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14/9/09 | Jean-Michel Aphatie |
Les Arabes ne sont pas des Auvergnats ! Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec Alain Duhamel. Ca arrive. Le journalisme, ce n’est pas l’armée, RTL n’est pas une caserne. Dans son éditorial ce matin, Alain a expliqué que l’on ne pouvait pas dire avec certitude que la fameuse phrase de Brice Hortefeux, car c’est toujours de cela qu’il s’agit, « Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes», s’appliquait ou non aux Arabes. « Quand on regarde attentivement et plusieurs fois la vidéo, a dit Alain, quand on lit et on relit le script, le mot à mot, le verbatim de Brice Hortefeux, je mets quiconque au défi, honnêtement, de répondre par oui ou par non » à la question de savoir si la plaisanterie concernait les Arabes ou les Auvergnats. Il convient donc de procéder avec méthode. Voici le script de cette scène désormais cultissime: J.-F. Copé (JFC) : N'oubliez jamais un truc, il est auvergnat. Lisons, relisons et procédons par élimination. Peut-on dire, « honnêtement » que la fin du dialogue qu’entretient le ministre de l’Intérieur avec les participants probablement UMP de la scène concerne les Auvergnats ? Juste avant la phrase incriminée, quelqu’un dit: « C’est notre petit Arabe ». Et lui répond ce qu’il répond. Donc, le fait que la réponse s’enchaîne à la remarque semble exclure de celle-ci les Auvergnats, et aussi les Basques, les Turcs, les Russes, les Cochinchinois, les Argentins, les Javanais, les mangeurs d'huîtres et les montreurs d’ours. Reste la question. Se peut-il qu’il pense aux Arabes quand quelqu’un lui fait remarquer qu’Amine est « notre petit Arabe »? On aurait envie de répondre oui. Parce que c’est plus simple. Et parce que cela paraît évident. Donc, oui. Peut-on déduire de ce « oui » que Brice Hortefeux est raciste ? Non. On peut simplement déduire qu’il fait une blague vasouillarde en réponse à une remarque franchouillarde. Ce qui, au fond, est peu de chose pour des êtres ordinaires et beaucoup trop quand on est ministre de la République française. Compte tenu de tout cela, Brice Hortefeux n’aurait pas dû, ne devrait pas s’enfermer dans des explications vaseuses. Il serait beaucoup plus judicieux de sa part de présenter des excuses, de regretter ses propos, bref de faire amende honorable et de promettre de ne plus recommencer. Sinon, c’est son travail qui s’en trouvera perturbé, sur le terrain, à l’Assemblée nationale, et dans sa vie politique en général. Jean-Michel Aphatie
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