistes qui, toujours courageux, font enfin état des multiples pressions
que leur a fait subir le cabinet du premier ministre. En réalité, ces pressions ne sont
pas le fait du seul M. Raffarin. Tous les premiers ministres qui l'ont précédé ont agi
de même, ainsi que MM Mitterrand et Chirac. La vérité est que la France n'est pas une
démocratie puisqu'il est possible au pouvoir d'empêcher la sortie de certains dossiers
ou d'obtenir que d'autres soient travestis. Il n'y a pas à s'en étonner quand on sait
que les propriétaires des principaux médias français sont aussi ceux de grands groupes
industriels ayant l'Etat pour principal client. Ces groupes n'ont d'ailleurs investi dans
les médias que pour se donner un moyen de pression sur les politiques et monnayer leur
soutien contre des contrats publics sonnants et trébuchants. La seule façon de rétablir
une véritable liberté de la presse serait d'interdire à tout groupe industriel
travaillant principalement pour l'Etat de devenir propriétaire de journaux, de stations
de radio ou de chaînes de télévision. Cela ne s'est jamais fait jusqu'à présent parce
que les politiciens, quand ils arrivent au pouvoir, préfèrent avoir des médias à leur
botte plutôt que libres. Là encore, il faudra une révolution pour que la liberté de la
presse soit enfin consacrée en France. PERP : quand l'Etat ne songe qu'à plumer l'épargnant La presse a largement tartiné sur l'entrée en vigueur du plan
d'épargne-retraite populaire (PERP), qu'on s'est empressé de qualifier de " fonds
de pension à la française ". Or le PERP n'est qu'un vulgaire piège à épargne.
Les malheureux qui vont y souscrire peuvent dire adieu à leur cher et bel argent, puisque
celui-ci sera bloqué jusqu'à leur retraite et qu'une fois celle-ci atteinte, les
titulaires du plan ne pourront en sortir qu'en rente, ce qui signifie qu'ils ne verront
jamais la couleur du capital constitué. Une fois de plus l'Etat tente d'abuser les
épargnants en faisant miroiter des avantages fiscaux. Mais nul ne doit s'y tromper. Quand
l'Etat fait, en matière de placements, des "gentillesses " au contribuable,
c'est qu'il veut plumer l'épargnant. Or il s'agit de la même personne, ce que beaucoup
de Français, qui appartiennent pourtant au peuple réputé " le plus intelligent de
la terre ", n'ont pas encore compris. La bonne solution consiste à placer son argent
dans des fonds européens permettant de choisir entre une sortie en rente ou en capital et
à demander au fisc français de bénéficier des mêmes déductions fiscales que si le
placement avait été fait en France. La Commission européenne vient à ce sujet
d'engager une action contre la France et quelques autres Etats européens qui ne
respectent pas le principe de non-discrimination fiscale (on peut lire sur notre site le
communiqué de la Commission). La jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés
Européennes est à cet égard sans appel. Le succès ou l'échec du PERP seront un
excellent test de la crédulité ou de la sagacité des Français. La gastronomie à la portée de toutes les bourses Un de ses anciens inspecteurs ayant mis en cause le sérieux de ses enquêtes, le
guide Michelin s'est offert une pleine page de publicité dans plusieurs quotidiens
nationaux où Bibendum affirme que " ce qui compte, c'est que vous trouviez dans mon
Guide des informations fiables et de qualité, toujours d'actualité mais à l'écart des
effets de mode, qui vous accompagnent sur la route, en tout lieu et à tout instant
". France Soir ne figurait pas parmi les journaux choisis par Michelin pour
sa publicité. Il est vrai que ce quotidien avait publié quinze jours auparavant une
interview du fameux chef trois fois étoilé Guy Savoy qui, à la question "
C'est quoi pour vous le bonheur ? " répondait : " A Paris, c'est
rentrer chez moi tard le soir et ouvrir une boîte de sardines. Et, dans ma maison de
l'Isère, c'est aller chercher des ufs dans la ferme voisine. " A ce
compte, inutile d'aller se ruiner chez les grands chefs. Et tout aussi inutile d'acheter
un guide gastronomique. On trouve des sardines et des ufs partout dans le commerce
et ce n'est pas difficile à préparer. Gilbert Bécaud s'était d'ailleurs écrié dans
une de ses chansons : " Le sandwich aux sardines, c'est bon ! " La France a
enfin trouvé une source d'économies ! Le spécialiste des questions africaines du journal Le Monde, Stephen
Smith, vient de publier un ouvrage sobrement intitulé " Négrologie ".
L'explication est dans le sous-titre : " Pourquoi l'Afrique meurt ". Le méchant
jeu de mots du titre n'a à ce jour et à notre connaissance suscité aucune réaction des
associations antiracistes. Si Jean-Marie Le Pen avait commis un tel calembour, il aurait
été immédiatement traduit en correctionnelle et menacé de privation de ses droits
civiques. En attendant, le bouquin de Stephen Smith marche bien, puisque son éditeur se
flatte, dans une publicité parue précisément dans Le Monde, d'en avoir déjà
vendu trente mille exemplaires. Il y a donc au moins trente mille racistes en France. Sans
compter ceux à qui ils ont prêté le livre. Cela fait peur ! Mitterrand adorait les histoires de coucheries Fabien Lecoeuvre, qui fut entre autres l'agent de Claude François et de Jean-Luc
Lahaye, et qui est, en plus jeune, le sosie de Jérôme Jaffré, est un des meilleurs
connaisseurs des coulisses du show-biz, qu'il raconte dans Du mensonge comme fondement du quatrième pouvoir Jason Blair est ce journaliste du New York Times qui en a été licencié
pour avoir publié au moins 37 articles plagiés ou relatant carrément des faits
inventés. Il vient de faire paraître un livre où il raconte comment il a n'a pas cessé
de mentir, le plus souvent sous l'influence de drogues. Nous suggérons aux écoles
françaises de journalistes de proposer à Jason Blair de donner des cours dans leurs
établissements afin de préparer au mieux les futurs professionnels de l'information à
l'exercice de leur métier dans notre pays. En condamnant l'Assedic Alpes- Provence à poursuivre l'indemnisation des
chômeurs privés de droits par la convention signée entre le patronat et trois syndicats
de salariés (CFDT, CFTC, CGC), le tribunal de grande instance de Marseille n'a pas
seulement créé un risque d'explosion du régime d'assurance-chômage. Il remet en cause
l'ensemble du système social français. Celui-ci était jusqu'à présent fondé sur le
principe de la convention collective qui, comme le résume fort bien M. Denis
Gautier-Sauvagnac, président de l'Unedic, " peut à tout moment être modifiée
par ses signataires sans qu'au nom d'une situation individuelle précédente, un
particulier puisse s'y opposer ". Oui, mais voilà, le tribunal de Marseille a,
quant à lui, jugé que le Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) était " un
contrat " et que les modifications avec effet rétroactif de ses conditions
