Une course contre la mort économique
est lancée !
La violence de la crise. Ce soir, nous connaîtrons le chiffre des demandeurs
d’emploi supplémentaires en octobre. Ils devraient être autour de 45.000,
une forme de record qui décrit sombrement la panne croissante de l’économie
française. Les pouvoirs publics se mobilisent et étalent des paquets de
milliards dont on se demande chaque matin s’ils sont virtuels ou réels.
Dernier casinotier repéré, José Manuel Barroso, président de la
Commission européenne et invité du prochain Grand Jury, qui vient d’aligner
sans ciller 200 milliards d’euros dont nul n’a vraiment compris s’ils lui
appartenaient où s’ils n’étaient que le produit de l’addition des milliards
promis dans chacun des pays de la Communauté, milliards que personne ne
possède et que tout le monde emprunte.
Chacun comprend que c’est une course contre la montre, voire contre la mort
économique, qui est lancée. L’économie réelle semble au bord de l’infarctus
et les pouvoirs publics, conscients mais impuissants, multiplient les effets
d’annonce.
Nous n’avons sans doute pas une perception claire de ce qui est en train de
se passer. La partie se joue en fait toujours du côté du monde de la
finance. Les statistiques, publiques mais trop peu commentées, la peur de
voir la réalité en face peut-être, établissent dans tous les pays
occidentaux une hausse des impayés des crédits à la consommation et des
crédits d’habitat. Cela fragilise les organismes prêteurs et les banques,
qui en retour serrent fort le robinet du crédit, ce qui ralentit à une
vitesse sidérante le potentiel d’activité dans toutes les économies
modernes, basées sur la confiance, donc concrètement sur l'emprunt.
Une mécanique est à l’oeuvre, précise, inexorable, effrayante. La crise que
nous vivons n’a sans doute pas de précédent. On peut même se demander s’il
existe une parade. Les responsables politiques s’agitent, car s’ils ne le
faisaient pas, on le leur reprocherait. Mais pèsent-ils vraiment sur le
cours des choses ? Ce matin, l’envie de répondre par la négative s’impose à
l’esprit, en espérant que quelques nouvelles, demain, dissiperont ce
sentiment.
Jean-Michel Aphatie
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