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21/1/07 | Claude Reichman |
La Révolution bleue pose sa candidature La campagne présidentielle est encore pire que ce qu’on pouvait imaginer. Pas un seul mot des très graves problèmes de la France. Seulement de la poudre aux yeux. Ségolène Royal est désormais campée en Bécassine et le mérite bien. Nicolas Sarkozy jouit des applaudissements d’une cohorte de dupes et soigne ainsi ses complexes. François Bayrou continue de se réclamer du changement sans jamais préciser lequel. Philippe de Villiers ne décolle pas et ne parvient pas à comprendre pourquoi, alors que la raison en est simple : il passe son temps à s’efforcer de ressembler à ses caricatures. Quant à Jean-Marie Le Pen, il ne parvient toujours pas, depuis cinquante ans qu’il fait de la politique, à avoir le commencement du début d’un programme crédible, ce dont d’ailleurs il se moque éperdument, sachant qu’on vote Le Pen parce qu’on est contre, un point c’est tout. Il ne manque plus que Chirac dans le tableau. Gageons qu’il se prépare à entrer en scène pour peu qu’un espace lui soit ouvert. Ce pourrait être l’effondrement de Royal ou de Sarkozy, ou encore l’impossibilité pour Le Pen d’avoir ses parrainages. Et la France dans tout cela ? « Je suis malade », chantait naguère Serge Lama. Tiens, pourquoi ne se présenterait-il pas, celui-là ? Le titre de sa chanson serait au moins un début de programme, le diagnostic précédant le plan de traitement. Malade, la France ? Ô combien ! Pas plus malade pourtant que bien des pays qui s’en sont sortis. Oui, mais voilà : chez nous, on en est encore à vouloir croire que l’encens des mots creux peut parvenir à chasser les miasmes mortels. Illusion évidemment, mais illusion intéressée. Ceux qui font brûler le parfum ne souffrent pas, bien au contraire. Le système les a enrichis et ils veulent continuer à en jouir. C’est pour cela qu’ils parlent de rupture sans en proposer la moindre. Ils savent fort bien que le jour où l’on rendra son argent au peuple, son premier geste sera de chasser ceux qui l’ont spolié pendant des décennies. Il n’y a pas d’autre explication au refus désespéré du pouvoir de laisser les Français bénéficier de l’abrogation du monopole de la sécurité sociale, qui est pourtant inscrite dans les lois de la République. Cela donnerait immédiatement aux travailleurs une augmentation d’au moins vingt pour cent de leur revenu, et cela changerait tout pour eux, qui, presque tous, ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Mais tels sont la cupidité et l’égoïsme de la caste au pouvoir qu’elle ne peut voir dans le bien du peuple qu’une intolérable atteinte à ses privilèges. La France doit réduire ses dépenses publiques drastiquement, car elle va tout droit à la faillite. Pour cela, il faut diminuer de moitié le nombre des fonctionnaires, cesser de subventionner l’inactivité et ramener les prélèvements obligatoires au niveau qui était le leur il y a trente-trois ans, c’est-à-dire au tiers du produit intérieur brut. Cela peut se faire en un quinquennat. Il suffit de le vouloir, de le proposer au peuple et de le lui faire accepter comme seul antidote à la ruine et à la guerre civile. Cela s’appelle un programme présidentiel. C’est celui de la Révolution bleue, qui n’a pas de candidat à l’Elysée et qui ne soutient aucun de ceux qui y prétendent. Mais qui se pose en candidate à la direction du pays, quand il sera devenu évident pour une majorité de Français qu’il n’y a pas d’autre solution. Claude Reichman
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