d'attribution pour les chômeurs qui en bénéficient constituent une " rupture
unilatérale de contrat ". On imagine aisément ce que l'application d'une telle
jurisprudence pourrait donner dans le cas du régime d'assurance-maladie, qui multiplie
les déremboursements, ou dans celui des retraites, où l'on vient d'allonger la durée de
cotisation ! Eh bien il n'est nul besoin d'une jurisprudence pour que les régimes sociaux
français soient tous considérés comme relevant de l'ordre du contrat et non de la
convention collective. Il suffit de consulter le nouveau code de la mutualité et le code
de la sécurité sociale, tel que modifié par les lois du 8 août 1994 et du 17 juillet
2001, pour constater que toutes les caisses d'assurance maladie et de retraite sont mises
en concurrence les unes avec les autres ainsi qu'avec les mutuelles et les sociétés
d'assurance et que ce sont bien des contrats qui les lient à leurs adhérents, lesquels
peuvent à tout moment les dénoncer, comme n'importe quelle assurance. Ajoutons que le
risque chômage est également visé par les directives européennes, définitivement
transposées dans le droit national, et que par conséquent les salariés et les
entreprises qui les emploient ont tout intérêt à étudier leur affiliation à un
système privé plutôt que de confier leur sort à un système public en faillite. La justice en position d'accusée Depuis qu'on a découvert, par une autopsie pratiquée sept ans après les faits,
que l'adjudant Christian Jambert s'était " suicidé " de deux balles dans la
tête, l'affaire des disparues de l'Yonne a pris une nouvelle tournure. On ne peut que
s'interroger sur les raisons qui ont poussé le parquet d'Auxerre à écarter si
promptement la thèse criminelle dans le décès du gendarme et à ne même pas faire
pratiquer d'autopsie. On se souvient que Marylise Lebranchu avait, en décembre 2000,
décidé l'ouverture d'une inspection des services judiciaires qui avait abouti à la
convocation de quatre magistrats auxerrois devant le Conseil supérieur de la magistrature
et à des sanctions prononcées par le garde des sceaux. Sanctions qu'a depuis annulées
le Conseil d'Etat au motif qu'elles étaient " entachées d'illégalité " car
reposant " sur des faits matériellement inexacts ". Le Conseil d'Etat était
même allé jusqu'à accuser Mme Lebranchu d'avoir " commis une erreur manifeste dans
l'appréciation des faits ", " méconnu l'étendue de sa compétence " et
commis " une erreur de droit ". Il est vrai qu'on n'avait pas encore eu l'idée
d'exhumer le corps du gendarme Jambert (il a fallu toute l'insistance de ses enfants pour
y parvenir) et qu'aucun fait précis ne pouvait être reproché aux magistrats de l'Yonne,
à l'exception d'une étrange apathie dans une affaire qui avait tout de même vu
disparaître plusieurs jeunes femmes dans ce département. Maintenant que l'assassinat du
principal enquêteur semble établi, tous ces faits sont à reconsidérer. Ils ont en tout
cas déjà fait de nouvelles victimes, outre les jeunes femmes assassinées et le gendarme
Jambert. A commencer par la justice elle-même, aussi prompte à absoudre ses membres
qu'elle est lente à juger. Il faut que l'information judiciaire que le parquet d'Auxerre
a décidé d'ouvrir au vu des résultats de l'autopsie du gendarme Jambert, soit menée
avec toute la rigueur nécessaire. Il se peut qu'à Auxerre comme à Toulouse, des
accusations aient été lancées sans preuves. Mais l'opinion ne saurait se satisfaire
d'enquêtes bâclées ni de mensonges trop vite entérinés. La justice est en position
d'accusée. Elle ne sera acquittée que si elle établit la vérité. Il aurait suffi d'un juste Pour une fois que la télévision de service public remplit sa mission,
n'hésitons pas à la saluer. L'émission que France 3 a consacrée à l'affaire Dubois,
ce directeur adjoint d'un collège de Troyes accusé d'avoir assassiné sauvagement la
principale de cet établissement, est exemplaire à tous égards. Le réalisateur a
demandé à un commissaire divisionnaire à la retraite de reprendre l'enquête et
d'examiner tous les faits négligés par la police et la justice lors de l'instruction. Ce
qu'il a fait avec beaucoup de méthode et de rigueur, sous l'il de la caméra. Il en
résulte que tous les éléments qui pouvaient plaider en la faveur de l'accusé ont été
laissés de côté par l'enquête officielle en raison de son aveu au cours de sa garde à
vue. Comme les policiers lui annoncent que sa femme et sa fille vont également être
incarcérées, au motif que, selon eux, le crime n'a pu être préparé qu'en famille,
pour éviter cette épreuve aux siens, il craque et avoue, alors même qu'il est incapable
de décrire la façon dont il aurait commis son crime et que ses propos n'ont aucun
rapport avec ce qui s'est réellement passé. " J'ai craqué, confirme-t-il
au réalisateur du film, qui a pu l'interroger. Je n'ai pas réfléchi, l'émotion m'a
submergé. On m'aurait dit : c'est vous qui avez tué Kennedy, j'aurais dit oui. "
Il n'empêche. M. Dubois, sur la seule foi de ces aveux plus que douteux et sans qu'aucune
autre piste n'ait été sérieusement examinée, est condamné à 18 ans de prison. La
simple question qu'appelle ce récit d'une affaire sur laquelle ne cesse de planer le
spectre de l'erreur judiciaire, est la suivante : comment ne s'est-il pas trouvé dans
tout l'appareil policier et judiciaire un seul homme pour émettre des doutes sur la
vérité officielle et en faire état suffisamment haut et fort pour que la machine
infernale cesse sa course et ne risque pas de condamner un innocent ? Dans l'admirable
film " Douze hommes en colère ", il suffit d'un juré honnête et scrupuleux,
seul au début contre tous, pour qu'une injustice ne soit pas commise. Certes dira-t-on,
mais il s'agit de cinéma. Eh bien non. Il s'agit de la vie de tous les jours. Chacun sait
bien que les hommes et les femmes courageux sont peu nombreux et qu'ils sont
généralement très seuls, au moins au début de leur combat. Plaignons une justice qui
n'a pas su trouver en son sein ni autour d'elle au moins une personne capable d'émettre
un doute qui aurait dû, comme c'est la règle, bénéficier à l'accusé. Et plaignons le
peuple français d'être soumis à une justice qui a tant de difficultés à rester
sereine et à reconnaître ses erreurs. Faut-il tout dire ? Le directeur de la rédaction du Point, Franz-Olivier Giesbert, vient de publier
un livre autobiographique intitulé " L'Américain " dans lequel il révèle
qu'il s'est fait violer dans le bocage normand par un garçon de 18 ans, et que son père,
un soldat américain qui s'est fixé en France après le débarquement, le battait
copieusement comme il battait également son épouse, la mère du narrateur. Giesbert
explique qu'il n'aurait pas publié son livre s'il n'avait pas eu l'accord de ses quatre
frères et surs. Ainsi donc toute une famille s'est trouvée d'accord pour mettre
sur la place publique des faits qui n'auraient jamais dû quitter le domaine privé.
