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15/3/06 |
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la justice française
Ce que le citoyen a appris de ces témoignages a de quoi faire se dresser les cheveux sur la tête. Ainsi donc les magistrats du parquet, au procès de Saint-Omer et jusqu'au début du procès de Paris, essayaient de " vendre " leur dossier aux journalistes, estimant que celui-ci " tenait à la colle ". Ainsi donc, après les spectaculaires acquittements de Paris, qui closent définitivement le débat, il y a encore des magistrats qui ne se résignent pas et qui font actuellement courir la rumeur selon laquelle " il y en a quand même qui ont eu de la chance ". Ainsi donc, à la stupeur des membres de la commission, et notamment de ceux qui exercent une profession judiciaire, la journaliste Florence Aubenas, qui a couvert cette affaire, a-t-elle confié sans la moindre gêne avoir pu, un mois avant la première audience de Saint-Omer, consulter le dossier complet, au mépris du secret de l'instruction. Mais le pire était à venir avec cette révélation de Stéphane Durand-Souffland,
journaliste au Figaro et président de l'association de la presse judiciaire, indiquant
sous serment que la conférence de presse du procureur général de Paris, M. Yves Bot,
tenue dans la salle d'audience de la cour d'assises de Paris après le réquisitoire,
n'avait nullement été spontanée mais au contraire organisée par la responsable de
presse du parquet général. Or M. Bot avait, sous serment également, affirmé le
contraire. Ce qui a conduit le président de la commission, M. André Vallini, à adresser
au journaliste cette remarque, auprès de laquelle l'understatement britannique
apparaît comme une inqualifiable grossièreté : " C'est un peu gênant que sa
version [celle de M. Bot] ne soit pas la vôtre, car vous avez tous les deux prêté
serment. " Moins diplomate, le député Jacques Floch s'est écrié : " S'il y a
eu mensonge, il va falloir qu'on le sache. Il en va de la crédibilité Mais la vexation n'est rien à côté de cet indicible scandale : le procureur général de Paris est accusé d'avoir menti sous serment ! Si tel est bien le cas, l'adage populaire selon lequel " il n'y a plus de justice " prendra toute sa valeur. Au sens propre ! Car lorsqu'une institution qui se doit d'être au-dessus de tout soupçon en vient à de tels errements, il n'y a plus d'autre solution que de nettoyer les écuries d'Augias. On sait qu'il s'est agi d'un des Douze Travaux d'Hercule et que les politiciens français ont le muscle maigrelet, pour ne pas parler de leur cerveau débile. C'est bien pour cela que la Révolution bleue veut installer en France un pouvoir digne de ce nom. Claude Reichman |