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20/4/24 | Claude Reichman |
Organisons des assises populaires pour sauver la France ! Macron ne peut pas convoquer les états généraux. Ils n’existent plus dans nos institutions. C’est dommage, car réunir des Français issus du peuple en assemblée serait bien utile en ce moment. On entendrait certainement des propos très différents de ceux qui font une illustration sonore aux plateaux de télévision. L’impuissance qui se manifeste dans les milieux de pouvoir - et d’information - en ce moment est telle qu’elle en devient ridicule. On croit entendre Raymond Devos annonçant qu’il va parler pour ne rien dire. La paralysie intellectuelle des élites françaises est impressionnante. Comment un pays aussi bien doté en esprits supérieurs peut-il les avoir stérilisés ? La réponse à cette question ouvre la voie aux réformes. Car si nos intellectuels ont aussi peu de choses à dire, c’est qu’ils vivent dans un milieu artificiel organisé par l’Etat. Il n’y a plus en France d’intellectuels vivant d’une activité indépendante. Tous sont appointés par les finances publiques, qu’ils soient professeurs d’université ou responsables des divers comités officiels qui ont fleuri dans notre pays au fil des années. Bien entendu, ces intellectuels ne sont pas corrompus. Ils pensent librement. Du moins le croient-ils. En fait on leur a enlevé une partie de leur cerveau, celle qui abrite l’intelligence créative. Penser librement est la condition essentielle au renouveau de la France. Car cela signifie aussi agir librement. Il n’y a pas d’exemple dans l’histoire de réformes accomplies par des personnages appointés. D’ailleurs les réformateurs on souvent accompli un séjour en prison, pour les punir d’avoir pensé en dehors des clous. Le mieux en ce moment serait d’élire non pas des députés, mais des représentants issus de scrutins populaires organisés partout en France. Cela donnerait le coup d’envoi d’une concertation générale des Français en vue de réformer le pays. Il en résulterait forcément des idées nouvelles, qui ne devraient rien à la machinerie idéologique des partis politiques. Nous avons eu le tort, en France, de laisser se constituer un système de gouvernement fondé sur la confiscation. En fait, il s’agit d’un système organisé sur le modèle communiste. Or la caractéristique principale d’une telle organisation est l’effacement des intérêts particuliers. Ceux-ci, dans un tel système, sont haïssables, et donc frappés d’opprobre. De ce fait, plus personne n’entreprend rien qui n’ait l’approbation du pouvoir. Imaginez que vous désiriez, comme le patron de Michelin, réformer le smic, parce qu’il ne permet plus de vivre. Vous allez vous torturer les méninges et pondre une réforme qui ne réformera rien puisque rien ne peut se réformer sans l’Etat. Ce qui est terrible, c’est que le patron de Michelin est un homme important et capable de diriger une grande industrie. Eh bien il n’a pas plus de pouvoir que le démerdard qui vit d’allocations depuis son plus jeune âge et qui a bien l’intention de continuer jusqu’à la fin de ses jours. Ou bien que le préposé au balayage de son usine. Ou bien encore que d’une épouse qui vit au foyer parce qu’elle veut élever ses enfants. Ou bien que n’importe qui, parce que tout le monde, dans un tel système, est n’importe qui, sauf les apparatchiks officiels. Alors organisons-les ces assises populaires. Ce n’est pas si difficile que cela. Que dans tous les départements français se créent des comités pour les assises. Qu’ils repèrent de grands gymnases pouvant accueillir beaucoup de monde, qu’ils louent une sono et fixent une date. L’élan populaire se créera tout de suite. Et pour le reste, laissons faire l’initiative française, qui se réveillera pour l’occasion. La France a un besoin vital de mouvement. Celui-ci ne peut exister sous la férule d’un gouvernement, quel qu’il soit. Quand j’ai fait, pendant cinq ans, un tour de France pour réveiller la résistance au déclin, je disais aux nombreux participants : « Vous avez un pays, la France. Et vous n’en n’avez qu’un. Portez-vous à son secours. Il a besoin de vous. Et vous n’en n’aurez jamais d’autre. » Je me souviens de l’émotion de tous. Le patriotisme n’a rien de secret. Il se lit sur les visages. Dans ses grands élans populaires, la France était belle. Elle peut l’être encore ! Claude Reichman
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