Curieuse époque où l'on ne sait plus rien garder pour soi et où le déballage du
sordide trouve une sorte d'assomption dans le bruit médiatique qu'il provoque. Plaignons
très sincèrement Franz-Olivier Giesbert d'avoir subi les sévices qu'il narre. Mais
blâmons-le d'en avoir fait un livre autobiographique. Le roman eût été une forme
littéraire mieux adaptée. Qui n'eût pas placé le lecteur dans la situation du
psychanalyste qu'il n'est pas. Ni contribué à la perte de toute retenue qui est la plaie
d'une société complètement déboussolée. Les députés UMP craignent une dissolution Une extrême nervosité a gagné les députés UMP après la déroute de leur camp
aux élections régionales. Beaucoup se voient d'ores et déjà battus aux élections
législatives dans trois ans. Mais surtout ils s'inquiètent des rumeurs de dissolution de
l'Assemblée nationale en provenance de l'Elysée. Aux "optimistes ", qui
disent qu'une telle opération serait suicidaire, les pessimistes répondent qu'elle ne le
serait que pour les députés, tandis que Chirac, lui, pourrait rester à l'Elysée et se
refaire une santé en mettant les socialistes face à l'obligation de gouverner. Les
mêmes ajoutent que c'est précisément ce que craint le plus la gauche. Et de citer ce
dialogue, diffusé par TF1, entre Jack Lang et Julien Dray qu'un micro indiscret
a enregistrés lors d'une manifestation récente. A Jack Lang qui, supputant déjà le
résultat des élections régionales, lui disait : " Le gouvernement va être
battu. Mais franchement, demain on gouverne, qu'est-ce qu'on fait ? ", Julien
Dray répondait : "On ne sait pas quoi faire. Pour l'instant tu ne dis rien à
part "A bas Raffarin ". Et Jack Lang de conclure : " Et tous
nos zigomars prennent la grosse tête." Trois ans de cohabitation, disent les
mêmes, ne font pas peur à Chirac qui s'est fort bien accommodé de Jospin pendant cinq
ans. Et quel confort pour le président de n'avoir plus à gérer la désastreuse
situation du pays et les déchirements de sa majorité ! Les optimistes et les pessimistes
se rejoignent pour estimer qu'il est désormais impossible pour la majorité parlementaire
de diriger le pays, alors que toutes les revendications, encouragées par le succès
électoral de la gauche et par les reculades du gouvernement, vont exploser les unes
après les autres et peut-être même ensemble. La majorité s'apprête donc à payer au
prix fort les deux années d'immobilisme et de fausses réformes du gouvernement Raffarin.
Lequel n'a d'ailleurs rien fait d'autre que de suivre aveuglément les directives du
président de la République. Quelle équipe ! Dissolution ou pas, l'UMP est en bonne voie d'explosion. Les centristes se
constituent en courant, alors que Juppé avait décidé de les interdire (mais qui se
soucie encore de ce que dit Juppé ?), tandis que les " libéraux " (c'est ainsi
qu'on appelle les députés proches d'Alain Madelin qui ont toujours accepté le dirigisme
et l'étatisme de leurs alliés du RPR et voté toutes les hausses d'impôts et de charges
des gouvernements de " droite ") s'apprêtent à faire de même. On dirait des
naufragés se disputant les meilleures places dans une chaloupe, tandis que celle-ci prend
l'eau et que personne n'a l'idée d'écoper ni de boucher les voies d'eau. Michèle
Alliot-Marie, le ministre de la Défense, qui pourtant ne brille pas, d'ordinaire, par
l'acuité de ses raisonnements, avait bien senti, trois jours avant le premier tour des
élections régionales que le parti majoritaire filait un mauvais coton. " L'UMP,
avait-elle confié au Parisien, est un parti très jeune, composite, donc fragile. Il
faut à tout prix éviter son éclatement, mais aussi qu'il ne s'éloigne pas du soutien
au gouvernement. " Mme Alliot-Marie se consolera en se disant qu'elle est
sûrement plus à même de faire face à l'éclatement de l'UMP qu'à celui d'une guerre. L'abbé Pierre et Delanoë au gouvernement ? Pourquoi Chirac ne ferait-il pas entrer l'abbé Pierre et Bertrand Delanoë au
gouvernement ? Tous trois sont en effet en plein accord pour réquisitionner les logements
vacants de Paris. C'est ce qu'avait déclaré le président de la République en recevant,
en février dernier, le fondateur du mouvement Emmaüs. Et c'est ce à quoi se prépare
l'actuel maire de Paris, qui a engagé des étudiants pour enquêter auprès du voisinage
sur l'existence d'appartements non occupés. Mais surtout Delanoë a obtenu de la
Direction générale des impôts et de la Commission nationale informatique et liberté
(CNIL) le droit d'utiliser un fichier qui recoupe la taxe d'habitation et la taxe
foncière et qui permet ainsi de déceler avec beaucoup plus de précision les logements
vacants. Le nombre de ceux-ci se situe entre 30 000 et 50 000 à Paris. Jusqu'à présent,
seuls les locaux appartenant à des propriétaires institutionnels sont susceptibles
d'être réquisitionnés. Mais la pression va se faire de plus en plus forte pour étendre
la loi de réquisition aux particuliers. Car les propositions faites à ceux-ci de
subventionner des travaux de rénovation contre un engagement de louer à un prix "
social " n'ont séduit que 104 personnes en 2003. Une misère ! Tant que le droit de
propriété ne sera pas respecté en France, il en ira ainsi. Et ce ne sont pas les
déclarations de l'abbé Pierre, vouant au malheur les propriétaires de locaux vides et
habitables refusant leur réquisition qui amélioreront en quoi que ce soit la situation
du logement à Paris. Surtout quand de tels propos sont approuvés par le chef de l'Etat. La preuve mathématique de la collusion entre l'UMP et le PS Jusqu'à l'élection de 1998, le scrutin régional s'effectuait selon la règle de
répartition des sièges à la proportionnelle entre les listes ayant obtenu 5 % et plus
des suffrages. La gauche, avec 754 sièges était minoritaire. Mais la droite n'aurait été
majoritaire qu'avec l'adjonction des sièges du Front national, ce qui lui aurait donné
un total de 914 sièges. Méfions-nous des lois Les avocats français sont en général peu favorables à la loi Perben sur la
grande criminalité, dont ils soupçonnent les autorités de vouloir faire un usage qui ne
s'appliquerait pas qu'aux grands criminels et menacerait les libertés de l'honnête
citoyen. Force est de reconnaître que ce risque existe, surtout quand on considère la
façon dont la justice traite ce qu'il est convenu d'appeler " les délinquants
économiques ", dont les agissements devraient le plus souvent relever de procédures
civiles et non pas pénales, quand ils ne sont pas purement et simplement imaginaires,
comme en témoignent bon nombre de non-lieux finalement accordés après des mises en
examen qui n'auraient jamais dû se produire. Le président de l'Association des avocats
pénalistes, Me Jean-Yves Le Borgne, n'a pas manqué de rappeler à la classe politique,
qui a voté ce texte, qu'il arrive à l'arroseur d'être arrosé. " Un parti
politique soupçonné, par exemple, d'avoir eu recours à des emplois fictifs pour
soulager sa trésorerie, s'est-il interrogé, ne pourrait-il pas être assimilé
à une bande organisée ? " Où va-t-il chercher tout cela ? Après la catastrophe aérienne de Charm el-Cheikh, les voyagistes français, dont
la majorité des victimes étaient clientes, nous avaient juré leurs grands dieux qu'ils
seraient désormais très vigilants sur la fiabilité des compagnies de charters.
