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2/10/11 Claude Reichman
 Alerte générale : les bus ne passent plus à l’heure !

En 1981 les instituteurs barbus ont envahi l’Assemblée nationale. En 2011, retraités, ils sont devenus maire de leur patelin et ont envahi le Sénat. Pendant ce temps, la droite est passée sous la domination de technocrates cupides et prédateurs qui ont ruiné le pays. Voilà toute l’histoire des « trente piteuses » qui ont succédé aux trente glorieuses.

Instituteurs et technocrates ont en commun de n’avoir jamais rien produit ni vendu à quiconque, sauf des fables ou des mensonges. Seuls les entrepreneurs et les commerçants font tourner l’économie d’un pays. Tous les autres vivent sur la bête. Aujourd’hui, en France, la bête se meurt.

L’enjeu politique est simple. Il faut que soit porté à la tête du pays quelqu’un qui rétablisse l’ordre des choses. Et qu’il bénéficie du soutien déterminé de tous ceux qui savent comment vit une société. Et comment elle meurt.

Dans un pays normal, où les équilibres de base n’ont pas été rompus, une dérive comme la nôtre se corrige par le simple jeu démocratique. Les échecs sont analysés, dénoncés, le débat s’engage, puis il se conclut par l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité qui rétablit la situation et engage le pays sur la bonne voie.

En France, cette procédure est interdite par le coup d’Etat permanent des détenteurs du pouvoir - quels qu’ils soient – qui pour le garder ne conçoivent pas d’autre moyen que de mentir au peuple et comptent, pour ce faire, sur les médias aux ordres. Ceux-ci sont aux mains soit de l’Etat, et donc du pouvoir politique, soit de marchands d’armes ou de béton, pour qui l’Etat est un client incontournable à qui il est impensable de déplaire.

Et voilà comment la démocratie est morte en France. Elle ne se rétablira pas par la contrition et le retrait des instituteurs, des technocrates, des marchands d’armes et de béton. Il faudra les chasser. C’est le peuple qui seul en a le pouvoir. Encore faut-il qu’il le veuille. Aujourd’hui, il est plus résigné que révolté. Il attend que quelque chose se passe. Beaucoup disent : « Il faut que ça pète. » Mais comme ils ne font rien pour que cela arrive, il ne se passe rien. D’autres attendent que le système s’effondre. Mais si la chute est inéluctable, les artifices financiers du pouvoir la retardent et pendant ce temps la situation se dégrade de plus en plus, au point que les perspectives de rétablissement ne cessent de s’éloigner.

Le sociologue Harald Welzer pense que la révolte ne peut se déclencher tant que les bus passent à l’heure. Il a certainement raison. Mais il se trouve que dans certains pays européens au bord de la faillite, les hôpitaux qui ne paient pas leurs factures ne sont plus livrés par les laboratoires, les pharmaciens ne peuvent plus acheter les médicaments délivrés gratuitement aux assurés sociaux parce qu’ils n’en sont pas remboursés par la Sécu, que des piscines municipales se voient brusquement privées d’électricité pour cause d’impayés, que des entreprises privées travaillant pour le compte de municipalités ruinées ne peuvent plus rémunérer leurs salariés, et ainsi de suite.

C’est toujours comme cela que les choses commencent. Et peu après les fonctionnaires sont payés avec des retards croissants, les pensions de retraite tardent à s’inscrire dans le compte en banque des intéressés, les fournisseurs de l’Etat et des collectivités sont réglés à 300 jours, puis à 600, puis à 900 tandis que leur trésorerie s’épuise et meurt. Les bus ne passent plus à l’heure !

C’est le sort qui guette la France à brève échéance. Notre dette publique s’est accrue de 46,5 milliards d’euros au 2ème trimestre 2011 et s’établit à 1692 milliards, soit 86,2 % du PIB. La croissance est en panne complète, et l’on continue à dépenser sans compter, tout en augmentant les impôts, ce qui réduit encore l’activité.

Nicolas Sarkozy a dit qu’au Sénat la droite devait perdre « avec dignité », pendant que le nouveau président de la Haute Assemblée a garanti que sa majorité ne se « livrerait pas à l’obstruction ». Eh oui, il ne nous reste plus que cela : des élus qui se drapent dans leurs grands sentiments pendant que tout s écroule !

A votre avis, cela va-t-il durer longtemps ?

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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