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Comment meurt une caisse de retraite : l'exemple de la caisse des bouchers
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20/11/04 | Claude Reichman |
" L'évolution des habitudes de la consommation des Français,
la crise de la viande bovine, la concurrence de la grande distribution et les abattages
dits familiaux ont fait que le nombre des bouchers et bouchers-charcutiers n'a cessé de
diminuer depuis les vingt dernières années. Conséquence inéluctable de cette situation
: le nombre de retraités de la Caisse gérée par l'UBF est devenu supérieur à celui
des cotisants
" C'est en ces termes que l'Union des Bouchers de France (UBF), qui gérait un régime de retraite complémentaire facultatif par répartition a, en 1988, annoncé à ses adhérents sa dissolution. Le même sort attend aujourd'hui toutes les caisses de retraite françaises, puisque l'Etat les a contraintes à fonctionner par répartition et par conséquent à dépendre strictement du nombre de leurs cotisants. Or celui-ci, en France, ne cesse de diminuer tandis qu'augmente celui des retraités. L'année 2005 marque le début de la catastrophe, puisque le nombre annuel de départs à la retraite passe de 500 000 à 800 000 ! Et cela va continuer ainsi, comme tous les rapports officiels l'ont annoncé depuis longtemps. Certains s'imaginent que l'Etat garantit les retraites. Erreur. Les caisses de retraite sont des organismes de droit privé qui peuvent parfaitement faire faillite. La seule intervention de l'Etat consiste soit à contraindre ces caisses, dont il a la tutelle, à augmenter leurs cotisations ou à baisser leurs prestations, ou encore à les " adosser " à d'autres caisses provisoirement mieux équilibrées. Mais ce genre d'exercice trouve vite ses limites face à la baisse généralisée du nombre des actifs. Quant aux fonctionnaires, qui n'ont pas de caisse de retraite puisque leurs pensions sont versées directement par l'Etat employeur, ils ont autant de soucis à se faire que les autres Français : l'effondrement du système de retraite privera l'Etat des impôts versés par les retraités et il ne pourra faire face à ses engagements. La banqueroute s'annonce. Une situation à l'Argentine se profile à l'horizon français. Voilà où nous a conduit l'irresponsabilité des politiciens et des syndicats collectivistes qui ont voulu et maintenu contre toute évidence ce système insensé ! Claude Reichman La lettre de l'Union des Bouchers de France à ses adhérents |