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Reagan, Thatcher, Jean-Paul II et le camp de la liberté |
18/10/03 | Claude Reichman |
Certains y ont vu le doigt de Dieu, d'autres une conjonction astrale,
d'autres encore un extraordinaire et miraculeux hasard. Quelle qu'en soit la cause,
l'arrivée quasi simultanée au pouvoir de Ronald Reagan, Margaret Thatcher et du pape
Jean-Paul II a permis à l'Occident de vaincre le communisme soviétique et d'abattre
l'empire qu'il avait construit. Il ne lui a fallu qu'une décennie pour y parvenir. Et ce
fut avant tout une victoire de la foi. Reagan et Thatcher croyaient de toute leur âme en
la liberté et en la volonté, le pape en la suprématie de l'esprit. Et ce sont ces
éminentes vertus humaines qui ont mis fin au règne du mal dans l'Europe orientale et
centrale. Aujourd'hui, treize ans à peine après que le drapeau rouge a cessé de flotter
sur le Kremlin, beaucoup semblent avoir oublié ce que furent, pour le monde, ces
soixante-dix atroces décennies et les dizaines de millions de morts que le communisme
aura à tout jamais sur la conscience. La liberté et la démocratie avaient triomphé et
certains se sont empressés de proclamer " la fin de l'histoire ". Comme si les
causes du mal avaient été éradiquées en même temps que ses manifestations. Il n'en
est évidemment rien. Le mal est en nous et tant qu'il y aura des êtres humains sur cette
terre, ils devront lutter - éternellement lutter - contre eux-mêmes pour ne pas se
laisser dominer par leurs mauvais instincts. Et combattre aussi sans faiblesse ceux de
leurs semblables qui y ont succombé et mettent en péril la dignité et la survie de
l'homme. L'empire soviétique a disparu, mais le communisme n'est pas mort. En Occident, il n'ose plus s'afficher en tant que tel, mais il s'est coulé dans de nouveaux habits sous lesquels un il exercé n'a aucun mal à le reconnaître. Gauchistes, trotskystes, verts, altermondialistes et même socialistes, tous prônent la supériorité de la collectivité sur l'individu. Tous ont en horreur la liberté. Tous sont empreints de haine contre ce qui leur résiste et sont prêts à utiliser la violence pour contraindre les autres à se plier à leurs vues et à l'organisation qu'ils veulent imposer à la société. Et c'est en France qu'ils prospèrent le plus. Au point d'y avoir stérilisé toute opposition constituée de la droite. Celle-ci a adopté jusqu'à leur jargon et leurs formules creuses. N'est-ce pas le chef de l'Etat lui-même qui morigène ceux des membres de sa majorité qui veulent revenir sur la réduction du temps de travail en leur opposant le caractère irréversible des " droits acquis " ? La défaillance de la droite Il y a bien des raisons à cette défaite en rase campagne, dans notre pays, des idées
de liberté. La défaillance de la droite en est évidemment la principale. J'ai
démontré dans mon dernier livre que cette dernière, dominée sans partage par la caste
technocratique, a tout intérêt au maintien de la dictature socialiste. Tel est bien
" le secret de la droite " que j'ai découvert et révélé. Sa dénonciation
produit déjà ses effets dans l'opinion. Beaucoup de lecteurs m'ont dit qu'ils portaient
à présent un autre regard sur ces politiciens qui les ont toujours odieusement trompés
et qu'ils s'emploient désormais à ouvrir les yeux de ceux qui n'ont pas encore compris. Claude Reichman |