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14/10/23 | Claude Reichman |
Chassons les fanatiques !
« N’attaquez pas les sots. En période de crise, ils sont tout puissants », disait Fouché, le ministre de la police de Napoléon. Je remplacerais volontiers, dans ce jugement, les sots par les fanatiques. Car ce sont eux qui sont devenus les principaux ennemis des sociétés modernes. J’en ai croisé un bon nombre dans ma vie. Ils ont tous la même caractéristique : l’effacement en eux de ce que les hommes appellent le sens commun. Ils sont littéralement aveuglés par la passion. Et n’imaginent jamais les conséquences de leurs actes. Quand ces derniers les rattrapent, ils sombrent dans l’abattement. Et pour toujours. Le fanatisme et une denrée périssable. Mais avant de périr, il fait périr, et c’est tout le problème. Il y a pourtant des fanatiques qui gagnent. Cela dépend de la justesse de leur cause. Si celle-ci embrasse le sentiment majoritaire d’une société, le fanatique peut devenir un authentique révolutionnaire. Les causes qui ont triomphé dans l’histoire ont toutes été portées par des fanatiques, mais ceux-ci étaient en fait modérés par leur appartenance forte au peuple qu’ils défendaient. Alors il en est du fanatisme comme du cholestérol. Il y a le bon et le mauvais. Et je dirais volontiers, parodiant Audiard, que les bons fanatiques « de temps en temps, ils se reposent ». Le plus souvent, c’est quand ils ont gagné. Soyons réalistes, les mauvais fanatiques sont l’immense majorité de l’espèce. Tant que la société parvient à les contenir, ils ne sont que désagréables. Mais quand la société vacille, ils deviennent des dangers publics. Et le trouble qu’ils sèment peut être fatal à cette dernière. C’est ce qui arrive à la France aujourd’hui. Notre pays cumule un double handicap : il est gouverné par des hauts fonctionnaires et, fille aînée de l’Eglise, il a largement perdu la foi, puisque seule la moitié de ses habitants se dit encore catholique. La religion, quoi qu’on en pense, était un frein à certaines dérives humaines. A présent, le frein ne fonctionne plus. Alors les tordus fleurissent et quand certains sont à la fois intelligents et fanatiques, ils font de sérieux dégâts dans la société. Quand on observe le spectacle de notre classe politique, on peut être inquiet. Beaucoup de députés racontent n’importe quoi, et ils sont invités régulièrement par les médias pour que nul n’en ignore. C’est pourquoi, quand il se produit des évènements majeurs, on a le sentiment que notre pays a perdu la boule. Tout observateur avisé peut constater que l’islamisme produit de terribles affrontements là où il se manifeste. On vient de le voir en Israël, où le Hamas palestinien a commis d’effroyables massacres, et on peut le voir, à une moindre échelle pour l’instant, en France où une nouvelle fois un professeur a été poignardé à mort. Ni en Israël ni en France ces drames n’ont été sérieusement prévus et empêchés. Or dans les deux cas il s’agit d’un aveuglement volontaire des autorités. Les principaux dirigeants israéliens ont un grand passé militaire, mais cela n’en fait pas d’habiles politiques. Ils ont cru qu’en encourageant la division des Palestiniens ils les affaibliraient, alors qu’ils ont follement renforcé les plus fanatiques d’entre eux. En France, où une immigration musulmane est devenue plus que nombreuse, les politiciens n’ont pas songé un instant à l’empêcher, soit parce qu’ils avaient peur de se faire traiter de « racistes », soit plus simplement parce qu’il est plus confortable de ne rien faire que d’agir. Certes tous les musulmans ne sont pas fanatiques, mais plus il y en a, plus augmente statistiquement le nombre de fanatiques. On voit mal comment, finalement, les Français ne réagiraient pas. Leur devoir c’est de faire émerger un dirigeant qui soit à la fois intelligent, ferme et courageux. Je n’ai pas le culte de l’homme providentiel, mais sans un bon chef on ne gagne pas. Il faut aussi faire taire les partisans du chaos, dont ils attendent qu’il les conduise à la tête du pays. Point n’est besoin à cet effet d’autre chose que d’un ferme refus de leurs élucubrations. Et puisqu’elles justifient cette appellation, il faut le dire haut et fort. Ils ne prospèrent que dans le silence gêné de ceux qui ne les approuvent pas. J’ai eu l’opportunité de diriger plusieurs organisations. Ma règle a toujours été de vérifier régulièrement que j’avais la confiance de mes mandants. Et de ne pas leur mentir. Ces règles élémentaires ne sont plus celles de nos dirigeants politiques. Il faut exiger qu’elles le redeviennent. Je suis effaré par le mensonge ambiant. Il a atteint de telles dimensions que, comme le disait Hannah Arendt, on finit par ne plus croire personne. Aucune société ne peut fonctionner ainsi. Il faut d’urgence rétablir l’expression de la vérité. La plus grande erreur de Macron a été, et est encore, de croire qu’à force de parler, il serait cru. En fait il est plutôt cuit ! Claude Reichman
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