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Le fait du jour Archives

Ne nous cherchez pas !

Les chercheurs français sont en colère, manifestent et menacent de démissionner en masse. Le gouvernement tente de calmer le jeu et débloque des crédits supplémentaires. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), principal organisme français de recherche avec 26 000 employés dont 11 400 chercheurs, pose problème. La Cour des comptes lui adresse régulièrement de sévères critiques. C'est ainsi que dans son rapport de 2002 elle le dénonçait en ces termes : "Vieillissement de l'organisation, défaut de pilotage stratégique, insuffisance de sa gestion budgétaire et comptable, problèmes posés par le renouvellement des personnels. " Et ce n'est même pas l'argent qui manque, puisqu'il apparaît que les grandes agences de recherche disposaient, au début de 2003, de trésoreries confortables de l'ordre de 438 millions d'euros, dont la moitié pour le CNRS. Alors que se passe-t-il donc pour qu'on embauche les jeunes chercheurs à des niveaux de salaire ridicules par rapport à ceux qui sont offerts à l'étranger, tandis qu'à l'horizon de 2012 la moitié des chercheurs recrutés dans les années soixante et soixante-dix partiront à la retraite ? Il se passe tout simplement que la recherche en France est sous la coupe de l'Etat, qui y échoue lamentablement comme il échoue dans la plupart de ses missions. Comment se fait-il qu'on puisse rester chercheur en France sans jamais rien publier ? Déjà le général de Gaulle constatait que " des chercheurs qui cherchent on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche ". Qu'attend-on pour faire un véritable bilan de la recherche en France, avec d'un côté l'argent public dépensé depuis quarante ans, de l'autre les découvertes et les brevets déposés ? Et pour fermer purement et simplement les départements qui n'ont rien produit de valable. Mais on ne pourra pas non plus éviter de se poser la seule question vraiment déterminante : peut-on être un chercheur digne de ce nom quand on est assuré de garder son emploi à vie ? Les magistrats de la Cour des comptes s'interrogent eux-mêmes, dans leur rapport publié au début de 2004, " sur les conséquences pour les chercheurs de leur statut de fonctionnaires avec des perspectives de carrière de quarante ans ". Et ils savent de quoi ils parlent : ils sont eux-mêmes fonctionnaires.
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Voler pour la bonne cause

On sait enfin pourquoi les incendies de voitures, qui ne cessent d'augmenter au nord de la Loire, sont fort peu nombreux au sud. France Soir a interrogé le directeur d'une maison de quartier de Berre-l'Etang, dans les Bouches-du-Rhône, qui note qu' " il n'y a pas de grands ensembles ou de bâtiments gigantesques : tout le monde se connaît et les gens s'identifient au lieu où ils habitent ". Mais surtout il met en exergue, dans les raisons de cette relative tranquillité, " les magouilles, le petit business des dockers ", grâce auxquels " tout le monde ferme les yeux et chaque famille possède des vêtements de marque et une chaîne stéréo. Le port est une sorte de régulateur social qui assure la tranquillité des Marseillais. Si quelqu'un s'avisait de mettre le pied dans la fourmilière, tout exploserait ". Les utilisateurs du port de Marseille avaient depuis longtemps constaté qu'il manquait souvent des produits dans leurs cargaisons. Ils ne savaient pas qu'ils contribuaient ainsi à la paix sociale dans la région. Si on les en avait informés et, qui sait, remerciés, peut-être n'auraient-ils pas confiés leurs affrètements à d'autres ports. Si bien qu'il ne sera bientôt plus nécessaire d'éviter " de mettre le pied dans la fourmilière ". Il n'y aura plus de fourmilière du tout.
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AZF : on avance vers la vérité

A mesure que s'accumulent les rapports d'expertise, les causes officielles de l'explosion de l'usine AZF, le 21 septembre 2001 à Toulouse, apparaissent de moins en moins crédibles. Rappelons que pour le parquet de Toulouse, c'est la piste du déversement accidentel d'un dérivé chloré, le dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa) sur le nitrate d'ammonium entreposé dans un hangar de l'usine qui reste privilégiée. Or elle avait été ridiculisée, en octobre 2002, par une reconstitution judiciaire qui avait vu les participants prendre la fuite sous les effets lacrymogènes de ce mélange, ce qui démontre que le chauffeur du camion qui est accusé d'avoir déversé par erreur le DCCNa n'aurait pu le faire sans s'en apercevoir aussitôt. Ne restent donc plausibles que l'hypothèse d'un arc électrique né, accidentellement ou sous l'effet d'une cause criminelle, dans l'enceinte de l'usine voisine de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), et qui se serait propagé vers l'usine AZF, provoquant l'explosion du hangar 221, et celle d'un attentat contre l'usine AZF elle-même. Les juges d'instruction Thierry Perriquet et Didier Suc, qui semblent mener leur enquête sans préjugés, devraient pouvoir avancer rapidement désormais vers l'explication de cette catastrophe, dont Lionel Jospin et Jacques Chirac s'étaient empressés de dire, aussitôt après l'explosion, qu'elle était accidentelle, alors qu'ils n'en savaient évidemment rien, puisqu'aucune enquête n'avait encore été diligentée. Les deux responsables de l'exécutif de l'époque craignaient évidemment qu'un an après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'hypothèse d'un attentat islamiste contre la France ne déchaînât de graves troubles dans le pays. Mais était-ce une raison pour avancer des affirmations sans preuves ? Une société démocratique ne peut le rester dans un climat de mensonge permanent. C'est la raison pour laquelle les tensions de toute sorte ne cessent d'augmenter en France.
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Bouvard à l'Académie

" A force de disserter gravement des sujets dont j'ignore tout, je m'instruis rien qu'en m'écoutant parler ". La phrase est de Philippe Bouvard, dans sa chronique du Figaro Magazine, et stigmatisme avec un humour ravageur le délire médiatique français où n'importe qui peut dire n'importe quoi et voir ses propos largement diffusés sur les ondes sans que personne ne s'avise d'en vérifier la justesse ni d'en critiquer les erreurs. Encore quelques formules de ce calibre et Bouvard pourra faire son entrée à l'Académie française. Gageons qu'à sa cérémonie de réception, il placera au premier rang de l'assistance sa plus fidèle auditrice, Mme Bellepaire (de Loches).
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Ouf ! Guillaume Durand ne nous quitte pas !

On a eu très peur. Guillaume Durand, le cumulard des ondes bien connu, a annoncé qu'il quittait le Paf (paysage audiovisuel français). Sa raison ? " Le public en a marre de voir tout le temps les mêmes têtes. " Ah ! ça, c'est bien vrai, comme disait la mère Denis ! Renseignement pris, cette forte déclaration de l'animateur au journal Le Parisien visait en réalité les chanteurs de variétés. Et par bonheur, Durand ne chante pas. Au fait, ce dernier ne nous a toujours pas dit s'il avait trouvé la réponse à une question qu'il s'était posée à lui-même, il y a quelques années, dans une interview de presse, au cours de laquelle il s'interrogeait sur le fait de savoir s'il était aussi lâche qu'il le pensait. Depuis, c'est bien simple, on ne vit plus.
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Justice de gauche

54 % des Français considèrent que la justice est dépendante du pouvoir politique, selon un sondage CSA. En juin 1997, ils étaient
79 % à le penser, d'après le même institut. Les magistrats auraient donc fortement gagné en indépendance, si l'on en croit ces chiffres. Ceux-ci doivent sans doute beaucoup à la condamnation d'Alain Juppé. Mais cette dernière ne saurait faire illusion. Pour le constater, il convient de faire la différence entre les procédures où l'Etat est en cause et celles qui opposent des intérêts particuliers. Dans les secondes, les juges n'ont pas à se soucier des réactions du gouvernement, sauf si l'opinion publique s'est émue, et ils rendent leurs décisions parfois de façon objective et neutre, mais le plus souvent sur la base de considérations idéologiques, et celles-ci sont très majoritairement inspirées par la gauche. Quant aux procès où l'Etat est attaqué, il faut distinguer entre ceux où c'est tel ou tel dysfonctionnement administratif qui est visé et où il n'est pas rare que la justice donne raison aux particuliers, et ceux dans lesquels c'est le système social qui est en cause dans son fondement même, auquel cas l'individu n'a généralement pas la moindre chance de succès. Comme le système social français est de stricte inspiration communiste, on voit bien de quel côté sont les juges. Et les gouvernements n'ont nul besoin d'exercer des pressions sur eux à cet effet. Cette évidente partialité de la justice est due essentiellement au mode de recrutement des juges. Formés par l'Ecole nationale de la magistrature, qui est fortement marquée par l'idéologie de gauche, ils sont fonctionnaires et ont donc partie liée avec l'Etat. Pour les rendre indépendants de celui-ci et de tout pouvoir politique, il faudrait les recruter parmi les professionnels du droit qui ont déjà une carrière de plusieurs années derrière eux et les faire élire par un collège aussi étendu que possible. Sans cela, on peut invoquer tant qu'on veut la nécessaire indépendance de la justice, elle restera un vœu pieux. Dont l'Etat s'accommode fort bien.

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Maudire ses juges

Condamné à dix mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire où il était accusé de financement illicite, en 1996, de la formation politique dont il était le président (le Parti républicain) et de blanchiment, François Léotard a publié dans Le Monde, au lendemain de son jugement, un article d'une violence inouïe contre la justice. " La fonction de magistrat, écrit-il, n'est pas plus recommandable que celle de ministre. Elle existe c'est tout. Et la tentation est grande de revenir à la Bible dont tout le monde s'éloigne. 1.- Ministre, cela veut dire serviteur. 2.- " Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ! " Les évêques pédophiles américains ont bien montré que les robes de cérémonie ne protègent de rien. " Retiré de la politique après s'être fait nommer par le président de la République inspecteur général des finances, ce qui lui assure une retraite des plus confortables, M. Léotard compare son sort avec celui d'Alain Juppé, autre condamné récent et qui n'a pas encore vraiment rompu les amarres avec le monde du pouvoir. " M. Juppé, s'écrie Léotard, ne sait probablement pas le bonheur que l'on éprouve à ne plus vivre dans ce monde-là. Je souhaite qu'il puisse connaître, comme chef d'entreprise, comme avocat, comme enseignant, toutes professions honorables, la joie de construire, de défendre, d'aimer, de respecter et d'être respecté … Mais qu'il le fasse ailleurs qu'en France, je comprendrais. " Chef d'entreprise, avocat ? Léo nous prend vraiment pour des billes. A-t-on jamais vu un énarque vivre d'autre chose que d'argent public ou entrer dans le privé pour ses qualités de gestionnaire et non pour monnayer son carnet d'adresses politique et administratif ? Pourtant, cet article est plus qu'un cri du cœur : un aveu. En évoquant " la joie de respecter et d'être respecté ", François Léotard révèle que dans leur tréfonds ces énarques qui, depuis trois à quatre décennies, ont mis la France en coupe réglée pour leur plus grand profit personnel et pour le malheur de notre pays, ne se portent pas à eux-mêmes une grande estime. A juste titre !
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Un an d'inéligibilité requis contre Le Pen

Le parquet du tribunal correctionnel de Paris a requis, le 13 février 2004, deux mois de prison avec sursis, 8 000 euros d'amende et un an d'inéligibilité contre Jean-Marie Le Pen pour provocation à la haine raciale. Le président du Front national avait déclaré, dans un entretien publié par le journal Le Monde, le 19 avril 2003, que " le jour où nous aurons en France non plus 5 mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux ". Il est curieux de noter que, rendant compte brièvement de ce procès dans son édition datée des 15 et 16 février 2004, Le Monde ait occulté le membre de phrase " non plus 5 millions " (de musulmans), que citent en revanche les agences de presse. Comme si le nombre des musulmans en France devait être l'objet d'une dissimulation, alors même qu'aucune statistique officielle crédible ne permet de le chiffrer mais que divers procédés de recoupements l'établissent à ce niveau, voire à des niveaux très supérieurs, et surtout que toutes les constatations de terrain et la multiplication des articles de presse dans les rubriques de société ou de faits-divers démontrent qu'il a atteint une proportion de la population telle que les incidents sont de plus en plus nombreux.
Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre son jugement le 2 avril 2004.

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Satanés électeurs qui ne veulent rien entendre !

L'UMP a tout à craindre des élections régionales. Et non pas tant de l'opposition que de ses propres troupes. En effet, selon un sondage TNS-Sofres réalisé les 28 et 29 janvier 2004, 33 % des électeurs de la majorité veulent manifester leur mécontentement à l'occasion de cette consultation. Ils sont ainsi 25 % à vouloir le faire chez les sympathisants de l'UMP et 45 % chez ceux de l'UDF. La progression des mécontents est spectaculaire, puisque leur pourcentage a augmenté, depuis le sondage précédent, effectué sept jours auparavant, de sept points à l'UMP et de 14 points à l'UDF. Le directeur du département politique et opinion de TNS-Sofres, Brice Teinturier, estime que " ce n'est pas la personne de M. Raffarin qui pose problème, mais bien le type d'action de son gouvernement qui est rejeté ". Pour être plus précis, ce politologue aurait dû parler non pas d'action mais d'inaction. Car les Français ne sont pas dupes des fausses réformes du gouvernement, qui ne sont que de la poudre aux yeux médiatique. Cela marche d'ailleurs bien avec les médias qui n'hésitent pas à citer la " réforme " des retraites comme une réussite du gouvernement, alors qu'il n'a réalisé qu'un ridicule replâtrage d'un système qui glisse à grand pas vers la catastrophe. Ah, si les électeurs étaient aussi faciles à duper que les journalistes, que la vie serait douce à nos gouvernants !
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Une gestion exemplaire

La Mutualité sociale agricole du Gard (MSA) a des frais de gestion et d'action sanitaire et sociale qui s'élèvent à 39 millions d'euros. Le revenu imposable des agriculteurs de ce département n'étant que de 37 millions d'euros et le prélèvement social sur ce revenu se montant à 13 millions d'euros, c'est le BAPSA (Budget annexe des prestations sociales agricoles), alimenté par des prélèvements fiscaux, qui fournit les 26 millions d'euros manquants. Un exemple parmi beaucoup d'autres des dérives du système social français qui cumule les prélèvements monstrueux, les déficits et l'endettement. La faillite, nous voilà !
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Cela vous rentre par une oreille …

Le chroniqueur économique de RTL, Jean-Yves Hollinger, n'est pas avare de leçons données à tout vent. Dans sa chronique du 11 février 2004, il a fustigé successivement le lobby des restaurateurs qui a obtenu un milliard et demi d'euros du gouvernement, lequel n'a pu lui accorder un taux réduit de TVA en raison de l'opposition de l'Allemagne, celui des viticulteurs, qui s'est victorieusement opposé à la hausse des taxes sur le vin, et celui des routiers, qui a su échapper aux récentes hausses du gazole. " Quand les revendications catégorielles deviennent systématiques, s'écrie le chroniqueur, ce sont les réformes indispensables au pays qui en souffrent. Et ça conduit au blocage de notre société. Tout l'art d'un gouvernement, c'est d'imposer un grand dessein pour dépasser ces revendications. " Mettant aussitôt en œuvre ces excellents principes, M. Hollinger demande à M. Jean-François Mattei, le ministre de la Santé, s'il serait " possible de rembourser les traitements anti-tabac pour accentuer la lutte contre le tabagisme ". Le lobby des fumeurs manquant de volonté pour échapper à leur vice appréciera qu'il soit fait appel aux cotisations sociales de tout le monde pour financer l'impéritie de ses membres. Mais au fait, quand on cesse de fumer, on économise le prix du tabac. Dans le plan Hollinger, est-il prévu un remboursement au profit des caisses d'assurance-maladie ? C'était notre rubrique Radios en délire.
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Les rats quittent le navire

Le ministère des finances va acheter son électricité au groupe Suez et non plus à EDF. L'ancien monopole a vu d'autres importants clients le quitter, comme les aéroports de Lyon et de Toulouse, Air France et le groupe Casino. Ce qu'a fait Francis Mer, Jean-François Mattei peut le faire. Qu'attend-il pour contracter une assurance maladie privée pour montrer comment on peut économiser de l'argent et sauver, sinon la Sécurité sociale, du moins la protection sociale des Français ? Ce qui est autrement plus important que le sort d'une institution condamnée par l'histoire. Comme le dit Marc Blondel, dans une interview à l'agence AP, " mon prédécesseur (André Bergeron) a eu la possibilité de militer pendant ce qu'on appelle les trente glorieuses…Je ne me fais plus d'illusions…C'est une forme de société qui a évolué, pas obligatoirement dans le bon sens…J'ai gardé un bon souvenir de la bagarre qu'on a menée en 1995 sur la Sécurité sociale. Je rappelle qu'on a empêché que la Sécu rentre dans le système commercial et je ne suis pas sûr qu'on y arrivera la fois qui vient ". Si même Blondel le dit … !
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Ce Villepin que le monde entier nous envie

En octobre 2003, les diplomaties française et allemande s'étaient flattées d'avoir accompli, associées aux Britanniques, une mission couronnée de succès en Iran. Les trois ministres des affaires étrangères de ces pays avaient obtenu de leurs interlocuteurs iraniens l'engagement de renoncer à utiliser l'atome à des fins militaires. Or voilà que selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Iran continue bel et bien à assembler des centrifugeuses pour procéder à l'enrichissement de l'uranium à des fins militaires. M. de Villepin et ses collègues se sont donc fait rouler dans la farine. A enchaîner ainsi triomphe sur triomphe, notre ministre des affaires étrangères va finir par avoir la grosse tête.
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Marché de dupes

Pour vendre le nouveau Plan d'épargne retraite populaire (Perp), La Poste affiche à ses guichets les arguments suivants :
- Pour faire des économies d'impôts,
- percevoir des revenus complémentaires à vie,
- pour réduire chaque années vos impôts.
Ce qu'oublie de dire La Poste, c'est qu'il n'est pas possible de récupérer son capital, seule la sortie en rente étant autorisée. Les Français ne sont cependant pas si naïfs que le croient leurs géniaux gouvernants qui leur proposent ce marché de dupes : moins de 10 % des souscripteurs de contrats d'assurance-vie demandent la conversion de leur capital en rente, préférant conserver la propriété de leur capital. Gageons que le Perp fera un bide parfaitement justifié.

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Gare à vos poubelles

Les inspecteurs de la propreté de la ville de Paris ne reculent devant aucune mission, si peu ragoûtante soit-elle. C'est ainsi qu'ils n'hésitent pas à fouiller les sacs poubelle posés sur le trottoir afin d'y trouver le nom du contrevenant. Une seule parade : ne jeter aucune enveloppe nominative dans sa poubelle, mais y faire figurer une photo de M. Delanoë découpée dans le journal municipal. Il n'est certes pas convenable de déposer sa poubelle ailleurs que dans les récipients prévus à cet effet, mais si on laisse se développer le climat policier qui règne en France, on peut s'attendre à n'avoir bientôt plus la moindre liberté.
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Faites-nous de bons journaux et vous aurez des lecteurs

Les éditeurs de la presse parisienne quotidienne ont de bonnes raisons de s'inquiéter. Leurs journaux sont lus chaque jour par 3,5 millions de personnes en Ile-de-France, mais la presse d'information gratuite a déjà près de 1,5 millions de lecteurs, dont les deux tiers ont moins de trente-cinq ans, alors que les deux tiers des lecteurs de la presse payante ont plus de 35 ans. Autrement dit les jeunes générations, qui ne voient pas pourquoi elles paieraient pour un journal alors que l'information est gratuite à la radio et sur Internet, se portent massivement sur ces nouveaux médias, dont le style et la présentation leur conviennent, alors que trois quarts d'entre eux ne lisaient pas auparavant de quotidien. Pour faire face à ce défi, les éditeurs de la presse payante veulent faire baisser les coûts de fabrication et de diffusion de leurs journaux, et notamment les coûts salariaux particulièrement élevés en raison du monopole du Syndicat du livre. Mais ils feraient surtout bien d'améliorer la qualité et la crédibilité de leurs publications, dont le conformisme et le manque de rigueur éditoriale sont patents. Un bon produit se vend toujours, quel qu'en soit le prix. Encore faut-il qu'il apporte un plus par rapport à ses concurrents. Pour ne prendre qu'un exemple, les dépêches d'agence qu'on peut lire sur tous les portails internet sont généralement bien rédigées et traitent leurs sujets avec professionnalisme et sérieux. Quand on les retrouve dans un quotidien, elles sont souvent amputées de leurs éléments les plus signifiants. Censure ou amateurisme ? Quoi qu'il en soit, les patrons de presse devraient ne pas oublier que c'est avec de bons journalistes qu'on fait de bons journaux, et que seuls les journaux libres bénéficient de la fidélité du public.
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Soyez brefs !

Depuis le 1er janvier, les médecins suisses facturent leurs prestations à la durée, par tranches de cinq minutes. Les salutations de départ et d'arrivée sont incluses dans ces tranches. On ne sait pas encore si nos voisins helvétiques, réputés pour une certaine lenteur dans leur comportement ainsi que pour leur civilité, vont finir par se résoudre à ne plus dire bonjour ni au revoir à leur médecin pour faire des économies.
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Attention, école !

Un lecteur du Figaro lance un débat qui ne manque pas d'intérêt. Constatant que la fréquence des accidents est plus faible pour les conducteurs sans permis, il pense qu' "il convient de s'interroger sur la totale inefficacité des cours de conduite, en dépit de leur coût exorbitant ". Faisant observer qu' "en Belgique, un jeune peut apprendre à conduire avec ses parents, et cela ne coûte rien ! ", il considère qu' "il y a une enquête à faire en Europe comparant les méthodes, les coûts et les résultats de l'apprentissage de la conduite ". On pourrait d'ailleurs étendre cette enquête à l'ensemble des processus d'acquisition des savoirs. Il en résulterait probablement l'idée qu'il n'y aurait aucun inconvénient à supprimer le plus grand nombre des établissements scolaires. Mais qu'on se rassure : cette enquête n'aura pas lieu. Pour que la vérité éclate, il faudra attendre qu'un enfant s'écrie : " Le roi est nu ! " Un enfant qui, bien sûr, ne sera pas passé par l'école.
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Il faut contrôler…les autres

Si l'on en croit un sondage du Pèlerin, les Français sont à 80 % d'avis que pour maîtriser les dépenses de santé, il faut contrôler les médecins et les assurés sociaux, et non pas diminuer les remboursements ni augmenter les cotisations. Il va de soi que le médecin à contrôler n'est jamais le sien, et qu'on ne consulte jamais soi-même abusivement son praticien pas plus qu'on ne consomme davantage de médicaments qu'il ne convient. En réalité, la seule manière de responsabiliser patients et praticiens consiste à rendre les premiers maîtres de leur assurance et de son coût, ce qui contraindra les seconds à tenir compte de ce facteur dans leurs prescriptions, comme d'ailleurs leur code de déontologie le prescrit depuis toujours. Un tel système porte un nom dont on ne se lasse pas : liberté !
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On est les champions, on est les champions !

