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3/10/08 | Jean-Michel Aphatie |
En
France, l’Etat peut faire voter des lois
et ne pas les respecter Les Représentants américains voteront ce soir sur le plan Paulson. S’ils l’acceptent, c’est une erreur. S’ils le refusent, c’est une catastrophe. A part ça tout, va bien. En 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht instaurant la monnaie unique, Henri Guaino, aujourd’hui conseiller écouté de Nicolas Sarkozy, appelait à voter non. Hier, il a dit que face à la crise, le respect des critères de Maastricht lui apparaissait très secondaire. Deux objections à la formule. D’une part, ce genre de propos public a le don de rendre les dirigeants allemands très nerveux, voire hostiles à ces Français qui ne respectent rien, et d’abord pas les traités qu’ils ont eux mêmes signés. Sans doute les Allemands n’ont-ils pas encore compris qu’en France, l’Etat peut dire une chose et en faire une autre, faire voter des lois et ne pas les respecter, imposer aux citoyens des règles dont lui même s’affranchit. En France, l’Etat, c’est l’Etat, et Henri Guaino est son serviteur. Donc, camembert les Allemands. La deuxième objection, c’est que gérer une monnaie sans respect des caractéristiques techniques de la matière, c’est à peu près aussi intelligent que de prétendre conduire en ville sans plus d’attention aux feux rouges. Ne pas respecter la monnaie, c’est risquer qu’un jour, elle se venge. Voilà des années que la gestion allemande et la gestion française divergent sur la remise en ordre des finances publiques. Ces réalités divergentes sont pourtant exprimées par une même monnaie. Combien de temps cette situation baroque va-t-elle durer ? Après la crise financière aux States, on pourrait bien se payer un de ces jours une crise monétaire en Europe. Pendant ce temps, la justice française fonctionne toujours aussi bien. Dans l’indifférence générale, les magistrats instructeurs viennent de rendre un non-lieu dans l’affaire des « frégates de Taïwan ». Ce non-lieu n’est pas motivé par une absence de charges, il y en aurait même beaucoup, des charges. Hélas pour la justice française, l’Etat français a refusé par trois fois de lever le « secret défense » sur le versant des rétro commissions liées à ce marché. L’Etat qui paralyse la justice, c’est pas mal ça, non ? Jean-Michel Aphatie
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