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22/3/10 Claude Reichman

Sarkozy court comme le canard
sans tête !

Désavoué massivement par le suffrage universel, le président de la République n’est plus désormais qu’un canard sans tête. Il va continuer de courir de ça de là, mais sans but ni raisons.

Un tel résultat électoral après trois ans de mandat et alors qu’il ne lui en reste plus que deux est sans appel. Les années utiles du quinquennat sont terminées. Il ne reste plus de temps que pour la préparation d’une éventuelle candidature et l’organisation de la campagne.

Dès l’installation du nouveau président en 2007, nous avions prédit qu’il ne pourrait qu’échouer, n’ayant pas fait campagne sur le démantèlement de l’Etat-providence et n’ayant donc pas de mandat pour le réaliser. De ce fait, la « rupture » n’était rien d’autre qu’un slogan de campagne et n’avait pas la moindre chance de se concrétiser.

Les évènements nous ont donné raison. La crise n’a fait qu’aggraver une situation qui se dégradait depuis plus de trente ans. Le plus étonnant est que les politiciens et la grande majorité des éditorialistes n’aient pas compris que la France n’avait plus le choix. Notre pays ne pouvait à la fois accepter la suppression des frontières intérieures de l’Europe et la mondialisation économique et maintenir un Etat-providence l’empêchant d’être concurrentiel. Et il est de fait que c’est surtout dans l’Union européenne, avec qui nous faisons les deux tiers de nos échanges, que nous avons perdu des parts de marché.

Notre pays s’est donc offert une protection sociale à crédit, accumulant les déficits et les dettes, et aujourd’hui l’exercice se termine en catastrophe. Car en même temps que nous additionnions les déficits, nous pratiquions des saignées meurtrières sur nos entreprises pour tenter d’étancher la soif inextinguible du Dracula social. Si bien qu’aujourd’hui le paysage économique de la France n’est plus qu’une vaste friche industrielle, tandis que la consommation est maintenue en vie artificielle par des injections massives d’argent public et que la croissance a disparu pour longtemps.

Nous entrons dans une des pires crises que la France ait connues dans son histoire. Et nous le faisons avec un personnel politique discrédité. Ce qui menace donc, c’est le chaos. La droite a échoué pour n’avoir pas rompu avec le socialisme, la gauche n’a pas l’ombre d’un programme et prévoit toujours de distribuer de l’argent qui n’existe pas. C’est donc l’impasse. Pour en sortir, il va avant tout falloir du civisme et de la pédagogie.

Le peuple est désespéré parce qu’on ne lui laisse pas entrevoir la moindre solution capable de le tirer d’affaire. Or les solutions existent. Elles passent par la libération des énergies et donc par l’abolition de ce qui les annihile, à savoir les impôts, les taxes et les règlements. La France s’est trouvée dans une situation comparable à la fin du 18e siècle. C’est la Révolution qui l’en a sortie, avec tous les drames qui en ont résulté. L’Ancien Régime avait été incapable de se réformer, il en a payé le prix, et le peuple avec lui, avant que ne s’écrivent d’autres pages de l’histoire de notre pays.

Il reste encore une chance à la France de se réformer et donc d’éviter l’émeute et ce qui s’ensuivra. Il faut que s’ouvre un grand débat national sur les solutions économiques et sociales susceptibles de nous redonner de la croissance et de l’emploi, et donc de nous permettre de reprendre notre marche en avant. J’en appelle donc aux responsables des médias pour qu’ils cessent d’interdire d’expression et d’antenne les libéraux que nous sommes, afin que s’associent aux centaines de milliers de Français qui nous suivent sur Internet les millions de citoyens qui vivent actuellement dans la caverne de Platon et qui s’imaginent que les ombres s’agitant sur la paroi sont une image fidèle du monde extérieur.

S’ils restent sourds à cet appel, ils porteront au même titre que les politiciens la responsabilité du drame national imminent qui nous menace. Et qui ne les épargnera pas plus que quiconque. Qu’ils méditent ces phrases de Raymond Aron : « Je l’ai su, mais je ne l’ai pas cru. Et comme je ne l’ai pas cru, je ne l’ai pas su. » C’est à la faveur de tels dénis de réalité qu’un aventurier de rencontre risque de commencer ce que Brecht appelait sa « résistible ascension ».

Claude Reichman

Président du Mouvement pour la liberté de la protection sociale (MLPS), porte-parole de la Révolution bleue.

 

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