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10/9/09 Claude Reichman

Le véritable sens de l’affaire Mitterrand !

Rien n’arrive jamais vraiment par hasard. L’affaire Mitterrand n’est qu’une manifestation de plus de l’écoeurement des Français devant l’immoralité de leur classe dirigeante. Qu’on s’attribue des rémunérations vertigineuses alors qu’on n’est finalement qu’un salarié de l’entreprise – le premier salarié, certes, mais en aucun cas le fondateur ni le propriétaire – ou qu’on aille se perdre dans les bordels pour hommes de Thaïlande, et que vos pairs se mobilisent pour vous à la première difficulté, que les politiciens et les juges jouissent d’une scandaleuse impunité à moins d’avoir tué père et mère, et que par dessus le marché les uns et les autres dansent une ronde joyeuse aux micros du matin et aux caméras du soir, voilà qui n’est plus supportable pour des millions d’hommes et de femmes qui s’efforcent de survivre dignement dans les difficultés d’un pays terrassé par des décennies de gestion calamiteuse.

Des observateurs lucides - il en reste quelques-uns dans la classe parlante - s’effraient de la violence qui se manifeste dans le peuple en ce moment. Violence encore contenue le plus souvent, mais qui peut éclater à tout instant en actes. Face à cela, le pouvoir ne dispose que de la communication ou, pour parler plus nettement, du mensonge. Voici ce qu’en dit Jean-Michel Aphatie, dans une interview publiée par le magazine Gala le 2 septembre 2009 : « Les hommes politiques français ont cette caractéristique d’avoir été de plus en plus menteurs au fil du temps. » L’excellent éditorialiste sait de quoi il parle : ces hommes politiques, il les interviewe chaque matin à 7 heures 50 sur RTL. Et comme il n’est évidemment pas dupe de leurs réponses, il conclut avec humour et cruauté: « Cette situation donne un intérêt formidable au journalisme politique, il a un rôle social à jouer ! »

Si nous avons bien compris le sens de cette dernière phrase, le rôle social dont il est question consiste à promener un miroir le long d’une route - comme le disait Stendhal de l’art du romancier - et à laisser le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur se faire son opinion sur les turpitudes des acteurs de cette méprisable comédie. Mission accomplie : aujourd’hui vous aurez bien du mal à trouver un Français dit moyen, c’est-à-dire un de ceux qui font vivre tout le monde, pour dire le moindre bien des « élites » de notre pays.

Une telle situation est évidemment explosive. Ce qui signifie que la moindre étincelle peut provoquer la déflagration. Jusqu’à présent les débuts d’incendie ont été éteints par des tonnes de sable médiatique jetées sur des flammes encore mal assurées. Un jour viendra forcément où le feu prendra et embrasera toute la société. L’artificier en chef de ce spectacle pyrotechnique n’est autre que Nicolas Sarkozy. Sa manière de gouverner est une provocation permanente à l’égard du sentiment profond des Français. Il leur a menti sur l’insécurité, qu’il prétendait avoir fait reculer alors qu’elle n’a cessé de progresser, il leur a menti sur la rupture, en maintenant et en alourdissant tous les dispositifs fiscaux et sociaux qui condamnent l’économie française à un déclin aujourd’hui accéléré et les Français à la pauvreté et à la misère, il leur a menti en leur disant qu’il ne leur mentirait pas, il leur a menti en multipliant les rodomontades et les promesses non tenues. Et le voilà à présent défait physiquement, jouant au chef d’Etat alors qu’il n’en a plus aucun des véritables attributs, et ne bénéficiant plus que du crédit désespéré de ceux qui ont lié leur sort à sa réussite.

Voilà ce que signifie l’affaire Mitterrand. M. Sarkozy a cru s’attirer les bonnes grâces des intellectuels de gauche en faisant un ministre d’un saltimbanque au nom connoté, encombré de son homosexualité et l’ayant avouée dans un livre sulfureux mais au fond très banal pour nos « élites ». Il n’y avait pas eu, à sa parution, le moindre scandale à Saint-Germain-des-Prés. Et pour cause ! Cette « mauvaise vie » n’était qu’une scène de la vie ordinaire de cette principauté. Mais aujourd’hui que par la grâce du président de la République M. Frédéric Mitterrand représente l’Etat, tout ce qu’il a pu faire auparavant remonte à la surface comme un remugle. Et celui-ci est si malodorant que le pays s’en bouche les narines. Le crime n’est pas celui de cet homme qui s’aime si peu qu’il lui « faut l’inconnu, la terre étrangère, le pays sans repères. Là où l’on ne saurait rien de moi, il existe une chance, si ténue soit-elle, que j’obtienne l’abandon, l’oubli, la rupture des liens et la fin du passé. »

Accordons ce droit à l'oubli à l’homme privé et à l’écrivain. Mais jugeons à chaque instant, en citoyens, la façon dont aujourd’hui la France est gouvernée par celui qui en est le président !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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