Que va-t-il advenir de la France ?
Que va-t-il advenir de la France ? Il n’y a pas si longtemps la question
relevait des figures imposées dans les discours politiques. Personne n’était
vraiment inquiet. Mais aujourd’hui il faut la prendre au sérieux. Notre pays
risque-t-il d’être envahi par une puissance étrangère ? On ne voit pas
laquelle. C’est plutôt le désordre intérieur qui la menace. Certains parlent
de guerre civile. On ne voit pas non plus les camps qui seraient en
présence. Mais un pays sans direction, on sait ce que c’est. C’est la France
d’aujourd’hui.
Le mot « direction » signifie à la fois un chemin à emprunter et un
commandement. Il convient donc parfaitement à notre pays qui ne sait pas où
il va et qui n’est pas commandé. Pourtant la voie avait été tracée quand
nous avons créé la communauté européenne. Sans la France, celle-ci n’aurait
jamais vu le jour. Les réticences françaises ont été nombreuses, et le
restent. Nous sommes une ancienne grande puissance et nous avons encore de
beaux restes, notamment grâce au choix du nucléaire pour notre défense et
notre électricité. On doit en remercier le général de Gaulle. Mais nous
n’avons jamais pu vraiment bénéficier de notre choix européen car nous
n’avons accepté la concurrence économique, qui en est le fondement, que du
bout des lèvres. Et nous l’avons complètement refusée en matière sociale,
dont dépend l’essentiel de notre budget. Si bien qu’il a été facile aux
adversaires de l’Europe de la critiquer férocement, la rendant responsable
de tous nos malheurs.
La crise économique dans laquelle se débat notre pays est aggravée par une
double crise sociale. Notre Etat providence a dévasté nos entreprises, et
notamment celles de taille moyenne ou petite, qui sont les meilleurs
vecteurs d’emplois. Le chômage de masse qui en a résulté s’est transformé, à
coup de statistiques truquées et de création de faux emplois, en une
gigantesque marée humaine de Français délaissés, qui ne s’en sortent plus,
vivotent comme ils peuvent, votent aux extrêmes ou désertent les urnes, et
laissent la direction du pays à une caste hors sol qui ne se rend même pas
compte de la situation. Chacun aura reconnu Macron et ses affidés.
Ce pouvoir minoritaire ne tient que par deux cordages : les forces de
l’ordre et les médias. Que les premières soient débordées et les seconds
envahis, c’en sera fini du régime. On doit évidemment ajouter le facteur de
désordre que représente une forte immigration musulmane travaillée en
permanence par des fanatiques et qui peut s’enflammer à tout moment.
On comprend aisément que la situation de notre pays est très fragile. Le
président de la République fait dire qu’il est déprimé. Franchement, il y a
de quoi. Surtout parce que son truc unique, c’est le baratin et que plus
personne ne l’écoute vraiment. Il n’a pas de solution pour la France. La
sagesse serait de changer de président. Mais il n’est en rien décidé à
laisser la place. Le patriotisme pourtant l’exigerait. Mais Macron n’est
patriote que de lui-même. Et sa camarilla n’est patriote que de ses
intérêts. On est vraiment mal barré. Car la seule solution est l’émeute, que
personne de raisonnable ne veut et que les allocations multiples versées au
peuple rendent moins probable que jamais.
Raymond Barre que je voyais régulièrement me disait chaque fois quand nous
nous quittions : « Toujours l’inattendu arrive. » Une façon comme une autre
de garder espoir, face à la dérive déjà bien engagée de notre pays. Soit.
Mais l’inattendu commence furieusement à ressembler au trop prévisible
attendu. Alors il faudrait vraiment que ceux qui veulent le bien de leur
pays se réveillent. S’accrocher aux grands principes est certes une solution
moralement satisfaisante, mais inefficace dans les circonstances présentes.
L’ordre républicain doit être évidemment maintenu, mais la situation
économique et sociale doit être énergiquement rétablie.
Ce qu’il faut donc, c’est supprimer tous les freins qui bloquent la
croissance. Le premier d’entre eux est le monopole de la sécurité sociale.
Le second est la présence envahissante de l’administration dans toutes les
actions des agents économiques. Pour commencer, supprimons toutes les
« hautes autorités » et autres « agences de l’Etat » et laissons le
parlement délibérer des problèmes, comme c’est son rôle. Et ramenons l’impôt
à la portion congrue, ce qui supprimera du même coup la fraude et la
persécution fiscale. Rien de tout cela n’est difficile à faire. Il suffit
d’un peu de volonté et de conviction.
Mais je ne crois capable de cette tâche que quelqu’un qui y aura pensé toute
sa vie, comme Ronald Reagan et Margaret Thatcher le firent pour leur pays.
L’un était un acteur syndicaliste, l’autre une fille d’épicier. Les
meilleures universités. Cela ne doit pas être impossible à trouver dans un
pays aussi divers que le nôtre.
Je lance un appel aux médias. Qu’ils fassent un effort pour diversifier les
invités de leurs plateaux. Cela ne demande qu’un peu d’attention à la vie de
notre pays. On finira par découvrir celui ou celle qui, ceint de l’auréole
de la sincérité et de la connaissance des choses, sera hissé sur le pavois
pour sauver la France. Cela s’est déjà fait bien des fois dans notre passé.
Une fois de plus ne serait pas mal !
Claude Reichman
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