Il n'y a pas qu'en football que nous brillons. La France est aussi championne d'Europe des faillites. En 2003, on en a compté 45 800 chez nous, tandis que l'Allemagne se classait deuxième avec 40 500 défaillances, suivie de l'Italie, très en retard avec ses 16 000 disparitions d'entreprises, du Royaume-Uni (15 200), de la Belgique (7 650) et des Pays-Bas (4 500). Allez les Bleus !
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Cela devient chinois

Il va devenir nécessaire, pour les commentateurs politiques, de suivre de près les prévisions de l'astrologue chinois Tran. Le Figaro nous révèle en effet qu'au cours de l'année 2004, qui vient de s'ouvrir sous le signe du Singe de bois, le président Chirac, dont le signe astrologique chinois est Singe d'eau, doit s'attendre, selon M. Tran, à être " sérieusement bousculé, mais pas nécessairement renversé ". Publiée dans sa rubrique Figaro-ci, Figaro-là par le quotidien de la rue du Louvre deux jours avant la sévère condamnation d'Alain Juppé par le tribunal correctionnel de Nanterre, cette prévision avait en effet de quoi marquer les esprits. Cela n'a toutefois pas fait perdre son sang froid à Michel Schifres, l'éditorialiste du journal, qui, dans son article publié au lendemain du verdict de Nanterre, rappelle " deux lois de la politique. La première est qu'un homme politique n'est jamais mort. Et la seconde, que l'avenir n'est jamais écrit ". Ce qui est en effet parfaitement avéré. Qui, de l'astrologie chinoise ou de la science politique française va remporter le concours de lucidité ? Jacques Chirac va peut-être regretter d'avoir été exagérément aimable avec le président chinois Hu Jintao
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Les voleurs ont encore frappé !

C'est officiellement pour tenir compte de l'augmentation de l'espérance de vie des Français que le gouvernement Raffarin a révisé en hausse dans le budget de 2004 la valeur imposable de l'usufruit pour le conjoint survivant, ce qui augmente considérablement les droits de succession dus entre époux. Pour des successions relativement importantes, les droits peuvent être quinze à vingt fois plus élevés que dans l'ancien régime. Il fallait vraiment un gouvernement de "droite " pour décider d'une telle mesure que même les socialo-communistes n'avaient pas osé prendre. Avec l'impôt sur la fortune, qui frappe des biens ayant déjà payé l'impôt et qui amène un propriétaire à payer à l'Etat en vingt ans la valeur de son bien, cette nouvelle disposition successorale enfonce un peu plus la France dans le collectivisme. Rappelons qu'en Allemagne l'impôt sur la fortune a été jugé contraire au droit de propriété et annulé par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. En France, le Conseil constitutionnel s'est montré beaucoup plus préoccupé de l'immunité pénale du président de la République que de faire respecter les principes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Et d'ailleurs personne ne s'est avisé de le saisir à propos de cette augmentation des droits de succession qui est une violation de plus du droit de propriété en France. Un pays qui ne respecte plus les principes qu'il affiche officiellement est mûr pour toutes les aventures.
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Coma dépassé

Incapable d'innover en matière scientifique et technologique, la France se condamne à mourir ! Ce jugement terrible est celui d'un des membres du Conseil d'analyse économique (CAE) auprès du premier ministre, Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS. Avec un autre membre du CAE, Philippe Aghion, professeur à l'université Harvard, il vient de rédiger un rapport sur le système français d'enseignement supérieur. " La conclusion logique de notre diagnostic, écrivent les auteurs, serait qu'il faut mettre à terre le système d'enseignement supérieur français. Et en reconstruire un nouveau. " Un constat qui n'étonnera personne. Mais après cet accès de lucidité, nos deux universitaires se ravisent : " L'échec de la réforme Allègre est là pour nous rappeler qu'une réforme globale est d'autant plus impossible qu'elle est audacieuse ou au moins présentée comme telle. " Donc il conviendrait, selon ces conseillers du premier ministre, de renoncer d'urgence à toute réforme de l'université. Cela tombe bien, car c'est précisément ce que le gouvernement vient de faire en renvoyant le projet de Luc Ferry aux calendes grecques. En désespoir de cause, les rapporteurs se rabattent sur la bonne vieille méthode consistant à injecter encore de l'argent dans le système, mais en ciblant la distribution sur " des petits dispositifs qui permettront sans trop provoquer de remous d'introduire de vraies évolutions dans le système actuel ". Comme si une petite transfusion était de nature à revitaliser un organisme en état de coma dépassé ! Encore un rapport pour rien.
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Vous n'auriez pas une minute ?

Les Français ont regardé la télévision en 2003 tout autant qu'en 2002, à raison de 5 heures 31 par foyer et par jour. On ne note une légère baisse que chez les 4-14 ans, chez qui la durée de présence devant l'étrange lucarne passe de 2 heures 18 en 2002 à 2 heures 16 en 2003. On se demande à quoi ils ont occupé les deux minutes de temps gagné. Probablement à s'envoyer des SMS.
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En progrès, mais peut mieux faire

Le magnétoscope numérique inquiète les publicitaires. En effet cet appareil permet d'enregistrer des programmes de télévision en supprimant les publicités. Il n'y en a pour l'instant que dans 2 % des foyers américains, mais les experts prévoient que 20 % de ceux-ci en seront équipés d'ici quatre ans. Il va falloir que les organismes chargés de mesurer l'audience des programmes révisent leurs méthodes. En particulier la bonne vieille mesure de la consommation d'eau ne servira plus à grand-chose, puisque les téléspectateurs ne pourront plus saisir l'occasion du passage des publicités à l'écran pour se rendre aux toilettes. Les Français, nous dit-on, seraient surtout intéressés par un magnétoscope supprimant toute interview d'homme ou de femme politique et tout commentaire de journaliste spécialisé dans cette matière. En attendant, on peut toujours casser son poste.
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Empoignade de vizirs

Pour succéder à Yves Bertrand à la tête de la Direction centrale des renseignements généraux, Nicolas Sarkozy soutenait la candidature de Bernard Squarcini, adjoint d'Yves Bertrand et grand spécialiste de l'antiterrorisme. Mais Jacques Chirac ne voulait pas entendre parler d'un poulain du ministre de l'intérieur à un poste aussi stratégique que les RG. Finalement un compromis a conduit à la désignation du préfet Pascal Mailhos, un homme tout à fait estimable mais qui ne connaît rien au renseignement. Ainsi la rivalité entre le président de la République et son ministre de l'intérieur aboutit à affaiblir les défenses de la France contre le terrorisme, ce qui est vraiment criminel. De ce triste épisode, ni Sarkozy, qui s'agite inconsidérément pour devenir vizir à la place du vizir, ni Chirac, qui fait passer son intérêt personnel avant celui du pays, ne sortent grandis.
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Vérités de la France d'en bas

Les lecteurs de France Soir ne manquent ni de jugement ni d'à propos. L'un deux considère que " la France est un arbre à singes : quand ceux d'en haut regardent vers le bas, ils ne voient que des gueules renfrognées et quand ceux d'en bas regardent vers le haut, ils ne voient que des trous du cul ! ". Tandis qu'un autre s'intéresse au prix des œufs : " Lors du changement de monnaie, les six œufs sont passés de six francs à un euro, soit 9,32 % d'augmentation. En janvier, les six œufs sont passés à 1,20 euro, soit une nouvelle augmentation de 20 %. Ni les salaires ni les retraites n'ont suivi, et la misère s'annonce. " Il va bientôt falloir se rallier à l'ingénieuse proposition de Fernand Raynaud : acheter des œufs cassés. Mais celui-ci, en économiste soucieux de ne rien dissimuler de ses recherches concluait toutefois : " D'un côté, les cassés sont plus avantageux. Mais ils sont cassés ! "
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L'insécurité ne cesse de reculer

Dans la région de Marseille, une dizaine de " jeunes " a allumé un feu en bordure d'une voie ferrée, obligeant un train de marchandises à s'arrêter. Ces dynamiques jeunes gens se sont alors introduits dans les wagons et ont entrepris de forcer les containers pour s'emparer de leur contenu. L'opportune arrivée de la police ferroviaire les a obligés à prendre la fuite sans rien emporter. Il n'empêche que la France ressemble de plus en plus au Far West et que toutes les rodomontades de M. Sarkozy n'y changeront rien. C'est d'une reprise en mains générale que la France a besoin, et non de mesures ponctuelles qui, pour nécessaires qu'elles soient, ne règlent en rien le problème de fond.
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Ah les cochons !

La prolifération des sangliers en France inquiète les pouvoirs publics. Ces animaux robustes profitent de la douceur des hivers depuis plusieurs décennies et de l'extension des champs de maïs, où ils ne sont pas dérangés, pour se multiplier. Ils sont à l'origine de 45 000 collisions avec des automobiles, c'est-à-dire environ dix fois plus qu'il y a vingt ans, d'importants dégâts causés aux récoltes et de nombreuses contaminations d'élevages de porcs domestiques. Au point qu'il est envisagé d'allonger la période de chasse et de pénaliser financièrement les chasseurs qui n'abattraient pas un nombre suffisant d'animaux. Ainsi ceux qu'on traitait avec colère et mépris de " viandards " deviennent des défenseurs de la société ! A force de vouloir protéger la nature, on a fini par oublier que les espèces sauvages sont souvent prédatrices et nuisibles. En cette matière comme en bien d'autres, l'angélisme est le meilleur garant des catastrophes à venir.
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Enseignement : la suprême injustice

L'égalité dans l'enseignement ne peut consister qu'à créer des conditions d'accès aux études dans lesquelles chacun réussirait en fonction de ses seules facultés intellectuelles réelles, et non de son milieu social. Cela ne signifie pas que tous les hommes ont les mêmes facultés intellectuelles réelles. L'enfant né dans un milieu porteur ne doit pas être favorisé s'il est médiocre - et pour cela nous avons besoin d'un enseignement sévère et sélectif. L'enfant né dans une famille sans moyens et sans culture ne doit pas être privé d'études de haut niveau s'il est intelligent - et pour cela nous avons besoin d'un enseignement sévère et sélectif, apte à détecter les dons, au lieu de les réprimer en les empêchant d'émerger et en les maintenant au niveau des plus mauvais élèves. Cette dernière conception de l'égalité aboutit au pire tort que l'on puisse faire aux élèves défavorisés par leur milieu: leur infliger à l'école un second milieu défavorisant! Sous prétexte qu'ils vivent dans un entourage qui asphyxie l'activité intellectuelle, on leur fournit en classe une cargaison supplémentaire d'éteignoirs! Voilà qui est fortement pensé. Ce système pédagogique anéantit la grande fonction historique de l'école, sa véritable vocation démocratique, qui est de corriger les inégalités sociales par les inégalités intellectuelles. L'idéologie qui l'anime postule l'égalité et l'identité de tous les êtres humains. Seules les inégalités sociales expliqueraient les inégalités de réussite dans les études. Comme l'expérience ne confirme pas ce postulat, il faut la contraindre à le faire, en organisant l'échec généralisé, qui fait office de purgatoire permettant d'attendre le nirvâna de l'égalité intellectuelle totale. Ce postulat antiscientifique engendre en fait l'école la plus réactionnaire qui soit, car seuls les enfants de milieux porteurs ont les moyens matériels et les relations nécessaires pour trouver, hors d'un enseignement devenu stérile, la formation que cet enseignement ne leur fournit plus. La prétendue matrice de la justice accouche de la suprême injustice.

Jean-François Revel, La Connaissance inutile.
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Si ce n'est lui…

Le ministre français des transports, Gilles de Robien, s'était empressé d'affirmer, après l'accident du Boeing 737 de Flash Airlines que l'appareil avait subi trois contrôles en France à l'automne 2003 et que si dans " le premier, il y avait encore quelques petites réserves, les deux autres étaient sans aucune réserve ". Or si l'avion accidenté avait bien été contrôlé à Toulouse le 22 octobre 2003, les deux autres contrôles avaient porté sur l'autre Boeing de cette compagnie. Félicitons le ministre pour le bon ordre qui règne dans son administration et la Direction générale de l'aviation civile pour sa capacité à distinguer un avion d'un autre. Nous avons vraiment des fonctionnaires et des politiciens que le monde entier nous envie.
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Et moi, et moi, et moi ?

Les Restaurants du cœur voient leur fréquentation augmenter de 30 à 40 %. De plus en plus de jeunes, de femmes seules avec enfants, de chômeurs en fin de droits et de demandeurs d'asile se rendent dans les centres de distribution de l'association fondée par Coluche. A part cela, la prospérité est en train de revenir en France, comme nous le serine M. Raffarin. Ne faisons toutefois pas un mauvais procès au Premier ministre. La prospérité dont il parle est celle des politiciens et des tenants du système. Comme le dit Bedos, homme de gauche s'il en fut : " Un peu de solidarité…pour moi ! " C'est d'ailleurs le seul point sur lequel la gauche et la fausse droite s'opposent : elles ne rivalisent vraiment que dans l'égoïsme.
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Vive la concurrence

51 % des Français sont favorables à la mise en concurrence des caisses d'assurance-maladie, selon un sondage publié dans Le Figaro Magazine, contre 43 % qui y sont opposés. Parmi les sympathisants de droite, 62 % sont favorables, soit près des deux tiers des Français. Ils seront encore beaucoup plus nombreux quand ils auront commencé à mesurer les heureux effets sur leurs finances de la fin du monopole de la Sécurité sociale, qui est désormais entrée en vigueur dans notre pays.
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Mais c'est bien sûr !

La stabilité du couple favorise chez la femme une grossesse paisible, un accouchement à terme et un bon état de santé du nouveau né. C'est ce qui ressort d'une étude de grande ampleur menée par des médecins norvégiens. On y apprend notamment que les femmes qui ont changé de partenaire entre leurs deux premières grossesses présentent davantage de conduites à risques que les autres, fumant, consommant de l'alcool et se nourrissant mal. Encore quelques études comme celle-là et l'on va finir pas réhabiliter l'amour et la fidélité, notions dépassées et réactionnaires comme le sait tout bon lecteur de la presse, tout bon auditeur de la radio et tout bon spectateur de la télévision françaises.
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Pour les femmes seulement

Amies lectrices, nous vous livrons un conseil qui vous évitera bien des disputes de couple. Si vous réussissez à entraîner votre époux ou compagnon dans les magasins, ne faites pas durer l'expédition au-delà de 72 minutes. Car si vous êtes tout à fait disposée à poursuivre vos emplettes pendant encore 28 minutes, votre homme, lui, est excédé au point d'être capable de devenir violent. C'est un psychologue britannique réputé qui l'affirme, au terme d'une étude portant sur plus de 2 000 personnes, dont on a mesuré la pression artérielle pendant qu'elles fréquentaient les magasins. Entre la hausse de la consommation et la paix des ménages, nous choisissons sans hésiter la seconde. Quitte à navrer nos gouvernants (qui ont d'ailleurs très souvent une maîtresse).
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Un livre qu'on peut lire, un autre qu'on ne peut plus lire

Journaliste politique au Figaro, Eric Zemmour publie chez Denoël-Balland un roman à clefs intitulé " L'autre ", où il est beaucoup question de la naissance d'un président de la République dénommé Marsac et qui serait en fait un bâtard. Cet ouvrage doit beaucoup à un livre publié en octobre 1996 chez Filipacchi. Il s'agit de " Jacques Chirac : Les vertes années du Président, Journal intime de Marguerite Basset présenté par Michel Basset ", que Zemmour cite d'ailleurs parmi ses sources à la fin de son propre livre. Michel Basset est un ami d'enfance de Jacques Chirac, sa famille et celle du futur président ayant été intimes pendant de longues années. Ne cherchez pas à vous procurer le livre de Michel Basset. Il a été pilonné par l'éditeur presque aussitôt après sa parution.
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Voilà une idée qu'elle est bonne !

Rien n'atteste davantage l'affolement de Chirac que sa soudaine annonce d'une réforme de la taxe professionnelle. Créateur, avec Giscard, en 1975 de cet impôt qui remplaçait la patente, Chirac ne s'en était jamais soucié lors de ses réapparitions au pouvoir depuis cette date. Et on ne l'a pas entendu sur ce sujet depuis qu'il est président de la République, c'est-à-dire depuis 1995. Pourquoi ce subit intérêt pour cet impôt qualifié d'"imbécile " par Mitterrand, qui se garda bien lui aussi d'y toucher ? Parce que la croissance tant attendue a un besoin absolu des investissements des entreprises et que ceux-ci sont lourdement obérés par la taxe professionnelle. Il faut savoir que celle-ci pèse la bagatelle de 23 milliards d'euros et rapporte aux communes 44 % de leurs recettes fiscales directes. Autrement dit, d'un trait de plume, le grand chef Sioux de l'Elysée vient de sucrer 150 milliards de francs aux 36 000 communes de France. Où celles-ci trouveront-elles l'argent pour remplacer cette recette essentielle ? Dans l'alourdissement de la taxe d'habitation. Ce qui aura des effets ravageurs sur la consommation des ménages, autre moteur principal de la croissance. Le sapeur Camember, qui creusait un trou pour en boucher un autre, n'aurait pas fait mieux. Cela rassure de se sentir gouverné !
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C'est moi que je suis le professeur d'économie qu'on vous a causé

Le journal Le Monde a sorti l'artillerie lourde contre la réforme attendue de la Sécurité sociale. Sa " privatisation " fait tellement peur à l'organe officiel de la gauche qu'il en est réduit à lancer des missiles contre l'assurance-maladie américaine, alors même que celle-ci n'a strictement rien à voir avec la nouvelle architecture de la protection sociale européenne, telle qu'elle va résulter des directives communautaires de 1992, qui sont en train d'entrer en application. Dans deux articles publiés par Le Monde du 9 janvier 2004, il est fait référence au fait que l'assurance privée coûterait plus cher. C'est ainsi qu'un professeur de gestion américain (on plaint ses étudiants) nous affirme gravement que " le coût de gestion des assurances privées est 5 à 6 fois plus élevé que celui du programme fédéral ", tandis qu'un certain Pignarre (attention : ne pas oublier le P au début du nom), qui se présente
comme " ancien cadre de l'industrie pharmaceutique ", cherche à nous faire croire que " le surcoût de la prise en charge de l'assurance-maladie par des assurances privées pourrait approcher les 50 % ! ". Ce poncif archifaux est utilisé par les gens de gauche depuis des lustres. Ils comparent les coûts de gestion d'une société privée avec ceux d'un monopole. Or chacun sait, ou devrait savoir, qu'un monopole n'a, par définition, pas de coûts de gestion, puisque ses recettes et ses dépenses sont établies en dehors de tout marché. On peut même constater cet apparent paradoxe qui veut que les coûts de gestion du monopole sont d'autant plus flatteurs que les dépenses abusives augmentent. La raison en est qu'il n'est pas nécessaire d'engager des employés supplémentaires pour dépenser à grosses louchées et sans aucun contrôle l'argent public. A la limite, on peut même affirmer sans risque d'erreur que si la Sécurité sociale française, par exemple, dépensait tout l'argent produit dans le pays, elle aurait un coût de gestion imbattable par rapport à n'importe quelle entreprise mondiale ! Comme on est sur cette pente, tous les espoirs de consécration internationale sont permis à nos énarques. Quoi qu'il en soit, les assurances privées sont beaucoup moins chères partout dans le monde (comme un simple examen de leurs tarifs suffit à le constater) que les monopoles publics. Et d'ailleurs, pourquoi les gens de gauche tentent-ils d'affoler la population avec cette fable du surcoût des assurances privées ? Si elles sont aussi chères qu'ils le prétendent, personne n'ira vers elles ni ne quittera le giron maternel et affectueux de la Sécurité-sociale-que-le-monde-entier-nous envie.
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Quand l'administration finit par ne plus se braquer

Nos lecteurs se souviennent de l'initiative prise par des habitants de la banlieue parisienne de construire par eux-mêmes, faute d'en obtenir la réalisation par les pouvoirs publics, un ralentisseur à l'entrée d'un village où se produisent régulièrement des accidents de la circulation. L'administration avait aussitôt fait détruire la construction illicite. France-Soir nous apprend l'heureux dénouement de cet affrontement. Les employés de la Direction départementale de l'équipement ont fini par poser six panneaux de limitation de vitesse sur tout le tronçon routier dangereux. " Ca fait des années que ça traîne, et là, on a réglé ça en cinq mois ! ", se réjouit Emmanuel Caldier, le principal animateur de la fronde.
Il faut dire qu'en sa personne l'administration a trouvé à qui parler. Plus connu sous son surnom de " Manu le Gitan ", il a été " dix-sept fois condamné pour séquestrations et braquages en tout genre ". Aujourd'hui rangé des voitures (les seules qui le concernent encore sont celles qui roulent trop vite dans son village, où l'une d'entre elles a sérieusement blessé son épouse), il n'en continue pas moins d'inspirer le respect à des fonctionnaires qui, comme chacun le sait, ne savent s'imposer qu'à ceux à qui ils font peur. Moralité (si l'on peut dire) : pour faire respecter son droit à la sécurité, le citoyen doit avoir fait preuve auparavant de ses qualités de braqueur !
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Une démocratie paisible

Les usagers (les " usagés " comme les appelait Romain Gary sous le pseudonyme d'Emile Ajar) supportent de moins en moins d'être pris en otage par ceux qui sont censés les servir contre redevance. C'est ainsi que les passagers des trains de nuit Paris-Rome et Paris-Venise, qui doivent être supprimés d'ici à la fin 2004 pour cause de rentabilité insuffisante, sont parvenus à obliger la centaine de salariés de la restauration ferroviaire qui, le 7 janvier 2004, pour protester contre la menace pesant sur leurs emplois, empêchaient depuis plus de trois heures le départ de ces trains en gare de Paris-Bercy, à lever leur siège. Les voyageurs ont tout simplement menacé les salariés de la restauration d'en venir aux mains pour permettre aux trains de partir. Un exemple de plus de la chienlit française. Un Etat obèse et impotent massacre l'emploi sous le poids des charges et des règlements et se montre incapable de faire respecter les droits des citoyens, qui n'ont dès lors plus d'autre recours que l'action directe. Anarchie ? Vous avez dit anarchie ?
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Monstrueux