L'incident - heureusement sans conséquences - qui s'est produit fin mars dernier à
Nantes est là pour démontrer qu'en fait rien n'a changé et que les vols charters sont
effectués dans des conditions souvent plus que douteuses. Ce jour-là un appareil de la
compagnie égyptienne Luxor Air a failli entrer en collision avec une tour d'habitation de
l'agglomération nantaise après avoir effectué son approche en vue de l'atterrissage à
trop basse altitude. Le pilote a remis les gaz en urgence et a pu finalement poser
l'appareil sans dommages. Le voyagiste Fram, qui avait affrété l'appareil de Luxor Air,
dit s'être fié à un audit sur cette compagnie réalisé récemment par Thomas Cook
Belgique. De leur côté, les autorités égyptiennes ont interdit au commandant de bord
vénézuélien de l'appareil qui a failli se crasher d'exercer en Egypte tandis qu'elles
ordonnaient au copilote égyptien de suivre un cours de formation (sic !). " Les
compagnies françaises n'ont pas suffisamment de sièges à offrir et les droits de trafic
en Egypte imposent, en pratique, d'utiliser les transporteurs locaux ", a
déclaré un responsable de Fram au Figaro. " Si les voyagistes acceptent de ne
pas programmer les départs tous en même temps le samedi, rétorque le PDG d'une
compagnie de charters française, il n'y aura pas de problème de capacité pour les
compagnies françaises. " Si on résume la situation, les semaines de vacances
se vendent mieux du samedi au samedi, ce qui fait que les voyagistes les programment de
préférence à d'autres, tandis que leurs clients ne savent toujours pas si la compagnie
sur laquelle on les fait embarquer est ou non fiable. Les pouvoirs publics français
promettent la mise en place d'un " label de sécurité ", mais pas avant trois
ans ! D'ici là, il faudra avoir de la chance ! Les Français sont en train de devenir fous La violence est devenue si fréquente en France que c'est à peine si elle fait
les gros titres des journaux. Chaque jour en apporte son lot. Personne, dans notre pays,
ne semble plus considérer qu'un autre mode d'expression soit possible pour faire aboutir
ses revendications. C'est ainsi qu'on a pu assister à Paris à des affrontements d'une
extrême violence entre des pompiers venus manifester pour obtenir que leur profession
soit classée comme métier à risques ainsi que le droit de partir en retraite
anticipée, et les CRS chargés du maintien de l'ordre. Ceux qui s'affrontaient ce
jour-là avaient par exemple oublié qu'ils forment une cible commune aux enragés des
banlieues (qui eux sont parvenus à obtenir le classement de celles-ci en quartiers à
risques). Il ne manquait plus que les policiers et les facteurs, autres cibles habituelles
de nos " jeunes ", pour que le tableau soit complet. On se croirait, l'humour en
moins, dans " Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ", le film
prémonitoire de Jean Yanne où l'on voyait grévistes et CRS manuvrer en bon ordre,
les uns avançant, les autres reculant, puis chacun faisant mouvement en sens inverse,
dans un ballet bien réglé. Aujourd'hui, le ballet est devenu un mouvement brownien où
tout le monde cogne sur tout le monde sans se soucier du camp auquel il est censé
appartenir. Bref, l'anarchie. Alors quand on apprend qu'avant un match de football, à
Grenoble, un supporter de l'équipe de Saint-Etienne a été blessé par balle au cours
d'une bagarre avec des " jeunes " d'une cité voisine du stade, ou que des
professeurs et des parents d'élèves d'un lycée de Nanterre n'ont pas hésité à se
jeter à la Seine pour rejoindre à la nage le cortège des manifestants qui demandaient
une augmentation de la dotation horaire globale pour leur établissement, et que ces deux
nouvelles font à peine quelques lignes dans les journaux alors qu'elles sont le signe
évident que les Français sont en train de devenir fous, on se dit qu'au train où vont
les choses il va bientôt devenir difficile de sortir de chez soi sans armes. Et qu'il
sera même prudent de s'y enfermer à l'abri d'on ne sait quelle artillerie. La cause de
tout cela ? L'immoralité des gouvernants. Dostoïevski l'avait déjà écrit : si Dieu
n'existe pas tout est permis. Tout est hélas également permis quand les chefs naturels
du peuple ne suscitent en lui que le mépris. C'est parce que la politique est un métier qu'il n'y a pas de réformes Si les éditorialistes habituels des médias français n'ont pas su interpréter
les causes profondes du désaveu électoral de la majorité aux élections régionales, se
bornant à quelques considérations banales et pour tout dire politiciennes, il n'en est
pas allé de même de la presse étrangère. C'est ainsi qu'on a pu lire dans le Financial
Times l'analyse suivante : " La cause la plus largement citée de ce camouflet
serait l'allergie historique des Français à toute réforme. (
) Il semble surtout
que leur étrange difficulté à accepter les réformes provient de ce qu'aucun de leurs
leaders n'ait jamais clairement exprimé en quoi le statu quo est intenable. " Une
opinion que partage le politologue français Dominique Reynié qui, dans les colonnes du Figaro,
pose lucidement les termes de l'alternative qui s'offre à la classe politique française
: "Soit les partis de gouvernement acceptent d'assumer la tâche historique de la
réforme, quitte à en payer le prix politique, soit ils tentent à nouveau de s'y
soustraire en espérant assurer ainsi leur propre survie et nous allons à la catastrophe.
