www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

24/11/12 Claude Reichman
         Ce n’est pas l’UMP qui explose, mais tout
                    le système politique français !

La spectaculaire explosion de l’UMP, illustrée par le conflit Copé-Fillon, n’est qu’un des épisodes de l’effondrement du système politique français. Celui-ci repose d’une part sur des prélèvements obligatoires sans cesse croissants et d’autre part sur une classe politique professionnelle composée essentiellement de fonctionnaires et dominée par les anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration.

L’intégration européenne, complétée par la mondialisation des échanges, puis la crise financière qui a éclaté en 2008, ont rendu le système politique français inopérant. Dans un contexte de concurrence généralisée, un pays ne peut pas refuser d’appliquer les principes de base de la compétitivité sans se condamner économiquement.

La France refuse obstinément, depuis au moins trente ans, de se réformer dans le sens voulu par le nouvel état du monde. Elle arrive aujourd’hui au fond de cette impasse et n’a plus face à elle qu’un mur sur lequel elle va se fracasser si elle ne fait pas immédiatement demi-tour.

Les partis politiques français se révèlent incapables de décider et de conduire cette manœuvre urgente. Les socialistes de M. Hollande s’agitent en tous sens, se contredisent chaque jour et sont déjà discrédités dans l’opinion. L’UMP se déchire entre des tendances qui ne proposent aucune solution au mal français et qui n’ont pour moteur que l’ambition personnelle des uns et des autres. Sur leurs flancs, les gauchistes et les écologistes d’un côté, le Front national de l’autre, réclament des mesures qui ne seraient possibles que dans un pays entouré de barbelés, tandis que les centristes tentent de reconstituer un parti qui emprunterait une partie de leurs absurdités à chacun de ceux qui le bordent.

Alors que reste-t-il ? Rien. Rien sauf les Français. C’est à eux que revient désormais la tâche de prendre les commandes du pays. Voilà des années que nous annonçons les évènements actuels et appelons nos compatriotes à l’action. Il aurait mieux valu en effet prendre les devants pour éviter l’effondrement économique et la crise sociale. Mais maintenant que l’une et l’autre sont survenus et que la classe politique n’a plus qu’une existence fantomatique, il va bien falloir se résoudre à l’action.

Jeunes et moins jeunes, « soldats aux cheveux gris contraints par la nécessité » comme le disait le vieil Homère, tous ensemble nous allons devoir faire un effort sur nous-mêmes et sortir de l’apathie où nous a jetés un Etat qui a prétendu s’occuper de tout et nous interdire toute initiative et qui révèle aujourd’hui aux yeux de tous sa véritable nature, celle d’une « grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde », comme le plus grand économiste français, Frédéric Bastiat, le définissait déjà il y a un siècle et demi.

La classe médiatique fait mine de s’offusquer des péripéties grotesques de la crise de l’UMP sans se rendre compte qu’elle en est en grande partie responsable pour n’avoir jamais voulu donner la parole à ceux qui proposent les seules solutions propres à sauver le pays et pour avoir bâti une cathédrale d’âneries avec les propos pieusement et exclusivement recueillis auprès des guignols de la politique politicienne.

Mais soyons heureux : une nouvelle époque commence à présent, qui effacera les traces maléfiques de la précédente. Le marxiste Antonio Gramsci, dans un éclair de lucidité, avait défini la crise : « C’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître ». Mais il ajoutait que « dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Soyons conscients de cette menace, sur laquelle il n’est pas difficile d’apposer quelques noms français, et disons-nous qu’il est plus tard que beaucoup ne le croient.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme