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3/4/13 | Claude Reichman |
Cahuzac
n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Il n’y a pas d’affaire Cahuzac. Il y a une affaire de la politique française. Cahuzac n’est que la partie émergée de l’iceberg. Sous la surface de l’eau, il y a tout un monde qui « grouille, grenouille, scribouille », comme le disait le général de Gaulle, et c’est le monde de l’argent et du mensonge. La politique, en France, est devenue ce qu’elle est en raison de deux facteurs déterminants : la Constitution de la Ve République, qui donne tout pouvoir à l’exécutif, et le socialisme régnant dans notre pays depuis deux tiers de siècle, qui n’a cessé de réduire la rémunération de l’activité au profit de la redistribution des ressources. Il n’est plus possible dans notre pays d’accéder à l’aisance et à l’acquisition de quelques biens par les fruits de son travail. Les chiffres démontrent que 4500 euros par mois est la rémunération au-delà de laquelle tout est confisqué. Il n’y a que deux façons d’échapper à ce blocage. Réussir en affaires, ce qui n’est donné qu’à très peu de gens, ou se consacrer à la politique. Un parlementaire dispose de trois fois plus d’argent que celui qui exerce une activité privée et gagne 4500 euros par mois. Mais le parlementaire n’est pas le seul à tirer son épingle du jeu. Le cumul de mandats de moindre importance et la vie associative subventionnée offre d’intéressantes perspectives financières qui, si elles n’atteignent pas officiellement des sommets, s’en approchent de très près par le jeu des exonérations fiscales et autres avantages non comptabilisés. Pour nous résumer, la politique est devenue, en France, le seul moyen d’accéder à l’aisance sans vraiment se fatiguer, et pour quelques milliers de ténors de s’enrichir vraiment, voire de faire fortune. Nos 600 000 élus (au nombre desquels il y a quand même quelques personnes désintéressées, surtout dans les endroits où ne circule pas beaucoup d’argent, mais ces derniers sont de plus en plus rares étant donné l’accroissement exponentiel de la sphère publique) constituent une véritable armée d’occupation qui vit du pillage des activités privées et qui a fini par les étouffer au point que l’économie française s’est littéralement effondrée. Du plus petit jusqu’au plus grand, aucun de ces élus ne veut céder sa place. Or cette place dépend du pouvoir exécutif, qui est également maître des partis politiques dont toute investiture dépend. Comme il y a quand même, de temps en temps, des élections, et que la
conquête de l’opinion en est le préliminaire obligé, les élus du sommet -
qui portent les espoirs des élus de leur bord désireux de conserver leurs
prébendes - s’affrontent en permanence dans une bataille de mots (une
logomachie, pour citer à nouveau le général De Gaulle) où ce n’est pas la
justesse de l’argument qui compte mais son effet sur le peuple. Ce qui
signifie qu’on ment à langue rabattue et que le mensonge, soutenu front
contre front par l’ensemble de la classe politique, mais qui n’en reste pas
moins un mensonge, est devenu la seule activité des politiciens français. Si
vous y ajoutez le fait que les médias se font fidèlement l’écho de tous ces
mensonges et y ajoutent volontiers les leurs, vous avez devant vous le
navrant tableau de la vie publique dans notre pays. Claude Reichman
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