Le taux des prélèvements obligatoires en France est de 45,5 % du produit intérieur brut, contre 40,8 % dans l'Union européenne. Si la France revenait seulement à la moyenne de ses partenaires, les dépenses de l'Etat baisseraient de près de 500 milliards de francs, ce qui permettrait par exemple de supprimer l'impôt sur le revenu et de baisser la TVA de 5 points. Inutile de préciser les heureux effets d'une telle diminution sur la consommation et l'investissement. Ce qui prouve, si besoin l'était encore, que l'Etat est le principal problème français et que seule une révolution pourra venir à bout de ce monstre que les politiciens de tous bords sont définitivement incapables de faire maigrir.
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Dormez en paix, braves gens

Les réserves actuelles du Fonds de réserve pour les retraites s'élèvent à 13,5 milliards d'euros. Elles devraient être portées à 19 milliards à la fin de 2004. A ce rythme, elles atteindront en 2020 environ la moitié des 1000 milliards de francs prévus. Or à cette date la charge annuelle des retraites dépassera les 1300 milliards de francs, contre 1000 milliards actuellement, et le besoin de financement supplémentaire sera donc de 300 milliards.Ce qui signifie soit que le Fonds de réserve sera consommé en un an et demi soit, si l'on se contente d'utiliser les intérêts produits, qu'il n'apportera que 8 % du besoin de financement supplémentaire. Nos retraites sont sauvées !
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Une passion française

On sait enfin ce qui passionne les Français. Le football ? Les jeux de
hasard ? La politique (qui sait) ? Pas du tout. C'est le tri de leurs ordures, si l'on en croit un sondage Ipsos effectué il est vrai pour le compte d'une société spécialisée dans la collecte sélective des déchets ménagers. Quel autre type d'activité recueillerait des taux de satisfaction aussi élevés que le tri sélectif, que les sondés considèrent comme facile à 77 %, pas lassant à
70 % et pratique à 63 % ? Nos compatriotes sont d'ailleurs si contents qu'ils veulent " plus de bacs, de sacs de tri et de conteneurs adaptés ". Seul petit bémol à l'enthousiasme général, d'après le directeur de la société de tri sélectif, le fait que " lorsque les Français changent de lieu, qu'ils partent en vacances ou se rendent chez des amis, ils ne retrouvent jamais les mêmes consignes ". Fort heureusement, Le Figaro, qui ne nous a rien laissé ignorer de cette nouvelle passion française, ne nous abandonne pas sur cette note un peu négative. " Et comme l'éducation à l'écologie commence dès le plus jeune âge, écrit le quotidien, un " éco-parlement " réunira des élèves de CM1-CM2 de plusieurs pays d'Europe qui rédigeront un livre blanc présenté à Berlin en septembre 2004. Enfin, une campagne nationale sera lancée afin de sensibiliser les Français au coût des déchets ménagers et de leur traitement ". C'est bien, mais est-ce vraiment assez ? Comment ne pas juger sévèrement le président de la République qui, dans son allocution du 31 décembre, n'a pas eu un mot de félicitation et d'encouragement pour tous ses " chers compatriotes " qui trient si consciencieusement leurs déchets ? Et comment se fait-il qu'il n'y ait pas encore un ministre des ordures ? Le fait que bon nombre de politiciens soient ainsi qualifiés ne doit pas servir de prétexte à une telle carence.
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Moins d'impôts, c'est plus de rentrées fiscales

Depuis l'introduction, en 2000, d'un taux unique de 13 % d'imposition sur les revenus, les recettes fiscales ont augmenté de 50 % chaque année en Russie. Du coup, l'ambition de Vladimir Poutine de parvenir à doubler le PIB du pays d'ici à 2010 ne paraît plus hors de portée. Une preuve de plus de l'efficacité des vraies baisses d'impôt sur la croissance et la prospérité. Pour autant la nouvelle fiscalité russe n'est pas une invention locale, mais l'application de la flat tax que les économistes libéraux recommandent depuis longtemps aux gouvernements. Sans en être entendus, hélas.
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On ne peut pas compter sur les Suisses !

La Suisse pratique l'entraide judiciaire avec la France mais refuse d'étendre cette coopération au domaine fiscal. " L'équilibre entre les nécessités de la poursuite pénale et la protection de la sphère privée, considère l'office fédéral helvétique de la justice, est mis à mal si l'autorité étrangère fait des informations transmises spontanément un usage contraire à leur but. Cela est particulièrement vrai si ces informations sont utilisées dans le cadre de procédures pour lesquelles le droit suisse exclut l'entraide, ce qui est notamment le cas pour la soustraction fiscale. " Décidément, ces Suisses sont de mauvais Français !
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On ne peut pas compter sur les Chinois !

La Chine va réviser sa constitution afin d'y inscrire cette formule marquée au coin des droits de l'homme, tels que les ont établis les révolutions américaine et française, ainsi que bon nombre de conventions internationales : " La propriété acquise légalement est inviolable. " Une gifle pour notre pays qui ne cesse de violer ce droit qu'il avait si solennellement établi il y a plus de deux siècles. Décidément, ces Chinois sont de mauvais Français !
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Raffarin continue de faire semblant

Les experts-comptables ne sont pas contents du projet de " chèque-emploi petite entreprise " du gouvernement Raffarin. Une de leurs organisations, l'Ifec, prévoit que cette mesure pourrait conduire à " la destruction de plus de 10 000 emplois ". Elle estime en outre que " confier aux Urssaf la réalisation des bulletins de paye comporte un risque majeur de partialité et de conflits d'intérêts. " Le vrai problème pourtant n'est pas là. Car il réside dans le fait que cette simplification administrative ne fera en rien diminuer le poids des charges sociales. Et qu'elle n'incitera nullement les 1.400.000 entreprises n'ayant aucun employé à l'exception de leur dirigeant à engager quelqu'un. Celles-ci considèrent en effet que les lois sociales sont si protectrices en France que toute embauche peut conduire à la ruine de l'entreprise en cas de retournement de la conjoncture générale ou particulière. Il va de soi que le gouvernement Raffarin se gardera bien d'alléger ces contraintes, de peur de se heurter aux syndicats avec lesquels il cogère la France.
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Un magistrat indépendant sanctionné

Dans son édition datée des 28 et 29 décembre 2003, le journal Le Monde révèle que le juge Thierry Brunet, de Nîmes, a vu sa promotion au poste de vice-procureur de la République à Toulon annulée par le ministère de la justice. La raison officielle de cette annulation serait un incident survenu entre le juge et deux gendarmes lors de sa précédente affectation à Toulon, le magistrat ayant grillé un feu rouge et ayant été verbalisé alors qu'il n'avait pas ses papiers sur lui, ce qui lui avait valu une réprimande du Conseil supérieur de la magistrature. L'incident ayant eu lieu il y a plus de dix ans, il est évidemment couvert par deux amnisties présidentielles. Si bien qu'il faut chercher ailleurs la raison de cette sanction. Elle réside en fait dans un jugement rendu en avril 2003 par le juge Brunet et confirmant pour la première fois en France l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale. Inutile de préciser que le gouvernement, qui voyait ainsi son mensonge officiel voler en éclats n'a pas apprécié et a attendu l'occasion de faire payer son indépendance au magistrat.
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Dehors, les technocrates !

Chassez le naturel, il revient au galop. Enarque passé dans le privé et devenu président de la Société générale, Daniel Bouton a publié dans Le Monde un long article comprenant " treize propositions pour la réforme de l'assurance maladie ". Hormis une brève allusion finale à la nécessité d' " introduire des éléments de concurrence " dans la gestion de la Sécurité sociale, l'article est un véritable chef d'œuvre de délire administratif. M. Bouton, qui fut directeur de cabinet d'Alain Juppé au ministère du budget de 1986 à 1988, n'a manifestement rien appris ni rien compris. Sa proposition la plus abracadabrantesque consiste à prôner " l'institution au profit de la Sécurité sociale d'un droit à récupération sur les successions des dépenses médicales des dernières années de la vie ". Comme si les personnes âgées et malades n'avaient pas cotisé toute leur vie quand elles étaient jeunes et bien portantes, ce qui est le principe même de la " solidarité entre les générations " telle que l'a organisée le système français de sécurité sociale. Si celui-ci est aujourd'hui en faillite, c'est en raison de son monopole, qui lui a permis d'échapper à toutes les règles prudentielles et de bonne gestion. Une fois de plus, les technocrates qui dirigent la France ne voient pas d'autre solution que de faire payer au peuple leurs monstrueuses erreurs. Il est grand temps que le peuple fasse payer aux technocrates leurs fautes, dont beaucoup sont des crimes, en les chassant définitivement du pouvoir.
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Le temps c'est de l'argent

Les acheteurs d'actions des entreprises publiques françaises privatisées au cours des dix dernières années ont, dans l'ensemble, fait de bonnes opérations. Plusieurs de ces titres, comme la BNP, Rhône Poulenc, Crédit Lyonnais, Elf Aquitaine, les AGF, Renault, la CNP et Pechiney cotent au moins deux fois plus que lors de leur introduction en Bourse. D'autres réussissent à sauver la mise initiale, comme Air France, Aérospatiale, Seita, EADS, Orange ou ASF. Parmi les perdants, France Télécom, Thomson Multimédia, Wanadoo et surtout Bull, dont l'action ne vaut plus que 0,77 € alors qu'elle se négociait à 5,49 € lors de sa mise sur le marché en 1997. De manière générale, ce sont les actions les plus anciennes qui se révèlent les plus profitables, justifiant la règle qui veut qu'un placement boursier se juge à long terme. Selon l'enquête de l'Insee sur le patrimoine des ménages, " si le pouvoir d'achat du capital augmentait au rythme moyen observé de 1951 à 2000, soit 5 % pour les obligations et 9 % pour les actions, le capital investi doublerait en 14 ans et 7 mois pour les premières et seulement 8 ans et 5 mois pour les secondes ".
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Prémonition

A peine remis de l'affaire Jayson Blair, ce journaliste qui publiait des reportages imaginaires, le New York Times replonge dans la fausse nouvelle en annonçant à tort le décès de la danseuse américaine Katharine Sergava. Certes celle-ci est âgée de 94 ans, mais ce n'est pas une raison pour l'enterrer de son vivant. Jadis, en France, Le Quotidien de Paris de Philippe Tesson avait annoncé prématurément la mort de Marcel Dassault. Un décès qui avait en effet fini par se produire, sans que pour autant on ait pu louer le journal d'avoir vu juste avant tout le monde.
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Quelle lucidité !

La haine de l'Amérique prive ceux qui en sont atteints du sens commun. C'est ainsi que le démographe et historien Emmanuel Todd, opposé à l'avocat et essayiste Laurent Cohen-Tanugi dans un débat organisé et publié par Le Figaro, a déclaré que " la réalité matérielle et technologique de l'économie américaine est une déroute ". Des déroutes comme celle-là, tous les gouvernements de la planète en seraient preneurs, quitte à l'assaisonner d'épices locales. Toujours soucieux de réalisme et de modération, Todd n'hésite pas à renvoyer dos à dos Saddam Hussein et les Etats-Unis en déclarant que " l'Irak est toujours une dictature militaire, mais contrôlée de Washington plutôt que de Tikrit ". Encore un petit effort, et M. Todd va finir par découvrir des charniers dans les faubourgs de Washington !
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Du rat à l'homme

Etes-vous néophilique ou néophobique ? La question est d'importance car elle a une relation étroite avec votre espérance de vie. C'est en tout cas ce que vient de démontrer une étude menée chez le rat par une équipe de chercheurs de Chicago et dont a rendu compte Le Quotidien du Médecin. Ils ont observé que, sur une population de 28 rats, la moitié est néophobique, autrement dit a peur de la nouveauté, tandis que l'autre moitié est néophilique, c'est-à-dire est attirée par cette même nouveauté. D'autre part cette attitude ne varie pas au cours de leur vie. Enfin ceux qui ont peur de la nouveauté meurent plus jeunes que les autres, du fait de la majoration de leurs sécrétions neuroendocrines. Les auteurs de l'étude n'hésitent pas à affirmer que " cette expérience pourrait, si elle était menée chez l'homme, montrer des résultats assez similaires qui expliqueraient le lien entre longévité et mode de vie ". La répartition par moitiés égales entre peureux et audacieux a-t-elle un rapport, par exemple, avec le fait qu'en France une grosse moitié des Français est de droite et l'autre de gauche ? C'est fort possible, la gauche étant hostile à la concurrence et au marché et recherchant, pour s'en préserver, la protection de l'Etat. Une opération qui n'est pas sans efficacité, puisqu'en dépit de leur évidente néophobie, les enseignants, et notamment les instituteurs, ont une longévité supérieure à celle de la moyenne des autres Français. On comprend mieux, à la lumière de cette expérience, à quel point il est nécessaire, pour la droite, de s'appuyer sur son propre électorat si elle veut faire des réformes, alors qu'une politique complaisante envers la gauche ne peut mener qu'à l'immobilisme. C'est cette dernière attitude qu'a adoptée, pour le plus grand malheur de la France, le gouvernement Raffarin. Il est vrai que son véritable objectif est en réalité de ne rien changer afin de préserver le pouvoir de la caste technocratique qui a mis la France en coupe réglée. Du coup, les Français de droite sont faits comme des rats !
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Comment attirer l'électeur

L'incessante montée de l'abstention électorale en France s'explique essentiellement par le blocage du système politique. Les électeurs n'ont en réalité le choix qu'entre des postulants qui mènent exactement la même politique quand ils sont au pouvoir, les autres n'ayant aucune chance de l'emporter et étant réduits à des candidatures de témoignage. Il en irait autrement si une participation insuffisante était susceptible de provoquer l'annulation du scrutin, comme c'est le cas dans certains pays. On en a eu un exemple en Roumanie, en octobre 2003, lors du référendum sur la nouvelle Constitution, dont l'adoption était une condition préalable à l'admission de ce pays dans l'Union européenne. Etalée sur deux jours, la consultation avait mal commencé puisque au soir du samedi 18 octobre on ne comptait que 14 % de votants. Ce fut alors la mobilisation générale des autorités. On raconte que les prêtres orthodoxes n'ont pas hésité à faire de la retape électorale, que des maires ont offert des paires de chaussettes à toute personne se rendant au bureau de vote et que des urnes ambulantes ont été mises à la disposition de la population dans les rues et sur les marchés. Finalement le taux de participation a été de 57 % et le oui l'a emporté à 90 %. Ouf ! Les Roumains respirent. Ils vont pouvoir intégrer l'Europe. Malheureusement pour eux, celle-ci est en train de se casser la figure !
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Sondage

Selon un sondage effectué par CSA pour Le Parisien quelques jours après la capture de Saddam Hussein, les Français restent majoritairement opposés à l'intervention anglo-américaine en Irak, mais le pourcentage de ceux qui lui sont favorables a doublé en dix mois, passant de 19 à 37 %, tandis que celui des opposants baissait de 79 à 58 %, le reste étant sans opinion.
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Fonctionnaires et élus irresponsables

Les inondations à répétition dans le Midi ne doivent rien au hasard. Les fortes précipitations sont habituelles en cette saison. Ce qui leur donne des conséquences catastrophiques, ce sont les méthodes agricoles qui, depuis un demi-siècle, ont tassé les sols et supprimé les talus qui retenaient les eaux, l'urbanisation, qui a réduit la capacité d'absorption des excédents d'eaux en raison du goudronnage généralisé, et surtout le développement de la construction dans les zones à risque. La responsabilité de ceux, préfets ou maires selon l'époque, qui ont accordé de tels permis de construire est accablante. On ne comprend pas que des procès exemplaires ne leur soient pas encore intentés. Certes, ils pourraient se prévaloir de la forte demande et de la pression que celle-ci a exercée sur eux, mais le rôle d'un responsable n'est pas de céder à n'importe quelle revendication. A cette occasion comme en bien d'autres, on doit constater une très dangereuse perversion de la vie publique en France. Les sinistrés peuvent s'estimer victimes de la démagogie et de l'irresponsabilité, bien plus que des colères de la nature. Aujourd'hui, il ne leur reste que les yeux pour pleurer et qu'à augmenter de leurs larmes le niveau des eaux.
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A dire vrai

La démocratie ne peut pas vivre sans la vérité, le totalitarisme ne peut pas vivre sans le mensonge ; la démocratie se suicide si elle se laisse envahir par le mensonge, le totalitarisme s'il se laisse envahir par la vérité.

Jean-François Revel, La connaissance inutile.
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P comme protection

Quand sur un territoire donné le cadre juridique est confus, la police incompétente et la justice inefficace, que la méfiance est généralisée et que l'Etat ne peut ou ne veut garantir les titres de propriété, les citoyens privés comme la sphère économique finissent par recourir à des formes occultes de protection, à des " services criminels " (intimidation, violence, etc.) pour régler des conflits, récupérer des dettes ou valider des contrats.
Cette offre de protection privée émane du crime organisé et, là où elle est présente, de sa forme la plus achevée, la mafia. Ainsi, en Sicile, l'abolition brutale du féodalisme, puis l'introduction désordonnée des droits et titres de propriété, suivies d'une transition tardive vers l'économie de marché, suscitent un climat chaotique, choquant pour une population séculairement accoutumée à l'ordre féodal.
Entre la fin du XIX e siècle et le début du XX e, ces chocs en série suscitent chez les Siciliens une double réaction : la peur de perdre sa propriété ; et une méfiance croissante vis à vis de l'Etat italien, incapable de définir clairement les droits nouveaux ; encore moins, de les défendre sur le terrain. C'est là que les mafieux qui " protègent " vont s'affirmer face aux bandits de grand chemin, qui, eux, menacent et dépouillent.
Il faut dire qu'en matière de protection la mafia est plutôt mieux équipée que l'Etat, avec lequel elle rivalise : elle peut en effet garantir à la fois les transactions légales et illégales. Et elle compte dans sa clientèle les citoyens honnêtes et les malfaiteurs non mafieux. N'oublions pas que le milieu a également besoin d'une protection solide les voyous ne cessent de se voler entre eux, et ne peuvent porter plainte auprès de la justice...
Très vite, les mafieux ont compris l'aspect crucial de cette mission de protection pour asseoir leur pouvoir. Cette activité protectrice, la mafia n'aura de cesse d'en avoir le monopole, dans ses fiefs. C'est chose faite au début du XX e siècle, en tout cas dans la Sicile occidentale. Depuis, la mafia défend ce monopole de façon implacable.

Xavier Raufer, Le grand réveil des mafias (JC Lattès).
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Edward Kennedy sur la sellette

Selon le chercheur américain Herbert Romerstein, ancien chef du bureau de lutte contre la désinformation soviétique de l'Agence d'information des Etats-Unis, le sénateur Edward Kennedy, frère du président assassiné, était un " collabo ". Romerstein révèle ainsi, en se fondant sur les archives du KGB, qu'en 1983 Edward Kennedy s'était proposé à Youri Andropov, secrétaire général du parti communiste de l'URSS, pour aider les Soviétiques à lutter contre ce qu'il appelait " la politique militariste " de Ronald Reagan et sa " campagne de pression psychologique sur la population américaine ". Romerstein évoque également les efforts de Ted Kennedy pour limiter le droit des services secrets américains d'enregistrer les conversations téléphoniques des personnes suspectées d'attenter à la sécurité des Etats-Unis. C'est ainsi que les restrictions instituées par Kennedy dans la loi sur la surveillance du renseignement étranger ont récemment empêché le FBI d'accéder au disque dur de l'ordinateur du franco-algérien Zacarias Moussaoui, suspecté d'être un des terroristes ayant préparé les attentats du 11 septembre 2001. Pour autant Romerstein n'accuse pas Edward Kennedy d'avoir été un agent du KGB ni un " idiot utile ", mais d'avoir aidé les Soviétiques pour favoriser ses propres objectifs politiques.
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Responsable et donc coupable

On ne plaisante pas avec la responsabilité des patrons aux Etats-Unis. Le président de Boeing, Phil Condit a été contraint de démissionner en raison des actions illégales de collaborateurs de la firme afin d'obtenir des informations sur les propositions des concurrents pour des contrats avec le ministère de la défense américain. Bien que le président de Boeing n'ait pas été personnellement impliqué dans ces dérives, les actionnaires de la firme ont considéré que seule son éviction était de nature à rétablir la confiance avec le gouvernement des Etats-Unis, qui est son premier client. En France, personne n'aurait démissionné : on se serait arrangé entre énarques.
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Gréviculture

A défaut d'obtenir une loi instituant un service minimum dans les services publics, Robert Lecou, député de l'Hérault chargé d'un rapport sur l'état de la question en Europe, aura au moins révélé qu'on a recensé 1 089 conflits sociaux en France en 2001 contre 683 en Italie et 194 en Angleterre, que cette même année 703 586 journées de travail ont été perdues dans notre pays contre 27 000 en Allemagne, et que " les conflits sociaux sont proportionnellement beaucoup plus nombreux dans le secteur public ". En effet celui-ci est responsable de 62 % des jours de grève, alors qu'il emploie moins de 15 % des salariés. A part cela, la France a des services publics que le-monde-entier-lui-envie !
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Chirac vacille

C'est moins pour contredire les propos de Nicolas Sarkozy sur la
" discrimination positive " que pour tenter de rétablir son image fortement dégradée par notre campagne réclamant sa démission pour avoir osé affirmer que " les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes " que Jacques Chirac s'est cru obligé, au cours de sa visite d'Etat en Tunisie, d'affirmer que " les Français étant ce qu'ils sont, le port du voile est, qu'on le veuille ou non, une sorte d'agression qu'il leur est difficile d'accepter ". Ce que les Français ne peuvent pas accepter non plus, c'est d'être gouvernés par un homme qui, dans le fond de lui-même, ne partage en rien leurs convictions essentielles. Un tel fossé ne se comble pas par des déclarations de circonstance. Et ce n'est pas un hasard si les deux tiers de nos compatriotes sont hostiles à un mandat supplémentaire de Chirac en 2007. Il ne lui restera qu'à rejoindre Giscard à l'Académie française, où l'on n'est pas regardant sur les œuvres littéraires. Ni sur les idées d'ailleurs.
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L'intégration recule

L'augmentation de l'immigration s'oppose à l'intégration. Une preuve supplémentaire vient d'en être apportée par un sondage de la Sofres qui révèle que 45 % seulement des Français d'origine maghrébine se sentent plus proches du mode de vie des Français que de leur famille, alors qu'ils étaient 71 % il y a dix ans. Il n'est d'ailleurs pas indifférent que ce sondage ait été réalisé pour l'Hebdo des socialistes. On ne peut décidément plus compter sur personne.
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La guerre des boutons

Les magasins parisiens de prêt-à-porter féminin s'alarment du comportement de leurs clientes. Certaines n'hésitent pas à se munir de ciseaux et à couper, sur les présentoirs, les boutons de vêtements identiques aux leurs afin d'en avoir en réserve. Du coup les modèles à succès deviennent invendables, surtout quand ils appartiennent à des séries limitées. On soupçonne les femmes journalistes ou les épouses de journalistes d'être les principaux auteurs de ces méfaits. Pour l'excellente raison que le maniement des ciseaux n'a pas de secret pour cette profession habituée à pratiquer la censure.
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Qui a touché les 5 milliards de francs des frégates ?   

Car, en fait, qu'y a t il de choquant, véritablement, dans cette affaire des frégates ? Gardons nous de toute naïveté et acceptons l'idée que des contrats de cette importance s'accompagnent inévitablement du versement de commissions à des intermédiaires. Alors, dans l'affaire des frégates, que voyons nous de plus ? D'abord, des morts. Sur une décennie, presque une dizaine. Des morts violentes, inexpliquées, injustifiables. Des disparitions, aussi. À Taïwan, surtout, mais en France également, des hommes se sont volatilisés, certains, comme Wang, pour leur plus grand bien. D'autres dont on ne retrouvera peut être jamais la trace.
La réputation de la France a été sérieusement entachée par cette affaire. Et si l'on accepte un instant de comparer notre vieille démocratie à la très jeune Taïwan, où la loi martiale n'est levée que depuis peu, la honte me saisit. Car la petite Chine n'a pas hésité, elle, à employer les mots qui font mal, à dire la corruption de sa Navy, la corruption de son personnel politique, la corruption de ses institutions. Elle tremble depuis dans la tempête du scandale, subit un véritable séisme, se remodèle, change de visage, mais sortira peut être grandie de l'épreuve. En France, je ne peux que le répéter, nous nous drapons avec une dignité un peu usée dans le vaste voile du secret défense, qui nous sied comme un rideau poussiéreux à une tragédienne vieillissante et trop fardée. Quant à notre justice, elle a fait la preuve, éclatante et consternante, de son impuissance.
L'argent, enfin. Quel ordre d'idée, de grandeur, faudrait il donner pour faire comprendre ce que représentent cinq milliards de francs ? La somme est énorme. Il ne faudrait pas que nous haussions les épaules parce que cinq milliards, pour nous, c'est la même chose que quelques millions. C'est faux. Il s'agit d'un énorme scandale dont nous allons supporter le poids financier, il faut le dire et il faut le comprendre. Cinq milliards de francs ont bel et bien disparu dans la signature d'un contrat national. Et une fois que l'on aura appréhendé cette réalité, il faut que nous disions ce mot, évident : il y a eu enrichissement personnel. Ces cinq milliards ont disparu, sur les comptes de quelques uns. Ils ont servi à la rémunération d'intermédiaires illégaux, de partis politiques et d'hommes politiques, de militaires, de dirigeants d'entreprise. La France, les Français vont payer l'enrichissement personnel d'un petit nombre de corrompus.
La nuit est tombée. Bien des questions restent encore sans réponse. Et le resteront sans doute longtemps. Mais la vérité est en marche.

Thierry Jean-Pierre, Taïwan Connection, Robert Laffont    
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Mattei finit de casser l'hôpital

On n'est jamais trahi que par les siens. Les médecins hospitaliers peuvent à leur tour le constater. Car le plan de réforme de l'hôpital présenté par l'un des leurs, Jean-François Mattei, ministre de la Santé, ne vise à rien de moins qu'à retirer tout pouvoir aux médecins au profit des directeurs d'hôpitaux. Le tout sous couvert, bien entendu, de meilleure " gouvernance ". Le regroupement des services est présenté comme une rationalisation de leur gestion. De même la nomination des chefs de service par les directeurs d'hôpitaux, au lieu que ce soit par le ministère, est censée rapprocher ce type de décision du terrain. En réalité, il s'agit de casser les services afin de réduire leurs capacités de résistance à l'administration. Et de faire en sorte que, par le biais hiérarchisé des directeurs d'hôpitaux, la volonté de toute puissance des énarques du gouvernement et des administrations centrales ne rencontre plus le moindre obstacle. Quand on sait que la situation désastreuse des hôpitaux français doit tout aux mesures énarchiques des dernières décennies et rien aux médecins qui, en dépit des obstacles innombrables semés sous leur pas par les pesanteurs et les folies administratives, ont réussi à maintenir un niveau de qualité des soins de tout premier ordre, on ne peut qu'être indigné par l'obstination aveugle et irresponsable du corps énarchique à tout vouloir plier sous sa férule. Mais il n'y a au fond pas lieu de s'étonner. Un système administratif a toujours tendance à aller au bout de sa logique. Il ne s'arrête que quand une autre volonté l'arrête, ou lorsque se produit la catastrophe finale. Dans le cas de l'hôpital, tout laisse penser que c'est bien la catastrophe qui se profile. Et qu'il ne faudra pas attendre longtemps pour la voir se produire. Jean-François Mattei avait fait naître des espoirs dans le corps médical. Il n'a su être que le jouet des technocrates de son ministère et le paiera de son éviction prochaine du gouvernement.
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C'est parti !

Lasses d'attendre des décisions gouvernementales qui ne viennent pas et inquiètes de l'arrivée des compagnies d'assurance étrangères, les mutuelles veulent s'assurer le plus vite possible des parts substantielles dans le marché de la santé, désormais ouvert à la concurrence par l'abrogation du monopole de la sécurité sociale. C'est ainsi que la Maaf Santé vient de décider de rembourser ses sociétaires au premier euro de leurs dépenses d'optique. Ce qui signifie que la mutuelle prend à sa charge le remboursement de la part dévolue à la Sécurité sociale. Autrement dit, elle prend carrément sa place. Elle en a parfaitement le droit en vertu des directives européennes transposées dans le code de la mutualité. Du coup, les autres assureurs ne cachent pas qu'ils vont être obligés de suivre. Le grand chambardement de la protection sociale a commencé.
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Vous n'auriez pas un euro ?

Affolement au Haut Conseil de l'assurance maladie, le " machin " chargé par le gouvernement de vérifier ce que tout le monde sait sur le déficit de la Sécurité sociale et de proposer des solutions dont tout le monde sait également qu'elles n'ont aucune chance d'améliorer la situation parce qu'elles ne s'attaquent pas au fond du problème. Selon les projections effectuées par cet auguste aréopage, le déficit pourrait atteindre entre 66 et 127 milliards d'euros en 2020. Pour fixer les idées, 127 milliards d'euros représentent à peu près l'équivalent des remboursements de santé actuels. Autrement dit les dépenses vont doubler en treize ans et l'ensemble de ce doublement s'inscrira en déficit ! Du coup, les " sages " du Haut Conseil se sont dit qu'il ne serait pas fou de borner leur horizon à l'année 2010. Où la dette cumulée atteindra quand même 80 milliards d'euros. Il y en a dans le groupe qui vont en tomber malades. Encore des dépenses de santé en prévision !
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Un livre ? J'en ai déjà un

" Deux chiffres : le monde arabe traduit environ 330 livres par an, soit un cinquième du nombre d'ouvrages traduits par la Grèce ; le PIB de tous les pays arabes réunis s'élevait en 1999 à 531 milliards de dollars, soit moins que l'Espagne à elle seule (595 milliards). L'Occident est-il responsable de cette situation ? "

Ivan Rioufol, LeFigaro, 21 novembre 2003.
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De notre envoyé spécial

Hommage soit rendu aux journalistes du Parisien, qui n'ont pas hésité à mettre en péril leur confort olfactif pour se pencher sur les mœurs des harengs. Il apparaît ainsi que ces savoureux poissons, qu'on rencontre en général seuls, avec leur accompagnement de crème, dans les brasseries parisiennes, vivent habituellement en bancs et, à l'intérieur de ces groupes denses et nombreux, communiquent entre eux grâce à leurs flatulences. C'est probablement une technique du même type qu'utilisent certains spectateurs au théâtre ou au concert pour faire connaître leurs impressions en ces lieux où il est de bon ton, pendant le spectacle, de faire silence.
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Communautarisme

" On le voit : le communautarisme à la française a poussé si loin ses conséquences qu'il aboutit à ce que les autorités trouvent presque normal qu'existent sur le territoire plusieurs millions de citoyens ou résidents qui ne se considèrent pas régis par les lois du pays. Je n'ai pas besoin de souligner à quel point cette attitude contraste avec l'usage américain, qui veut que toute naturalisation s'accompagne d'un serment par lequel le nouveau citoyen s'engage à respecter les lois et les institutions de la patrie qu'il a choisie et qui l'accueille. "

Jean-François Revel, L'obsession anti-américaine.
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CQFD

La décision du gouvernement de permettre aux cadres étrangers travaillant en France de déduire fiscalement leurs cotisations sociales payées dans leur pays d'origine est moins destinée à alléger leur imposition qu'à éviter à notre pays de se faire condamner par la justice européenne, dont la jurisprudence sur ce point est solidement établie. C'est aussi la première reconnaissance officielle de la fin du monopole de la Sécurité sociale. Saluons une fois de plus la presse française qui n'a réussi à voir dans ces mesures qu'une tentative du gouvernement de renforcer " l'attractivité " du territoire français. Etonnez-vous ensuite qu'elle vende de moins en moins de journaux !
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Incorrigibles Italiens

Les consommateurs ne croient pas un mot de ce que leur assurent les indices officiels. Ils constatent tous que les prix ont fait des bonds depuis l'introduction de l'euro, alors que ces hausses ne se retrouvent pas dans les statistiques des organismes gouvernementaux. Il y a au moins un homme politique qui en a eu assez de mentir. C'est Giulio Tremonti, le ministre italien de l'Economie. " Nous sommes passés à l'euro en escomptant une réduction de l'inflation, et en fait ça a été l'inverse ", a-t-il dit. Ajoutant même que la hausse des prix était " bestiale ". Bien entendu, ces déclarations sont à mettre au compte de l'exubérance italienne. La preuve, c'est qu'en France aucun responsable gouvernemental ne les a prises au sérieux. Chez nous, la pratique systématique du mensonge est considérée comme la qualité majeure d'un homme politique et la marque de son aptitude à diriger le pays.
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Elus à perpétuité

Le gouvernement français suit avec un particulier intérêt la situation en Géorgie. En effet, dans cette république caucasienne qui vient de connaître une " révolution de velours " les caisses de l'Etat sont vides au point qu'il n'y a pas assez d'argent pour organiser les élections. Les dirigeants français qui sont en bonne voie également de ruiner leur pays sont persuadés d'être sur le point de trouver la clé de leur maintien éternel au pouvoir. Il leur suffit de persévérer avec détermination dans le refus des économies budgétaires pour n'avoir plus, faute d'argent disponible et donc pour raison de force majeure, à se soumettre au verdict des urnes.
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Le CSA doit sévir

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a le pouvoir de retirer l'autorisation d'émettre aux chaînes de télévision non seulement en cas de modification de leur capital ou de leur direction, mais aussi lorsque se produit un changement de leur ligne éditoriale. Bien entendu, toutes les chaînes, pour obtenir l'agrément du CSA, se sont engagées à respecter le pluralisme politique. Moyennant quoi on n'y voit et n'y entend que les gens du système, tandis que les voix discordantes sont systématiquement interdites d'antenne. Le CSA ferait bien, s'il veut être digne de sa mission, de remettre en question toutes les autorisations d'émettre et de ne les attribuer à nouveau que pour une période probatoire. C'est le seul moyen d'obtenir enfin un minimum de démocratie dans le paysage audiovisuel français. Lors de la dernière élection présidentielle, les chaînes de télévision, sommées par le CSA de respecter l'égalité entre les candidats avant l'ouverture de la campagne officielle, n'en avaient tenu aucun compte, se moquant ouvertement de l'instance de régulation présidée par Dominique Baudis. Un bon petit retrait d'autorisation les rendrait plus prudentes à l'avenir.
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A la poubelle !

Luc Ferry, le ministre de l'éducation, ne se fait aucune illusion sur l'influence qu'il peut exercer sur le corps enseignant. " Chaque fois que le ministère envoie un argumentaire dans les salles des profs, ça finit directement à la poubelle ", a confié le ministre au Monde. On comprend mal dans ces conditions qu'il s'accroche à son poste. Il est vrai que la plupart de ses collègues du gouvernement sont dans le même cas que lui. La société française, pour des raisons d'ailleurs fort variables, ne reconnaît plus la légitimité du pouvoir politique quel qu'il soit. Il n'est pas de meilleure preuve de l'imminence d'une crise de régime.
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Quoi ? Qu'est-ce qu'ils disent ?

Les difficultés auditives de Jacques Chirac n'ont pris une telle importance médiatique qu'en raison de leur caractère symbolique. Si le président de la République n'était affligé que d'une déficience de l'ouïe, personne n'en parlerait. Mais chacun constate qu'il n'entend plus, et depuis longtemps, ce que dit le pays. C'est ce que les buralistes ont bien compris en inscrivant sur leurs banderoles, lors de leur manifestation du 24 novembre 2003, cette phrase qui en dit long : " La surdité, ça se soigne. Chirac écoute-nous. " Mais comme il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, il faudra aux Français plus que des cris pour se faire écouter.
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Thérapie de choc

Voilà pourquoi la France relève d'une thérapie de choc. Voilà pourquoi la clé du changement est nécessairement politique. Il requiert trois conditions : une prise de conscience des citoyens, un projet global et cohérent de modernisation, un homme et des équipes pour le porter. La prise de conscience des Français chemine incontestablement, mais se cantonne pour l'heure à la dénonciation, faute de perspective de relèvement. Les citoyens ont pris la mesure du péril dans lequel se trouve la nation, à défaut d'en comprendre les causes ou de disposer d'une issue crédible. Le problème se situe donc moins du côté de la demande politique que de l'offre, tragiquement absente du fait des caractéristiques propres à la classe politique française - fermée, gérontocratique et toute entière issue de la haute fonction publique - mais aussi d'une nouvelle trahison des clercs, prompts à dénier la réalité d'une crise qui ne les touche guère et à se couler dans le jeu des corporatismes rivaux qui se disputent la manne des fonds publics.

Nicolas Baverez, Le Monde, 16 septembre 2003.
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Les damnés de la terre

" Fiers d'être socialistes, fiers d'être socialistes ", a scandé l'assistance, à l'invitation de Dominique Strauss-Kahn, au dîner que celui-ci a organisé à Alfortville pour se mettre en piste en vue de la prochaine élection présidentielle (prévue en 2007, mais on n'est jamais trop en avance). L'ancien ministre de Jospin était évidemment flanqué de son épouse, Anne Sinclair. Laquelle peut être vue circulant dans Paris dans une superbe Jaguar. Par beau temps, elle ne manque sûrement pas de baisser la vitre de son automobile et de crier à qui veut l'entendre : " Fière d'être socialiste ".
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Et alors, il faut bien se loger !

Les ambitions présidentielles de Dominique Strauss-Kahn se heurtent non seulement à celles de Laurent Fabius, mais aussi à celles de l'ineffable Jack Lang. Dont le train de vie n'est pas précisément celui d'un damné de la terre. Tout le monde le sait, mais personne n'en parle…dans les médias officiels. Sauf par effraction. C'est ainsi qu'un auditeur a réussi à franchir le barrage de la censure à Europe 1, comme le raconte Christian Combaz dans sa chronique de Valeurs Actuelles, et à poser à Arlette Chabot la question suivante : " Madame, comment se fait-il qu'en vingt ans d'émissions politiques comme la vôtre, alors qu'on sait que Jack Lang a commencé comme simple universitaire et qu'il possède désormais un appartement somptueux à Paris et une propriété dans le Lubéron, personne ne lui ait demandé d'où venait cet argent ? " " Panique au micro, relate Combaz. Arlette s'accroche à l'accoudoir, obligeamment secourue par son hôte matinal, lequel est aussitôt d'avis que la question est incongrue, déplacée et pour tout dire grossière. C'est de la radio. Donc circulez, il n'y a rien à voir ! "
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Plus correct qu'eux, tu meurs

A propos d'Europe 1, l'équipe de journalistes qui présente les émissions d'information du matin brille par sa parfaite neutralité politique. C'est ainsi que le lundi 13 octobre 2003, Stéphane Soumier s'est écrié à propos du long article publié le même jour dans Libération par Lionel Jospin : " Un article très dense, il faut le lire. " Quelques jours plus tôt, sur la même antenne, Christophe Delay, après avoir annoncé le malaise cardiaque de Yasser Arafat, nous rassurait aussitôt : " Pas de souci. " On se fait plutôt du souci pour l'information des auditeurs.
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Radio Circus

Sur RTL, le nouvel interviewer du matin, Jean-Michel Aphatie, transfuge de France Inter, se veut plus incisif que ses collègues des médias officiels. Il y parvient parfois, comme en témoigne cet échange avec Jean-Louis Debré, à la fin d'un entretien au cours duquel le président UMP de l'Assemblée nationale avait refusé de commenter le procès des emplois fictifs du RPR :
- Jean-Michel Aphatie : C'était Jean-Louis Debré, l'homme politique le plus discret ce matin qu'il puisse se trouver.
- Jean-Louis Debré : C'est pas vrai…c'est pas vrai.
- Jean-Michel Aphatie : Mais si…mais si. Bonne journée.
A part ces brefs moments d'animation, Aphatie ne fait rien d'autre que de poser les mêmes sempiternelles questions aux mêmes sempiternels invités de ce qu'on appelle, en France, l'actualité politique et qui n'est rien d'autre que l'actualité du cirque médiatique (mille excuses pour les artistes du vrai cirque qui, eux, sont dignes d'estime et d'admiration).

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Quand la loi est déclarée hors la loi

La pluie de contraventions qui s'abat sur les automobilistes à la suite de l'installation des nouveaux radars automatiques a des effets imprévus. Comme 90 % des " flashs " concernent des excès de vitesse inférieurs à 20 km/h, le délégué interministériel à la sécurité routière, Rémy Heitz, un énarque comme cela va de soi, s'interroge sur la pertinence de la signalisation et des limitations de vitesse actuelles et invite le ministère de l'Equipement à " balayer devant sa porte ". C'est ainsi que les choses se passent toujours en France, quand on se met à appliquer les lois et les règlements au pied de la lettre. On s'aperçoit alors que l'immense majorité des 8 000 lois nationales et des dizaines de milliers de textes administratifs sont totalement privés d'effet parce qu'inadaptés. Et que ce maquis législatif et réglementaire ne sert finalement qu'à créer et à abriter la plus complète anarchie. Trop de lois tue la loi. Trop d'énarques tue la République. Moralité : il faut rendre le pouvoir à la société civile. Qui elle sait ce qui est nécessaire à la vie en société dans un pays civilisé. Comme ne l'est plus la France.
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Ach so !

Les " emplois-jeunes " de Martine Aubry (en réalité imaginés par Dominique Strauss-Kahn, qui ne s'en vante pas) ne sont en rien une invention française. Ils ont été initiés de 1971 à 1989 sous l'appellation de " Jugenarbeit " en Allemagne de l'Est sous la férule communiste d'Erich Honecker. On a les inspirateurs qu'on mérite.
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Fort bien dit

La France, comme la Chine ou la Russie en 1989, est dans une phase prérévolutionnaire, le but - là-bas comme ici - étant de se débarrasser d'un système de production communiste, déshumanisant, dégradant, rétrograde et corrompu jusqu'à l'os.

Charles Gave, Le Figaro du 7 novembre 2003.
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La misère recule

La commission des finances de l'Assemblée nationale a rejeté un amendement visant à supprimer l'exonération d'impôts sur les " parachutes dorés " des dirigeants d'entreprise, autrement dit sur leurs indemnités de départ. Celles-ci ne subissent actuellement aucun prélèvement fiscal jusqu'à un plafond de 360.000 euros. Le fait que la plupart des dirigeants des grandes entreprises françaises soient des énarques passés dans le privé n'est évidemment pour rien dans cette mansuétude.



Raffarin économise

Une quinzaine de personnalités politiques, parmi lesquelles Michel Rocard et Jacques Delors, ont été reçues à déjeuner à l'Hôtel Matignon par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Il s'agissait de disserter sur " ce que sera la France dans vingt ans ". La presse nous a appris que l'évolution démographique, les risques de désindustrialisation et l'avenir du monde rural " avaient figuré au menu ". Aucune autre précision n'ayant filtré, on peut raisonnablement en déduire que M. Raffarin, soucieux des deniers de la République, n'a rien offert d'autre à consommer à ses hôtes. Ils ne sont pas près de revenir !
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L'insécurité recule

" Cent cinquante personnes ont, hier, été contrôlées, douze procès-verbaux dressés pour vente illicite de cigarettes et trois interpellations pour outrage effectuées lors d'un contrôle de police et de douane " agité " à la Goutte-d'Or (18e arr.) à Paris. Les forces de l'ordre ont dû faire face à une foule qui leur était hostile. " L'opération a viré à l'émeute. Nous constatons que nous sommes dans une zone de non-droit ", a déclaré le délégué régional de l'Unsa-Douane, Franck Poinsot ". (Le Figaro, 12 novembre 2003).
" Les issues de la rue bloquée, les policiers ont encerclé " 400 personnes vendant ou achetant des cigarettes ", qui ont aussitôt cherché à ameuter les passants, indique la préfecture de police de Paris. Très vite, entre 2 000 et 3 000 personnes se sont amassées face au cordon policier. " La foule a lancé des propos provocateurs, notamment en faveur d'Oussama Ben Laden ", assure la préfecture. Les vendeurs ont alors jeté leur marchandise par-dessus le barrage policier, pour éviter qu'elle ne soit saisie. La foule aurait ensuite forcé le barrage et permis aux 400 personnes retenues de s'enfuir " (Le Monde, 13 novembre 2003).
" Dans les rangs de la police urbaine de proximité (PUP), on expliquait hier que ce genre de manifestation est " monnaie courante " dans les secteurs sensibles. " Lors de nos interventions, nous rencontrons souvent l'animosité d'une partie de la population vivant de petits trafics et n'ayant pas le sentiment de commettre quelque chose d'illicite, confie un jeune officier de terrain. Il s'agit souvent de revendeurs de téléphones portables qui reproduisent dans leur quartier des schémas actuellement en cours dans les pays du Maghreb. A leurs yeux, l'irruption de la force publique dans leurs affaires est ressentie comme une véritable agression. Ils haranguent alors la foule qui nous insulte et, parfois, tente de s'opposer physiquement à nous. " (Le Figaro, 13 novembre 2003).
Un bon conseil : ne sortez plus de chez vous. Même pour vous plaindre au commissariat !