De ce point de vue, les élections régionales de 2004 contiennent aussi bien l'image
d'une société française qui est loin d'être rassurante. " On n'a, à cet égard,
pas eu longtemps à attendre pour connaître la réponse des intéressés. Chirac a cru
devoir prendre un tournant " social ", c'est-à-dire répudier comme
excessivement libérales les plus que modestes réformes entreprises par le gouvernement
Raffarin. Quant aux socialistes, ils ont aussitôt rejeté toute idée de "trouver
un accord national " pour faire face au " grand enjeu, essentiel pour
la vie des Français, et notamment des plus modestes " qu'est la réforme de la
Sécurité sociale, comme le leur proposait le président de la République. Il n' y a pas
à en être surpris. C'est Jacques Chirac lui-même qui a donné, sans le vouloir,
l'explication de ce phénomène délétère qu'est l'incapacité de la classe politique à
proposer et à réaliser des réformes. " La politique, a-t-il affirmé au
cours de son entretien télévisé du 1er avril, contrairement à ce que beaucoup de
gens pensent ou croient, c'est également un métier. " Eh oui ! Et c'est parce
qu'ils ne veulent pas perdre leur métier et la confortable rémunération qu'il procure
que les politiciens français ne se risquent jamais à la moindre initiative qui pourrait,
croient-ils, déplaire aux électeurs. L'"indemnisation" des fonctions
électives a été mise en uvre pour que la politique ne soit pas réservée aux
plus aisés des citoyens. Elle est aujourd'hui le meilleur moyen de figurer parmi les plus
aisés des citoyens. Que faire quand on a touché le fond ? L'économiste Charles Gave, auteur de l'excellent ouvrage intitulé " Des
lions menés par des ânes " (Robert Laffont), qui connaît un succès mérité,
rapporte l'anecdote suivante. " Un jour, M. Ottmar Issing, représentant de
l'Allemagne au Conseil de la Banque centrale européenne, recevait le célèbre
journaliste britannique Anatole Kaletsky. Il était question de la dégradation de la
situation économique dans la zone euro. Comme Kaletsky disait que ce qui manque à la
France et à l'Allemagne est une Madame Thatcher, Issing lui fit cette réplique :
"Erreur, ce n'est pas d'une Thatcher qu'ils auraient besoin, mais d'un Arthur
Scargill ! ", le leader des syndicats de mineurs qui avait mis l'économie anglaise
à genoux en 1978. Pour que les Français prennent conscience de la gravité de la
situation, il faudra une détérioration sensible du niveau de vie. On ne peut continuer
de vivre à crédit. Ce ne sont pas les chiffres qui convainquent, mais la baisse du
niveau de vie. " Force est de constater que nos leaders syndicaux n'arrivent pas à
la cheville de Scargill, que la dame de fer avait pourtant su mater. Plus grave encore :
Blondel, qui n'était pourtant pas mal dans le genre nuisible, vient de prendre sa
retraite. Quant aux longs cheveux de Bernard Thibault, ils ne valent pas la calvitie de
Krasucki. Bref, on est mal barré. Par chance, nos régimes de retraite et d'assurance
maladie sont en faillite et ne vivent plus que d'expédients et surtout de dettes. La
lucidité des Français est donc pour demain. Le seul problème est que les énarques qui
gouvernent le pays pensent que quand on a touché le fond, le moment est venu de commencer
à creuser ! Quand la radio épouse son époque Le comédien Philippe Lemaire, qui vient de se suicider à l'âge de 77 ans, avait
été la vedette, avec Françoise Arnoul, de " Nous irons à Paris ", un des
plus grands succès du cinéma français des années cinquante. Lemaire y interprétait le
rôle d'un chanteur qui, avec des amis musiciens, que jouent dans le film les "
collégiens " de l'orchestre de Ray Ventura, lance une radio pirate. Celle-ci
connaît aussitôt un vif succès grâce à sa bonne humeur, à sa fantaisie débridée et
à ses hilarantes publicités imaginaires. Comme celle qui, pour moquer le produit que
fabrique le père de l'héroïne, lequel bien entendu s'oppose au mariage de sa fille avec
notre chanteur, vante " la gaine Lotus, la gaine qui écrase le plexus ! "
Contre toute attente, cette publicité fait exploser les ventes pour le plus grand bonheur
de notre industriel de père (inoubliable Fred Pasquali), ce qui nous conduit tout droit
au happy end final. Le triomphe du film portait en germe les radios libres (dont la
plupart n'ont hélas pas tenu leurs promesses), le nouveau ton de la publicité et, de
façon plus générale, la fin des radios empesées qui étaient alors seules sur le
marché. Un glorieux homme de radio participait aussi au film, mais en qualité de
doublure vocale de Philippe Lemaire pour les chansons : Lucien Jeunesse qui, avant de
devenir l'inamovible animateur du " Jeu des mille francs ", fut un excellent
chanteur. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Que pense réellement Le Pen ? Les observateurs politiques s'interrogent sur la relative contre-performance du
Front national aux élections régionales. Le parti de Jean-Marie Le Pen, même s'il a
progressé en voix, n'a pas obtenu le pourcentage global que la détérioration de la
situation économique et sociale et surtout les risques du terrorisme semblaient lui
promettre. Il apparaît que les difficultés administratives qui ont finalement empêché
le président du Front national de se présenter dans la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur ont eu un impact très négatif sur sa crédibilité personnelle et sur celle de sa
formation. Au sein même de celle-ci mais surtout parmi ses électeurs, nombreux sont ceux
qui ont exprimé des doutes sur le sérieux de sa démarche et sur sa volonté réelle de
parvenir au pouvoir. On peut y ajouter une certaine vacuité programmatique (mais la
totalité des partis présents dans cette élection tombe également sous le coup de cette
critique), qui ne contribue pas à étayer les ambitions du Front national ni à lui
permettre d'aller au-delà de son rôle tribunicien. Que pense réellement Jean-Marie Le
Pen de sa situation et de celle de son parti ? Dans son livre intitulé " Nos délits
d'initiés " (Stock), Guy Birenbaum relate une conversation qu'il a eue avec M. Le
Pen le 20 septembre 2002, c'est-à-dire cinq mois après le coup de tonnerre du premier
tour de l'élection présidentielle. " Vous savez bien, dit le leader
frontiste, que je n'ai pas progressé depuis 1988 et 1995. Pas plus de 200 000 voix.
Il n'y a pas de vague dans le pays. Je ne pouvais pas gagner, je n'avais pas les hommes
". A notre connaissance, Jean-Marie Le Pen n'a pas démenti ces propos. Les Grands et les autres La cérémonie religieuse d'hommage aux victimes des attentats de Madrid a été
marquée par l'attitude pleine de compassion et d'humanité de la famille royale
espagnole. Une reine en larmes, un roi qui a bien du mal à retenir les siennes, toute une
famille qui se mêle au peuple et parcourt les rangs de l'assistance en dispensant les
baisers, les serrements de main et les accolades,cela ne se voit pas souvent. Nul ne fera
revivre les morts, mais la consolation ainsi apportée par les premiers des Espagnols aux
familles meurtries aidera celles-ci à faire leur deuil et à surmonter leur douleur. Au
travers de ses souverains, c'était toute l'Espagne qui prenait sa part de malheur et
exprimait sa sympathie. Moins digne en revanche a été l'attitude du vainqueur des
élections, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. A l'issue de la cérémonie, son
premier geste a été de regarder sa montre ! Histoire de noms Tout Espagnol porte deux noms de famille. Le premier est celui de son père, le
second celui de sa mère, et c'est par celui de son père qu'on le désigne pour aller
plus vite. Le futur président du gouvernement espagnol devrait donc être appelé
Rodriguez et non Zapatero. Mais il y a tellement de Rodriguez en Espagne que c'est
finalement le nom de sa mère qui a prévalu. Petite précision : Zapatero, dans la langue
de Cervantès, signifie cordonnier. Souhaitons à nos amis d'outre-Pyrénées de n'être
pas trop mal chaussés. Art dentaire Bernadette Chirac partage avec son époux une certaine aversion de l'Espagne. "
Quand vous allez chez le boucher, s'est-elle écriée au cours de sa
campagne électorale pour les cantonales en Corrèze, demandez de la VBF (viande
bovine française). Ne mangez pas espagnol. " Et de mettre en cause "
l'Europe qui nous casse les pieds ". Le Parisien, qui rapporte ces
propos, nous apprend également que l'épouse du président en connaît un rayon sur
l'élevage des porcs, à qui il faut, à la naissance, limer les dents. "Comme
on fait aux humains quand ils ont les dents trop longues ", a-t-elle précisé.
