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6/5/09 | Jean-Michel Aphatie |
Ne le répétez surtout pas aux Allemands ! Ce titre à la page 11 du Monde daté de ce mercredi 6 mai : « La France, handicapée par sa dette, craint d’être distancée par l’Allemagne lors de la reprise mondiale. » Allons donc, la dette serait un problème dans l’hexagone ? Et personne ne nous le dit ? Ces journalistes, tout de même, que ne vont-ils pas inventer ? Sont-ils « pensée unique » ceux là ! Branchés sur les marchés financiers, complices du capital, artilleurs des puissants, nervis des pouvoirs. La dette, disait récemment je ne sais plus qui, « voilà qui ne m’empêche pas de dormir ». Pensée révolutionnaire, vertu et courage. Dormons, citoyens, ce ne sont pas 1300 milliards de dette qui doivent nous pourrir l’existence. De l’argent, il y en a. Trente ans que l’on emprunte, et cela durera trente ans encore, ou trente-et-un. A sa manière, le président de la République a traité le problème hier. Il a dit que les impôts n’augmenteraient pas, en tout cas que lui ne les augmenterait pas. Ils sont assez hauts comme cela, a-t-il dit. Bon sens. Il a dit aussi qu’après la crise, nous rembourserions notre dette. Bravo. Comment ? Il ne l’a pas dit. Doit avoir un plan secret. Pas question de le dévoiler trop tôt, sinon l’Allemagne nous copiera, sournoise l’Allemagne, faut se méfier, soi-disant nos amis mais bon, nous savons tous à quoi nous en tenir. Dans Le Figaro d’hier, Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP a dit la même chose : augmenter les impôts, « ce serait une absurdité sans nom. » Il a dit aussi autre chose : « Il y a trop de dépenses publiques inutiles en France. » Personnellement, j’ai une idée, la voici, gardez-là pour vous et n’en parlez pas aux Allemands. Si on supprimait toutes les dépenses inutiles, ne supprimerait-on pas en même temps le déficit et donc la dette ? Une idée à creuser, non ? Pas con, Gaston ! Mais chut, la « cinquième colonne » nous écoute. Faisons comme si de rien n’était et continuons à dépenser, à emprunter, à empiler les milliards de dettes, cachons notre jeu, laissons dire, laissons passer et le jour venu avec le président, avec le secrétaire général, avec tous les Français de bonne volonté, avec ma bonne idée que je vous ai soufflée, hop, nous réduisons la dette, elle est pulvérisée, disparue, anéantie ! La vérité ? On est trop fort, nous, les Français. Jean-Michel Aphatie
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