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Impensable chez nous

Qui a dit : " La politique n'est pas sale ; ce sont les politiciens qui la rendent sale " ? Ce n'est pas un éditorialiste français, mais le cardinal Jaime Sin, qui vient de se retirer à l'âge de 75 ans, après trente années passées à la tête de l'archevêché de Manille. Ouf ! On respire. Il vaut mieux que tout cela se passe au loin.
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Comprendre sa douleur

Le laboratoire Beaufour Ipsen Pharma ne manque pas d'à propos. Il vient d'éditer une brochure intitulée " Mieux comprendre les troubles hémorroïdaires en 10 questions " et destinée aux patients des médecins généralistes, gastro-entérologues et proctologues. Ceux-ci sont invités à mettre ce livret à la disposition de leur clientèle dans leur salle d'attente. Un endroit où l'on reste parfois longtemps assis. Ce qui va évidemment aider à la compréhension du document.
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Prise de tête

Voici comment Le Quotidien du Médecin a répondu à une lectrice qui lui posait la question suivante : " Je ne peux rentrer pour déjeuner à mon domicile. Comment comptabiliser mes frais de repas ? Quels justificatifs faut-il fournir ? " :
" L'administration évalue le coût d'un repas pris au domicile à 4,50 euros, soit 1,5 fois le montant minimal garanti établi à 3 euros pour la période allant du 1er juillet 2003 au 30 juin 2004 (contre 2,95 euros auparavant). Pour les repas pris à l'extérieur, le montant déductible d'un repas dépend de son prix (mais dans les deux cas, le coût estimé d'un repas pris au domicile doit être réintégré) : s'il excède le plafond de 15 euros (soit cinq fois le minimum garanti fixé par l'administration), vous ne pouvez déduire que 10,50 euros (15 - 4,50 euros). S'il ne dépasse pas ce plafond de 15 euros, il est obtenu par la différence entre le prix du repas et 4,50 euros. "
Le mieux est de se faire un sandwich à la maison et de le manger entre deux patients.

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Le vent d'Italie

La commission de la justice du Sénat italien a adopté un texte interdisant aux magistrats, sous peine de sanctions, d'appartenir à un parti politique ou à un syndicat et même de participer à des manifestations politiques. Un tel texte serait le bienvenu de ce côté-ci des Alpes. Où la politisation de la justice est devenue une véritable calamité nationale.
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Plus de magouilles au Goncourt

Sévèrement étrillée par le pamphlet de Péan et Cohen " La face cachée du Monde ", Josyane Savigneau, chef du service littéraire du quotidien, n'a pas perdu toute influence. Voici ce qu'elle écrivait dans son journal le 26 septembre 2003 : " Si les Goncourt voulaient fêter leur centenaire de manière intelligente, comme ils ont célébré l'an 2000 avec le magnifique Ingrid Caven de Jean-Jacques Schuhl, voici le lauréat tout trouvé. Mais l'intelligence va rarement de pair avec les magouilles. " Quel était l'ouvrage ainsi vanté ? " La maîtresse de Brecht ", de Jacques-Pierre Amette. Qui vient précisément de recevoir le Goncourt. Il n'y a donc pas eu de magouilles !
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Ole !

La rencontre de Carcassonne entre Jacques Chirac et Jose-Maria Aznar a dû rappeler à l'un et à l'autre un mauvais souvenir. Celui de leur première rencontre, en 1989. C'était lors des journées parlementaires du RPR. Leader de l'opposition espagnole, mais encore peu connu en France à l'époque, Aznar y avait été convié sur la suggestion de Jean-François Probst, alors conseiller de Charles Pasqua, président du groupe RPR au Sénat, et qui avait fait sa connaissance en Espagne. Au dîner, Aznar est assis en face de Chirac. Vers la fin du repas, Aznar devient soudain " vert jaune, prêt à quitter la table d'honneur ", comme le raconte Probst dans son livre " Chirac et dépendances " (Ramsay). " Chirac, poursuit Probst, a dû un petit peu trop forcer sur le Rioja, le vin espagnol. A l'époque, il considère qu'Aznar n'est pas grand-chose. Il l'avait déjà dit dans la voiture, à quelqu'un, en arrivant à Arcachon. L'ancien Premier ministre a donc un comportement typiquement macho par rapport au petit Espagnol. Et voilà qu'il lui prend l'idée de l'apostropher avec ces mots :
- Ecoutez-moi, cher Aznar, je ne sais pas si un jour vous serez au pouvoir (l'air de dire, mon pote tu ne seras jamais Premier ministre, moi j'y ai déjà été deux fois), mais si d'aventure vous arrivez à avoir la majorité, il y a quelque chose que personnellement j'exigerai de vous.
Déjà, dire à un Espagnol " j'exigerai de vous ", c'est un peu difficile. Surtout pour le petit Aznar, qui espère quand même battre Felipe Gonzalez d'ici huit jours. Il sait, alors, que ce sera difficile, mais il supporte difficilement qu'on lui parle de cette manière.
Et Chirac de continuer sur sa lancée, provoquant l'irritation de son interlocuteur :
- Je voudrais que vous supprimiez définitivement cet art que, pour ma part, je trouve barbare et que vous appelez la corrida, enfin, la tauromachie… "
C'est finalement Charles Pasqua qui, avec sa faconde habituelle, sauvera la situation. " Si Charles n'était pas intervenu à ce moment-là, poursuit Jean-François Probst, Aznar prenait ses cliques et ses claques, puis aurait disparu, ivre de rage. "
Conclusion de Probst : " Chirac, quand il en sort une grosse, il en sort une grosse. " Rien de changé depuis !

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Ai-je bien entendu ?

Pas très optimiste, Frits Bolkestein, sur la réduction à 5,5 % de la TVA dans la restauration, que souhaite obtenir le gouvernement français. A sa sortie de Matignon, où il avait été reçu par Jean-Pierre Raffarin, le commissaire européen a déclaré : " Il appartient aux autres Etats membres d'en décider. Et l'unanimité, c'est une chose difficile quand on est à quinze. " Surtout que l'Allemagne, qui ne tient pas à voir encore diminuer ses recettes fiscales dans la période de récession économique qu'elle traverse, est très hostile à cette mesure. Une promesse de plus que Chirac risque de ne pas tenir. Les restaurateurs et leur président, André Daguin, auraient dû se méfier. Et se souvenir que, pour Jacques Chirac, " les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ".
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Quelle lucidité !

Zéro pointé pour Moody's. Considérant qu'elle n'est plus un pays à haut risque pour les investisseurs, l'agence de notation financière a relevé de deux points la note de la Russie…quelques jours avant que Vladimir Poutine ne fasse arrêter le patron du géant pétrolier YoukosSibneft, Mikhaïl Khodorkovski, déclenchant une grande inquiétude dans les milieux d'affaires occidentaux. Nous abaissons de plusieurs points la note de Moody's !
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Il y a une vie sous la terre

Le fait de devoir couvrir les dépenses d'un organisme en faillite, ne décourage pas l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale, autrement dit l'Acoss, pour la désigner par son acronyme ô combien évocateur, de réfléchir aux moyens d'évaluer l'économie souterraine. Elle l'estime à un chiffre compris entre 4% et 13 % du PIB, c'est-à-dire entre 400 et 1300 milliards de francs. Admirez la précision ! Ah ! si tout le monde voulait bien se laisser plumer par la Sécu, la vie serait plus facile pour cette dernière. Mais que voulez-vous, il y a de bien malhonnêtes gens qui préfèrent travailler pour eux-mêmes que pour cette institution que-le-monde-entier-nous-envie. Gageons qu'avec la fin du monopole de la Sécurité sociale, l'économie aura moins de raisons de se cacher sous terre. Tant il est vrai que c'est l'excès de taxation qui alimente la fraude, comme n'ont jamais voulu le comprendre les politiciens français.
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Engagements sous condition

Les responsables du recrutement de l'armée française s'inquiètent de ne pas trouver de candidats, sauf parmi les jeunes gens issus de l'émigration maghrébine. Beaucoup de ces derniers mettent à leur engagement la condition de ne pas être utilisés en cas de guerre avec l'Algérie. L'immigration n'a pas fini de faire sentir ses effets en France.
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Comment ça va ? Mal !

On n'embauche plus en France ! C'est le constat que font tous les organismes de placement ou de conseil. Telles sont les conséquences de la brutale " panne de croissance " survenue au début de 2003 et qui s'est traduite par une floraison de plans sociaux dans les grandes entreprises, suivie de graves difficultés chez leurs sous-traitants, et qui affecte aujourd'hui l'ensemble de l'économie française. Après une augmentation de 0,5 % en août, les chiffres de septembre 2003 confirment cette tendance, avec une hausse de 1 % du chômage, ce qui représente 25.300 demandeurs d'emploi supplémentaires. Depuis le début de l'année 2003, la France compte 130 000 chômeurs supplémentaires, soit un chiffre déjà très supérieur à celui de l'ensemble de l'année 2002, où l'on avait compté 100.000 demandeurs d'emploi de plus. Les firmes licencient à tour de bras leurs cadres bien payés. Autres victimes, les jeunes, qui ne parviennent pas à s'insérer dans le marché de l'emploi. Chez les moins de vingt-cinq ans, le taux de chômage a augmenté de 5,1 % par rapport au mois d'août et de 8,2 % par rapport à septembre 2002. Incapable de faire la plus petite réforme de structure, la France est sensible aux moindres variations de la conjoncture, exactement comme un malade affaibli face aux microbes. Pas rassurant !
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A la vôtre !

Boire de l'alcool en quantité modérée protège des maladies cardio-vasculaires. Le phénomène est bien connu. Ce qui l'était moins, c'est qu'à quantité d'alcool égale, seuls les buveurs réguliers sont relativement protégés. C'est ce qui ressort d'une étude intitulée PRIME (Prospective Study of Myocardial infarction), dont les résultats ont été révélés par…le Pr. Ducimetière ! Ne pas boire, on voit où cela peut conduire…
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Sous bonne garde

La création par la préfecture de police de Paris, en novembre 2002, de l'Umip (Unité mobile d'intervention et de protection) a permis de réduire de plusieurs centaines le nombre de policiers affectés aux gardes statiques devant les endroits sensibles, notamment les représentations diplomatiques. Composée de policiers particulièrement entraînés et armés de fusils à pompe, l'Umip, qui patrouille en voiture, est considérée comme beaucoup plus efficace que les gardes statiques. Celles-ci peuvent avoir un effet dissuasif, mais ne pourraient guère résister à une action violente. Il n'en reste pas moins que sept hommes politiques continuent, à Paris, de bénéficier d'une garde statique devant leur domicile, nous apprend Le Parisien. Il s'agit de Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Valéry Giscard d'Estaing, Alain Juppé, Edouard Balladur, Lionel Jospin et Daniel Vaillant. Ce dispositif est chiffré à 8 millions d'euros par an par le Syndicat des gardiens de la paix (SGP-FO). C'est un peu cher, mais que ne ferait-on pas pour conserver d'aussi éminents personnages, aussi importants pour la démocratie que, pour nos poumons, l'air que nous respirons ?
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En termes non voilés

Loi ou pas loi ? Le débat sur l'interdiction du voile islamique à l'école vient de connaître un rebondissement inattendu pour les adeptes du politiquement correct, qui nous assuraient qu'une loi interdisant les signes religieux à l'école serait rejetée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Pas du tout, a indiqué le vice-président de la Cour de Strasbourg, le magistrat français Jean-Paul Costa. Entendu par la commission Stasi sur la laïcité, il a assuré que " si une telle loi était soumise à notre cour, elle serait jugée conforme au modèle français de laïcité, et donc pas contraire à la Convention européenne des droits de l'homme ". Il ne reste donc plus qu'à la prendre.
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La France en bonne compagnie

" Où réclame-t-on des horaires de piscines spéciaux pour les femmes, des séances de cinéma non mixtes, des tenues islamiques " total
look " ? Où essaie-t-on de faire admettre qu'un professeur homme ne puisse pas interroger une fille musulmane à l'oral d'un examen ? Uniquement en Arabie saoudite, en Iran et en France ! "
(Soheib Bencheikh, le mufti de Marseille qui dénonce l'activisme de ses coreligionnaires de l'UOIF, cité par Valeurs actuelles " du 12/09/2003, p. 17).

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La clarté ne nuit pas

Sabine Herold, l'animatrice de Liberté j'écris ton nom, nous reproche d'avoir indiqué qu'elle avait adhéré à l'UMP. En fait notre information est bien exacte. Simplement Sabine Herold nous précise qu'elle avait pris sa carte de la formation présidée par Alain Juppé en mars 2003 et non après la manifestation du 15 juin qui avait réuni, à Paris, plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protester contre le blocage du pays par les grévistes des services publics. " Quand j'ai pris ma carte, nous écrit Sabine Herold, il était encore plausible que des courants émergent au sein de l'UMP. Il me semblait dès lors normal de prendre ma carte afin de pouvoir voter pour des libéraux le jour des élections internes : on ne peut se plaindre que l'UMP ne soit pas un parti libéral si les libéraux refusent d'y adhérer. Aujourd'hui la situation a changé: des courants n'émergeront pas dans l'UMP qui n'est qu'un gros RPR, je ne renouvellerai donc pas mon adhésion devenue inutile. " Puisqu'il en est ainsi, le mieux et le plus clair ne serait-il pas que Sabine Herold adresse sa démission à Alain Juppé, plutôt que continuer à compter au nombre des adhérents d'une formation de la fausse droite ?
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Vacances romaines

Bardés de " communicants " comme le sont l'Elysée et Matignon, on ne parvient pas à comprendre comment ils ont pu laisser s'organiser l'escapade romaine du couple Raffarin, accompagné de Mme Chirac, à l'occasion des cérémonies de béatification de Mère Teresa au Vatican. Pour honorer une religieuse qui a consacré sa vie aux pauvres, la délégation française, forte d'une quarantaine de personnes, n'a rien trouvé de mieux que de descendre dans le plus grand palace de Rome. Aux frais du contribuable évidemment. La France d'en bas appréciera. M. Raffarin, dont le plus grand souci consiste à mettre en scène le moindre de ses gestes - ce qui lui tient lieu de méthode de gouvernement - vient de faire preuve de son profond mépris du peuple. Probablement parce qu'il croyait que les détails de son voyage à Rome ne se sauraient pas.Tant il est vrai que lorsqu'on n'est pas sincère, on finit toujours par se trahir.
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La critique les rend fous

Délirant, l'article que Renaud Donnedieu de Vabres, député UMP et éphémère ministre du gouvernement Raffarin, a publié dans Le Monde pour critiquer le livre de Nicolas Baverez, La France qui tombe. Il
n'a rien trouvé de mieux, pour louer les mérites du gouvernement et s'opposer aux critiques contenues dans le livre, que d'apostropher Baverez en des termes qui rappellent les débats d'il y a un demi-siècle. " Où étiez-vous, monsieur Baverez, ce vendredi de février où Dominique de Villepin à New York, à l'ONU, a trouvé les mots simples mais forts qui ont retenti dans l'ensemble des opinions publiques du monde comme une belle maxime française ? " Où voulait-il donc que se trouvât Baverez ? Celui-ci est avocat et n'avait aucune raison d'accompagner Villepin à New York. D'autant que la diplomatie française, loin d'accomplir des prouesses, a seulement réussi l'exploit d'isoler complètement notre pays, ce dont elle vient de tirer l'amer constat, à l'ONU, en donnant quitus à l'action américaine en Irak. Mais loin de s'en tenir à cette énorme bêtise, Donnedieu ose évoquer la terrible canicule du mois d'août pour faire gloire au gouvernement de son…action, alors que tout le monde a pu constater sa totale absence et son inertie. " Où étiez-vous, cet été ? ", lance-t-il à Baverez. Et lui, Donnedieu, où était-il ? Au chevet des personnes âgées qui mourraient de chaleur et de solitude ? Il n'aurait pas fallu pousser beaucoup le député pour qu'il demande en plus à l'écrivain où il était pendant la guerre. Heureusement pour lui, Baverez n'était pas né à cette époque. Donnedieu non plus, d'ailleurs.

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Rideau !

La plupart des organisations internationales considèrent que la France ne tirera pas profit de la reprise américaine pour n'avoir fait aucune des réformes de structure qui s'imposent. Cela n'empêche pas M. Raffarin d'annoncer que l'embellie économique est pour demain, au risque d'être cruellement démenti par les faits. Quant au président de la République, que les éditorialistes pressent d'agir, il ne sait que multiplier les voyages. Et qu'il les fasse dans le pays ne change rien. Il n'a que des mots creux à offrir aux Français. En fait, Chirac et Raffarin ne sont plus que des acteurs - au demeurant fort mauvais - jouant une pièce mal écrite et qui ne fait pas recette. Il serait grand temps de baisser le rideau.
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Vive l'impôt

On vient enfin de comprendre pourquoi l'UDF est hostile à la baisse des impôts. Un de ses membres en vue, André Santini, ancien ministre et député des Hauts-de-Seine, a révélé au Parisien qu'il consacre chaque mois 1000 euros, c'est-à-dire l'équivalent du SMIC, à l'achat de cigares. Si par malheur les impôts venaient à baisser et que cela se traduisait par une baisse de l'indemnité parlementaire (il n'y a aucun risque, mais quand on y est intéressé on a toujours un peu de crainte), Santini serait obligé de se serrer la ceinture ou de se passer d'un de ses plaisirs favoris. Quant au président de l'UDF, François Bayrou, qui adore l'équitation, il serait obligé de mesurer le picotin à son cheval. De si horribles perspectives ne peuvent qu'émouvoir les Français. La baisse des impôts a du plomb dans l'aile.
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La montée du vote populiste

La phobie de l'invasion devient ainsi un phénomène politique essentiel en Europe occidentale. La montée du vote populiste dans de nombreux pays européens reflète cette angoisse en plein essor. Les mouvements de cette nature sont, bien souvent, qualifiés de fascistes ou de totalitaires. Or, contrairement aux idéologies totalitaires, ils ne remettent pas en cause la démocratie parlementaire, le suffrage universel comme fondement de la légitimité politique, ne prônent pas de parti unique, la suppression des libertés publiques ou des droits individuels. La comparaison avec les totalitarismes du XXème siècle est donc abusive, voire inexacte, car tous ces points étaient au cœur même de l'idéologie des mouvements d'inspiration fasciste. Le populisme européen du XXIème siècle est d'une autre essence. Il se nourrit essentiellement de la peur de l'invasion et du rejet du métissage de la société. Le vote protestataire exprime avant tout une réaction d'hostilité à l'égard de l'immigration.

Maxime Tandonnet, Migrations, la nouvelle vague.
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La concurrence, quelle horreur !

Lionel Jospin ne manque pas d'air. Dans une tribune de Libération, il exprime, au sujet du déficit de la Sécurité sociale, sa " crainte que cette situation serve de prétexte au gouvernement pour une remise en cause de notre système, par un développement du rôle des assureurs dans " le marché de la santé " ". C'est à se demander s'il se souvient que c'est lui qui, en 2001, a modifié par ordonnance le code de la mutualité afin de se conformer aux directives européennes de 1992, mettant ainsi toutes les caisses sociales françaises en concurrence avec les sociétés d'assurances, les mutuelles et les institutions de prévoyance. Mais le plus incroyable est que le gouvernement Raffarin ne lui rappelle pas ces faits incontestables. En réalité, gauche et fausse droite sont d'accord pour continuer à cacher la vérité aux Français le plus longtemps possible, de façon à retarder la formidable révolution qui va voir les citoyens devenir beaucoup plus riches en raison de la baisse du coût de la protection sociale du fait de l'introduction de la concurrence. Des citoyens plus riches, en quoi cela pourrait-il faire peur aux politiciens ? Elémentaire, mon cher Watson : un citoyen à l'aise a une fâcheuse tendance à vouloir s'occuper des affaires publiques et à demander des comptes à ceux qui les dirigent. Alors que les pauvres et les assistés ne sont bons qu'à se taire. La concurrence pour la Sécu, cela signifie la concurrence pour les politiciens. Et ils n'aiment pas
cela !
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Gaillard aux finances

Devant l'impuissance de nos ministres à maîtriser les déficits, voici que surgit un candidat sérieux à leur succession. Il s'agit de Michel Gaillard, le directeur du Canard Enchaîné. Qui, lui, a au moins une belle performance à son actif. Il vient en effet de réduire à néant en une année les charges financières de l'hebdomadaire satirique. Une diminution de 200 % ! Il est vrai que les sommes en jeu sont plus modestes que celles du budget de l'Etat. Il n'empêche que les charges financières du Canard, qui s'élevaient à 2 euros en 2001 sont égales à zéro en 2002. Joli travail !
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Ouvrez les micros !

Le cinéaste américain Elia Kazan, qui vient de mourir, avait réalisé, en 1957, un film intitulé " Un homme dans la foule " qui mettait en scène un tribun médiatique devenu si populaire qu'il bénéficiait d'un véritable pouvoir sur l'opinion. Ce démagogue sans scrupule avait fini par effrayer beaucoup de ceux qui l'avaient poussé en avant, notamment une jeune femme proche de lui. Un jour qu'il exprimait, comme à son habitude et se croyant hors antenne, tout son mépris pour le public, cette jeune femme décida de laisser ouvert le micro du studio, ce qui mit évidemment un terme brutal à la carrière du bateleur. Il est des micros qu'il faudrait laisser ouverts en France. Les citoyens découvriraient avec effarement ce que la classe politique pense d'eux.
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Où sont passées mes pantoufles ?

