Avec les Libérés, libérons la France !

Deux discours en deux jours ! Les amateurs de phrases toutes faites ont été gâtés. Les Français un peu moins. Ceux d’entre eux qui ne le savaient pas ont découvert que le nouveau pouvoir n’avait aucun projet et que les quelques petites mesures qu’il avait promises ne seraient prises que … plus tard.

La prise du pouvoir de M. Macron est le fruit d’une illusion collective. Les Français en avaient à ce point assez de leurs politiciens qu’ils ont fait confiance à un joueur de flûte. Et les voilà embarqués derrière lui pour une équipée dont ni lui ni eux ne connaissent la destination.

En réalité, les Français n’ont pas été aussi sots que cela. M. Macron a réuni 8,5 millions de voix au premier tour de l’élection présidentielle, et ses candidats à peu près autant aux législatives. Rapporté aux 46 millions d’inscrits, cela représente 18,4 % des électeurs. Moins d’un Français sur 5 fait donc réellement confiance à M. Macron. On ne peut gouverner un pays avec aussi peu de soutiens.

Le seul point positif de l’élection de M. Macron est qu’elle nous a débarrassés de toute une clique de politiciens usés jusqu’à la moelle et si couturés d’échecs qu’ils faisaient figure de grands blessés de la démocratie. Il n’y avait plus rien à attendre d’eux. Personne ne les regrettera.

Tant M. Macron que M. Philippe ont invoqué la liberté. Force est de constater que celle-ci n’a pas avancé d’un centimètre dans leurs projets. En fait, ils maintiennent le système actuel, sans même faire semblant d’y changer quelque chose.

Le meilleur exemple en est le RSI, qui ne va être supprimé que pour être reconstitué à l’identique sous une autre appellation. Le mépris des politiciens pour les indépendants trouve ici une nouvelle expression. En fait, ce que les deux énarques qui dirigent aujourd’hui la France disent aux entrepreneurs de la classe moyenne, c’est « crevez, nous ferons le reste » !

Il appartient à ceux qui sont ainsi promis à la mort économique et civile de savoir s’ils acceptent cette condamnation ou s’ils la refusent. Dans le premier cas, ils n’auront que ce qu’ils méritent. Dans le second, ils vont devoir s’unir et s’organiser pour résister. Tel sera le sens de la réunion que nous organisons le 15 octobre prochain à Paris. Le thème en sera : « Avec les Libérés, libérons la France ! ».

De quoi faut-il libérer la France ? De tout ce qui empêche les Français de travailler. Impôts, charges sociales, contraintes administratives, tout doit être revu et corrigé. Non par des mesurettes, mais par une authentique révolution. Celle que les Libérés ont accomplie en se libérant de la Sécurité sociale en est un excellent exemple. Il leur a fallu pour cela affronter tout l’appareil d’Etat, justice comprise. Rien ne les a fait fléchir. Ils sont aujourd’hui plus de 500 000 et leur nombre ne cesse de croître.

On dit que l’histoire ne se répète pas. Nous avons pourtant un exemple du contraire. La Révolution de 1789 a eu deux causes principales : la crise financière et la paralysie économique due aux corporations. La situation de la France de 2017 est strictement identique. Le pays est endetté au point qu’il doit emprunter pour rembourser les emprunts venus à échéance, et le fait de créer une entreprise s’apparente à l’un des travaux d’Hercule.

Qui peut nous sortir de cette situation désastreuse ? Les entreprenants. Autrement dit les 3 millions de chefs d’entreprise aujourd’hui torturés par l’Etat et par le RSI. Ils emploient plus de la moitié des salariés du privé, eux-mêmes appauvris par la Sécurité sociale qui les prive de 30 à 40 % de leur rémunération et sans laquelle ils pourraient vivre mieux et faire des projets.

L’alliance des chefs d’entreprise et de leurs salariés est la clé du redressement de la France. Le début doit en être la réunion massive des entrepreneurs, qu’ils soient industriels, commerçants, artisans, ou professions libérales. C’est à celle-ci que nous appelons le 15 octobre. Tous ont non seulement des intérêts communs, mais aussi une vision identique de ce que doit être un pays moderne.

La France est en train de devenir une dictature. Seuls les indépendants peuvent nous y faire échapper. Précisément parce qu’ils sont indépendants, et qu’il n’est pas de démocratie sans indépendance de ses acteurs.

« Il n’y a pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans vaillance », disait Thucydide. Ce qui était vrai dans l’Athènes du 5e siècle avant Jésus Christ l’est aussi dans la France du 21e siècle. Soyons vaillants et reconquérons notre liberté. Personne ne le fera pour nous. Et personne d’autre que nous ne sauvera la France !

Claude Reichman