Voilà qui éclaire la réflexion que Mme Chirac a glissée à l'oreille de Nicolas
Sarkozy lors d'une réunion publique qu'ils tenaient ensemble. "Heureusement
qu'on vous a ", lui a-t-elle susurré. Tout émoustillé, le vibrionnant
ministre de l'Intérieur a négligé de vérifier si Mme Chirac ne cachait pas une lime
dans sa manche. L'aveu et les excuses de Chirac Le discours que prononcera Jacques Chirac pour avouer aux Français qu'il leur a
dissimulé l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale depuis son accession, en
1995, à la présidence de la République est déjà écrit. Nous sommes en mesure d'en
révéler la teneur. Le chef de l'Etat commencera par demander pardon : Les Arabes veulent-ils reprendre le contrôle de l'Espagne ? C'est ce qu'affirment
nombre d'observateurs après les attentats de Madrid. Ils rappellent que la domination
musulmane sur la péninsule ibérique a duré 781 ans et ne s'est achevée que le 2
janvier 1492, quand le roi de Grenade, Boabdil, a remis les clés de sa ville aux Rois
Catholiques. Prenant le chemin de l'exil, Boabdil s'est retourné une dernière fois vers
la cité sur laquelle il avait régné et a poussé un long soupir. " Pleure comme
une femme ce que tu n'as pas su garder comme un homme ", lui a alors lancé avec
mépris sa mère, l'inflexible Aïcha. Aujourd'hui il ne manque pas d'Espagnols ni
d'Européens ou d'Américains pour déplorer que l'Espagne se soit soumise au diktat des
terroristes en annonçant, dès après la victoire électorale des socialistes, qu'elle
allait retirer ses troupes d'Irak. Le " Suspiro del Moro " serait-il devenu le
" Suspiro de los Castillanos " ? Le fondateur du Monde, Hubert Beuve-Méry, disait qu'un directeur de
journal devait lire celui-ci tous les jours de la date à la signature du gérant. Un
conseil que ne suit certainement pas Jean-Marie Colombani, l'actuel patron du quotidien.
Sinon, il n'aurait jamais laissé passer, dans l'édition du 19 mars 2004, le papier de
son envoyé spécial en Irak, Rémy Ourdan. Car ce qu'écrit ce dernier est assurément de
nature à stupéfier le lecteur habituel du Monde. Qu'on en juge : "La politique
de la France reste très vivement critiquée par les Irakiens. Contrairement à ce que
croient souvent les Européens, le fait d'être opposé à l'occupation américaine ne
fait absolument pas monter la cote de popularité de l'Europe, ou de tel ou tel pays, en
Irak. C'est un paradoxe, mais c'est une réalité. Si l'immense majorité des Irakiens
souhaite et réclame publiquement la fin de l'occupation américaine, cette même immense
majorité demeure satisfaite de la chute de Saddam Hussein et reconnaît en privé qu'un
départ des troupes étrangères pourrait entraîner le pays dans la guerre civile. Les
Irakiens savent par ailleurs que Washington a menti sur les armes de destruction massive,
mais ils s'en moquent éperdument, la chute du tyran étant pour eux l'évènement le plus
positif depuis trente ans. " L'union sacrée des politiciens et de la presse Le Figaro a tout compris ! " Fraudes, abus et gaspillages
grossissent le trou de la Sécu " titre le quotidien sur six colonnes dans son
supplément économie. Et de nous débiter l'habituelle litanie où l'on retrouve "
les visites injustifiées, les consultations redondantes, les médicaments prescrits
inutilement, mais aussi les effets pervers de la mauvaise organisation globale du système
". L'article se conclut par l'inévitable interview du médecin conseil national
de la Caisse nationale d'assurance maladie qui s'écrie : " Nous manquons
d'outils pour sanctionner. " Pas un seul instant Le Figaro n'analyse
les véritables causes du désastre national qu'est la Sécurité sociale et qui tiennent
uniquement au fait qu'il s'agit d'un monopole où personne n'a intérêt à se comporter
de façon responsable. Heureusement, le monopole est enfin abrogé non seulement dans les
textes européens mais aussi dans les lois françaises et la liberté de l'assurance va
devenir une réalité pour tous les Français dans les mois qui viennent. Il restera alors
à faire le bilan des disparitions d'entreprises et des mises au chômage provoquées par
le surcoût monstrueux de la protection sociale en France. Et à ne pas oublier que les
politiciens et la presse se sont conduits honteusement en ne révélant pas aux Français
qu'ils avaient, depuis 1994, le droit de payer moins cher leur protection sociale en
faisant jouer la concurrence. Faut-il y voir un effet de la querelle franco-américaine ? Le moteur de recherche
sur Internet Google, si l'on tape le mot " magouilleur ", vous indique en
premier choix le site de la Présidence de la République française. Il vous est proposé
les rubriques suivantes : "Le Président. Son portrait. Son rôle. L'album du
président. Madame Chirac. Les collaborateurs du président. Ecrire au président. "
Bonne visite ! A qui peut-on acheter un âne ? La défaite du Parti populaire aux élections législatives en Espagne a des
causes multiples, dont aucune n'a été déterminante à elle seule. Parmi celles qui
n'ont pas été invoquées par les observateurs, il y a le peu de charisme personnel de
José Maria Aznar. Si ses qualités d'homme d'Etat ne sont guère contestées, son peu de
chaleur et son allure ombrageuse ne l'ont pas aidé à se faire aimer des Espagnols. Qui
disent à son propos qu'on peut lui acheter un âne, mais qu'on ne prendra pas une bière
avec lui. Au contraire, avec son prédécesseur, le socialiste Felipe Gonzalez, on pouvait
prendre quelques bières mais il ne fallait surtout pas lui acheter un âne. Ca roule pour l'extrême gauche Des habitants de la région parisienne ont eu la surprise de voir débarquer dans
la maison de leurs voisins le trotskiste Besancenot, flanqué du père de sa copine, Alain
Krivine. Ce n'est pas tant leur arrivée qui a étonné que la grosse berline dans
laquelle ils se déplacent. Le facteur ne roule pas qu'à vélo ! Le commissaire européen à la recherche, Philippe Busquin, est vraiment un grand
naïf. Interrogé par Le Monde sur la crise de la recherche scientifique
française, il en analyse ainsi les causes : " La France s'est mise à
contre-courant de tous les autres pays de l'Union européenne. Tout en affirmant qu'il
fallait parvenir à ce que 3 % du PIB soient consacrés à l'effort de recherche, les
opérations pratiquées en 2002 et 2003 allaient a contrario de cet objectif européen. On
ne peut pas tenir un discours pendant la campagne présidentielle et, ensuite, faire le
contraire. " On voit qu'il n'a pas suivi de près la carrière de Jacques
Chirac, qui ne s'est jamais fait élire que sur de fausses promesses. Voilà au moins un
sujet qui ne nécessite pas de coûteuses recherches ! Brève de comptoir Un serveur d'une brasserie parisienne résume ainsi la situation économique de la
France : "On se marche sur les pieds et il n'y a plus de pognon ". C'est bref et
bien senti, et plus éclairant que bien des éditoriaux. Vive la télé qui fait rire ! Cent minutes pour convaincre ! Ce furent cent minutes de trop pour Olivier
Mazerolle. Déstabilisé par sa destitution, l'ancien directeur de l'information de France
2 s'est montré incapable de diriger convenablement l'émission du jeudi 11 mars qui
réunissait les leaders des principales formations politiques candidates aux élections
régionales. Il a même oublié de donner la parole à son compère, Alain Duhamel, ce qui
ne nous a en rien privés mais a dû vexer mortellement l'intéressé. Le plus drôle
s'est produit quand Mazerolle a fait parler un intervenant d'origine maghrébine qui,
ayant oublié de dire du mal de Le Pen, s'est vu rappeler par le présentateur la
conversation qu'ils avaient eue au téléphone ! C'est beau, la spontanéité à la
télévision française ! N'eût été le caractère dramatique des évènements de
Madrid, on aurait même éclaté de rire quand Mazerolle a clos l'émission en annonçant
qu'elle serait suivie par une session d'information présentée par
David Pujadas.
