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24/1/09 | Yves Roucaute |
George W. Bush : L'histoire retiendra de lui qu'il a
été un grand président américain Comme tout homme politique, George Bush a bien entendu commis des erreurs. Mais s'il part avec une très faible popularité, c'est parce qu'il part au milieu d'une crise financière sans précédent. Bush n'est pas "ce crétin au service des riches et des rentiers du pétrole" comme aiment le caricaturer certains : après Yale, il a obtenu un MBA à Harvard et est le plus diplômé des présidents américains. Avec le temps, l'histoire retiendra qu'il a été un grand président. Sur le plan intérieur, il faut rappeler qu'il n'est pour rien dans la crise des subprimes. Ce sont les démocrates Jimmy Carter et Bill Clinton qui ont créé un droit social à la propriété des Américains, et ont forcé les banques à offrir ces "prêts Ninja" aux ménages ayant "no income, no job, no assets". En mai 2002, puis en août 2007, George Bush a dénoncé les effets de ces prêts, mais ses demandes ont été refusées par les démocrates et les républicains qui craignaient de perdre les élections. Quand la crise a éclaté, il a tout fait pour la contrer en soutenant massivement le secteur financier, ce qui a évité jusqu'ici une dépression mondiale. De façon plus structurelle, il a propulsé la nouvelle économie, aidé la recherche, accéléré la mondialisation en favorisant les partenariats avec les économies émergentes, tirant le monde vers plus de prospérité, en particulier la Chine et l'Inde. Et, aux Etats-Unis, il s'est montré beaucoup plus social qu'on le dit. Sur le plan international ensuite, il fut l'homme de la solidarité avec l'Afrique : il a financé 900.000 enseignants, facilité l'accès à l'école de 550.000 filles, aidé à la prise en charge de 200.000 orphelins, et favorisé la mise à disposition de la tri-thérapies pour 1,2 million d'Africains touchés par le virus du sida. Aussi, y est-il très populaire, ainsi qu'en Chine, en Inde, en Europe de l'Est, en Géorgie ou en Arménie. Il fut aussi l'homme du droit d'intervention démocratique et humanitaire. Au Moyen-Orient, grâce à son action, la Syrie a quitté le Liban, la Libye est rentrée dans le concert des nations et a cessé de financer le terrorisme, le Pakistan n'est pas tombé du côté des talibans. Quant à son intervention en Afghanistan, elle a été soutenue par toutes les nations libres du monde. Si la haine s'est cristallisée sur son intervention en Irak, l'histoire gardera qu'il a soulagé ce pays d'un dictateur qui finançait les groupes terroristes et avait massacré 2 millions de personnes. Yves Roucaute Professeur de philosophie politique et de relations internationales à
l'université de Paris X Nanterre
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