Les technocrates qui gouvernent la France ne supportent plus la moindre contrariété. Ils s'apprêtent à adoucir fortement les règles du pantouflage, qui interdisent à un fonctionnaire de rejoindre, avant un délai de cinq ans, une entreprise privée qu'il a contrôlée ou avec laquelle il a traité au nom de l'administration. Un rapport remis au ministre de la fonction publique, Jean-Paul Delevoye, propose de ramener ce délai à deux ans. L'auteur du rapport, Guy Berger, est évidemment un haut fonctionnaire, qui a d'ailleurs présidé l'association des anciens élèves de l'ENA. Un homme sûr !
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Le retour des saisons

Il semble acquis que la canicule ne se prolongera pas cet hiver. On finissait par douter du retour à la normale des saisons et par croire que le réchauffement de la terre nous condamnerait, encore vivants, aux fournaises de la crémation. Dieu merci, le calendrier grégorien veillait, qui renvoie momentanément à leurs chères études les prophètes de malheur. Les feuilles tombent en même temps que la pluie. Le thermomètre frissonne. Les lainages reprennent leurs droits. Bientôt il neigera. Et avec un peu de chance, nous renouerons avec le verglas. Le bonheur.

Philippe Bouvard, Le Figaro Magazine.
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Bande de malpolis !

Jacques Chirac et Dominique de Villepin songent sérieusement à rompre les relations diplomatiques avec les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Il y a en effet de quoi être très mécontent. Les Néerlandais viennent de décider de baisser leurs dépenses publiques de 8,20 % en 2004 et de porter cette diminution à 17 % en 2007. Quant aux Britanniques, ils affichent avec impudence un taux de chômage de 3,1 % depuis vingt mois, tandis que celui de la France s'oriente allègrement vers les 10 %. Voilà des pays qui ne savent pas vivre. Ils ne sont vraiment " pas très polis " à notre égard, comme l'avait fermement reproché Jacques Chirac aux Etats candidats à l'entrée dans l'Union européenne qui n'approuvaient pas la position française dans l'affaire d'Irak.
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Duhamel censuré à RTL

Editorialiste du matin à RTL, Alain Duhamel multiplie les prises de position antidémocratiques. C'est ainsi que le 8 octobre 2003, il déclarait à propos de l'élection d'Arnold Schwarzenegger au poste de gouverneur de Californie :
" A quoi il faut ajouter toujours la vieille lune, éternelle, du sauveur venu de la société civile, comme si on pouvait improviser la capacité de gouverner, la connaissance des procédures des administrations et comme si on gouvernait un Etat comme on gouverne une entreprise. " Le lendemain, 10 octobre, Duhamel consacrait sa chronique à la déclaration du ministre de l'industrie, Nicole Fontaine, favorable à la mise en place de la troisième génération de réacteurs nucléaires, et la terminait en évoquant le fait que " Nicolas Hulot proposait hier ici même sur RTL un référendum sur le nucléaire ". Duhamel se disait alors hostile à un tel référendum au motif qu'il n'y avait pas en France dix mille personnes capables de prendre position sur un tel sujet ! La démocratie réduite à dix mille citoyens, cela vous a un furieux air d'oligarchie qui n'a pas dû plaire à la direction d'une radio qui se veut " populaire ". En tout cas cette phrase ne figure pas dans le texte de la chronique publié sur le site internet de la station.
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Boum !

Les voitures continuent de brûler en France sans que cela suscite l'émotion des politiciens ni de la presse. Un phénomène " normal " en quelque sorte ! Et c'est à peine si les explosions sont mentionnées. Ainsi celle qui s'est produite devant le centre des impôts du 11ème arrondissement de Paris dans la nuit du 10 au 11 octobre 2003 et qui est probablement d'origine criminelle n'a fait l'objet que d'une brève de 4 lignes dans Le Monde. A part cela, l'insécurité recule !
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Do it yourself

Des citoyens exaspérés de l'incurie politique et administrative ont entrepris de réaliser par eux-mêmes, en région parisienne, un ralentisseur dans une rue de leur commune où se sont produits de nombreux accidents. La gendarmerie a interpellé le " constructeur " mais l'a rapidement relâché, tandis que les employés de l'équipement détruisaient le ralentisseur. De tels incidents sont très révélateurs de l'état d'esprit qui règne actuellement en France. L'administration entend faire respecter une autorité qu'elle n'exerce qu'à l'encontre des citoyens et non pas dans leur intérêt, tandis que ces derniers sont de plus en plus tentés d'agir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Cela porte un nom : l'anarchie. Et ce ne sont pas les citoyens qui en sont responsables, bien au contraire. Trop d'administration tue la liberté, et trop d'Etat tue l'Etat. Les princes qui nous gouvernent ne l'ont pas encore compris et vont en payer avant longtemps les conséquences.
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Il n'y a pas de fumée sans feu

L'aide financière accordée par le gouvernement aux buralistes suffira-t-elle à calmer leur colère ? Rien n'est moins sûr. Car cette profession s'estime sinistrée par les hausses successives du prix du tabac, notamment dans les régions frontalières où il très facile pour les consommateurs d'aller s'approvisionner à l'étranger où les prix sont moins chers. C'est ainsi qu'après l'application de la dernière hausse en date en France, celle du 20 octobre 2003, les cigarettes seront moins chères de 84 % en Espagne, 59 % au Luxembourg, 39 % en Italie et 36 % en Allemagne. Le président de la Confédération des débitants de tabac, René Le Pape, avant l'assemblée de son organisation qui a difficilement approuvé le plan d'aide proposé par le gouvernement, se déclarait prêt à " ne pas appliquer la hausse " et à
" entrer dans l'illégalité la plus totale ". Des propos qui vont bien au-delà du traditionnel " Retenez-moi ou je fais un malheur ", car ils expriment sans ambiguïté la tentation d'un nombre croissant de Français de ne plus se plier à l'arbitraire étatique non plus qu'à des taxes ou des impôts qui tuent leur activité. Un vent de révolution souffle sur le pays.
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La colonisation, une idée républicaine

Quel est l'ardent colonialiste qui a tenu ce discours ? " Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète que les races supérieures ont un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. " C'est Jules Ferry, devant la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. Et cet autre ? " Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture, et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de
l'industrie. " C'est Léon Blum, également à la Chambre, le 9 juillet 1925. Encore une amnésie. La gauche française, aujourd'hui, a totalement oublié cette page de sa propre histoire. Au XIXème siècle, si les missionnaires catholiques participent largement à l'aventure coloniale, et y jouent, comme nous l'avons vu, un rôle décisif dans la lutte contre l'esclavage, la grande expansion outre-mer constitue une entreprise laïque et républicaine. Au nom des Lumières et de la mission civilisatrice du pays des droits de l'homme, plusieurs générations de Français croiront profondément à la légitimité de la colonisation. " Dieu offre l'Afrique à l'Europe, déclare Victor Hugo, le 18 mai 1879, lors d'un banquet commémoratif de l'abolition de l'esclavage. Prenez-la non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez, cultivez, colonisez, multipliez. " Dans les années 1880, quand Jules Ferry lance des expéditions en Tunisie et au Tonkin, si le radical Clemenceau dénonce l'affairisme colonial et parfois le coût excessif de la colonisation, même le socialiste Jaurès approuve le projet. La droite, obnubilée par la revanche sur l'Allemagne est plus réservée. Ce sont donc les socialistes et les républicains modérés qui sont persuadés du bon droit de la France d'aller civiliser les " races inférieures " - le mot race, à l'époque, désignant un peuple dans la continuité de ses générations.

Jean Sévillia, Historiquement correct (Perrin).
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Europe : y-a-t-il un pilote dans l'avion ?

L'idée à la mode voudrait que la stagnation économique de la zone euro soit due à l'absence de gouvernement économique. Ce qui signifie qu'on retrouverait à la tête de ce dernier Chirac et Schröder, dont on sait à quel point ils réussissent brillamment chez eux ! Il s'agit finalement de la vieille antienne qui voit le salut dans l'association de l'aveugle et du paralytique. D'autres, constatant les dissensions déjà patentes dans l'Europe à quinze, pour ne pas parler de l'Europe à vingt-cinq, qui est pour 2004, suggèrent qu'on constitue un noyau dur avec les six pays fondateurs : France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg. Mais alors quid des six autres qui constituent avec les six la zone euro ? Et quid des nouveaux entrants qui vont rapidement, en principe, adhérer eux aussi à l'euro ? Les uns et les autres accepteront-ils de laisser les Six prendre seuls des décisions qui affecteront forcément tous les autres ? Evidemment pas. De quelque côté que l'on se tourne, on ne voit que contradictions insurmontables et fausses solutions. La vérité est qu'on s'est précipité pour faire l'euro afin de pousser à la constitution d'une Europe politique. Comme si l'on avait jamais vu une monnaie créer un Etat ! L'Europe est mal partie. Tout simplement parce qu'elle n'a jamais vraiment choisi entre ses deux destins possibles : une vaste zone de libre échange et un Etat fédéral. Si c'est ce dernier qu'on avait voulu, il fallait limiter les nouvelles adhésions. Mais du coup on limitait aussi le champ d'expansion économique du noyau initial. Quant à la conférence intergouvernementale qui s'est ouverte le 4 octobre 2003 à Rome afin d'approuver ou non le projet de constitution européenne élaboré par la Convention sur l'avenir de l'Europe, elle risque fort d'être victime d'une erreur de méthode fondamentale. Avant d'accueillir de nouveaux membres, la sagesse et l'expérience veulent qu'au préalable on se mette d'accord entre soi. Cela n'a pas été fait et les dissensions qu'on avait voulu gommer vont forcément réapparaître. L'Europe est à coup sûr un gros porteur. Mais on n'est pas certain qu'il puisse voler. D'autant qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion.
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Dans quel Monde vit-on !

Le Monde a été atteint en profondeur par le livre que lui ont consacré Pierre Péan et Philippe Cohen. Malgré la volonté de la direction du journal d'étouffer rapidement tout débat interne, le feu couve sous la cendre. C'est ainsi que le chroniqueur de télévision du journal, Daniel Schneidermann, vient de se faire virer en raison de la publication d'un livre où il écrit que
" l'incapacité de la direction du journal à opposer au livre une contre-enquête crédible fut une sorte d'aveu ". Dans sa dernière chronique, le journaliste laisse exploser son amertume en des termes qui ne vont pas améliorer la cote des dirigeants du quotidien : " C'est l'histoire d'un journaliste licencié par la direction de son journal parce qu'il a critiqué cette même direction. Cela ne se fait pas, paraît-il. On ne critique pas sa direction. On peut critiquer (et Le Monde y encourage) Jean-Pierre Raffarin, Johnny Hallyday, George Bush, Tony Blair, Alain Delon, Vladimir Poutine, le pape, le dalaï-lama. (…) Cela vaut pour les partis politiques, les comptes des entreprises, le contenu des bidons des coureurs cyclistes. Mais pas pour la direction du Monde. La direction du Monde (Jean-Marie Colombani et Edwy Plenel - mais a-t-on seulement le droit, sans blasphémer, de prononce Leurs Noms ?) est sacrée. C'est ainsi. "
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A votre santé !

En publiant ses résultats semestriels, la société d'assurances AGF se déclare confiante et " affiche ses ambitions ". Dans le domaine de la santé, AGF veut " constituer une unité cohérente afin de répondre aux enjeux d'un secteur en mutation ". En langage clair, cela signifie que l'assureur veut être à même de prendre une part aussi large que possible du marché de l'assurance maladie qui est désormais ouvert à la concurrence en raison de l'abrogation du monopole de la sécurité sociale. Et quel marché ! A elle seule, l'assurance maladie représente presque autant que la totalité du marché de l'assurance en France. C'est ce qui allèche les divers intervenants (assureurs, mutuelles, institutions de prévoyance) en même temps que cela leur fait peur. Car ils ont toujours vécu en marge de la formidable chasse gardée de la Sécu, et ils craignent que leurs dents mal aiguisées ne leur soient pas d'un grand secours face aux grands groupes internationaux qui, eux, savent depuis toujours ce qu'est la concurrence. Que le meilleur gagne !
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Torture

La garde à vue, en France, constitue un résidu de barbarie. C'est une torture " soft ", qui témoigne d'un grave mépris de l'individu. En réalité, le suspect ne peut ni dormir (on lui en laisse le temps, mais sur un banc de 30 cm de large) ni se laver. Et l'on croit utile, dans le projet Perben, de prolonger cette situation indigne jusqu'à quatre-vingt-seize heures…J'ai en mémoire un vieux manuel destiné aux futurs commissaires de police, heureusement retiré depuis longtemps de la circulation, qui expliquait que la garde à vue devait
" conduire le suspect jusqu'à ce moment de vertige d'où procède l'aveu ". Même la vérité - pour autant qu'on l'obtienne ainsi - ne mérite pas d'être arrachée au prix d'un tel oubli des droits élémentaires de l'individu.

Maître Jean-Yves Le Borgne, président de l'Association des avocats pénalistes, dans Le Figaro du 26 septembre 2003.
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Raffarin attaque les résistants

Rien ne traduit mieux l'affolement du gouvernement Raffarin et sa quête éperdue de rentrées d'argent que sa décision d'aller chercher dans les fichiers des chaînes de télévision payantes les noms et adresses des abonnés qui ne paient pas la redevance audiovisuelle. Celle-ci, c'est bien connu, est l'impôt le plus fraudé en France. D'abord parce que ce n'était pas, jusqu'à présent, un véritable impôt mais une taxe parafiscale et qu'on ne risquait pas grand-chose en ne la payant pas. Et puis aussi et surtout parce que sa justification paraît plus que douteuse aux yeux de nombre de Français qui ne voient pas pourquoi ils devraient payer pour un produit strictement identique - et en tout cas pas meilleur - que celui qu'on leur offre gratuitement sur d'autres chaînes. Quitte à payer, autant s'offrir ce dont on a envie et qu'on choisit librement. C'est ainsi que les opérateurs de télévision payante ont un portefeuille d'environ 11 millions d'abonnés en France, dont 500 000 ne paient pas la redevance audiovisuelle. Pour tenter de récupérer la soixantaine de millions d'euros correspondant au non-paiement de la redevance, le gouvernement va se heurter de front non seulement aux opérateurs de télévision privée, qui savent très bien que la confidentialité d'un fichier vis-à-vis de l'administration est un des éléments essentiels de la confiance que leur font leurs clients, mais aussi aux éléments les plus décidés de la résistance à l'oppression étatique. Car ne nous y trompons pas : même si la fraude a pour motif principal l'envie d'économiser de l'argent, elle est aussi un acte de défi. Sinon, ce n'est seulement 5 % des abonnés aux chaînes payantes mais 80 % qui ne paieraient pas la redevance. C'est par de telles mesures que se révèle la nature profonde d'un régime. Celui que nous subissons en France est dictatorial et inquisitorial. Il écrase les citoyens d'impôts, de taxes et de charges, et restreint chaque jour un peu plus leur liberté. Un tel régime ne peut que disparaître dans les poubelles de l'histoire. Et c'est bien le sort qui l'attend.
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Votre argent est à moi !

Plus socialiste que moi, tu meurs ! C'est ce que Raffarin peut proclamer sans crainte d'être démenti. Le gouvernement a en effet décidé de remplacer le plan d'épargne populaire (PEP) de Bérégovoy par un plan d'épargne individuel retraite (PEIR) dont la principale caractéristique est qu'on ne peut en sortir qu'en rente et non pas en capital, comme cela était possible dans le cas du PEP. Autrement dit, ce qui plaît à Raffarin, c'est la capitalisation sans capital, puisque vos belles économies investies dans un PEIR ne seront plus jamais disponibles si l'envie - ou la nécessité - vous prend de faire un achat de quelque importance. Ce faisant, Raffarin a tout simplement obéi à Chérèque, le leader de la CFDT, qui lançait il y a quelques semaines un avertissement sans fard au gouvernement : d'accord pour un peu de capitalisation, mais à la condition que la sortie se fasse uniquement en rente. Et dire que certains inconscients présentent la CFDT comme un syndicat " réformiste ". C'est en réalité un groupement marxiste de la plus belle eau, et le gouvernement est à ses ordres. Y-a-t-il encore quelqu'un dans l'aimable assistance qui soutienne Chirac et Raffarin ?
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Le secret de la Ve

Le blocage de l'Etat et de la sphère publique est en relation directe avec le noyau dur de la classe dirigeante de la Ve République, qui repose sur une osmose entre les dirigeants politiques, les hauts fonctionnaires et les leaders syndicaux. D'où un consensus, qui dépasse les clivages politiques, en faveur du maintien du modèle social-étatiste.

Nicolas Baverez, La France qui tombe, (Perrin)
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Les altermondialistes sont des prédateurs

Mais les altermondialistes ont aussi des intérêts, plus ou moins masqués, à défendre. Leur opposition à la mondialisation est la conséquence d'un besoin de recyclage pour des hommes et des femmes qui ont perdu leur fonds de commerce idéologique avec la faillite du communisme. Leur véritable motivation reste celle de prédateurs qui cherchent non pas à créer des richesses, mais à bénéficier d'une part aussi grande que possible des richesses créées par autrui. On comprend alors que certains aient intérêt à défendre l'idée - au besoin par des manifestations violentes - que la libre concurrence conduit à l'exploitation des uns par les autres.
S'ils arrivent à faire admettre cette thèse - et il faut croire qu'ils y sont bien arrivés puisqu'elle est acceptée par de nombreuses personnalités de droite aussi bien que de gauche -, ils ouvrent par là même un espace à l'action politique. Ils font donc en sorte qu'une partie des ressources dont disposent les uns et les autres soit en grande partie déterminée par des processus politiques qu'ils ont l'espoir d'influencer ou même d'arbitrer, et non pas par leurs propres efforts productifs. La rémunération que recherchent les altermondialistes est une rente, c'est-à-dire un privilège obtenu par l'usage de la contrainte publique.

Pascal Salin, Le Figaro du 10 septembre 2003
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A grands coups de batte…

En solidarité avec les intermittents, le comédien Philippe Caubère a fait, en juillet dernier, la grève de son propre spectacle, " Recouvre-le de lumière ", un monologue adapté d'un livre d'Alain Montcouquiol qui retrace la vie et le suicide de son frère, le matador français Christian Montcouquiol, qu'on appelait Nimeno II. Mais voilà que les actions de protestation des dits intermittents contre la réforme de leur régime de chômage ont " donné des idées aux idiots, aux frustrés et aux irresponsables ", comme l'a écrit Caubère dans un article donné au Monde, à la suite de l'annulation de son spectacle le 17 août aux arènes de Fréjus. Que s'était-il passé ? Un militant anti-corrida s'était juché sur un pylône d'éclairage, s'y était enchaîné et, muni d'un porte-voix et d'une sirène de brume, avait entrepris de " hurler au mégaphone tout ce qu'il avait à dire ", entraînant finalement l'arrêt définitif de la représentation. Or cet acte évidemment peu recommandable s'inscrit dans la logique et la continuité des actions menées par les intermittents du spectacle afin de faire annuler les festivals de cet été. On ne comprend donc pas pourquoi Caubère, qui les soutient, est indigné à ce point de ce qui lui est arrivé. Car si la cause du perturbateur était différente, la méthode était identique. " Ce qui m'épouvante, écrit Caubère, c'est que cet acte de censure n'a pas été accompli par un Etat policier ou quelque nervi d'extrême droite, mais par quelqu'un qui se dit et se pense du même camp que le mien. " Du coup, le sang du comédien n'a fait qu'un tour : " Du temps de ma jeunesse, à Aix-en-Provence, les militants de la Ligue communiste m'ont appris qu'avec les nazis ou les fascistes on ne discute pas. Dans mes bagages de tournée, en vue des prochaines soirées consacrées aux frères Montcouquiol, je crois bien que je vais glisser sans le dire à personne une batte de base-ball… ". Le grand humaniste qu'est Philippe Caubère nous montre ainsi qu'il y a pour lui une cause sacrée entre toutes, celle de ses intérêts. Et que comme beaucoup de gens de gauche, face à la contradiction et à la perturbation, il n'envisage pas d'autre solution que la violence. L'été a été chaud et révélateur à beaucoup d'égards !
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Une bonne idée

David Kelly, le scientifique anglais qui s'est suicidé à la suite du scandale provoqué par la publication de ses doutes sur la capacité de Saddam Hussein de déployer en quarante-cinq minutes des armes de destruction massive - affirmation qui figurait dans le dossier présenté par Tony Blair en septembre 2002 - s'était converti en 1999 à la foi bahaïe, une dissidence de l'islam qui proscrit le mensonge. Voilà une religion qui pourrait nous rendre quelques services en France, pour peu que les politiciens soient contraints de l'adopter.
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Manque d'air

Les écologistes en sont tout marris : les éoliennes n'ont pu tourner pendant l'été…faute de vent. Heureusement qu'on ne comptait pas trop sur ce genre de moyens pour nous fournir notre énergie. Sans parler de l'enlaidissement du paysage par ces engins gigantesques et peu esthétiques. Cela rappelle les œufs cassés de Fernand Raynaud. " D'un côté, ils sont plus avantageux que les pas cassés…mais d'un autre côté ils sont cassés. "
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Droit au mur

" Ne comptez pas sur l'Etat pour régler les graves problèmes qui vont se poser. D'abord l'État c'est nous-mêmes, donc demander à l'État c'est se demander à soi-même, tout de suite ou plus tard. En effet, il n'est plus possible que l'État continue à emprunter pour maintenir notre niveau de vie.
Nous avons compris que le drame nous allons vivre tient aux excès commis lors de la période d'euphorie. En gros, nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Au lieu de faire ce que fait tout bon ménage normalement constitué, épargner pour ses vieux jours, nous avons décidé collectivement (l'Etat) de dépenser plus, chaque année, que ce que nous gagnions. C'est le déficit du budget. Nous avons décidé, collectivement, de nous doter d'édiles municipaux, départementaux, régionaux qui ont emprunté largement pour notre bien-être immédiat (ou le leur).
Le problème, c'est que cette situation se reproduit tous les ans depuis des dizaines d'années sans que personne (en tout cas pas les politiques qui savent que s'ils proposent des mesures de rigueur ils ne seront pas élus) ne songe faire des additions cumulées qui montrent que l'on va droit au mur.
La cause principale de nos malheurs provient de l'endettement.
La première chose à faire serait de stopper l'hémorragie. Quand un blessé saigne, si on ne stoppe pas rapidement l'hémorragie, il finit par mourir. "

Olivier de Ducla, Le Krach programmé, Editions Jean-Cyrille Godefroy.
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Déclaration de guerre