Les deux punis de la chaîne continuant de faire la paire, décidément on sait faire
durer les plaisanteries à France 2 ! C'est vrai, on l'a entendu à la télé ! Les guignols de l'info de Canal Plus ont salué à leur manière le retour à
l'antenne de David Pujadas, après ses quinze jours de " vacances ", en faisant
annoncer par sa marionnette un prochain concert de Claude Nougaro, auquel participeraient
Edith Piaf et Marcel Cerdan. Ce n'est pas avec un présentateur privé de toute
crédibilité que le 20 heures de France 2 rattrapera son retard sur celui de TF1. Chirac n'aime pas que le Japon A ceux qui penseraient que la prise de position de Chirac en faveur du métissage
de la France n'a été qu'un dérapage verbal de plus de l'intéressé, l'annonce de
l'installation dans la Cour Visconti du musée du Louvre de la collection d'Art de
l'Islam, qui n'était jusqu'à présent qu'une modeste section du département des
Antiquités orientales, démontrera qu'il s'agit d'une idée fortement ancrée chez le
président de la République. Le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, a indiqué
que Jacques Chirac avait appelé de ses vux à l'automne 2002 la création de ce
Département qui " rappellera aux Français et au monde l'apport essentiel des
civilisations de l'Islam à notre culture ". Serge Dassault prend le pouvoir au Figaro La prise de pouvoir de Serge Dassault à la Socpresse, qui édite notamment Le
Figaro, va provoquer un grand remue-ménage non seulement au quotidien de la rue du
Louvre mais dans l'ensemble de la presse française. Car le nouveau propriétaire du
journal n'a jamais caché qu'il ne se voulait patron de presse que pour défendre ses
idées libérales. De nombreux journalistes du Figaro vont faire jouer la clause
de cession qui permet de quitter - avec de confortables indemnités - un organe de presse
qui change de propriétaire. Du coup Le Figaro va sans doute redevenir le journal
de droite qu'il était censé être. Mais Serge Dassault va être déchiré entre ses
convictions et son amitié avec Jacques Chirac, qui est tout sauf libéral, même s'il lui
est arrivé, dans son interminable carrière, de tenir des propos libéraux. Ceux-ci ne se
sont évidemment jamais traduits dans les faits. La logique de la presse conduira
toutefois Le Figaro à des positions beaucoup plus tranchées que celles qu'il a
prises sous la direction d'Yves de Chaisemartin, qui dirige le journal depuis la
disparition de Robert Hersant. De ce fait les autres journaux nationaux devront réagir et
le débat politique retrouvera peut-être en France des couleurs dignes d'un pays
démocratique et évolué. En tout cas c'est ce qu'il faut espérer. La fiscalité française sous la menace de l'Europe Jean Perrin, qui vient de prendre la présidence de l'Union nationale de la
propriété immobilière (UNPI), a l'intention de rendre plus dynamique cette association
qui regroupe près de 200 000 membres. Il estime qu'il lui faudra environ deux années de
déplacements sur le terrain et de mise en condition pour amener ses troupes à manifester
leurs exigences dans la rue. Il a également pour projet de s'attaquer à l'impôt de
solidarité sur la fortune (ISF). Les propos tenus lors du dernier congrès de l'UNPI, à
l'automne dernier, par Michel Taly, ancien directeur de la législation fiscale au
ministère des finances, ne peuvent que l'y encourager. " Si on souhaite
contester le principe de l'ISF, a déclaré M. Taly, il faut exercer un recours
devant la Cour européenne à Strasbourg, sur le fondement de l'atteinte au droit de
propriété. La Cour allemande a supprimé sur ce motif l'impôt sur le capital. C'est
peut-être par la voie judiciaire qu'on pourrait venir à bout de cet impôt. "
On se souvient que le tribunal administratif de Pau (dont on peut lire le jugement sur
note site) a récemment fait application, en matière fiscale, de la Convention de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, dont les stipulations, si
on les applique, sont de nature à faire voler en éclat tout le dispositif fiscal
français. C'est ce que savent fort bien les hauts fonctionnaires de Bercy, comme en
témoigne la déclaration de M. Taly. Bistouris en révolte Mieux vaut ne pas avoir à se faire opérer en France à partir du mois de
septembre 2004, si les chirurgiens mettent leurs menaces à exécution. Ils ont en effet
décidé de quitter le pays à cette date si les conditions d'exercice de leur profession
ne sont pas améliorées par les pouvoirs publics. En procédant ainsi, ils se mettront à
l'abri des mesures de réquisition que les pouvoirs publics ne manqueront pas de prendre
pour parer à toute grève massive de ces praticiens. Les médecins belges avaient agi
ainsi, il y a quelques décennies, et leur gouvernement avait dû capituler en rase
campagne. Pour en arriver à de telles extrémités, il faut vraiment que la situation
soit devenue intolérable pour cette profession aux responsabilités écrasantes, et que
les gouvernements français successifs se soient montrés incapables de mettre en
uvre la moindre réforme positive. Ainsi va la France, où les hauts fonctionnaires
qui dirigent le pays ne sont capables que provoquer des révoltes. Le royaume des tocards " Mais enfin, on est quand même un pays curieux. Nous faisons des courses de
chevaux en appliquant des handicaps aux meilleurs ! Sous prétexte que les tocards ne
courent pas assez vite, il faut punir les cracks ! " A voyou, voyou et demi 88 % des Français sondés par TNS-Sofres pour Le Figaro Magazine
considèrent que l'action du gouvernement contre le chômage n'est pas efficace. Une quasi
unanimité ! A lui seul, ce chiffre porte en germe les résultats électoraux de
l'actuelle majorité lors des prochaines consultations électorales. Tout ce que le
gouvernement sait faire, c'est promettre la plus extrême sévérité aux "
patrons-voyous " qui déménagent à la cloche de bois, embarquant les machines de
leurs usines à bord de camions en pleine nuit et laissant sur le carreau des salariés
hébétés. Ce qu'oublient de dire nos gouvernants, c'est qu'il n'y aurait pas de "
patrons-voyous " s'il n'y avait pas un Etat-voyou, qui plume littéralement la
volaille active au profit des paresseux, volontaires ou contraints, dont le nombre ne
