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25/9/09 Jean-Michel Aphatie

On n’est pas loin de la panade !

Drôle de réunion, ce G20. Utile, sans doute, que les principaux dirigeants de la planète se voient et se parlent pour tenter de coordonner leurs réponses par rapport à une crise elle aussi planétaire. Mais cela ne doit pas masquer les limites de cette rencontre.

Apparemment, les discussions se focaliseront sur l’organisation de la planète financière. Soit. Limiter les bonus des traders est une bonne idée, il ne faudrait pas qu’elle devienne un dérivatif, ou une substitution. La finance est devenue folle parce que, et cela personne ne veut en parler, la politique américaine des années quatre-vingt-dix reposait sur le dogme de l’argent facile et bradé. C’est l’époque où les plus anticapitalistes de nos dirigeants citaient en exemple la FED américaine dirigée par Alan Greenspan, et opposaient sa politique de taux zéro à celle, plus restrictive, de la BCE de Jean-Claude Trichet. Tout cela paraît archéologique, mais oublier que la finance et ses désordres ne furent que la conséquence d’une attitude politique c’est risquer, en se focalisant aujourd’hui sur la finance, de ne pas traiter le problème, difficile, voire très difficile, dans sa profondeur.

Quel est ce problème ? La folie des déficits à travers le monde. Le FMI, qui n’est pas le dernier à dire des bêtises, a prôné, tout au long de la dernière année, le soutien massif des économies chancelantes par la dépense budgétaire. Soit. Ce ne fut pas inutile. C’est tout simplement dangereux. Car au moment où l’on creuse, il faut avoir à l’esprit la nécessité de reboucher. Sans quoi, une autre catastrophe pourrait survenir, toute simple, incarnée par la crise de confiance des prêteurs et au bout du compte la crise monétaire, potentiellement beaucoup plus violente que la crise financière.

Une chose est sûre : nos dirigeants à nous, majorité et oppositions confondues, n’ont pas beaucoup réfléchi à la manière de reboucher les trous. Nos dirigeants à nous, Français, peuple le plus intelligent de la terre comme chacun sait, ont plutôt réfléchi à la meilleure manière d’en creuser d’autres. D’où par exemple l’idée sublimissime du Grand emprunt contre laquelle il est inutile de lutter puisqu’il doit financer, je vous le rappelle, des « dépenses d’avenir », et si tu es contre les « dépenses d’avenir », c’est que tu es très con, point barre.

La sémantique au secours de la bêtise, ça peut faire des ravages.

Enfin brèfle, en France, on creuse, on creuse. On tente bien de compenser par des rustines, imposition des indemnités journalières, augmentation du forfait hospitalier, mais rien qui traduise une vue d’ensemble, ni qui soit à la hauteur du problème.

Voilà où nous en sommes. Pas loin de la panade en somme.

Jean-Michel Aphatie

 

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