" Il est important pour nous de prendre la rue, de prendre l'espace
public ",
a déclaré à la télévision l'organisatrice de la Techno parade qui s'est déroulée à Paris le 13 septembre dernier. On ne saurait être plus clair. Il s'agit bien d'une véritable guerre de conquête, menée contre tous ceux qui ne veulent pas se laisser abrutir et souhaitent conserver la maîtrise d'eux-mêmes. Car loin d'être un " art ", comme le dit l'ineffable Jack Lang, la " musique " techno n'est qu'une suite de vibrations sonores destinées à provoquer une transe. Il est inadmissible que le ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, ait cru devoir défiler en tête de la Techno parade, en compagnie du maire de Paris, Bertrand Delanoë, et du président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Tous ces pitoyables démagogues croient se mettre bien avec une certaine jeunesse. Ils ne font rien d'autre en vérité que de perturber encore un peu plus ses repères en validant son goût de la transe, alors qu'il vaudrait mieux lui faire comprendre que ces moments d'égarement ne sont acceptables que s'ils restent occasionnels et passagers et ne constituent en rien un art de vivre. Une société est gravement malade quand ses adultes, et qui plus est ses élus, courent après une certaine jeunesse pour singer ses comportements. Il n'en sera que plus difficile à cette dernière de passer à l'âge adulte et d'assumer sa condition. Mais après tout, n'est-ce pas cela, le but recherché par les politiciens, pour qui il est plus facile de régner sur une société abrutie que sur des citoyens conscients et organisés ?
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Folie française

En dépit d'un moratoire social et fiscal de 67 millions d'euros accordé par les pouvoirs publics en 2001, Air Littoral a déposé son bilan en août dernier. Le fonds d'investissement et de pension américain Wexford est intéressé par la reprise de la compagnie aérienne, mais à la condition que l'Etat apure ses dettes publiques, ce qu'il refuse de faire pour plus de la moitié de la somme, mettant en avant le droit de la concurrence et le risque de voir la Commission de Bruxelles refuser l'opération. Une démonstration supplémentaire est ainsi apportée de l'incompatibilité de la fiscalité et des prélèvements sociaux français avec la survie des entreprises. Air Littoral s'est déjà séparé de 30 % de son effectif salarié et, même en cas de reprise, risque fort de devoir s'alléger encore plus. Il faudra un autre régime politique pour en finir avec cette folie française qui détruit chaque jour davantage le tissu économique de notre pays.
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Scepticisme ravageur

" Les hommes publics sont loin de se douter du scepticisme ravageur que leur discours rencontre chez les citoyens. Le problème est que pour donner sa traduction positive à cette disposition, il faut un personnel politique capable de la porter. Pareille naissance ne se programme pas. Mais rien ne dit que les démocraties désenchantées sont incapables de ce miracle profane. " Cette réflexion du philosophe Marcel Gauchet, recueillie par Le Figaro, date de juillet 2002, quelques semaines après l'installation du gouvernement Raffarin. Le moins qu'on puisse dire est que Gauchet ne se faisait pas plus d'illusions que la majorité des Français sur la nouvelle équipe au pouvoir. Avec celle-ci, comme avec toutes celles qui l'ont précédée depuis des décennies, on n'est jamais déçu : c'est chaque jour pire !
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Etudiant suspect

Un ancien ambassadeur d'Iran en Argentine a été arrêté en Angleterre. On le soupçonne d'avoir été l'un des organisateurs de l'attentat commis à Buenos Aires en 1994 contre le siège d'une organisation juive et qui avait fait 85 morts. L'ancien ambassadeur bénéficiait du statut d'étudiant en Grande-Bretagne. Précisons qu'il est âgé de 47 ans !
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Compassion

Le Venezuela s'enfonce dans la crise politique et économique, en raison de l'affrontement entre le président Hugo Chavez et le patronat et les classes moyennes. Le produit intérieur brut a reculé au premier semestre de 2003 de 18,5 % et les capitaux fuient le pays. Les Vénézueliens se consolent dans le whisky. Les ventes de Pernod Ricard ont progressé de 150 % au premier semestre. En France, par pure compassion, le gouvernement a fini par renoncer à taxer davantage le vin. Il sait que les Français vont de plus en plus avoir besoin de boire pour oublier la triste situation du pays.
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Du chatterton pour la Sécu !

" Notre système d'assurance-maladie est un paquebot qui est en train de couler. " Ces sinistres propos n'émanent pas de quelque irréductible opposant mais de Jean-Michel Dubernard, président UMP de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, et chirurgien réputé de son état, dans une interview au Quotidien du Médecin. Quel traitement le praticien préconise-t-il ? Les soins palliatifs : " Dans cette situation, à mon avis, plutôt que de vouloir un paquebot tout neuf, il n'y a pour le moment qu'une seule chose à faire : colmater les brèches, les unes après les autres, changer les tuyauteries, mettre du chatterton là où c'est nécessaire…et espérer qu'on retrouvera, la croissance revenue, la possibilité d'effectivement reconstruire le système sur des bases nouvelles et saines. " Du chatterton pour les paquebots en détresse, l'idée est nouvelle et mérite d'être considérée ! Au moment où l'Etat vient au secours d'Alstom en y injectant force milliards, les chantiers de l'Atlantique, filiale du groupe en déroute, vont sûrement se porter mieux grâce à l'emploi de cette nouvelle et économique technologie.
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Ca va saigner

Les AGF, filiale du groupe allemand d'assurances Allianz, viennent de recruter Gilles Johanet, ancien directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie, pour diriger leurs activités santé. Cette nouvelle n'a évidemment pas le moindre rapport avec l'abrogation du monopole de la sécurité sociale, ni avec le fait que les assureurs voient s'ouvrir devant eux un marché qui représente à lui seul l'équivalent du marché total de l'assurance en France. On se prépare, mais chut, on ne dit rien à personne. Des fois que des Français mal pensants auraient l'idée de dire adieu dès à présent à la Sécu. Mais qu'on se rassure : la concurrence est en train d'aiguiser ses couteaux. Ca va saigner dans la protection sociale !
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Le premier qui dit la vérité…

Il s'en dit des choses au mois d'août ! Si l'on en croit Le Canard Enchaîné, Francis Mer, le ministre de l'économie et des finances, ne cache plus que la situation économique et sociale est " catastrophique " et que les promesses électorales de Jacques Chirac sont " plus intenables que jamais ". Au début de l'année, le quotidien Libération avait rapporté un propos de Jean-Pierre Raffarin qui n'hésitait pas à avouer que " la France est en banqueroute ". Aucune de ces révélations - qui n'en sont pas vraiment pour les Français informés - n'a été démentie - et pour cause - par les intéressés. Mais alors pourquoi ne pas s'aposter aux étranges lucarnes et dire la vérité au peuple ? Pourquoi ? Mais parce que cela ne se fait pas, mon bon Monsieur. Mentir jusqu'au bout, telle est la devise des régimes dictatoriaux, qui savent très bien que la vérité est leur ennemi mortel.
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Une leçon de démocratie.

Pour être candidat au poste de gouverneur de Californie, il suffit de déposer une liste de 65 signatures d'électeurs ainsi qu'un chèque de 3500 dollars (3200 euros). Au total, 59 candidats se sont inscrits, et l'on ne sache pas que les électeurs californiens s'en plaignent. Rappelons que cet état américain est plus riche que la plupart des états nationaux du monde. En France, pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut disposer de 500 parrainages d'élus, et l'on sait qu'il s'agit d'une tâche quasi insurmontable pour ceux qui récusent le système politicien actuel. Conclusion fort simple : les Etats-Unis sont une grande démocratie, la France une république bananière.
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A bas le boulot !

La palme de l'ingéniosité pour lutter contre la canicule, lors du terrible mois d'août que la France vient de connaître, revient sans conteste à la section CGT des transports de Besançon qui a réclamé la climatisation, des bermudas et des lunettes de soleil pour les conducteurs de bus de la ville. Par malheur, la Cour de cassation vient de débouter un salarié qui se plaignait d'avoir été licencié pour être venu travailler en bermuda. En fait, pour mettre d'accord le climat, le monde du travail et la jurisprudence, il suffit d'interdire le boulot. Nul doute qu'en France, dans le délire actuel, qui ne doit rien à la chaleur estivale, cette proposition ait toute chance de prospérer.
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La colonisation de la France par les énarques se poursuit

Quand on est polytechnicien, énarque et inspecteur des finances et qu'on cherche quelqu'un pour diriger une des filiales de son groupe, à qui songe-t-on aussitôt ? A un polytechnicien, énarque et inspecteur des finances ! C'est ce qu'a fait Michel Pébereau, le président de BNP Paribas. Il vient en effet de nommer à la tête du Cetelem, numéro un français du crédit à la consommation, François Villeroy de Galhau, directeur général des impôts nommé à cette fonction par Lionel Jospin au début de l'année 2000 et ancien membre du cabinet de plusieurs ministres des finances socialistes Si vous avez du mal à rembourser votre crédit, sachez qu'il y aura quelqu'un, au Cetelem, qui est remarquablement apte, de par ses fonctions récentes, à vous faire cracher au bassinet. Et pendant ce temps, l'énarchie continue de s'emparer de tous les postes importants dans la société française. Quousque tandem…
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Les vrais tabous

" Contrairement à ce que nous pouvons penser, les vrais tabous ne nous interdisent pas de parler du communautarisme, de l'islam, de la sécurité ou des intermittents du spectacle. Non. Les vrais tabous, ce sont ceux qui escamotent les débats sur l'état de la France et le devenir de l'Europe ", a écrit Joseph Macé-Scaron dans son éditorial du Figaro Magazine du 19 juillet 2003. On attend donc, dans un prochain Fig Mag, dont Joseph Macé-Scaron est le directeur de la rédaction, un grand article sur la fin du monopole de la sécurité sociale !
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Manifester, mais pas trop

Sabine Herold, la jeune animatrice de l'association Liberté, j'écris ton nom, qui avait, avec quelques autres groupements, organisé la manifestation anti-grèves du 15 juin 2003, vient d'adhérer à l'UMP. La récupération est en marche. " Gréviste, t'es foutu ", manifestant, t'es cocu !
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Quelques recommandations diverses…pour se préparer à la déflation

Si vous avez emprunté, efforcez vous de rembourser pour deux raisons. La première est que vous pouvez perdre votre emploi et vous aurez alors du mal à faire face aux mensualités. La seconde est que de toutes façons, l'argent va s'apprécier en pouvoir d'achat et vous allez payer relativement davantage ; tout le contraire de ce qui se produit en période d'inflation au cours de laquelle le poids des dettes se dissipe au fil des augmentations successives de salaire.

Si vous êtes rémunéré en stock options, négociez le droit de les vendre quand bon vous semble (le plus tôt étant le mieux) ou faites transformer cette faculté en salaire sonnant et trébuchant, au moins en partie

Si vous êtes la tête dune entreprise, ce n est pas le moment d'envisager des investissements d'envergure sauf si vous êtes sur un secteur qui profitera de la crise. Prévoyez un ralentissement et pensez à ajuster vos coûts de façon à survivre. En cas de difficultés, négociez avec vos employés. S'ils ont lu ce livre, ils comprendront qu'il vaut mieux faire un effort que de perdre son job.
Offrez leur ce livre, s'ils ne l'ont pas lu
Convenez avec eux d'une participation supplémentaire aux profits de l'entreprise lorsque la crise sera passée sous une forme ou sous une autre (participation de l'entreprise à un fonds de retraite ?).

Ne comptez pas sur l'État pour régler les graves problèmes qui vont se poser. D'abord l'Etat c'est nous mêmes, donc demander à l'Etat c'est se demander à soi même, tout de suite ou plus tard. En effet) il n'est plus possible que l'Etat continue à emprunter pour maintenir notre niveau de vie.

Nous avons compris que le drame que nous allons vivre tient aux excès commis lors de la période d'euphorie. En gros, nous avons vécu au dessus de nos moyens. Au lieu de faire ce que fait tout bon ménage normalement constitué, épargner pour ses vieux jours, nous avons décidé collectivement (l'Etat) de dépenser plus, chaque année, que ce que nous gagnions. C'est le déficit du budget. Nous avons décidé, collectivement de nous doter d'édiles municipaux, départementaux, régionaux, qui ont emprunté largement pour notre bien être immédiat (ou le leur).
Le problème c'est que cette situation se reproduit tous les ans depuis des dizaines d'années sans que personne (en tout cas pas les politiques qui savent que s'ils proposent des mesures de rigueur ils ne seront pas élus) ne songe, à faire des additions cumulées qui montrent que l'on va droit au mur.
La cause principale de nos malheurs provient de l'endettement.
La première chose à faire serait de stopper l'hémorragie. Quand un blessé saigne, si on ne stoppe pas rapidement l'hémorragie, il finit par mourir.
Quand un ménage s'endette trop il finit par mourir financièrement et, ses biens vendus, se retrouve à la rue. Et ceci n'est pas une figure de rhétorique. Quand l'Etat s'endette trop il finit aussi par mourir d'une façon ou d'une autre. Alors les responsables politiques sont balayés et le peuple gronde, puis se révolte. Les dettes d'État ne sont plus honorées (la Russie en 1917, la cour de Habsbourg en 1557 quand elle cessa de payer les intérêts et d'honorer les échéances du principal des obligations émises en trop grand nombre au cours des années précédentes, l'Argentine aujourd'hui en état de cessation de paiement de fait sur une dette de 150 milliards de dollars pour 30 millions d'habitants), l'État français en 1935 lorsqu'il réduisit autoritairement le montant des intérêts de la dette, et bien avant (assignats).

Or nous n'avons en tête que de respecter le misérable cliquet des 3 % du PIB pour le déficit budgétaire et de 60 % du PIB pour l'endettement de l'État. Nous allons allègrement les franchir tous les deux d'autant plus facilement si la croissance n'est pas au rendez vous.
Mais ce n'est pas le problème. Le problème est de réduire l'endettement qui bloque toute velléité de reprise. Tant que vous devez rembourser, votre argent ne va pas à de nouveaux projets et moins encore à l'investissement.
Il faut donc tout de suite un budget zéro défaut c'est à dire zéro déficit. Pour arrêter l'hémorragie. Sinon on aggrave le problème et on complique la solution.
La psychologie sociale est négative et elle restera négative tant que les problèmes structurels ne seront pas résolus. Au moins faut il les identifier clairement pour commencer à les aborder puis à les résoudre.
Le drame est là. Tout le monde a plus ou moins conscience que l'on ne peut plus continuer comme on l'a fait depuis de si nombreuses années, mais personne ne veut amputer son pouvoir d'achat, personne ne veut commencer.

Olivier de Ducla, Le krach programmé ,(Editions Jean-Cyrille Godefroy)
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Solidarité à sens unique

Le Dr Gérard Maudrux, président de la caisse de retraite des médecins, s'étrangle quand on lui parle de " solidarité ". " En 1950, fait-il observer, un médecin devait faire 67 consultations pour payer sa cotisation annuelle de retraite. En 2000, il lui fallait en faire 680. Et en 2010, si rien ne change, ce sera 1300 consultations ! " Un calcul du même ordre pourrait être fait pour l'ensemble des régimes de retraite. Cela signifie tout simplement que la génération actuellement à la retraite a certes payé des cotisations qui lui ouvrent des droits, mais que ceux-ci ont été acquis à très bon compte puisqu'elle comportait quatre à cinq actifs pour un retraité, alors qu'il n'y a plus aujourd'hui que deux actifs pour un retraité et que nous nous acheminons vers le moment où chaque actif aura un retraité à sa charge. Cette solidarité-là est vraiment à sens unique et il faut décidément beaucoup de mauvaise foi pour en vanter les vertus.
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Dessine moi un logo

Au moment où le gouvernement décide, pour réduire quelque peu le trou de la Sécu, de diminuer ou de supprimer les remboursements de nombreux médicaments, la Caisse nationale d'assurance maladie projette d'investir la bagatelle de 20 millions d'euros pour modifier son logo. Pour la Caisse, il s'agit de " se positionner comme un acteur majeur dans le domaine de la santé, indique un document interne. En effet, une institution comme la nôtre a un contrat, passé implicitement entre elle et ses assurés. Pour exister et trouver sa légitimité notre institution doit énoncer clairement son rôle, sa mission et guider ses publics dans leur choix. Cette confiance est toujours en danger, et, une fois acquise, l'institution doit pouvoir sans cesse l'alimenter en apportant des preuves de son engagement. La communication travaille sur cet enjeu, l'identité visuelle doit y
contribuer. "
Et dire que les auteurs de cette logorrhée sont payés ! Il est vrai que quand on est un organisme en faillite, quelques millions d'euros de plus ou de moins ne comptent guère.
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Blondel, au secours !

De plus en plus nombreux, les médecins spécialistes augmentent unilatéralement leurs tarifs ou se déconventionnent. Il n'y a pas lieu de s'en étonner. La seule surprise vient du fait qu'ils ont mis aussi longtemps pour réagir. Les présidents et secrétaires généraux de l'Ordre des médecins de Basse-Normandie, qui, de par leurs fonctions, n'ont pas à prendre de positions d'ordre syndical mais doivent veiller déontologiquement au maintien de la qualité des soins, s'alarment au sujet de celle-ci et apportent leur soutien à leurs confrères en rébellion. " Le blocage depuis huit ans, expliquent-ils, du montant de la consultation des spécialistes et depuis quinze ans de celui des actes médicaux techniques a conduit nombre de cabinets de ces médecins spécialistes dans une impasse. " Quinze ans de blocage ! Quel est le syndicat de salariés qui l'accepterait ? Quand Blondel prendra sa retraite de Force ouvrière, un bon job l'attend chez les médecins. Avec lui au moins, ils sauront comment faire pour se rendre désagréables à tout le monde.
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Le pilote de l'avion est fou et pense qu'il est aux commandes d'une locomotive.

Les structures de décision de l'Europe actuelle sont incapables de régler, ou même de comprendre les problèmes qui se posent au Vieux Continent, pas plus que M. Gorbatchev ne pouvait réformer le communisme, et pour les mêmes raisons.
Régler les problèmes suppose de se débarrasser d'abord de ce qui les a créés, c'est-à-dire des structures existantes. Pour régler les problèmes russes, il fallait d'abord virer Gorbatchev…
Les technocrates au pouvoir et leur idéologie sont le problème, et attendre d'eux la solutions est hilarant.
Cela revient à confier la clef de sa cave à vin à un sommelier alcoolique.
Rien dans les structures de décision actuelles ne permet de faire face à ces évènements inévitables.
Cette incapacité à traiter les problèmes structurels engendrera inévitablement une énorme crise politique.
Nous entrons, sans doute aucun, dans une situation prérévolutionnaire, comme dans les précédents débuts de siècle.
L'Europe de 1820 ne ressemblait en rien à l'Europe de 1790.
L'Europe de 1920 n'avait qu'un rapport très lointain avec celle de 1890.
Il est à craindre que l'Europe d'ici à 2020 ne connaisse à nouveau des convulsions difficilement imaginables aujourd'hui…
Comme le disait déjà Raymond Aron, beaucoup d'hommes politiques de notre époque ne savent plus que l'Histoire est tragique.
Ils vont le réapprendre, dans la douleur, comme les Américains depuis le 11 septembre.
Nous ne parierions pas par exemple sur la survie de l'euro, sur l'existence d'une armée européenne, ou sur la construction d'une Europe fédérale.
La balkanisation d'un certain nombre d'Etats européens apparaît tout à fait possible.
La montée de luttes à caractère régional avec son corollaire de purification ethnique est d'ores et déjà inscrit dans les faits (Corse, Pays basque, Wallonie, Flandre, Italie du Nord, etc.).
Attachez vos ceintures, la météo annonce de considérables trous d'air, le pilote de l'avion est fou et pense qu'il est aux commandes d'une locomotive.

Charles Gave, Des lions menés par des ânes, Robert Laffont.
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Montrer l'exemple

Claude Goasguen, député UMP du 16e arrondissement de Paris et président du groupe au Conseil de Paris, vient de faire valoir, à cinquante-huit ans, ses droits à la retraite d'inspecteur général de l'Education nationale. Qu'il pourra cumuler, le moment venu, avec sa retraite de parlementaire, un droit dont disposent seuls les députés issus de la fonction publique. Vous avez dit privilèges ?
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Chut !

Sur 320 000 postiers aujourd'hui, 80 000 sont des salariés de droit privé, alors qu'il n'y en avait que 50 000 il y a trois ans. Ce qui prouve qu'il n'est pas impossible de diminuer le nombre des fonctionnaires. Encore faut-il en avoir la volonté. Et c'est bien là tout le problème. Les dirigeants des entreprises publiques et les gouvernements successifs préfèrent agir subrepticement, ce qui limite évidemment l'ampleur des " réformes " et les réduit à de simples ajustements qui laissent les problèmes entiers.
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Quand le loup protège les brebis

Le Medef sait faire appel aux vraies compétences. Il vient de nommer à la tête de son Comité fiscal M. Robert Baconnier, ancien directeur général des impôts. On sait que beaucoup de contrôleurs du fisc se reconvertissent dans le conseil fiscal, mais de là à confier à celui qui, comme tous ses semblables, a su si bien matraquer les entreprises le soin de faire valoir les arguments de ces dernières relève de la pure et simple provocation à l'égard des vrais patrons, c'est-à-dire de ceux qui sont propriétaires de leur entreprise et la dirigent personnellement. Une espèce qui est plus que rare dans les hautes instances du Medef. Lequel est dirigé, comme l'ensemble de la société française, par des fonctionnaires. Dont il est vain d'attendre la moindre velléité de révolte contre leurs homologues du gouvernement et de l'administration. C'est entre autres de ces relations incestueuses que la France est malade.
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A bas les radins !

L'éditeurPaul Otchakovsky-Laurens (Editions P.O.L.) vient de passer, par voie de presse, un savon mémorable à Dominique Voynet. L'ancien ministre de l'environnement avait en effet confié au journal Le Monde qu'elle n'avait pas lu l'ouvrage de Lionel Jospin intitulé L'invention du possible avant d'entrer au gouvernement. " Je ne lis que les livres que je reçois, explique la secrétaire nationale des Verts. Il paraît qu'il n'a pas le temps d'envoyer ni de dédicacer, tant pis. " Et l'éditeur de dresser un réquisitoire féroce contre l'auteur de ces propos. " Pour Mme Voynet et ses nombreux collègues en pingrerie - car c'est aussi de cela qu'il
s'agit -, écrit-il, il n'y a pas de petites économies, surtout quand il est plus facile d'en faire. Ce droit acquis est celui d'une caste, une caste aux contours imprécis, changeants, mais tellement sûre de son bon droit.  Transversale, elle ne connaît pas de clivages politiques. Usurpatrice, elle s'autorise d'une connivence imaginaire avec la création, l'intelligence, auxquelles elle est pourtant souvent bien loin de pouvoir prétendre pour exiger ce qu'elle croit être un dû. Arrogante, elle ne supporte pas qu'on ne satisfasse pas ses revendications. "

Décidément le temps se gâte pour les politiciens. Encore quelques sorties de ce genre et droite et gauche pourront songer à s'unir dans une manifestation aux cris de " Tous pourris ! ".

