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13/4/24 | Claude Reichman |
Ce qui manque à la France, c’est la liberté ! Les hommes ont du mal à vivre ensemble. Les guerres n’ont jamais cessé sur la planète. Elles sont devenues mondiales au siècle dernier. Et l’on peut craindre qu’elles deviennent nucléaires au siècle actuel. Bref, on a du souci à se faire. Mais les politiciens ne s’en font pas. Ou plutôt ils ne s’en font qu’au sujet du pouvoir qu’ils détiennent ou qu’ils veulent conquérir. Ah, le pouvoir ! Ceux qui en ont une folle envie n’aspirent en fait qu’à cette « délicieuse expansion du moi » que décrivait De Jouvenel. On a réussi en France à trouver 36000 maires. Bel exemple de civisme. Un poste où l’on n’a à gagner que de la considération. Et même si beaucoup d’entre eux songent à se retirer pour échapper aux ennuis que la fonction procure, il y en aura toujours assez pour représenter leurs concitoyens. Parce que tout de même, « Monsieur le Maire », c’est une belle appellation. Le pouvoir, toujours le pouvoir, même s’il est minime, même s’il vous pèse souvent ! Alors si le pouvoir est aussi prégnant sur terre, le devoir des humains est de s’en défendre. Car le pouvoir broie tout sur son passage. Rien ne l’arrête qu’un autre pouvoir. Si vis pacem, para bellum, disaient les Romains. Une guerre mal préparée peut conduire à une catastrophe pour le vaincu. Une guerre gagnée donne des devoirs auxquels il est souvent difficile d’échapper. Le mieux, finalement, est de vivre en paix. Quand on le peut ! L’homme vit sur des continents qui reposent sur un noyau liquide de fer en fusion, dont la température avoisine les 5000 degrés. Cela devrait suffire à nous rendre modestes. Mais non. Nous bâtissons des plans sur la comète, comme si rien, jamais, ne pouvait empêcher leur réalisation. D’ailleurs le fer en fusion nous menace moins que la folie des hommes. Voyez Poutine. Cet obscur apparatchik communiste ne fut choisi par Eltsine que pour lui garantir des vieux jours paisibles. Aujourd’hui Poutine ne rêve que de la Grande Russie et a envahi l’Ukraine. On ne peut décidément compter sur personne ! Voyez Napoléon. Liberté était le premier mot de la devise républicaine. Il l’a abolie au profit de sa dictature, qui nous a quand même laissé le code civil et le lycée. Petit bénéfice pour une grande perte, celle de la liberté. Inutile de réfléchir plus longtemps. Notre devoir d’homme est de défendre le liberté. Chaque fois que je corresponds avec un homme qui s’est battu pour la condition humaine, il termine toujours par ces mots : « Vive la liberté ! » Le doute n’est pas permis. La liberté est notre combat. En France, il n’est pas simple. Notre pays s’est construit contre la liberté, au profit des rois qui l’ont édifié et qui n’avaient pas d’autre ambition que de l’inclure dans ses frontières naturelles. Depuis que le pouvoir royal a été abattu, la République n’a pas su donner la liberté au peuple. Elle a construit des institutions calquées sur la monarchie, dont beaucoup de nos dirigeants rêvaient en secret. L’étape qu’il nous reste à franchir, c’est celle de notre Constitution. Il faut la débarrasser de tout ce que de mauvais bergers y ont ajouté au fil des républiques, et n’y laisser que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui dit tout ce qu’il faut dire. Il faut se méfier comme de la peste de ceux qui n’ont à la bouche que des ajouts constitutionnels. Leur idée n’est pas la liberté, mais l’oppression. Au nom, bien entendu, des grands principes, qui leur permettent « d’agir n’importe comment, en vertu des grands sentiments », comme le chantait Guy Béart, qu’appréciait Georges Pompidou. Si vous regardez votre condition de Français, vous ne pouvez que constater son pauvre état. On vous impose un système social qui, au lieu de vous protéger, vous asservit, vous votez pour rien puisque les élus n’en tiennent aucun compte et vous imposent leur opinion, vos économies sont placées en assurance-vie que l’Etat a dépensée pour combler son déficit permanent, vos enfants sont soumis à une Education nationale qui n’a d’éducation que le nom, et ils se font poignarder par des individus qui ne devraient pas se trouver sur le sol français. Tel est le bilan de cette Ve République agonisante que des énarques impuissants veulent présider. Vous pouvez évidemment continuer comme ça, puisque cela semble vous convenir. Vous pouvez aussi vous révolter, puisque tout le monde ou presque, en France, est mécontent. « Naturellement, nous ne ferons rien », disait un ministre français des affaires étrangères qui voyait bien que le mieux était de rester étranger aux affaires. Et vous pouvez enfin vous réunir avec d’autres et tenter de construire pour la France un destin digne d’elle. Si tel est votre projet, vous me trouverez à vos côtés. Claude Reichman
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