cesse d'augmenter en France, tandis que disparaissent les entreprises. De ce cercle
vicieux, on ne sortira qu'en changeant radicalement de politique, ce qui, dans notre pays,
ne peut se faire que par une révolution. Le plus curieux de l'affaire est tout de même
l'incroyable schizophrénie des politiciens français. Ils sont favorables à l'ouverture
des frontières (ou tout au moins ne s'y sont pas opposés) tout en s'accrochant à une
organisation économique et sociale qui a été mise en place à une époque où la France
était protégée de la concurrence internationale. Cherchez l'erreur ! Les voyous Les voyous ont les mains bien trop blanches Laissez passer les voyous, v'là les grands voyous Ils sont bien souvent d'humeur méchante Laissez passer les voyous, v'là les grands voyous Parfois en période électorale Laissez passer les voyous, v'là les grands voyous Mais tout n'est pas rose dans leur vie Laissez passer les voyous, v'là les grands voyous (Parole et musique d'André Grassi) Les personnages de cette chanson sont purement imaginaires. Toute ressemblance
avec des personnes existant ou ayant existé, et notamment celles que l'on retrouve
régulièrement dans la rubrique politique des quotidiens et magazines nationaux, ne peut
être que pure coïncidence et ne saurait engager la responsabilité du parolier. La repousse des cactus François Bayrou va devoir payer des droits d'auteur à Giscard. En effet sa
stratégie de différenciation doit tout à celle que l'ancien président de la
République avait mise en uvre, quand il n'était encore que ministre des finances,
pour arriver au pouvoir. Semant des cactus sous les pieds des gaullistes, il avait réussi
à persuader l'opinion qu'avec lui, les choses se passeraient différemment, alors qu'il
était partie prenante à tous les avatars du régime. Chirac aujourd'hui pourrait
d'ailleurs appliquer à Bayrou la phrase attribuée au président de la République de
l'époque, Georges Pompidou : " Quand la lumière s'éteint et que vous recevez un
coup de pied sous la table, c'est Giscard. " Bien entendu, pendant le septennat
giscardien rien n'alla mieux et à bien des égards cela fut pire. Le score des listes UDF
aux élections régionales nous informera sur le degré de naïveté et d'inculture
politique des Français. Je t'aime, moi non plus Le débat organisé par LCI sur les élections régionales en Aquitaine
nous a réservé un numéro du plus haut comique, interprété par François Bayrou et
Xavier Darcos. Ces deux-là avaient tout à se reprocher mutuellement. Des ennemis jurés,
on vous le dit ! Dommage qu'ils n'aient pas évoqué le temps où ils s'aimaient et
menaient ensemble une politique dont on ne soulignera jamais assez les merveilleux
résultats. En effet Bayrou était ministre de l'éducation nationale dans les
gouvernements d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé, et Darcos son directeur de cabinet.
Leur " action " fut caractérisée par un total immobilisme, dont la raison
majeure est qu'ils cogérèrent le ministère avec les syndicats d'enseignants. Moins
prudent, leur successeur, Claude Allègre, afficha des velléités de " dégraisser
le mammouth ", ce qui eut pour résultat de jeter les enseignants dans la rue aux
cris de " Allègre, fumier, tu serviras d'engrais ! " Avec de tels ministres et
de tels enseignants, on a tout intérêt à garder nos enfants à la maison plutôt que de
les envoyer à l'école. C'est sans doute la raison pour laquelle le gouvernement envisage
des peines d'amendes pour réprimer l'absentéisme scolaire. Halte à la vie chère ! Le Monde vend son numéro du week-end au prix de 2 euros, au lieu de 1,2O
euro au motif qu'il est assorti d'un supplément magazine intitulé Le Monde 2.
Le quotidien a affiché sa satisfaction après le premier numéro, qui s'était traduit
par une augmentation des ventes. Depuis, on nous laisse sans nouvelles. Vivement qu'on
sache. Car ce magazine est tellement nul qu'il faut vraiment être " accro " au Monde
pour accepter de payer le journal 80 centimes d'euro de plus contre ... rien ou presque.
Au moins Le Figaro laisse à ses lecteurs la possibilité d'acheter le quotidien
sans ses suppléments du samedi, et ceux-ci, sans avoir encore retrouvé le lustre qu'ils
avaient sous la direction de Louis Pauwels, sont tout de même plus fournis que Le
Monde 2. Non, Monsieur de Chaisemartin ! Le Figaro propose régulièrement à ses lecteurs des idées de voyages
exotiques. Au point qu'il faut faire preuve de beaucoup de mauvaise volonté pour ne pas
s'envoler vers ces destinations de rêve. A moins bien sûr qu'on n'ait l'excuse d'être
trop fauché pour le faire. Mais là où l'on ne comprend plus, c'est quand ce journal
publie une rubrique météo sans aucune mention du temps qu'il fait ailleurs qu'en Europe.
Non, Monsieur de Chaisemartin, ce n'est vraiment pas bien ! Ce n'est pas parce que les
gens sont à l'aise qu'il faut les priver d'informations sur les lieux où on les pousse
à aller ! Même les riches ont droit à des égards. Ou sinon, c'est du marxisme, et vous
ne pouvez pas vouloir cela ! Il y a incendie et incendie Deux lieux de culte musulmans ont été incendiés dans l'agglomération d'Annecy
dans la nuit du 4 au 5 mars 2004. Le ministre de la justice, Dominique Perben, a réclamé
aussitôt que soit appliquée une sévérité maximale aux auteurs, encore inconnus, de
ces actes criminels et le président de la République lui-même a tenu à exprimer sa
condamnation. Deux semaines auparavant, c'est une chapelle catholique et un temple
protestant qui avaient été l'objet d'incendies criminels à Montpellier. On n'avait
alors entendu ni M. Chirac, ni M. Perben. Ils étaient sans doute en vacances. Beaucoup de mécontents à l'UMP : tous ceux qui voulaient une place éligible sur
la liste du parti pour les régionales et qui ne l'ont pas obtenue. Le Parisien a
demandé l'avis d'un expert, Jacques Toubon, qui fut pendant quinze ans le secrétaire
général de la formation gaulliste (ou prétendue telle). " Rien de neuf, a-t-il
déclaré : ce sont les méthodes du RPR. On vous exécute au petit matin, sans vous
prévenir avant. " Et nous qui avions cru que l'UMP était une formation
nouvelle ! Quelle déception. Dommage qu'on n'en ait pas pris la carte, on aurait pu la
rendre. |