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Les politiciens veulent punir l'épargne populaire

Au cours des cinq premiers mois de l'année 2003, les Français ont placé 2,1 milliards d'euros sur leur livret A de la caisse d'épargne, soit cinq fois plus que l'an dernier. Ce chiffre s'explique certes par la rémunération de 3 % accordée à ce type de placement, ce qui est attractif par rapport aux Sicav monétaires, mais aussi par l'inquiétude de nos compatriotes face à la montée du chômage et aux perspectives des régimes de retraite. Les politiciens, qui n'aiment décidément pas l'épargne populaire, sont démangés par l'envie de baisser la rémunération du livret A, avançant le pieux motif du financement du logement social. Comme s'il était plus moral de loger des gens à prix réduits que de récompenser un peu ceux qui se saignent aux quatre veines pour économiser trois sous. La classe politique aura bonne mine le jour où les épargnants auront compris qu'il est facile et légal de placer son argent dans d'autres pays européens, ce qui vaut quand même mieux que de financer les folies de nos chers dirigeants.
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Interdit de rire : Chirac dit qu'il va baisser les impôts !

Les restaurateurs français, qui attendent avec d'autant plus d'impatience la baisse à 5,5 % de leur TVA que les affaires ne vont pas bien du tout depuis quelques mois, et notamment depuis le mois de mai, ont quelques raisons de s'inquiéter. En effet le commissaire européen chargé des affaires économiques, Pedro Solbes, a clairement indiqué que cette baisse ne saurait aller sans contreparties financières. " Du point de vue budgétaire, a-t-il déclaré, il est clair que si on prend une décision de réduction de TVA, c'est comme toute autre réduction d'impôts, la Commission n'est pas contre, seulement nous disons : cela doit être financé. " Or le déficit budgétaire français va dépasser largement cette année les 3 % du PIB autorisés par le pacte de stabilité, que la Commission est chargée de faire respecter, et le président de la République continue de promettre - contre toute évidence - des baisses d'impôts pour l'an prochain. On se rappelle que M. Chirac s'était engagé, pendant la campagne présidentielle, à faire baisser les impôts de 30 % pendant les cinq années du mandat présidentiel. On en est aujourd'hui à seulement 6 %, qui ont d'ailleurs été plus qu'annulés par la hausse des tarifs publics et des impôts locaux. Incapable de diminuer les dépenses publiques, le gouvernement Raffarin va droit dans le mur, malgré les éloges qu'il se décerne à lui-même et que seule la presse aux ordres relaye. Mais le peuple n'en pense pas moins et il ne faudra pas longtemps pour qu'on le vérifie.
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Une vocation contrariée

Le directeur de la caisse primaire d'assurance maladie de Nantes, Claude Frémont, qui s'est fait une spécialité de " rentrer dans le lard " des médecins, selon ses propres termes, avoue avoir longtemps hésité entre la police et la Sécu. On se disait aussi…
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Soupçons sur la justice

Interrogé par Le Figaro sur le risque d' " enterrement " de l'affaire Alègre, au cas où il maintiendrait l'instruction à Toulouse, au lieu de " dépayser " le dossier, comme le demande Me Collard, le nouvel avocat du tueur en série, le procureur général Michel Barrau, récemment nommé dans la ville rose, a déclaré : "Penser qu'une telle affaire pourrait être classée ou enterrée, comme je l'entends effectivement dire, n'est vraiment pas sérieux. Il serait injurieux de porter un tel soupçon sur la magistrature dans un dossier de pur droit commun. " On peut en déduire que de tels soupçons ne sont pas infondés quand il ne s'agit pas de dossiers de pur droit commun. Des dossiers politiques par exemple.
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La faillite, nous voici !

Il y a eu 12 400 défaillances d'entreprises en France au premier trimestre 2003. C'est le secteur de la finance et de l'assurance qui a été le plus touché, tandis que le bâtiment, le commerce de gros et l'industrie souffraient aussi beaucoup. Les plans d'économie annoncés en début d'année par les grandes entreprises se sont rapidement traduits par des annulations de commandes qui atteignent aujourd'hui de plein fouet les PME. Pris entre les objurgations de la Commission européenne, qui le presse de réduire le déficit des comptes publics, conformément au pacte de stabilité, et les appels des milieux de l'entreprise qui réclament des baisses d'impôts et de charges, le gouvernement Raffarin ne sait plus à quel saint se vouer. On peut parier sans grand risque que ce sont les baisses d'impôts qui seront sacrifiées. En effet, même sur des sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur, comme les revenus des agriculteurs, Chirac a dû baisser pavillon face aux exigences communautaires. Pour les mêmes raisons, les restaurateurs risquent fort d'attendre encore longtemps la TVA à 5,5 % que le gouvernement leur a promise et qui dépend, elle aussi, d'une décision européenne. Mais ce qui dépend d'une décision strictement française, c'est de réduire le poids de la fonction publique et les subventions aux innombrables organismes qui en bénéficient. Or là non plus, on ne voit rien venir, si ce n'est des mesures homéopathiques. La France file un mauvais coton.
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La sébile et le gourdin

La Confédération paysanne, le syndicat de José Bové, a perçu 2,8 millions d'euros (18,3 millions de francs) de subventions publiques en 2002, sur les 11 millions d'euros (72 millions de francs) que reçoivent chaque année les syndicats agricoles. Ces sommes sont fixées en fonction des résultats obtenus aux élections dans les chambres d'agriculture. De quoi permettre au pseudo paysan (mais vrai gauchiste) Bové de cantiner en prison.
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Au menu de la rentrée

Quelques chiffres qui montrent la dégradation de la situation économique et sociale en France. Entre 2001 et 2002, la croissance est passée de
2,1 % à 1,2 %, les dépenses publiques de 52,6 % à 53,6 %, les déficits publics de 1,5 % à 3,1 %. Il n'y a eu que 239 000 créations d'emplois en 2002, contre 402 000 en 2001, tandis que le chômage passait de 8,8 % à 9,1 % et que les régimes de protection sociale, excédentaires de 4 milliards d'euros en 2001, accusaient un déficit de la même somme l'année suivante. De ces très mauvais résultats, le gouvernement Raffarin, qui n'a été mis en place qu'en mai 2002, ne peut être rendu responsable. Il n'en sera pas de même pour les chiffres de 2003, qui s'annoncent pires que ceux de l'année précédente. Manifestement, Chirac et Raffarin n'ont rien vu venir ni rien fait de sérieux en un an pour s'attaquer aux causes de la crise. Or chacun sait, ou devrait savoir, qu'une déflation - et nous y allons tout droit - ne peut être combattue avec chance de succès qu'avant son installation. Après, les mécanismes pervers s'entraînent les uns les autres et cela peut durer très longtemps, comme le montre l'exemple du Japon qui n'est pas sorti de la crise depuis dix ans. Cela n'empêche pas les Français de savourer la réduction du temps de travail et les vacances. Au menu de la rentrée, soupe à la grimace pour tout le monde !
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Votre argent les intéresse

Le Fonds de réserve pour les retraites a l'ambition de réunir 1000 milliards de francs (150 milliards d'euros) en 2020 pour " sauver nos retraites ". Rappelons que selon les estimations officielles le montant des retraites à payer à cette date sera de 1390 milliards de francs par an. Autrement dit les intérêts annuels que le Fonds de réserve pourra alors mettre à la disposition des retraités seront de l'ordre de 50 milliards de francs, soit 3, 5 % des besoins ! On est sauvés ! En attendant, fort des 92 milliards de francs (14 milliards d'euros) qu'il gère actuellement, le Fonds de réserve s'est déjà doté d'un effectif de 26 personnes (soit autant qu'en compte l'état major de Lagardère) qui nous coûtent la bagatelle de 20 millions de francs par an. La crise des retraites n'est pas une mauvaise affaire pour tout le monde !
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Shocking !

" Ma préoccupation n'est pas de pénaliser les gens qui réussissent et gagnent beaucoup d'argent. Ma préoccupation est de relever les revenus de ceux qui sont en bas de l'échelle. " Cette déclaration est de Tony Blair, le premier ministre socialiste britannique. Si MM Chirac et Raffarin qui n'ont en rien diminué la dictature fiscale que subissent en France les entreprenants ont besoin de conseils, une bonne adresse : 10 Downing Street.
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De Bossuet à Camus

" Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même. Il est dangereux en tout cas de lui demander de s'avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle. " Ces phrases d'Albert Camus, dans ses Chroniques algériennes, répondent à une autre plus brève et plus ancienne, de Bossuet : " Il ne faut pas permettre à l'homme de se mépriser tout entier. " C'est cette dernière citation que Jean Sévillia a choisie pour épigraphe à son dernier et excellent ouvrage, "Historiquement correct " (Perrin).
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Décadence

Le célèbre acteur américain Gregory Peck, qui vient de mourir à l'âge de 87 ans, n'avait pas une haute opinion du cinéma actuel. Voici ce qu'il en disait : " Le cinéma d'aujourd'hui fait l'apologie de la violence et de la pornographie. Les héros actuels qui possèdent encore des valeurs morales sont Forest Gump, un retardé mental, et Babe, un cochon. Le métier est devenu un business dirigé par des têtes froides qui ne pensent qu'à l'argent. Les personnages stoïques avec le sens du devoir que Gary Cooper, James Stewart et moi-même avons jadis incarnés n'existent
plus. "

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Francis Mer, chevalier de l'inutile

" Il faut que les Français aient envie de se constituer un complément de retraites, vient de déclarer le ministre de l'Economie et des Finances, Francis Mer. Pour cela nous devons leur proposer une incitation fiscale, c'est-à-dire une baisse d'impôt. " Suggérons à Francis Mer de se reporter, sur notre site, à l'article intitulé " L'Europe bouleverse le débat sur les retraites en France ". Il y découvrira ceci : " En décidant que les cotisations d'assurance retraite volontaire versées à des prestataires de pensions d'autres Etats européens doivent pouvoir être déduites par leurs souscripteurs de l'impôt sur le revenu dans les mêmes conditions que si elles étaient contractées auprès d'un organisme de leur Etat de résidence, la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) vient de faire franchir un pas décisif au débat sur les retraites en France. " Autrement dit Francis Mer veut créer des dispositions qui existent déjà, puisque les cotisations à Préfon ou aux contrats Madelin et autres sont déductibles fiscalement. A-t-on vraiment besoin d'un ministre pour une tâche de cette importance ?
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La route du fer est coupée

On soupçonne des employés d'EDF d'avoir coupé le courant lors de la réunion publique que tenaient, à Asnières, le 10 juin 2003, Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy. Par malheur pour le premier ministre, si la lumière s'est éteinte, le micro n'a pas été coupé. Et on a pu l'entendre s'exclamer : " L'année prochaine, nous sauverons la Sécurité sociale, comme nous avons sauvé le système par répartition des retraites. " Quand on sait que le système par répartition n'est en rien sauvé, puisque, comme la presse a fini par l'écrire, cette " réforme " n'est pratiquement pas financée, on peut nourrir les plus grandes craintes pour le sauvetage de la Sécurité sociale. Notons à ce sujet que M. Raffarin semble ignorer que les régimes de retraite font partie de la sécurité sociale et que celle-ci ne se borne pas à l'assurance maladie. Quant au déficit de cette dernière, il s'affiche actuellement à plus de 15 milliards d'euros pour la période 2002-2003. Encore quelques déclarations glorieuses comme celle de M. Raffarin et la débâcle est assurée. Il est vrai que depuis celles de 1870 et de 1940, on a, en France, une certaine expérience des catastrophes. Et celles-ci sont d'autant plus faciles à prévoir qu'elles sont toujours précédées d'affirmations irresponsables des gouvernants.
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Les 35 heures dans l'Education nationale

Un professeur agrégé donne 570 heures de cours par an. Rapporté à une activité de 45 semaines, qui est celle du secteur privé, cela donne 12, 66 heures par semaine. Dans l'enseignement, où l'on ne travaille que 36 semaines par an, cela correspond à une activité de 15, 8 heures par semaine. Mais comme le chante Henri Salvador " les acharnés du boulot, ne font pas de vieux os " !
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"Je suis revenu plus convaincu encore que si le gouvernement, un jour, silencieusement, fermait ses portes, si tous les bureaucrates quittaient sans bruit leurs grandes salles de marbre, il faudrait aux gens de ce pays un temps assez long pour commencer à se dire que quelque chose leur manque, ou même pour savoir que les bureaucrates sont partis."
Ronald Reagan, "Ecrits personnels", Editions du Rocher.
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"On vient chez nous du monde entier assister au spectacle d'un pays privé d'Etat. Les conclusions des observateurs varient à l'infini. Certains affirment que l'Etat, inexorablement, renaîtra par l'effet de la nécessité. D'autres disent qu'il est mort pour toujours dans ce pays. D'autres encore pensent qu'un chapitre inédit de l'histoire des sociétés s'est ouvert ici et que la sagacité des habitants de cette terre de haute civilisation ouvrira à l'humanité de nouveaux horizons."
Claude Reichman, "La révolution des termites", Editions Albatros.
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Enfin la liberté pour nos retraites

En décidant que les cotisations d'assurance retraite volontaire versées à des prestataires de pensions d'autres Etats européens doivent pouvoir être déduites par leurs souscripteurs de l'impôt sur le revenu dans les mêmes conditions que si elles étaient contractées auprès d'un organisme de leur Etat de résidence, la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) vient de faire franchir un pas décisif au débat sur les retraites en France. Nul n'ignore en effet que de nombreux organismes européens gèrent des assurances retraite qui garantissent à leurs souscripteurs tous les avantages d'authentiques contrats de capitalisation. La répartition à la française est condamnée. Enfin !

Lire en page d'accueil l'article intitulé " L'Europe bouleverse le débat sur les retraites en France "

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Raffarin obtient son brevet de socialisme

Si l'on en croit Le Figaro Magazine, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a affirmé que le projet de réforme des retraites du gouvernement Raffarin correspond "pratiquement à 100 % aux propositions du PS en 2002". Et l'hebdomadaire de citer ce commentaire d'un proche de Jean-Pierre Raffarin : " Nous ne disons rien d'autre depuis le début, mais quand c'est Chérèque qui le dit, ça tape fort."
Autrement dit, rien ne vaut un brevet de socialisme en bonne et due forme pour valider l'action d'un gouvernement qui se dit de droite !
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Quand on aime, on ne compte pas

Un lecteur du journal Le Monde a eu l'excellente idée de lire le 9e rapport sur les comptes du Palais-Bourbon. Il y a découvert que "54 millions d'euros ont été versés en 2001 par la caisse de pension des députés, ceux-ci n'ayant cotisé que pour 6, 6 millions d'euros. Les 47, 4 millions restants proviennent de la contribution collective."
Et alors ? Comme si le peuple n'avait pas le droit de gâter un peu ses représentants, pour lesquels il n'éprouve qu'estime et affection !
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Landmark ruling strikes at France's ailing welfare system.

By Allister Heath Economics Editor

The Business 18 May 2003

A landmark court ruling in France will have a greater impact on the country's social security system than the government's planned package of reforms, it was claimed this weekend.

While France was paralysed by striking workers protesting against plans to overhaul the country's ailing state pensions last week, a separate battle over the future of its social insurance system was entering its final stage.

Ever since July 1994, France has been flouting a controversial EU directive which would extend single-market principles to large parts of the country's welfare state, potentially transforming the way the French pay for their healthcare, old age and unemployment benefits.

Because of the way it is financed, France's social security now comes under the remit of EU single-market legislation on insurers, unlike Britain's National Health Service (NHS) and the rest of the UK's benefits system.

While the NHS is financed out of the general taxation pool, France's social security system is paid for by earmarked taxes and contributions. The EU rules stipulate the market should be opened to competition from domestic and EU companies and consumers allowed to choose to whom they want to pay their contributions.

For the first time since the EU directive was finally fully transposed into French law in July 2001, this newfound freedom of choice has been dramatically confirmed in a French courtroom. A judge in Nîmes ruled that a self-employed worker who had withheld his social security contributions was entitled to do so under EU rules and has had the right to do so since 1994 - undoubtedly the most radical decision to come from a French court in years.

Typically, a worker on the minimum wage pays 1.6% of his income towards old wage benefits, 14.75% towards the state pension and 7.5% for a so-called "complementary pension", which amounts to a grand total of 23.85%. Additional levies are collected from workers and employers for other benefits.

Unless the Nîmes ruling is successfully appealed, it will set a revolutionary precedent. The only problem for the moment is that no private-sector company has started to offer an insurance package to rival the state social security, though around a hundred of France's traditional health co-operatives have quietly been granted the right to do so.

The fight to abolish the state's social security monopoly has been spearheaded by Claude Reichman, a dentist, author and former presidential candidate who now runs a string of free-market reform groups. He has several thousand supporters, many of whom have ceased paying their social security contributions and are engaged in legal battles with the government.

Reichman told The Business: "The ruling means that employees will now regain control of their social security contributions as well as those that are paid on their behalf by their employers. They will be able to use this money, which may be worth as much as 40% of their wages, to buy insurance from a company of their choice."

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Monopole de la Sécurité sociale

Le Tribunal de Grande Instance de Nîmes confirme l'ordonnance du juge Brunet (voir article en page d'accueil) dans les termes suivants :
" Monsieur ... a connu des difficultés exclusivement liées à son différend entretenu avec la caisse de mutualité sociale agricole du Gard, à présent largement éteint par la transposition même tardive en droit interne des directives du Conseil européen en vue d'achever le processus d'édification du marché intérieur dans le domaine de l'assurance directe."
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La politique du peuple

Finalement, il apparaît souhaitable que médias et politiques accordent plus d'égards à toutes les inquiétudes du peuple supposé citoyen et peut-être plus d'attention à toutes les formes de la politique du peuple et donc du populisme, d'hier et d'aujourd'hui, car certaines nous sont apparues comme des étapes nécessaires à la consolidation de la démocratie, et qu'à y bien réfléchir, aujourd'hui encore, sous sa forme latente, elle joue un rôle déterminant dans le fonctionnement de la Ve République. Quant au vote pour les partis extrêmes, quand il s'amplifie brutalement, il est avant tout symptôme d'un malaise. Malaise qu'on ne peut réduire à l'utilisation que tentent d'en faire les extrémismes, quels qu'ils soient. Malaise qu'on ne peut impunément ignorer en s'obstinant à vouloir prendre certaines de ses conséquences pour sa véritable cause. Et de fait, continuer de contester l'existence et l'influence de la politique du peuple, forme primaire et substrat permanent des populismes, se borner à vitupérer contre un prétendu fascisme, c'est s'aveugler sur la nature exacte des mutations sociopolitiques que nous vivons. Nous subissons un reclassement brutal de l'ordre mondial dont notre prospérité actuelle masque sans doute l'importance alors que des pans entiers de nos sociétés en subissent déjà le contrecoup et de façon irréversible. C'est dire combien serait grave, une fois de plus, une erreur de diagnostic, fruit d'un mauvais usage de l'Histoire.

Roger Dupuy

Extrait de " La politique du peuple ", de Roger Dupuy, Bibliothèque Albin Michel Histoire.

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Retraites : La fausse bonne idée du gouvernement Raffarin

Augmenter la durée de " cotisation " à quarante ans pour les fonctionnaires serait une mesure tellement onéreuse que les finances publiques n'y résisteraient pas. Le premier ministre, en cherchant à obtenir cette mesure, semble n'en pas avoir mesuré les coûts exorbitants. A moins que ce ne soit le prix qu'on s'est décidé à payer pour satisfaire une opinion publique assoiffée d'égalité. On oublie en effet qui paye les  "cotisations" de retraite des fonctionnaires : ce sont les contribuables. Les fonctionnaires ne payent aucune cotisation : les prélèvements qui figurent à ce titre aujourd'hui sur leur bulletin de paie sont parfaitement fictifs, ne vont à aucune caisse. Pour le fonctionnaire, l'allongement de deux ans et demi de cotisations ne change financièrement absolument
rien : deux ans et demi de cotisations fictives supplémentaires, quelle affaire ! Les cotisations des fonctionnaires sont fictives justement parce que ce sont d'autres qui les paient à leur place. Ces autres, c'est l'ensemble des contribuables. C'est le contribuable, et uniquement le contribuable, qui finance les retraites des fonctionnaires.

Pascal Gobry
(Extrait de La grande duperie, Plon)
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Quand les médias jugent les médias

La lucidité serait-elle en train de gagner la classe médiatique ? Voici ce qu'écrit Daniel Schneidermann dans Le Monde Télévision à l'occasion du premier anniversaire du 21 avril 2002.
" Un an après, cette machine à déchiffrer l'avenir dans un rétroviseur qui s'appelle les médias continue donc de tourner en rond, surexposant tout ce qu'elle touche, rejetant le reste dans l'ombre, et rendant l'ensemble indéchiffrable. A la place de Marine Le Pen, par exemple, on se méfierait. Que les médias ébahis vous sacrent héritière est aujourd'hui le plus sûr indice que la Berezina approche : dans tous les partis, les électeurs s'ingénient à faire mordre la poussière aux candidats des médias. Un an après le 21 avril, sur quoi sommes-nous aujourd'hui aveuglés ? Sur un futur " mai des retraites " ? Sur une révolte silencieuse des drogués du Voltarène ? Où sont les bombes qui, demain, tout à l'heure, nous exploseront au visage ? "

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"Aujourd'hui, à population égale, il manque un million d'entreprises à la France par rapport à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne", a déclaré M.Raffarin le 24 février dernier. C'est sans doute la raison pour laquelle le premier ministre n'a procédé qu'à une baisse homéopathique des impôts et n'a en rien réduit les charges sociales, dont chacun sait qu'elles sont les principaux obstacles à la création et à la survie des entreprises. Cherchez l'erreur !

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